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 12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis

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yann sinclair

yann sinclair


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12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis Empty
MessageSujet: 12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis   12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis Icon_minitimeDim 13 Oct - 14:44


C’est au tour des corps des princes de subir la haine révolutionnaire


12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis Alexan10
Alexandre Lenoir défend les tombeaux des rois à Saint-Denis contre des révolutionnaires (1793)
Dessin aquarellé de Pierre Joseph Lafontaine
Paris, Musée Carnavalet- Musée Carnavalet / Roger-Viollet -
On reconnait au fond le tombeau de Louis XII


Du 12 au 25 octobre, les sépultures sont systématiquement violées.

Deux fosses communes creusées dans le cimetière des moines au Nord de la basilique attendent les restes royaux et princiers.

Les caveaux sont ouvert et le contenu de chaque tombe est examiné (on recherche les objets précieux, sceptres, bagues, couronnes…)

Les cadavres sont jetés dans la fosse des Valois (qui est aussi celle où Mérovingiens, Carolingiens, et Capétiens directs sont précipités) et dans la fosse des Bourbons.

12 octobre 1793 (21 vendémiaire an II): Basilique Saint-Denis 2czy32b
La fosse dite des Valois est à gauche, celle des Bourbons en haut à droite
(emplacements représentés par un rectangle hachuré)


Au total, les révolutionnaires y ont jeté les restes de:
- 43 rois
- 32 reines
- 63 princes du sang
- 10 serviteurs du royaume
- et de deux douzaine d’abbés de Saint-Denis …

Soit plus de 170 corps …

On installe une fonderie devant le portail Nord pour fondre les cercueils et tout le plomb récupéré.

Un procès verbal est dressé sous la surveillance des commissaires politiques de la Convention.

Le tout est fait par une quinzaine d’ouvriers.

Des collectionneurs de curiosités descendent dans les fosses pour voir les défunts souverains et en profitent pour s’emparer de restes humains.

Comme au mois d’août, Alexandre Lenoir se rend à l’église pour faire des dessins des objets, squelettes et matériel funéraire retirés.

Lui-même n’a pas été à l’abri de la tentation de s’approprier quelques souvenirs macabres.

Il fait main basse sur un certain nombre de restes royaux.

Puis on verse de la chaux vive sur ces deux centaines de cadavres et l’on ferme les deux fosses qui devaient être oubliées à jamais.


Samedi 12 octobre 1793

Les membres composant la municipalité de Franciade, - nom que l'on donna à cette époque à la ville de Saint-Denis, - ayant donné l'ordre d'exhumer dans l'abbaye de Saint-Denis les corps des rois, des reines, des princes et princesses qui y avaient été inhumés pendant près de quinze cents ans, pour en extraire les plombs, conformément au décret rendu par la Convention nationale, les ouvriers, pressés de voir les restes d'un grand homme, s'empressèrent d'ouvrir le tombeau de Turenne.

Ce fut le premier!

Quel fut leur étonnement, lorsqu'ils eurent démoli la fermeture du petit caveau placé immédiatement au dessous du tombeau de marbre que sa famille lui avait fait ériger, et qu'ils eurent ouvert le cercueil !

Turenne fut trouvé dans un état de conservation tel, qu'il n'avait pas été déformé et que les traits de son visage n'étaient point altérés; les spectateurs, surpris, admirèrent dans ces restes glacés le vainqueur de Turkeim, et, oubliant le coup mortel dont il fut frappé à Saltzbach, chacun d'eux crut voir son âme s'agiter encore pour défendre les droits de la France.

Ce corps, nullement flétri et parfaitement conforme aux portraits et médaillons que nous possédons de ce grand capitaine, était en état de momie sèche et de couleur de bistre clair.

Sur les observations de plusieurs personnes de marque qui se trouvèrent présentes à cette opération, il fut remis au nommé Host, gardien du lieu, qui conserva cette momie dans une boîte de bois de chêne, et la déposa dans la petite sacristie de l'église, où il l'exposa pendant plus de huit mois aux regards des curieux, et ce ne fut qu'à cette dernière époque qu'il passa au Jardin des plantes, à la sollicitation du savant Desfontaines, professeur et membre de ce bel établissement.

On a ouvert ensuite le caveau des Bourbons, du côté des chapelles souterraines, et l'on a commencé par en tirer le corps de Henri IV, mort en 1610, à l'âge de 57 ans, ainsi que l'annonçait la plaque de cuivre posée sur son cercueil.

Le corps de ce prince s'est trouvé dans une telle conservation, que les traits de son visage n'étaient point altérés.

Il fut déposé dans les chapelles basses, enveloppé dans son suaire, qui était également conservé.

Chacun eut la liberté de le voir jusqu'au lundi matin 14, qu'on le porta dans le chœur, au bas des marches du sanctuaire, où il est resté jusqu'à deux heures après midi; il fut transporté de là dans le cimetière dit des Valois, puis jeté dans une grande fosse creusée dans le bas, à droite, du côté du nord, et remplie de chaux.

Ce cadavre, considéré comme momie sèche, avait le crâne scié, et contenait à la place de la cervelle, qui en avait été ôtée, de l'étoupe enduite d'une liqueur extraite d'aromates, qui répandait une odeur encore tellement forte qu'il était presque impossible de la supporter.

Un soldat qui était présent, mû par un martial enthousiasme au moment de l'ouverture du cercueil, se précipita sur le cadavre du vainqueur de la Ligue, et, après un long silence d'admiration, il tira son sabre, lui coupa une longue mèche de sa barbe, qui était encore fraîche, et s'écria en même temps, en termes énergiques et vraiment militaires: Et moi aussi je suis soldat français!

Désormais je n'aurai plus d'autre moustache.

Et, plaçant cette mèche précieuse sur sa lèvre supérieure:

Maintenant je suis sûr de vaincre les ennemis de la France, et je marche à la victoire !

Le même jour 14 octobre, après le dîner des ouvriers, vers les trois heures après midi, on continua l'extraction des autres cercueils des Bourbons, savoir:

Louis XIII, mort en 1643, âgé de 42 ans

Louis XIV, mort en 1715, âgé de 77 ans

Marie de Médicis, seconde femme de Henri IV, morte en 1642, âgée de 68 ans

Anne d'Autriche, femme de Louis XIII, morte en 1666, âgée de 64 ans

Marie-Thérèse, infante d'Espagne, épouse de Louis XIV, morte en 1683, âgée de 45 ans

Louis, dauphin, fils de Louis XIV, mort en 1711, âgé de 50 ans

Nota.
Quelques-uns de ces corps étaient bien conservés, surtout celui de Louis XIII.

Louis XIV l'était aussi; mais sa peau était noire comme de l'encre.

Les autres corps, et surtout celui du grand dauphin, étaient en putréfaction liquide.

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