11 Heures
Mariage par procuration de Marie Leszczynska à Strasbourg A la Cathédrale de Strasbourg, avant 11 heures, la Cour, les princes allemands et leur suite, la noblesse et les notables de la ville prennent place.
Entre les tribunes dressées de chaque côté de la nef, les gardes du corps et les Cent Suisses formaient la haie comme à Versailles.
A 12 heures
Le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg et Grand Aumônier de France, les chanoines-comtes de Strasbourg, et tout le clergé séculier et régulier de la ville reçoivent la Reine sous le proche et la conduisent au Chœur, toutes cloches sonnantes, au bruit des tambours, timbales et trompettes.
Précédé du Grand Maître des Cérémonies du Roi, des ambassadeurs extraordinaires et de M. le duc d’Orléans, tenant la place de Louis XV, Marie Lescszynska traverse l’église, donnant la main au Roi Stanislas qui portait le cordon et la croix de l’Ordre du Saint-Esprit, qu’il venait de recevoir de son gendre Louis XV.
Marie Lescszynska était vêtue d’une étoffe de brocart d’argent garnie de dentelles d’argent et semés de roses et fleurs artificielles.
La marquise de Linage portait la queue de sa robe, et la marquise de Rose celle de la Reine de Pologne.
L’estrade, où Marie Lescszynska s’agenouilla d’abord entre ses parents, était couverte de velours cramoisi semé de fleurs de Lys d’or, et au-dessus pendait un grand dais de semblable velours descendant des voûtes.
Le Roi et la Reine de Pologne mènent leur fille à l’Autel; M. le duc d’Orléans se met auprès d’elle, et le cardinal de Rohan prononce, avant de bénir le mariage, un discours.
Le nouvelle Reine de France est ramenée au Gouvernement, escortée des gardes du corps et des Cent Suisses, qui lui devaient maintenant le service. Mademoiselle de Clermont, surintendante de la Maison, l’attendait dans son appartement et lui présente ses dames d’honneur, d’atours et du palais, son chevalier d’honneur, son premier écuyer et toute la partie de sa Maison qui était du voyage.
La Reine reçoit les visites des princes allemands et du Chapitre, puis dîne au Grand Couvert avec ses parents.
Dans le même temps, les canons de la citadelle et de la ville tirent sans interruption.
Ensuite, elle prend un peu de repos pendant l’on servait à dîner à Mademoiselle de Clermont et aux dames demeurées dans leur grand habit.
Les officiers de la Maison de la Reine commencent à exercer leurs fonctions.
L’après-midi
La Reine, ayant désiré entendre en ce jour de fête, va à la Cathédrale avec Mademoiselle de Clermont et ses quatre premiers dames dans son carrosse.
Le marquis de Nangis, son chevalier d’honneur, et le comte de Tessé, son premier écuyer, l’accompagnent au Chœur; derrière son fauteuil se tient le duc de Noailles, comme capitaine des gardes du corps du Roi; les dames du palais entourent le prie-Dieu, aux côtés duquel se rangent les officiers des gardes et les gardes de la manche. Toute l’Etiquette de Versailles prend possession de la nouvelle Reine.
Quand elle suit la procession, entre le marquis de Nangis et le comte de Tessé ; son manteau est soutenu par le duc de Noailles; le Roi Stanislas marche derrière sa fille, donnant la main à Mademoiselle de Clermont.