https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Montespan
Françoise Athénaïs de Rochechouart de MortemartLa marquise de Montespan
Mademoiselle de Tonnay-Charente
Fille d'honneur de Madame (Henriette d'Angleterre) (1661- 1663)
Dame du palais Marie Thérèse (1664-1680)
Surintendante de la maison de Marie-Thérèse d'Autriche de 1679 à 1683
Née le 5 octobre 1640 à Lussac-les-Châteaux (86)
Baptisée le 5 octobre 1640 à Lussac-les-Châteaux (86)
Parrain et marraine Nicolas Rozet
Françoise Massoulard
Décédée le 27 mai 1707 à Bourbon-L'Archambault (03) à l'âge de 66 ans
Inhumée en l' église des Cordeliers de Poitiers (dans le même tombeau que son frère le duc de Vivonne)
Parents Gabriel de Rochechouart, duc de Mortemart 1607-1675
Diane, marquise de Grandsaigne 1610-1666
Mariée le 6 février 1663 en l' église Saint-Sulpice à Paris avec Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan 1640-1701
séparésdont Marie Christine 1663-1675
Louis Antoine 1665-1736
Relation en mai 1667 avec Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715
séparésdont Louise-Françoise 1669-1672
Louis-Auguste 1670-1736
Louis-César 1672-1683
Louise-Françoise 1673-1743
Louise-Marie 1674-1681
Françoise-Marie 1677-1749
Louis-Alexandre 1678-1737
Filleul: Louis Rouault de Gamaches 1664
Filleul: Louis François Cramail 1676
Filleul: François Mancini-Mazarini, duc de Nevers 1676-1768
1679: Témoin au mariage de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart 1663-1688 et de Marie-Anne Colbert 1665-1750
1683: Témoin au mariage de Claude, comte de Jussac +1690 et de Françoise Evrard de Saint-Just 1648-1723
Elle est bien née en 1640 et non 1641. E de B (registre de Lussac les Châteaux)
“ Le vandredi cinquième jour d´octobre mil six cent quarante a este baptisee françoise de rochechouard fille de gabriel de rochechouard chevallyer des ordres du roi conseiller en les conseil d´estat et prince premier gentilhomme de la chambre de sa majeste seigneur marquis de morthemar et lussac le chasteau autres places et prince de tonaicharante et de dame dianne de grandsaigne et ont este les parrins et marraine nicollas rozet et françoise massoulard qui ne scavent signer” P Cartaud‚ prêtre.
Fille du duc de Mortemart et de Diane de Grandseigne, Françoise qui prit plus tard le nom d’Athénais sous l’influence de la préciosité, fut d’abord élevée au sein d’une abbaye située à Saintes, l’abbaye aux Dames. Elle en sortit en 1658 sous le nom de Melle de Tonnay Charente. Arrivée à la cour de France peu après, grâce à l’intervention d’Anne d’Autriche (sa tante Anne de Rochechouart était une amie de la reine), la jeune fille est attachée au service d’Henriette d’Angleterre, belle sœur de Louis XIV.
Portrait par Beaubrun en 1663 ("Melle de Tonnay Charente") Elle tombe amoureuse de Louis Alexandre de la Tremoille marquis de Noirmoutier qui, selon Mme de la Fayette, est amoureux de Melle de Tonnay Charente " qu'elle aimait, et qu'il souhaitait fort de l'épouser"
Malheureusement, il devait mourir précocement.
Elle épouse en février 1663 Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan (mort en 1691) dont elle eut deux enfants. Elle rencontre Louis XIV à l’automne 1666.
Portrait exécuté pour Bussy Rabutin en 1668portrait de l' Ecole Française en 1669 Occupé de son amour avec sa favorite, Louise de la Vallière, il ne fit tout d’abord pas attention à elle. Mais lorsqu’il se lia avec la duchesse d’Orléans, le roi la rencontrant souvent chez sa maitresse et chez la reine, remarqua sa conversation piquante, naturelle et enjouée. « A la plus surprenante beauté, elle joignait l’esprit le plus vif, le plus fin, le mieux cultivé, cet esprit héréditaire dans sa famille » dira d’elle Mme de Sévigné.
Portrait par Pierre Mignard Insensiblement, Louis XIV se laisse charmer par la belle marquise, mordante et agréable conteuse.
On convient que Mme de Montespan ridiculisait beaucoup de gens, uniquement pour amuser le roi.
Ses sarcasmes n’étaient pas sans danger.
Les courtisans les craignaient; ils évitaient de se promener sous ses fenêtres quand Louis XIV était avec elle: ils appelaient cela « passer par les armes ».
Portrait par Louis Elle le Jeune (représentée en Iris) en 1670deux miniatures de Jean Petitot vers 1670 La marquise devient la maitresse du roi en mai 1667.
Son mari fit un scandale à la cour lorsqu’il apprit la nouvelle, il fut promptement enfermé au Fort l’Evèque et exilé sur ses terres.
On s'aperçut bientôt de la liaison devenue intime qui existait entre elle et le roi.
En 1668, il est avéré que le roi est amoureux de Madame de Montespan.
La cour colporte alors cette strophe:
"On dit que La Vallière
S'en va sur son déclin.
Montespan prend sa place
Il faut que tout y passe
Ainsi de main en main."Portrait en "Diane" par Charles Beaubrun en 1671Portrait "présumé" de la marquise de Montespan en 1667 Elle eut un appartement à peu de distance de celui du monarque et les courtisans clairvoyants n'eurent pas de peine à expliquer pourquoi l'un et l'autre se dérobaient en même temps au cercle de la reine.
La sensible La Vallière ne fut pas la dernière à s'apercevoir qu'elle n'occupait plus seule le cœur de Louis.
Il n'y eut que la reine qui ne voulut pas s'en douter.
Madame de Montespan avait su la persuader de sa vertu.
Ce fut en 1670 que sa faveur éclata officiellement lors d'un voyage en Espagne où elle fit une partie du voyage dans la voiture du roi et de la reine.
Et lorsqu'elle montait dans la sienne, quatre gardes du corps entouraient les portières.
Portrait par Pierre Mignard "en Diane chasseresse" en 1670 En 1674, Mme de La Vallière quitta la cour.
Mme de Montespan devint alors la favorite en titre de Louis XIV
Elle acheta sa charge de chef du conseil et surintendante de la maison de la reine Marie-Thérèse au prix de 200 000 écus.
Elle fit supprimer la présence des filles d'honneur de la reine, tant par la crainte qu'elle avait devant le goût de la nouveauté de son amant - elle pouvait trouver plus d'une rivale parmi les jeunes personnes qui se succédaient rapidement - que par le souci de cacher la naissance des enfants nés de leur passion.
deux portraits par Pierre Mignard en 1672Portraits en 1672 par Pierre Mignard L'empire que l'orgueilleuse maîtresse exerçait sur le cœur du roi la fit bientôt prétendre obtenir de l'autorité dans les affaires.
Elle avait tant de moyens d'influer sur l'esprit du roi que de nombreux ministres et courtisans se soumirent à elle. On demandait et on suivait ses conseils.
Louis XIV, lui-même abusé par la vivacité et l'apparente étourderie de la marquise, la montrait aux ministres comme une enfant.
portrait par Pierre Mignard avec ses enfants (2 enfants au ciel, les deux premiers batards décédés) avec le comte du Maine et le comte de Vexin en 1672portrait par Pierre Mignard en 1675 avec le duc du Maine (en rouge), le comte de Vexin (en bas à gauche), Melle de Nantes (en haut à gauche) et Melle de Tours (en bas à droite) Cet enfant connut ainsi de nombreux secrets d'État.
Mme de Montespan était également passionnée par le luxe qui, durant sa faveur, s'étendit partout, polit les mœurs, en les corrompant peut-être, imprima tant d'activité au commerce, aux manufactures, et donna un si grand essor au génie des beaux-arts.
Il est permis de croire qu'elle a contribué à développer chez Louis XIV ce goût des grandes choses et de la magnificence. Le roi lui ayant fait construire à Versailles le majestueux château de Clagny, la marquise créa autour d'elle une cour brillante où dominait le bel esprit. Elle protégea notamment La Fontaine, Molière, et Quinault.
Portrait par Charles de la Fosse avec ses quatre derniers enfants en 1677: le comte de Vexin, Melle de Nantes, Melle de Tours et Melle de Blois Avec l'âge, Louis XIV éprouvait le besoin d'une vie plus régulière, encouragé en ce sens par Madame de Maintenon, devenue entre temps l'amie du roi.
Portrait par Pierre Mignard avec son fils le duc de Maine Celle-ci, forte d'une réputation sans tache, empruntait la voix de la religion et de la morale pour ramener Louis de ses erreurs. Les sévères exhortations de Mme de Maintenon frappaient le roi par leur justesse ; mais habitué depuis longtemps à l'attrait du plaisir, il s'y laissait entraîner avec Mme de Montespan pour revenir ensuite déplorer sa fragilité auprès de Mme de Maintenon.
Portrait par Henry Gascard (dans la galerie du chateau de Clagny) en 1674 Portrait par Joseph Werner II en 1674 à Clagny Telle fut la cause de la jalousie réciproque entre les deux femmes. Louis XIV était lui-même obligé d'intervenir dans leurs querelles pour les raccommoder, pour les voir de nouveau se brouiller le lendemain.
Mais c'est une troisième femme qui provoqua la disgrâce de Mme de Montespan. Louis XIV tomba éperdument amoureux de Mlle de Fontanges, âgée seulement de vingt ans. C'était une protégée de Madame de Montespan qui avait cru pouvoir retenir le roi en lui présentant une jeune oie blanche. Le piège se retourna contre elle. Mademoiselle de Fontanges se retrouva vite enceinte mais accoucha prématurément d'un petit garçon qui ne survécut pas.
Portrait par Caspar Netscher Elle fut à son tour prise d'un mal lent qui l'affaiblissait de jour en jour et finit par la tuer. Or cette mort précoce intervint en pleine affaire des poisons. Compromise (à tort, puisqu'on sait maintenant que Mlle de Fontanges est morte d'une pleurésie) dans cette sombre histoire, la marquise fut délaissée par le roi.
Elle commence à consulter, comme beaucoup d'autres dames, une "magicienne" -la Voisin-, pour se faire aimer du roi, qu'elle s'efforce de divertir à la cour, chez La Vallière même.
Portrait par Henry Gascard "en pénitente" à Clagny en 1674 Depuis 1683, Mme de Montespan n'avait plus de titre mais elle demeura cependant à la Cour, ne pouvant se résoudre à s'éloigner du roi. Elle suivait le train de vie, donnant de grandes fêtes, vivant toujours sur un grand pied.
En 1685, sa fille Melle de Nantes épousait le duc de Bourbon, Louis III de Bourbon-Condé.
Portraits par Pierre Mignard "couronnée par les amours" et "soutenue par les Grâces", en 1675 En 1692, son fils Maine se mariait avec une petite-fille du Grand Condé et sa fille Melle de Blois devenait l'épouse du duc de Chartres, neveu du roi.
portrait par Gaspard Netcher Elle était fière des brillants mariages de ses enfants.
Portrait en "Europe" par Pierre Mignard en 1675 Le roi lui-même a d'ailleurs envisagé que le duc du Maine monte sur le trône en cas d'extinction des Bourbons et, à sa mort il souhaita que celui-ci et son frère, le comte de Toulouse, assurent la Régence du futur Louis XV .
Portrait par Pierre Mignard En 1691, Madame de Montespan se retira à Paris où elle vécut dans la dévotion, la générosité et la volonté d'expier ses torts passés. Elle se disait toujours malade, sans l'être véritablement, et elle montrait constamment la crainte la plus vive de mourir. Son appartement restait éclairé pendant la nuit, et on la veillait toute la nuit au cas où son sommeil vînt à s'interrompre.
Madame de Montespan et ses sœurs (de gauche à droite: Gabrielle marquise de Thianges, Marie Madeleine future abbesse de Fontevrault et Françoise future marquise de Montespan) - tableau au Château du Bouchet (Indre) Pour son maquillage, Mme de Montespan utilisait en abondance, comme une bonne partie des dames de la cour, du blanc de céruse, qui n'est autre que du carbonate de plomb, interdit en 1905 à cause de sa grande toxicité.
Portrait par École Française en 1685 Témoignage de St Simon sur le caractère de Mme de Montespan :
..."Pour Mme de Montespan, elle était méchante, capricieuse, avait beaucoup d'humeur, et une hauteur en tout dans les nues dont personne n'était exempt, le roi aussi peu que tout autre. Avec cela elle aimait sa maison et ses parents, et ne laissait pas de bien servir les gens pour qui elle avait pris de l'amitié. La reine supportait avec peine sa hauteur avec elle, bien différente des ménagements continuels et des respects de la duchesse de La Vallière qu'elle aima toujours, au lieu que de celle-ci il lui échappait souvent de dire: « Cette pute me fera mourir. » On a vu en son temps la retraite, l'austère pénitence et la pieuse fin de Mme de Montespan. Les humeurs de Mme de Montespan achevèrent l'ouvrage. Elle en avait beaucoup, elle s'était accoutumée à ne s'en pas contraindre. Le roi en était l'objet plus souvent que personne; il en était encore amoureux, mais il en souffrait..."
Témoignage de Madame Palatine:
« la Montespan avait une grosse vilaine taille, beaucoup d’éclat, infiniment d’esprit, et tout le feu du libertinage dans les yeux, une très belle bouche et le sourire très agréable. Elle avait l’air effronté, et l’on voyait dans ses yeux l’indécence de son cœur. Elle avait de beaux cheveux blonds, de belles mains, et surtout de beaux bras; ce que Madame de la Vallière n’avait point ; mais celle-ci était d’une grande propreté, et la Montespan était d’une malpropreté extrème… «
témoignage du duc de Noailles:
la nature avait prodigué tous ses dons à Mme de Montespan, des flots de cheveux blonds, des yeux bleus ravissants, avec des sourcils plus foncées, qui unissaient la vivacité à la langueur, un teint d'une blancheur éblouissante, une de ces figures qui éclairent les lieux où elles paraissent...
Circonstances de sa mort (selon St Simon): on lui administra une dose trop forte d’émétique alors qu’elle se sentait mal:
« Mme de Montespan s’en fut en cure à Bourbon l’Archambault où se trouvait par hasard Mme de Saint Simon. Mme de Montespan dans une très bonne santé, se trouva tout à coup si mal une nuit, que ses veilleuses envoyèrent éveiller ce qui était chez elle. Diane Adelaide Philippe Mancini Mazarini, maréchale de Coeuvres, accourut des premières, qui, la trouvant prête à suffoquer et la tête fort embarassée, lui fit à l’instant donner de l’émétique de son autorité, mais une dose si forte, que l’opération leur en fit une telle peur qu’on se résolut à l’arrêter, ce qui peut être lui couta la vie »
Les réactions à l'annonce de sa mort (selon Saint Simon):
Le roi:
… »Mme la duchesse de Bourgogne fut surprise de la parfaite insensibilité du roi après un amour si passionné de tant d’années ; elle ne put se contenir de le lui témoigner. Il lui répondit tranquillement que, depuis qu’il l’avait congédiée, il avait compté ne la revoir jamais, qu’ainsi elle était lors morte pour lui. Il est aisé de juger que la douleur des enfants qu’il en avait ne lui plut pas… »
Ses filles et fils: (La réaction de ses filles la duchesse de Bourbon et la duchesse d’Orléans et de son fils, le comte de Toulouse, Maine étant le seul à être indifférent, n’ayant jamais aimé sa mère) :
… » Quoique redouté au dernier point, leur douleur eut son cours, et il fut long. Toute la cour les fut voir sans leur rien dire, et le spectacle ne laissa pas d’en être curieux. Un contraste entre eux et la princesse de Conti ne le fut pas moins et les humilia beaucoup. Celle-ci était en deuil de sa tante, Mme de la Vallière, qui venait de mourir. Les enfants du roi et de Mme de Montespan n’osèrent porter aucun deuil d’une mère non reconnue. Il n’y parut qu’au négligé, au retranchement de toute parure et de tout divertissement, même du jeu qu’elles s’interdirent pour longtemps, ainsi que le comte de Toulouse. La vie et la conduite d’une si fameuse maitresse depuis sa retraite forcée m’a paru être une chose assez curieuse pour s’y étendre, et l’effet de sa mort propre à caractériser la cour… »
Mme de Maintenon:
« Mme de Maintenon, délivrée d’une ancienne maitresse dont elle avait pris la place, qu’elle avait chassée de la cour, et sur laquelle elle n’avait pu se défaire de jalousies et d’inquiétudes, semblait devoir se trouver affranchie. Il en fut autrement; les remords de tout ce qu’elle lui avait dû, et de la façon dont elle l’en avait payée, l’accablèrent tout à coup à cette nouvelle. Les larmes la gagnèrent, que faute de meilleur asile, elle fut cacher à sa chaise percée…
Lieux de vie de Mme de Montespan:Le château de Lussac (la marquise naquit dans une maison du village) de Lussac-les-château; Le château d'Oiron où elle finit sa vieLa chambre de la marquise de Montespan au château d'Oiron: L' hôtel particulier de Mme de Montespan à Paris à la fin de sa vieportrait par Philippe Vignon (trois enfants de Mme de Montespan: Françoise future duchesse de Bourbon, le duc de Maine, et la future duchesse d'Orléansportrait par Adrien van der Meulen