Les gardes du corps du Roi donne à dîner aux officiers du régiment de Flandre et à ceux des chasseurs et dragons de Lorraine. Pour financer ce repas, une souscription est offerte parmi les gardes du corps du Roi. Sur 600 gardes, seuls 80 ont répondus, et seront les seuls à y assister. Sont également invités les officiers des Cent Suisses, des gardes suisses, de la garde de la prévôté de l’Hôtel, et une vingtaine de membres de la garde nationale de Versailles.
On demande au Roi la possibilité d’utiliser la salle de l’Opéra.
Louis XVI donne son accord. Le repas est confectionné par M. Dehaines, restaurateur à Versailles.
Une table de 210 couverts, en forme de fer à cheval, est dressé. La décoration représente une forêt. Dans l’orchestre sont les trompettes des gardes du corps, et la musique du régiment de Flandre. Le parterre est réservé aux grenadiers du régiment de Flandre, et aux chasseurs et dragons de Lorraine. Les premiers convives arrivent vers 15 heures. Le repas est présidé par le duc de Villeroy, capitaine des gardes du corps du Roi, en quartier.
Louis XVI et Marie Antoinette y paraissent au dessert, à la loge grillagée, après le retour de Louis XVI de la chasse. Louis XVI est en habit de chasse, botté et éperonné. Il est accompagné du prince de Poix qui était à la chasse avec lui. Il avait été chassé du côté de Meudon.
Marie Antoinette le suit et donne la main à sa fille. M. le Dauphin est porté par un officier des gardes du corps.
Marie Antoinette porte une robe de soie blanche rayée de bandes bleues de ciel et dans les cheveux bouclés et peu poudrés une touffe de plumes blanches et bleues ; autour du cou étincelle un collier de turquoises. Madame Royale est vêtue d’une robe blanche et verte. M. le Dauphin porte un habit à la matelote en taffetas lilas; une écharpe de soie blanche dont les bouts sont garnis d’une frange d’argent, ceint sa taille. Ses chevaux blonds tombent en boucles atour de son cou nu, et une collerette de dentelle entoure sa poitrine.
Leurs Majestés s’étant retirées au bout de 30 minutes, ils portent, avec quelques grenadiers et officiers, à leur santé, et jurent de leur être fidèles, sur leur sabre. Ils se portent ensuite, avec la foule, dans la cour de marbre.
Louis XVI et Marie Antoinette paraissent au balcon en tenant M. le Dauphin. Alors les acclamations redoublent. Certains ont même grimpé au balcon et entrent dans l’appartement du Roi.
Le soir, dans la galerie de la Chapelle, quelques dames distribuent, des rubans blancs de leurs chapeaux, à quelques officiers.
Le château redevient calme vers 21 heures.
En 1770, l’opéra royal du château de Versailles est inauguré par le mariage de Marie-Antoinette et le roi Louis XVI
Il s’agit d’une salle opéra construite sous Louis XV à l’extrémité de l’aile nord du château de Versailles.
Mais quel évènement terrible a bien pu se produire dans ce somptueux lieu qui a précipité la mort de la famille royale ? Venez le découvrir avec nous dans cet extrait !
Extrait du SECRETS D’HISTOIRE: ‘’Danton: aux armes citoyens ‘’
Le banquet des gardes du corps, estampe anonymeLe premier octobre 1789, dans la salle d'opéra du château de Versailles, les gardes du corps offrent un grand banquet pour fêter l'arrivée de leurs camarades du régiment de Flandre.
La fête réunit 300 convives, le menu est abondant, les vins recherchés coulent à flots.
On rit, on lève son verre à la santé du roi et de sa famille, pas à celle de la nation.Le Banquet des Gardes du Corps...Orgie des Gardes du corps dans la salle de l'Opéra de Versailles - le 1er octobre 1789, gravure datant de 1792.Le 1er octobre, les Gardes-du-Corps du Roi organisent un banquet en l'honneur du régiment de Flandres. Si ce genre de banquet n'a, à l'époque, rien d'exceptionnel, celui-ci va pourtant particulièrement choquer l'opinion publique. Alors que la disette de pain parisienne est largement connue et relayée par les journaux, un repas est prévu pour 300 convives, et le menu est confié à un traiteur de Versailles, Deharmes, qui fixe le prix à 26 livres par tête sans compter les vins, les liqueurs, les glaces ou encore les bougies. Le banquet a lieu dans la grande salle de l'Opéra du château de Versailles, salle ordinairement réservée aux banquets des délégations étrangères à Versailles, c'est-à-dire aux plus grands événements. Un orchestre parachève le tout. Les Gardes du Corps choisissent de n'inviter que des officiers d'autres régiments qui soient du même rang qu'eux, ou qui partagent leurs idées: Laurent Lecointre, malgré son rang important dans la Garde de Versailles, n'est pas convié, alors que le sont certains de ceux qui sont sous ses ordres. Lecointre est notoirement un pro-révolutionnaire convaincu. La chose est suffisamment malavisée pour que le commandant-général de la Garde, le comte d'Estaing, lui fasse le lendemain des excuses de cette absence d'invitation. Ce banquet est, dès le départ, ressenti comme une provocation. Ce qui s'y déroule ensuite est teinté de cette série de provocations plus ou moins voulues.
Vers le dessert, le Roi, revenant de la chasse, choisit d'aller avec la Reine et le Dauphin voir le banquet et saluer les soldats et les gardes. Il passe entre les tables, et se laisse toucher par des hommes en transe (comme le prouve le reste de la soirée, les hommes sont ivres à ce moment-là), le Dauphin (qui n'a que quatre ans) est passé de mains en mains. Plusieurs toasts sont proposés – au Roi, au Dauphin, à la famille royale—et acceptés. Un toast à la Nation est rejeté. À un moment de la soirée (probablement après le passage du Roi), la cocarde blanche (ou noire, ou d'une seule couleur, selon les témoignages) est déclarée seule vraie cocarde. Aucune cocarde n'est piétinée, mais des soldats de la garde nationale qui portent la cocarde bleue et rouge de leur uniforme se la voient enlevée, ou arrachée, pour être remplacée par une cocarde d'une seule couleur. La cocarde blanche commence à incarner le roi ou la monarchie, alors que la noire est la cocarde qui représente les couleurs de l'Autriche (jaune et noire) et donc de Marie-Antoinette. Les deux sont déjà considérées à l'époque comme anti-révolutionnaires. Il faut néanmoins souligner que l'acte n'est pas, pour une partie des hommes présents, particulièrement transgressif: la cocarde blanche fait partie de l'uniforme des Gardes du Corps. La soirée se termine mal: tous les convives sont ivres, un soldat essaye de se suicider, plusieurs autres grimpent au balcon de la chambre de Louis XIV du haut duquel ils déclarent leur soutien à la cocarde blanche, et une bonne partie des habitants de Versailles sont réveillés, et effrayés, par le bruit.
Dans la salle de spectacle du château de Versailles, un banquet est offert par les officiers des gardes du corps à ceux du régiment de Flandres
Le roi et la reine y sont acclamés.
histoire
Lors du banquet des gardes du corps, la cocarde nationale e été souillée
Versailles le 2 octobre
Ô Richard! Ô mon roi!
L'univers t'abandonne;
Sur la terre il n'est donc que moi
Qui m'intéresse à ta personne!
Moi seul dans l'univers,
Voudrais briser tes fers,
Et tout le reste t'abandonne!
(...)
O Richard, O mon Roi
chanté par un choeur d'hommes
extrait de La Marseillaise (Jean Renoir et Louis Jouvet)
https://youtu.be/jRDXE3LHNGo
Paris ne parle plus que de contre-révolution après l'"orgie" qui se serait déroulée hier soir à Versailles.
Les gardes du corps du roi ont en effet donné un banquet en l'honneur du régiment de Flandre, arrivé depuis peu pour contenir d'éventuelles émeutes parisiennes
Rendu prudent par les révents événements, le couple royal hésitait à participer à cette fête.
Son apparition au balcon d'une loge a pourtant été saluée par une immense ovation.
Les gardes ont entonné l'air de "O Richard, ô mon roi" au milieu des vivats.
Très émus par ces manifestations de sympathie auxquelles ils ne s'attendaient plus, Louis XVI et Marie-Antoinette sont alors descendus rejoindre les convives avec le dauphin.
Echauffés par l'alcool, les officiers redoublaient d'ardeur, se mirent à arracher leurs cocardes tricolores pour les fouler aux pieds et les remplacer par des cocardes blanches, symboles de la monarchie.
A l'évidence, ces bouillants soldats brûlent de voir restaurer le pouvoir de leur souverain.
Aujourd'hui les Parisiens s'alarment : ils pensent que le roi s'apprête à briser la Révolution avec l'aide de ses troupes.
Gallica (C) BNFLe jeudi 1er octobre 1789, les gardes du corps ayant offrirent un banquet aux officiers des régiments d'infanterie de Flandre et des Trois-Evêchés, et aux officiers de la garde nationale de Versailles.
Ils avaient obtenu de donner cette fête militaire dans la salle de spectacle.
Une table de deux cent dix couverts, en forme de fera cheval, fut dressée sur la scène, dont la décoration représentait une forêt.
Dans l'orchestre étaient les trompettes des gardes du corps et la musique du régiment de Flandre.
Le parterre était occupé par les soldats des régiments de Flandre et des Trois-Evêchés. Les loges étaient remplies d'un grand nombre de spectateurs qui avaient été admis sans billets.
Le repas commença vers quatre heures du soir.
A la fin du second service, le roi et la reine, accompagnés du dauphin et de sa sœur, se montrèrent dans la loge royale et vinrent ensuite sur la scène où ils firent le tour de la table.
Après leur départ le repas continua, puis les convives, les musiciens et les spectateurs se transportèrent dans la cour de Marbre, où le roi et la reine parurent au balcon.
Dans la salle, des toasts avaient été portés à la famille royale, acclamée à son apparition.
Toutes les sources confirment que l’orchestre interpréta « O Richard, O mon roi, l'univers t'abandonne » de Grétry (extrait de Richard Cœur de Lion), repris en chœur par les gardes du corps, un air célèbre qui devint l'un des hymnes des Armées des Princes.
Les gazettes transformèrent le banquet en orgie et avancèrent que la cocarde tricolore a été foulée au pied. Certains l’auraient même retourné du côté blanc, symbole du roi. Ces bruyantes démonstrations de fidélité monarchique provoquèrent la colère de la capitale.
Dénoncées à l'Assemblée nationale par le représentant Péthion, Marat, Danton et Desmoulins appelèrent à marcher sur Versailles.
Sources: Notice du Musée Impérial de Versailles.Eudoxe Soulié; Les grandes dates. chateaudeversailles.Le 3 octobre, un autre banquet est donné, semble-t-il par le régiment de Flandres pour remercier les Gardes-du-Corps. Ce banquet est assez mal connu et souvent confondu avec le premier. Il semble avoir été tout aussi désordonné.
Rapidement, les deux événements sont connus sous le nom d’Orgie des Gardes-du-Corps et font beaucoup parler d'eux. L’événement est relayé par le bouche à oreille puis dans la presse le 3 octobre. On ne parle pas encore de cocardes piétinées, c'est la rumeur qui créera cette légende. Par contre, le refus de la santé à la nation et l'affront fait à la cocarde nationale et patriotique (trois couleurs) provoquent des émois. Dans les rues de Paris et surtout au Palais Royal, des hommes qui portent la cocarde noire sont agressés, et sommés de prouver qu'ils sont de bons patriotes et non des ennemis de la Nation. La Commune de Paris émet un arrêté le 4 octobre contre la cocarde noire et pour le port obligatoire de la cocarde tricolore (pour ceux qui choisissent de porter une cocarde)
Le 5 octobre, un cortège de femmes accompagné de quelques hommes se rendit sur les lieux...