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 1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson

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yann sinclair

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1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Empty
MessageSujet: 1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson    1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Icon_minitimeMar 1 Oct - 9:23

1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Capt4323
D'or, au chevron d'azur, acc. de trois têtes de léopard de sable (d'azur selon le père Anselme), lampassées de gueules, deux en chef et une en pointe
1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Capt4324
Toussaint de Forbin
Toussaint Forbin de Janson 
dit le « cardinal de Janson »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint_de_Forbin-Janson

cardinal français, évêque de Beauvais

cardinal et évêque de Beauvais, de la famille des marquis de Janson en Provence 


le 1er octobre 1631 à Mane en Provence
Baptisé le 30 décembre 1629 à Mane (Alpes-de-Haute-Provence)
mort à Paris le 24 mars 1713 à l'âge de 83 ans à la suite d’une longue maladie
inhumé dans la cathédrale de Beauvais, où une épitaphe rappelait ses fonctions

Il est l'oncle de l'archevêque d'Arles, Jacques II de Forbin-Janson

Parents
Gaspard de Forbin, marquis de Janson †1641
Claire de Libertat

Prince-cardinal de Janson
comte de Beauvais
vidâme de Gerberoy
Commandeur des ordres du roi en 1689
Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit
Grand-Commandeur de l'Ordre de Malte
Pair de France
Grand Aumônier de France en 1706


Évêque de Marseille (1668-1679)
Évêque de Digne (1664-1668)
Évêque-comte de Beauvais (1679-1713)
Abbé commandataire de Preuilly (1684-1713)
Abbé commendataire de Saint-Pierre de Corbie (1693-1713)

Doyen des évêques de France


Ambassadeur de France à Varsovie (1673-1677).


Prince-cardinal de Forbin de Janson,
commandeur des ordres du roi en 1689,
pair et grand aumônier de France en 1706
Évêque de Marseille (1668-1679),
Évêque de Digne (1664-1668),
Évêque-comte de Beauvais (1679-1713),
Abbé commandataire de Preuilly (1684-1713),
Abbé commendataire de Saint-Pierre de Corbie (1693-1713)


1669: Témoin au mariage de François de Castellane, comte de Grignan 1632-1714 et de Françoise Marguerite de Sévigné 1646-1705


1710: Témoin au mariage de Charles de Bourbon, duc de Berry 1686-1714 et de Marie d'Orléans 1695-1719

1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Bhcg5j10


Il fut envoyé auprès du duc de Toscane pour des affaires importantes, ensuite deux fois ambassadeur en Pologne en 1673, où il eut la gloire de faire élever sur le trône de cette république le fameux Jean Sobieski, grand maréchal de la couronne.


C'est lui, qui termina en 1693 la fameuse affaire des bulles pour les évêques de France, à qui le pape les avait refusées à cause de la déclaration du clergé de France, dans l'assemblée de 1682, sur la puissance ecclésiastique et temporelle, qui, étant contraires aux prétentions ultramontaines, avait déplu à la cour de Rome.


Ayant été reçu chevalier de Malte de minorité, il était sorti de cet ordre, lors de sa promotion à l'épiscopat; mais il y rentra revêtu de la pourpre par le privilège des cardinaux, confirmé par un bref impératif du pape et il devint commandeur de Saint-Jean-d'Avignon et grand commandeur de l'ordre de Malte.


Notes prise au dos de son portrait au château de Troussures appartenant à la Communauté des Frères de Saint Jean par Hyacinthe des Jars de Keranrouë le 18 juillet 2008:


"Toussaint de Forbin Janson, né en 1629 + le 24 mars 1713, cardinal, prêtre en titre de Sainte Sabine, commandeur de l'ordre du Saint Esprit, évêque et comte de Beauvais, vidâme de Gerberoy, pair de France, nommé d'abord coadjuteur de l'évêché de Digne en 1653, puis évêque de Marseille en 1669, ambassadeur en Pologne en 1673, évêque de Beauvais le 12 août 1679, cardinal en février 1690. C'est lui qui donna ce portrait à Toussaint Le Caron, écuyer, sieur de Troussures qu'il avait en 1682 nommé bailly du comté de Beauvais."


Bibliographie


Revue d'histoire diplomatique, avril 1912 : Comte DE FORBIN-, Première mission de Toussaint de Forbin en Pologne, 1674-1677(suite), 177-199.


Références


En 1674, Toussaint de Forbin, alors évêque de Marseille, connu depuis sous le nom de cardinal de Janson, fut nommé ambassadeur extraordinaire à la diète de Pologne, réunie pour l’élection d’un roi, et parvint, l’année suivante, à faire nommer, dans l’intérêt de la France, le grand Sobieski. De retour à Versailles, pour rendre compte de sa mission, Louis XIV lui dit:


— Mais où en avez-vous tant appris ?


— Sire, répondit l’habile négociateur, c’est en parcourant, la nuit, les rues d’Aix une lanterne à la main, pour faire les procureurs du pays, tandis que j’étais évêque de Digne.


in Les rues d'Aix de Roux-Alphéran


Carrière diplomatique et distinctions


Saint simon (sa mort):


...L'État et la religion firent une grande perte en la personne du cardinal de Janson, évêque, comte de Beauvais, et grand aumônier de France, qui mourut à Paris, 24 mars de cette année, à quatre-vingt-trois ans, ayant toujours la tête parfaitement entière. Le roi le regretta beaucoup, le public aussi, et son diocèse et les pauvres amèrement. Ce sont de ces hommes rares et illustres qui méritent de s'y arrêter; et je le ferai d'autant plus volontiers qu'entre beaucoup d'amis qu'il eut toute sa vie, il l'était très-particulier de mon père, et fort des miens. Il fut un moment coadjuteur de Digne, puis évêque de Marseille, où il fut chargé de toutes les affaires de Provence, au grand regret du comte de Grignan, lieutenant général de la province, comme on le voit par les lettres de Mme de Sévigné. Ces affaires firent connaître sa capacité aux ministres. Le cardinal de Janson était un fort grand homme, bien fait, d'un visage qui, sans rien de choquant ou de singulier, n'était pourtant pas agréable, et avait quelque chose de pensif sans beaucoup promettre. Il était plein d'honneur et de vertu, il avait un grand amour de ses devoirs et de la piété. C'était une sage et excellente tête, se possédant toujours parfaitement, et qui par là a réussi en perfection dans toutes ses négociations, et a mieux servi le roi à Rome qu'aucun autre qui y ait été chargé de ses affaires. Il y était plus craint et plus considéré que pas un d'eux, parce que, avec une parole lente et désagréable par l'organe, qui avait un son étranglé, il avait une sagacité qui ajoutait beaucoup à la finesse de son esprit et à sa justesse, qui était grande, en sorte qu'il n'a jamais pu être trompé, même à Rome. Il était consommé dans les affaires par une longue habitude, magnifique en tout et partout avec beaucoup d'ordre, fort désintéressé, affable aux plus petits, naturellement obligeant, fort poli, mais avec choix et dignité, quoiqu'il le fût à tout le monde, et l'homme du monde le plus capable d'amitié, de fidélité à ses amis et de les bien servir. Il était né pauvre. Son frère aîné et le père du marquis de L'Aigle, de la mort duquel je viens de parler, avaient épousé les deux filles du bonhomme La Saladie, qui avait été autrefois fort estimé et fort avancé à la guerre. La chapelle du château de l'Aigle vaut huit cents livres de rente fondée au chapelain. Ce fut le premier bénéfice qu'il eut, et que par reconnaissance il a voulu garder toute sa vie. Il y payait un chapelain, et faisait donner le reste aux pauvres du lieu depuis qu'il fut devenu grand seigneur. Étant cardinal et grand aumônier, il se plaisait à dire, devant tout le monde, à M. et à Mme de L'Aigle, qu'il était le grand aumônier du roi et le leur, et qu'il se faisait honneur de demeurer le leur, parce qu'alors qu'il n'avait rien il s'était trouvé bien heureux que leur père lui eût donné de quoi vivre par cette chapelle.


Il avait l'âme et toutes les manières d'un grand seigneur, doux et modeste, l'esprit d'un grand ministre né pour les affaires, le cœur d'un excellent évêque, point cardinal, au-dessus de sa dignité, tout français sur nos libertés et nos maximes du royaume, sur les entreprises de Rome, avec netteté, inébranlable là-dessus jusqu'à l'éclat, et parfaitement instruit de ces matières jusqu'à avoir dit plus d'une fois aux ministres romains, et au pape même, que, quelque flatté qu'il fût de sa pourpre, il se tenait plus honoré de l'épiscopat que du cardinalat, et que son chapeau ne lui tenait à rien. Cette fermeté constante et vraie a souvent eu de grands effets. Tout bon courtisan qu'il était, il fut aussi peu timide au dedans qu'au dehors, et aussi impénétrable au crédit et aux artifices des jésuites, dont il ne s'émut jamais et qu'il contint toujours en crainte et en respect, comme on l'a vu. On a vu aussi combien le roi regretta de ne pouvoir le mettre dans son conseil, et les excellentes raisons qui l'en détournèrent, et que la France pleurera longtemps avec des larmes de sang n'avoir pas été suivies après lui.


Quelque accoutumé qu'il fût aux affaires, quelques agréments qu'il trouvât dans le monde, où il était universellement honoré et où il avait beaucoup d'amis, parce qu'il en méritait, quelques faveurs, quelques distinctions qu'il trouvât toujours à la cour, il ne se plaisait nulle part tant que dans son diocèse, où il était singulièrement respecté, et il se peut dire adoré, surtout des pauvres de tous les états à qui il faisait de grandes aumônes. Il aidait et soutenait fort la noblesse; et tant qu'il a été en France il a toujours passé plus de sept ou huit mois tous les ans à Beauvais à y visiter son diocèse, et à y remplir toutes ses fonctions avec beaucoup d'application et de vigilance. Le roi donna l'archevêché d'Arles à son neveu, l'abbé de Janson, lors de la translation de M. de Mailly, longtemps depuis cardinal, d'Arles à Reims. Le cardinal de Janson s'y opposa tant qu'il put. Il dit au roi qu'il connaissoit son neveu, que c'était un petit génie, fort homme de bien, mais à qui il ne voudrait pas confier une place de vicaire de village, et absolument incapable de l'épiscopat; que, si le roi voulait lui faire du bien, il lui serait très-obligé et très-aise s'il lui voulait donner une abbaye de dix-huit ou vingt mille livres de rente, que ce serait de quoi vivre et prier Dieu en repos, et beaucoup plus qu'il n'en fallait à son neveu. Il eut beau insister, le roi tint bon. On a longuement vu depuis combien le cardinal pensait juste. Sa mort arriva dans une funeste époque. Avec la liberté et la fermeté qu'il avait, et la confiance du roi telle qu'il la possédait, il eût pu empêcher ce torrent de maux qui la suivirent dans l'Église, et qui n'épargnèrent pas l'État; et son funeste successeur n'aurait pas acheté sa charge, comme il fit enfin du P. Tellier, et par elle n'eût pas eu les accès dont il fit pour la payer un si pernicieux usage, comme on l'éprouva bientôt après. ..


Il est l'oncle de l'archevêque d'Arles, Jacques II de Forbin-Janson

Créé Cardinal le 13 février 1690 par le pape Alexandre VIII

Titre cardinalice
Cardinal-prêtre de San Callisto

Ordination épiscopale le 14 mai 1656 par Raphaël de Bologne

Évêque de Beauvais
25 septembre 1679 – 1713

Évêque de Marseille
09 juillet 1668 – 1679

Grand aumônier de France
Abbé commendataire de l'abbaye Saint-Pierre de Corbie


1er octobre 1631: Toussaint Forbin de Janson  Capure10
Ambassadeur de France à Varsovie (1673-1677)

Parents

  • Gaspard de Forbin, marquis de Janson †1641
  • Claire de Libertat


  • 1669: Témoin au mariage de François de Castellane, comte de Grignan 1632-1714 et de Françoise Marguerite de Sévigné 1646-1705
  • 1710: Témoin au mariage de Charles de Bourbon, duc de Berry 1686-1714 et de Marie d'Orléans 1695-1719



Biographie


Carrière ecclésiastique


Il fit des études ecclésiastiques et rentra dans les ordres. L’évêque de Digne, Raphaël de Bologne, obtint du roi sa nomination comme coadjuteur. Sacré évêque in partibus de Philadelphie le 14 mai 1656, il prit la charge du siège de Digne en 1658 avant d’être nommé en 1662 par le roi à l’évêché de Marseille. Devenu, par ce nouveau titre, membre des états de Provence, il fut remarqué par Louis XIV.

Il fut abbé commendataire de Corbie de 1693 à 1713.
En 1693, il reçut le titre de cardinal-prêtre de Saint-Calixte (S. Callisto).
La grande aumônerie de France, devenue vacante en 1706 par la mort du cardinal de Coislin, fut attribuée par Louis XIV au cardinal de Janson, déjà largement récompensé.

N’étant encore qu’évêque de Digne, il avait condamné dans son synode et censuré l’Apologie des casuistes. À Beauvais, on lui reprocha de ne pas suivre les traces de Nicolas Choart de Buzenval, son prédécesseur, et d’écarter les jansénistes qui avaient eu la confiance de ce prélat.

 

Carrière diplomatique


Envoyé en ambassade auprès de Cosme III, grand-duc de Toscane, il réussit à réconcilier ce dernier avec son épouse, la grande-duchesse Marguerite-Louise d'Orléans. Nommé plus tard ambassadeur extraordinaire de Louis XIV à la diète de Pologne, convoquée alors pour désigner un roi, l’évêque de Marseille parvint à en éviter la scission et, aidé du palatin de Russie, il fit élire le grand maréchal de la couronne, Jean Sobieski.

Le nouveau roi, reconnaissant, contribua à la désignation de l’ambassadeur comme cardinal, le 23 février 1690, sous Alexandre VIII avec le titre de cardinal-prêtre de Sainte-Agnès-hors-les-Murs (Santa Agnese fuori le mura). Dès 1679, Louis XIV lui avait confié l’évêché de Beauvais, comté-pairie, et l’avait, en 1689, nommé commandeur de l’ordre du Saint-Esprit.

La cour de France était depuis plusieurs années en discussion avec celle de Rome, au sujet de la régale. Le roi jugea le cardinal de Janson apte à lever tous les obstacles et l’envoya à Rome. La mort d’Alexandre VIII, le 13 août 1691, interrompit les négociations qui furent reprises sous le pape Innocent XII (à l’élection duquel le cardinal de Janson avait concouru), et menées à bien par lui et le cardinal d’Estrées.

Le roi laissa le cardinal de Janson à Rome pour y soutenir les intérêts de la couronne de France. Il y était encore en 1700, à la mort d’Innocent XII. Il assista au conclave où fut élu Clément XI, auprès duquel il continua de résider pendant plusieurs années.

Il fut envoyé auprès du duc de Toscane pour des affaires importantes, ensuite deux fois ambassadeur en Pologne en 1673, où il eut la gloire de faire élever sur le trône de cette république le fameux Jean Sobieski, grand maréchal de la couronne.1
C'est lui, qui termina en 1693 la fameuse affaire des bulles pour les évêques de France, à qui le pape les avait refusées à cause de la déclaration du clergé de France, dans l'assemblée de 1682, sur la puissance ecclésiastique et temporelle, qui, étant contraires aux prétentions ultramontaines, avait déplu à la cour de Rome.
Ayant été reçu chevalier de Malte de minorité, il était sorti de cet ordre, lors de sa promotion à l'épiscopat; mais il y rentra revétu de la pourpre par le privilège des cardinaux, confirmé par un bref impératif du pape et il devint commandeur de Saint-Jean-d'Avignon et grand commandeur de l'ordre de Malte.



Notes prise au dos de son portrait au château de Troussures appartenant à la Communauté des Frères de Saint Jean par Hyacinthe des Jars de Keranrouë le 18 juillet 2008 :
"Toussaint de Forbin Janson, né en 1629 + le 24 mars 1713, cardinal, prêtre en titre de Sainte Sabine, commandeur de l'ordre du Saint Esprit, évêque et comte de Beauvais, vidâme de Gerberoy, pair de France, nommé d'abord coadjuteur de l'évêché de Digne en 1653, puis évêque de Marseille en 1669, ambassadeur en Pologne en 1673, évêque de Beauvais le 12 août 1679, cardinal en février 1690. C'est lui qui donna ce portrait à Toussaint Le Caron, écuyer, sieur de Troussures qu'il avait en 1682 nommé bailly du comté de Beauvais."



Bibliographie
  • Revue d'histoire diplomatique, avril 1912 : Comte DE FORBIN-, Première mission de Toussaint de Forbin en Pologne, 1674-1677(suile), 177-199.

Références
En 1674, Toussaint de Forbin, alors évêque de Marseille, connu depuis sous le nom de cardinal de Janson, fut nommé ambassadeur extraordinaire à la diète de Pologne, réunie pour l’élection d’un roi, et parvint, l’année suivante, à faire nommer, dans l’intérêt de la France, le grand Sobieski. De retour à Versailles, pour rendre compte de sa mission, Louis XIV lui dit:
— Mais où en avez-vous tant appris ?
— Sire, répondit l’habile négociateur, c’est en parcourant, la nuit, les rues d’Aix une lanterne à la main, pour faire les procureurs du pays, tandis que j’étais évêque de Digne.
in Les rues d'Aix de Roux-Alphéran



Carrière diplomatique et distinctions
Saint simon (sa mort) :
...L'État et la religion firent une grande perte en la personne du cardinal de Janson, évêque, comte de Beauvais, et grand aumônier de France, qui mourut à Paris, 24 mars de cette année, à quatre-vingt-trois ans, ayant toujours la tête parfaitement entière. Le roi le regretta beaucoup, le public aussi, et son diocèse et les pauvres amèrement. Ce sont de ces hommes rares et illustres qui méritent de s'y arrêter; et je le ferai d'autant plus volontiers qu'entre beaucoup d'amis qu'il eut toute sa vie, il l'était très-particulier de mon père, et fort des miens. Il fut un moment coadjuteur de Digne, puis évêque de Marseille, où il fut chargé de toutes les affaires de Provence, au grand regret du comte de Grignan, lieutenant général de la province, comme on le voit par les lettres de Mme de Sévigné. Ces affaires firent connaître sa capacité aux ministres. Le cardinal de Janson était un fort grand homme, bien fait, d'un visage qui, sans rien de choquant ou de singulier, n'était pourtant pas agréable, et avait quelque chose de pensif sans beaucoup promettre. Il était plein d'honneur et de vertu, il avait un grand amour de ses devoirs et de la piété. C'était une sage et excellente tête, se possédant toujours parfaitement, et qui par là a réussi en perfection dans toutes ses négociations, et a mieux servi le roi à Rome qu'aucun autre qui y ait été chargé de ses affaires. Il y était plus craint et plus considéré que pas un d'eux, parce que, avec une parole lente et désagréable par l'organe, qui avait un son étranglé, il avait une sagacité qui ajoutait beaucoup à la finesse de son esprit et à sa justesse, qui était grande, en sorte qu'il n'a jamais pu être trompé, même à Rome. Il était consommé dans les affaires par une longue habitude, magnifique en tout et partout avec beaucoup d'ordre, fort désintéressé, affable aux plus petits, naturellement obligeant, fort poli, mais avec choix et dignité, quoiqu'il le fût à tout le monde, et l'homme du monde le plus capable d'amitié, de fidélité à ses amis et de les bien servir. Il était né pauvre. Son frère aîné et le père du marquis de L'Aigle, de la mort duquel je viens de parler, avaient épousé les deux filles du bonhomme La Saladie, qui avait été autrefois fort estimé et fort avancé à la guerre. La chapelle du château de l'Aigle vaut huit cents livres de rente fondée au chapelain. Ce fut le premier bénéfice qu'il eut, et que par reconnaissance il a voulu garder toute sa vie. Il y payait un chapelain, et faisait donner le reste aux pauvres du lieu depuis qu'il fut devenu grand seigneur. Étant cardinal et grand aumônier, il se plaisait à dire, devant tout le monde, à M. et à Mme de L'Aigle, qu'il était le grand aumônier du roi et le leur, et qu'il se faisait honneur de demeurer le leur, parce qu'alors qu'il n'avait rien il s'était trouvé bien heureux que leur père lui eût donné de quoi vivre par cette chapelle.

Il avait l'âme et toutes les manières d'un grand seigneur, doux et modeste, l'esprit d'un grand ministre né pour les affaires, le cœur d'un excellent évêque, point cardinal, au-dessus de sa dignité, tout français sur nos libertés et nos maximes du royaume, sur les entreprises de Rome, avec netteté, inébranlable là-dessus jusqu'à l'éclat, et parfaitement instruit de ces matières jusqu'à avoir dit plus d'une fois aux ministres romains, et au pape même, que, quelque flatté qu'il fût de sa pourpre, il se tenait plus honoré de l'épiscopat que du cardinalat, et que son chapeau ne lui tenait à rien. Cette fermeté constante et vraie a souvent eu de grands effets. Tout bon courtisan qu'il était, il fut aussi peu timide au dedans qu'au dehors, et aussi impénétrable au crédit et aux artifices des jésuites, dont il ne s'émut jamais et qu'il contint toujours en crainte et en respect, comme on l'a vu. On a vu aussi combien le roi regretta de ne pouvoir le mettre dans son conseil, et les excellentes raisons qui l'en détournèrent, et que la France pleurera longtemps avec des larmes de sang n'avoir pas été suivies après lui.

Quelque accoutumé qu'il fût aux affaires, quelques agréments qu'il trouvât dans le monde, où il était universellement honoré et où il avait beaucoup d'amis, parce qu'il en méritait, quelques faveurs, quelques distinctions qu'il trouvât toujours à la cour, il ne se plaisait nulle part tant que dans son diocèse, où il était singulièrement respecté, et il se peut dire adoré, surtout des pauvres de tous les états à qui il faisait de grandes aumônes. Il aidait et soutenait fort la noblesse; et tant qu'il a été en France il a toujours passé plus de sept ou huit mois tous les ans à Beauvais à y visiter son diocèse, et à y remplir toutes ses fonctions avec beaucoup d'application et de vigilance. Le roi donna l'archevêché d'Arles à son neveu, l'abbé de Janson, lors de la translation de M. de Mailly, longtemps depuis cardinal, d'Arles à Reims. Le cardinal de Janson s'y opposa tant qu'il put. Il dit au roi qu'il connaissoit son neveu, que c'était un petit génie, fort homme de bien, mais à qui il ne voudrait pas confier une place de vicaire de village, et absolument incapable de l'épiscopat; que, si le roi voulait lui faire du bien, il lui serait très-obligé et très-aise s'il lui voulait donner une abbaye de dix-huit ou vingt mille livres de rente, que ce serait de quoi vivre et prier Dieu en repos, et beaucoup plus qu'il n'en fallait à son neveu. Il eut beau insister, le roi tint bon. On a longuement vu depuis combien le cardinal pensait juste. Sa mort arriva dans une funeste époque. Avec la liberté et la fermeté qu'il avait, et la confiance du roi telle qu'il la possédait, il eût pu empêcher ce torrent de maux qui la suivirent dans l'Église, et qui n'épargnèrent pas l'État; et son funeste successeur n'aurait pas acheté sa charge, comme il fit enfin du P. Tellier, et par elle n'eût pas eu les accès dont il fit pour la payer un si pernicieux usage, comme on l'éprouva bientôt après. ...


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