Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau

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pimprenelle

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MessageSujet: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeMar 15 Avr - 21:25

2014 verra les 250 ans de la disparition de Jean Philippe Rameau. Je m'aperçois que nous n'avons pas encore de sujet qui lui soit dédié. Voilà cet oubli réparé!  Very Happy 


L'Atelier lyrique chez Rameau

Par Thierry Hillériteau, publié le 15/04/2014


Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Phoabe10
crédit photo Géraldine Aresteanu


En coproduction avec le Centre de Musique baroque de Versailles, les solistes de l'Atelier Lyrique rendent hommage au compositeur aux côtés des Folies Françoises.

De Jean-Philippe Rameau, dont on commémore cette année la disparition survenue il y a 250 ans, l'histoire a surtout retenu le talent d'orchestrateur. Nombreux sont ceux qui, à l'instar d'un Christophe Rousset, n'hésitent pas à affirmer que ce provincial parvenu sur le tard à la notoriété est l'Alpha d'un art français qui trouvera son accomplissement au XXe siècle avec Maurice Ravel. Mais le théoricien, que l'on décrit comme un perfectionniste besogneux et un intellectuel peu enclin à la vulgarisation, était aussi un dramaturge de génie. C'est ce qu'entend démontrer le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV), chargé de coordonner cette «année Rameau» et qui compte réaffirmer l'apport décisif du compositeur sur la musique lyrique qui suivra le Grand Siècle. «Les codes de l'époque étaient très en deçà de son génie, explique le musicologue Benoît Dratwicki, directeur artistique du CMBV. Mais il s'en accommoda: il transforma radicalement l'orchestre des Violons du Roy, intégra des pantomimes partout sans pour autant écrire de ballet-pantomime et montra même la voie à l'opéra-comique. C'était un génial précurseur, coincé dans le siècle de la Pompadour!»
Rien d'étonnant, donc, à ce que la production lyrique de Rameau occupe une place de choix dans la programmation de cette année anniversaire. L'occasion de redécouvrir quelques pépites méconnues, à l'instar des Fêtes de l'hymen et de l'amour, Les Fêtes de polymnie, Le Temple de la gloireou encore Zaïs. Avec, en ligne de mire, l'objectif pour le CMBV d'éditer «l'intégralité des airs d'opéra de Rameau». L'occasion, aussi, de mesurer l'attrait que continue d'exercer cet amoureux de la langue française sur les jeunes «baroqueux», et plus spécialement les chanteurs d'aujourd'hui.



Révélateur vocal

Sans renier les interprètes historiques de Rameau, «l'un de nos désirs est aussi de faire entendre sa musique dans des interprétations en phase avec notre époque», nous confiait encore Dratwicki en début de saison, afin de présenter la saison du CMBV. Le premier album que la nouvelle icône du lyrique, Sabine Devieilhe, lui consacrait récemment chez Erato, avec une intelligence du texte et une profusion de couleurs vocales remarquables, s'inscrit dans cette vision «rafraîchie» d'un compositeur que l'on réduit trop souvent aux seuls Indes galantes et Platée, mais qui est aux jeunes voix ce qu'il est à l'orchestre: un formidable révélateur.
C'est dans cet esprit que s'inscrit le présent concert des solistes de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris, qui partira ensuite dans le même programme pour Caen et Fontainebleau. Leur directeur Christian Schirm n'a eu de cesse, depuis sa nomination en 2005, d'insister sur l'importance, pour ces chanteurs en devenir de pouvoir collaborer avec les meilleurs spécialistes de chaque type de répertoire. Ce sera chose faite ici, avec la collaboration de Patrick Cohen-Akenine et de son ensemble Les Folies Françoises. Au programme, des extraits attendus des Indes ­galantes, mais aussi d'Hippolyte et Aricie et des plus rares Surprises de l'amour.
Atelier lyrique de l'Opéra national de Paris, Les Folies Françoises, Auditorium du Louvre, entrée par la Pyramide du Louvre (Ier). Tél.: 01 40 20 55 00. Date: le 6 avril à 20 h. Places: de 16 à 32 €.

http://www.lefigaro.fr/musique/2014/04/15/03006-20140415ARTFIG00315-l-atelier-lyrique-chez-rameau.php

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeMar 4 Nov - 9:07

La Bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris célèbre le 250e anniversaire de la mort du compositeur Rameau

Un hommage sera rendu à partir de la mi-décembre à travers une exposition qui met en parallèle les éléments de la fabrique du spectacle au XVIIIe siècle et les manuscrits et compositions du maître, retrouvés au début du XXe siècle.


Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau 12235810
Jean-Philippe Rameau Partition des Paladins, comédie-ballet Manuscrit autographe, 1760 BnF, dpt de la Musique


Seront donc visibles des maquettes de décors issus du Centre des monuments nationaux et des dessins de décors et de costumes en provenance la Bibliothèque-musée de l'Opéra. Une belle façon de retrouver l'ambiance de l'époque en découvrant ses vedettes du chant ou de la danse à travers des portraits, mais aussi des pièces d'archives comme des billets ou des affiches.

Le compositeur sera présent à travers des manuscrits autographes, des épreuves corrigées. Des éléments qui permettront de revenir sur la genèse et la diffusion de ses œuvres. L'exposition montrera aussi comment ces dernières ont regagné en popularité au XIXe siècle et dans les années 1970.

Le compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764) était aussi un théoricien de l'harmonie musicale. Initialement organiste en province, il a écrit pour le clavecin et l'opéra puis des œuvres scéniques destinées à la Cour comme à l'Académie royale de musique. Il a exploré plusieurs genres, de la tragédie lyrique à l'opéra-ballet en passant par la pastorale.

("Rameau et la scène", du 16 décembre 2014 au 8 mars 2015,  à la Bibliothèque-musée de l'Opéra au Palais Garnier)

http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20141102.OBS3872/la-bibliotheque-musee-de-l-opera-de-paris-celebre-le-250e-anniversaire-de-la-mort-du-compositeur-rameau.html

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madame antoine

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeMar 30 Aoû - 9:34

Voici un concert exceptionnel proposé en plusieurs diffusions sur Mezzo.

Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Zsans_12

Le Concert des Nations, Jordi Savall (direction)
Manfredo Kraemer (premier violon)
Jean-Philippe Rameau
Suites d'orchestre
Naïs (1748)
Les Indes Galantes (1753)
Zoroastre (1749)
Les Boréades (1764)
Enregistré à l'Opéra Royal de Versailles
Réalisé par Andy Sommer (Durée : 01:35:39)


Depuis trois décennies, Jordi Savall explore les répertoires anciens et les voies parallèles des musiques du monde entier. La musique française des 17ème et 18ème siècles a été l'un de ses territoires de travail les plus riches de succès. Il aborde les œuvres orchestrales de Rameau : ses plus célèbres Suites d'Orchestre, celles de Zoroastre, des Indes Galantes et de Dardanus, qui portent au plus haut point la tradition instrumentale française, révèlent ainsi l'orchestre de Louis XV aux riches parures.

La première diffusion a eu lieu hier, mais plusieurs sont encore programmées, que voici.

04/09 - 08h30 sur mezzo
14/09 - 12h30 sur mezzo
19/09 - 16h30 sur mezzo

http://www.mezzo.tv/nos-programmes/jordi_savall_dirige_rameau_a_lopera_royal_de_versailles?date=2016-08-29

Bonne écoute

madame antoine

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeLun 30 Sep - 18:06

Grand succès pour les Indes galantes. Very Happy

Les Indes galantes de Cogitore : un deuxième chef-d’œuvre

[bOn avait salué ici même la vidéo commandée par l'Opéra de Paris et la Troisième Scène au plasticien français Clément Cogitore autour de la Danse du calumet de la paix, tirée des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau. L'extension à la totalité de cet opéra-ballet, proposé jusqu’au 15 octobre à l'Opéra Bastille, est une réussite presque totale.][/b]

Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Cda_ac10
« Les Indes galantes » de Clément Cogitore à l'Opéra national de Paris :copyright:OnP/Les Films Palléas

Les Indes galantes est l’un des six opéras-ballets écrits par Jean-Philippe Rameau dans la première moitié du XVIIIe siècle, les Indes désignant alors l’Asie et l’Amérique. Composé d’un prologue et de quatre entrées, il alterne chant et danse, les deux se mêlant parfois. Comme pour toutes les œuvres de cette période et surtout pour ce genre créé par André Campra au milieu du XVIIe siècle, il peut exister un décalage entre le propos (souvent pauvre), les références mythologiques et les histoires galantes (oubliées depuis), le rythme de la pièce (trois heures et demie de musique) et les attentes du public d’aujourd’hui. Pourtant, en confiant la mise en scène à un artiste contemporain spécialiste de l’image, Clément Cogitore, et à une chorégraphe adepte des danses de rue, Bintou Dembélé et la Compagnie Rualité, l’œuvre est transfigurée, tout en conservant (prouesse indéniable !) toute sa place à la musique de Rameau. Pour chacune des cinq parties, le propos est transposé dans la période contemporaine. Ainsi, pour le prologue, les divertissements de la jeunesse interrompus par l’arrivée de la déesse Bellone sont transformés en un défilé de mode perturbé par des CRS bottés et casqués, clin d’œil à Daft Punk. Ainsi, dans l’entrée du Turc généreux, le naufrage du bateau de Valère permet de faire une allusion directe au sort des migrants. Cette transposition à l’époque actuelle permet de fantastiques pieds de nez temporels tels ce ballet de réfugiés agitant des couvertures de survie ou ce ballet des fleurs délocalisé dans un bordel du quartier rouge d’Amsterdam.

Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Cda19_10
Les Indes galantes présenté à l’Opéra Bastille à Paris du 26 septembre au 15 octobre :copyright:Guy Boyer

Seul moment faible, le début de la deuxième partie où l’inventivité manque pour transfigurer la fête persane. Tout l’opéra bénéficie d’une distribution hors pair (en particulier Sabine Devielhe et Julie Fuchs) et d’une direction impeccable (Leonardo Garcia Alarcon, l’orchestre Cappella Mediterranea et surtout le Chœur de Chambre de Namur). Mais c’est la partie chorégraphiée qui l’emporte avec des séquences inspirées du Voguing pour le défilé de mode, de la battle de Krump pour l’explosion du volcan chez les Incas avec le tournoiement des extensions de cheveux rouges des danseuses rivales, et de la Break Dance pour Forêts paisibles, la scène finale des Sauvages et sujet de la vidéo de Clément Cogitore de 2017. Toute la magie de la musique des Indes galantes, son énergie et sa force incantatoire sont ici transfigurées par une nouvelle vision plastique contemporaine. Chef-d’œuvre !

Guy Boyer
Directeur de la rédaction
https://www.connaissancedesarts.com/


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Chakton

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeSam 21 Déc - 12:11

Quand les Indes Galantes se font guerrières tongue


  • A Genève, l’opéra-ballet de Rameau bénéficie d’un traitement musical remarquable alors que sur scène la beauté du décor n’efface pas la lourdeur du projet scénique


Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau File7810


  • Comment traiter Les Indes galantes de Rameau? L’importance de ses ballets en fait un divertissement, à l’image d’un «Musical» du XVIIIe siècle. Son découpage en quatre tableaux et un prologue le prive d’unité, comme des nouvelles ne sauraient constituer un roman. Et le mince livret de Louis Fuzelier s’empêtre dans le combat des sentiments et du pouvoir, dans une lutte entre la comédie et le drame. De son côté, la musique rayonne avec grâce. Drôle d’objet que cet opéra-ballet, dont le succès prouve pourtant l’intérêt en 284 ans d’existence.

    Au Grand Théâtre, la proposition de Lydia Steier désempare. Parmi les productions marquantes, Alfredo Arias en fit notamment une fête colorée et jubilatoire dans les années 1990 à Aix. A l’opposé, tout dernièrement à Paris, Clément Cogitore et Bintou Dembélé ont propulsé l’œuvre dans l’univers sombre de la sauvagerie citadine.





  • L es garants de l’unité

    L’Américaine rebelle tente l’impossible à Genève: tendre un lien entre les différentes «Entrées» en proposant une narration unifiée par les personnages et l’esthétique. Le magnifique décor unique de Heike Scheele et les chorégraphies très sensuelles de Demis Volpi servent le propos de cette lecture, en garants de l’unité. Mais Rameau résiste.

    Le terrain de l’humiliation guerrière qu’arpente la metteuse en scène est miné. Délicatement utilisé, le concept pourrait donner du sens à la domination des Occidentaux sur les peuples colonisés. Mais assénée sans relâche, la brutalité conquérante finit par écraser l’aérienne partition. Heureusement, Leonardo Garcia Alarcon et sa Cappella mediterranea résistent aussi.

    Baguette sculptrice

    La musique frissonne sous la baguette hypersensible et sculptrice du chef et la réactivité des instruments baroques. Un bonheur de tendresse et de vivacité se soulève en fosse, de lumières et de tempêtes, d’ivresses des sens et de force des éléments.

    Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau File7811
    Dans l'opéra, l'amour défendu par Hébé (Kristina Mkhitaryan) prennent des allures d'orgie chorégraphiée par Demis Volpi.
    Magali Dougados



    Comment Lydia Steier déroule-t-elle son discours sur de telles délicatesses? En situant «l’action» dans un théâtre à l’italienne qui se délite progressivement sous l’effet d’un conflit armé extérieur. On comprend d’entrée que le refuge sous les lustres n’est pas plus sûr qu’ailleurs. Les lits d’hôpital qui remplacent les fauteuils signalent que la barbarie ne reste pas à l’extérieur et que ses effets résonnent jusque sur la scène. Les décombres de la violence et les herbes folles finissent par envahir le plateau.

    Judicieuse mise en abyme

    Au retour de l’entracte, le rideau de scène présente le plafond scintillant du foyer du Grand Théâtre. Judicieuse mise en abyme de la tranquillité et du luxe d’ici face aux soubresauts menaçants du monde à nos portes.

    Mais l’idée tourne en rond. Quand Alarcon fait lever la pâte musicale, Steier l’abaisse dans une surcharge d’agitation, d’images bariolées hypercodées et d’occupation incessante de l’espace. En resserrant la focale sur la domination politique, sociale et sexuelle, elle enferme ses Indes dans la seule lutte de pouvoir entre Bellone (déesse de la guerre) et Hébé (de la jeunesse et des plaisirs), au détriment d’une fantaisie plus ouverte sur la créativité.

    Le fil rouge serré entre les quatre mondes laisse parfois filtrer quelques éclairs de beauté. Tels «Viens hymen» soudain dénudé de tout artifice (Claire de Sévigné, touchante Phani debout sur un lit), «Clair flambeau du monde» en tenues blanches, collerettes et cornes de cervidés, ou ralenti poétique du ballet qui précède «Vous avez vu dans l’horreur de la guerre…»

    Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau File7812
    Magali Dougados


    Un rêve éveillé

    Un petit miracle justifie à lui seul cette traversée brutale: la célébrissime «Danse du grand calumet de la paix» des Sauvages, qui conclut l’opéra en place de la chaconne supprimée. Quand émergent d’un murmure les notes arpégées, flottantes comme dans un rêve éveillé, et que résonne en sourdine «Forêts paisibles», l’émotion surgit enfin. Aux antipodes de toute scansion sauvage, sous des flocons nocturnes, l’apaisement et l’espoir s’installent dans un souffle ténu. Un véritable étonnement.

    Quant aux voix, claire et précise (Cyril Auvity, Anicio Zorzi Giustiniani), profonde, sombre ou portante (Renato Dolcini, Gianluca Buratto, François Lis), lumineuse, rayonnante ou pulpeuse (Kristina Mkhitaryan, Roberta Mameli et Amina Edris), elles laisseront de bons souvenirs, avivés par un chœur et un ballet du Grand Théâtre en grande forme.


Grand Théâtre les 17, 19, 21, 23, 27 et 29 décembre. Rens: 022 322 50 50, www.geneveopera.ch
https://www.letemps.ch/culture/indes-guerrieres-fetes

Pas évident à doser tongue

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Airin

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeLun 10 Fév - 9:48

Cher Chakton, voici un livre pour vous Very Happy :


  • Ni brimborions ni bagatelles

    Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau 51i91h10

    En un acte, Les Actes de ballet de Jean-Philippe Rameau

    Avec Acante et Céphise en version de concert au Théâtre des Champs-Elysées le 24 mars, toutes les œuvres scéniques longues de Rameau auront enfin été remontées, plus de deux siècles et demi après leur création. Pour autant, le public connaîtra-t-il l’ensemble de la production lyrique du Dijonnais ? Peut-être pas, car malgré diverses avancées, la hiérarchie mise en place depuis plusieurs décennies reste en vigueur, et il reste apparemment difficile de programmer ces œuvres brèves où les actes se succèdent sans être unis entre eux par un lien dramaturgique fort. Les Indes galantes restent la seule partition de Rameau où le public moderne soit exposé à une succession d’actions sans rapport entre elles (même si certaines mises en scène récentes s’efforcent au contraire d’instaurer une continuité). Alors que le XVIIIe siècle recherchait la bigarrure, notre époque veut de la cohérence, et dissocie parfois les trois volets du Triptyque puccinien pour assortir Gianni Schicchi d’un autre acte comique, par exemple.

    En se penchant sur les « actes de ballet » écrits par Rameau dans la deuxième partie de sa carrière de compositeur d’opéra, le volume publié chez Aedam Musicae devrait contribuer à un recentrage de notre vision. Malgré leur brièveté et, souvent, la faiblesse de leurs enjeux dramatiques, ces œuvres sont en effet écrites avec autant de soin et de génie que Zoroastre ou Dardanus. Echo d’une journée d’étude organisée en 2014 à la Sorbonne, En un acte se divise en deux parties : d’abord, les communications proposées par une quinzaine d’universitaires ; ensuite, le texte complet des douze « actes de ballet ». Le statut de ces douze œuvres est variable, mais il faut préciser qu’aucune ne fut jamais représentée seule ; certaines n’ont jamais été représentées du tout, pour des raisons variables. Pour Lisis et Délie, le livret existe mais la partition a été perdue ; Io est inachevée ; dans d’autres cas, le texte n’est connu qu’à travers les partitions ; parfois, on dispose d’un livret publié avant les représentations et du matériel musical, d’où la possibilité de variantes. Il arrive aussi qu’une œuvre ait été remaniée et que son premier état n’ait pas laissé de trace autre que le livret.

    La première partie de l’ouvrage, la plus copieuse (275 pages contre 200 pour les livrets), se subdivise elle-même en trois : « articles de cadrage », « études de cas » et « approches musicologiques innovantes », pour reprendre les formules figurant dans l’Introduction cosignée par Raphaëlle Legrand et Rémy-Michel Trotier, directeurs du recueil.

    Sur les douze titres convoqués, Anacréon est clairement celui qui a le plus attiré les chercheurs, encore qu’il faille distinguer entre deux partitions bien distinctes mais portant le même nom, l’une sur un livret de Cahusac (1754), l’autre de Bernard (1757). Graham Sadler développe et étaye l’idée d’emprunts de Rameau au Vivaldi des Quatre Saisons, qu’il présentait en 1996 dans le livret d’accompagnement de l’enregistrement du second Anacréon dirigé par Marc Minkowski. Pigmalion et Zéphire font également l’objet de plusieurs études. Et on lit d’une traite la palpitante enquête policière menée avec autant d’humour que d’érudition par Julien Dubruque autour des Fêtes de Ramire, rapetassage par Rousseau des divertissements de la comédie-ballet La Princesse de Navarre de Voltaire et Rameau.

    La troisième partie pourra s’avérer moins facile d’accès pour le lecteur non musicologue, et rappelle pourquoi, au Moyen Age, la musique était enseignée au côté des mathématiques. Les termes techniques pullulent et les graphiques complexes abondent, même si leurs couleurs et leurs formes peuvent séduire l’œil comme les décorations de Yakov Agam introduites à l’Elysée sous Pompidou. On saluera néanmoins le bel effort pédagogique, surtout de la part de Rémy-Michel Trotier, pour rendre accessible des notions peu familières à qui n’a pas étudié l’harmonie : Rameau pratique ainsi « à la fois un décalque de la structure poétique [des livrets] parce qu’il attribue aux différents épisodes des couleurs tonales différentes […] et une esquive, parce qu’il joue à brouiller les contours de ces divisions ».

    Par Laurent Bury


DÉTAILS
Etudes réunies et présentées par Raphaëlle Legrand et Rémy-Michel Trotier, avec la collaboration de Laura Naudeix et Thomas Soury

Articles de Philippe Cathé, Vincent Dorothée, Julien Dubruque, Matthieu Franchin, Jean-Philippe Grosperrin, Rebecca Harris-Warrick, Hubert Hazebroucq, Raphaëlle Legrand, Sarah Nancy, Laura Naudeix, Benjamin Pintiaux, Bertrand Porot, Théodora Psychoyou, Graham Sadler, Thomas Soury, Ana Stefanovic et Rémy-Michel Trotier

484 pages, 35 euros
Septembre 2019
ISBN : 978-2-91904-654-6
https://www.forumopera.com/livre/en-un-acte-les-actes-de-ballet-de-jean-philippe-rameau-ni-brimborions-ni-bagatelles

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeLun 30 Nov - 17:29

Les mélomanes que nous sommes vont se réjouir. tongue

  • A Versailles, une magistrale intégrale des Boréades de Rameau


Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Les_bo10

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Les Boréades, tragédie lyrique en cinq actes. Deborah Cachet (Alphise), Caroline Weynants (Sémire), Mathias Vidal (Abaris), Benedikt Kristjansson (Calisis), Benoît Arnould (Adamas), Tomas Selc (Borilée), Nicolas Brooymans (Borée), Lukas Zeman (Apollon), Helena Hozova (L’Amour), Pavla Radostova (Polymnie), Anna Zawisa (Première Nymphe), Tereza Malickayova (Deuxième Nymphe) ; Collegiume 1704, direction Vaclav Luks. 2020. Livret en français, en anglais et en allemand. Texte intégral de l’opéra, avec traduction anglaise. 165.15. Un album de 3 CD Château de Versailles CVS026.

Les Boréades, le dernier opéra de Rameau, n’a pas vu le jour en 1763 malgré un début de répétitions. Le décès du compositeur l’année suivante a plongé cette partition magnifique dans un silence de deux siècles. On a du mal à croire qu’il a fallu attendre 1975 pour une version de concert à Londres, sous la direction de John Eliot Gardiner, puis enfin une représentation théâtrale à Aix-en-Provence, en 1982, avec le même meneur de jeu. Un enregistrement a alors été réalisé chez Erato. Il faudra franchir le seuil du XXIe siècle pour qu’une mise en scène de Robert Carsen et un plateau vocal au sein duquel officiaient Barbara Bonney, Paul Agnew ou Laurent Naouri, sous la baguette de William Christie, aient les honneurs de l’Opéra de Paris en 2003 (disponible en deux DVD Opus Arte). C’est donc avec un immense plaisir et un appétit aiguisé que l’on découvre ce nouvel album qui n’est que la deuxième gravure de cette magnifique tragédie lyrique.

Sur un texte attribué au poète Louis de Cahusac (1706-1759), auteur de plusieurs livrets de Rameau, dont Naïs et Zoroastre, le sujet de cette œuvre en cinq actes est mythologique. La reine Alphise doit épouser Calisis ou Borilée, les fils de Borée, dieu des vents du Nord, mais elle est éprise d’Abaris, de naissance mystérieuse. Les jeunes gens s’avouent leur flamme. Apollon charge l’Amour de confier à Alphise une flèche d’or destinée à conjurer les malheurs. L’Amour approuve le choix d’Alphise tout en précisant qu’elle ne peut s’unir qu’à un descendant de Borée. Alphise décide d’abdiquer pour épouser Abaris, mais Borée, furieux, déchaîne les vents et fait enlever Alphise. Soutenu par le grand prêtre Adamas, Abaris veut sauver sa bien-aimée, menacée d’esclavage si elle ne choisit pas l’un des deux fils de Borée. Alphise refuse. Abaris utilise la flèche d’or qu’elle lui a confiée pour calmer la tempête. Apollon révèle alors qu’Abaris est en réalité son fils, né d’une nymphe de la lignée de Borée. L’idylle peut donc se concrétiser et le mariage avoir lieu.

Sur cette trame, Rameau, dont les 80 ans n’ont pas altéré la vitalité créatrice, construit une partition brillante et d’une vérité théâtrale fastueuse. Dès l’ouverture aux accents de chasse, on est séduit par le dynamisme et le frémissement qui parcourent des pages inspirées, tant au niveau du chant que d’une instrumentation virtuose, claire et puissante à la fois, qui atteint des sommets à l’acte III dans la tempête provoquée par la fureur de Borée. A la tête du Collegium 1704 -qu’on ne présente plus tant ses références discographiques sont convaincantes, qu’il s’agisse d’oeuvres de Haendel, Myslivecek, Vivaldi, Gluck, Zelenka ou Bach- Vaclav Luks fait merveille, dans un contexte vigoureux qui sait aussi se faire tendre lorsqu’il s’agit d’échanges amoureux, avec des tempi enlevés, légers et poétiques, mais aussi passionnés et dramatiques. Les vents sont dans une forme optimale, les percussions bien présentes sans être envahissantes ; les couleurs générales font de l’audition un vrai bonheur qui n’est pas loin du plaisir sensuel. La force de Vaklav Luks est de faire participer l’auditeur à cette aventure mythologique par un souffle organique qui unifie la musique et le chant dans un vaste élan énergique, qui conserve toutefois sa part de raffinement et d’élégance, y compris dans les phases de tension et de situations extrêmes. Que de noblesse dans tout cela, et que de finesse dans les différents ballets qui parsèment l’action !

Le plateau vocal est bien équilibré, même s’il ne fait pas oublier les voix survoltées (Jennifer Smith, Anne-Marie Rodde, Philip Langridge) de la version Gardiner. Ici, le drame passe d’abord par l’investissement réciproque et un vrai sens de la mise en place. Dans le rôle de la reine Alphise, la soprano belge Deborah Cachet bénéficie d’une voix souple ; elle est émouvante aussi bien dans sa capacité amoureuse que dans sa détermination face aux dangers qui la menacent. Dès ses confidences à Sémire (Caroline Weynants), on devine que l’on va être touché par son combat. C’est vraiment le sentiment que l’on éprouve devant son courage, par exemple dans la scène I de l’acte II (l’air de la flèche), ou lorsqu’elle s’abandonne à son destin dans l’acte V avant de connaître le bonheur. Face à elle, le ténor Mathias Vidal campe un Abaris crédible, à l’éloquence affirmée, aux aigus dominés. On connaît l’éloquence de ce chanteur qui possède l’art de la clarté de l’élocution et qui sait doser les nuances. La longue scène V de l’acte II, échange de sentiments réciproques entre Alphise et lui, est un modèle de tenue palpitante. Benedikt Kristjansson en Calisis, Benoît Arnould en Adamas et Nicolas Brooymans en Borée sont adaptés à leurs personnages, tandis qu’Apollon et L’Amour trouvent en Lukas Zeman et Helena Hozova de dignes prestataires. Les autres rôles servent bien un livret écrit avec style, qui est aussi l’un des points forts de cette tragédie lyrique.

Il ne s’agit pas ici d’une représentation théâtrale, mais d’une version de concert, enregistrée à l’Opéra Royal de Versailles en janvier 2020, dans ce lieu dont la belle acoustique apparaît comme un écrin idéal pour cette partition magistrale dont on est plus qu’heureux d’avoir une interprétation actuelle, digne de tous les éloges.

Jean Lacroix
https://www.crescendo-magazine.be/a-versailles-une-magistrale-integrale-des-boreades-de-rameau/

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Apocalypso

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MessageSujet: Re: Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau   Ecouter et réécouter Jean Philippe Rameau Icon_minitimeDim 13 Déc - 10:59

Chers Chakton et amis, nous pouvons aussi nous référer aux indications données par ResMusica.
https://www.resmusica.com/2020/12/07/les-boreades-de-rameau-a-versailles/

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