15 octobre 1793 (24 vendémiaire an II): Dernier jour du procès de Marie-Antoinette
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yann sinclair
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Sujet: 15 octobre 1793 (24 vendémiaire an II): Dernier jour du procès de Marie-Antoinette Mar 15 Oct - 8:01
Mardi 15 octobre 1793 Ste Thérèse d'Avila Quartidi 24 vendémiaire an II Amaryllis
Voici des extraits du document de l'acte d'accusation qui va sceller le destin de la Reine de France:
On accuse la "Veuve Capet", c'est le nom qu'on lui donne durant ce procès, d'avoir entretenue une intelligence et des correspondances avec les ennemis de la République et d'avoir tramée des conspirations et des complots contre la sureté générale de la France en armant les citoyens les uns contre les autres C'est sur la base de ce document que Marie-Antoinette sera condamnée à mort
Plaidoirie
Joseph Souberbielle, juré au Tribunal révolutionnaire
Joseph Souberbielle
né le 18 mars 1754 à Pontacq dans les Pyrénées-Atlantiques décédé le 11 juillet 1846 à Paris, rue Royale à plus de 90 ans.
médecin français.
Proche de Robespierre, il fut, en 1793, juré au tribunal révolutionnaire, qui condamna, parmi beaucoup d'autres, Marie-Antoinette.
Il fut également l'un des jurés lors de la première audience du procès de Georges Danton et des dantonistes.
Souberbielle serait à l'origine d'un régime à base de ce bouillon de poulet pour faire tenir la Reine qui était fortement affaiblie, et qu'elle puisse durer jusqu'au procès... fervent révolutionnaire, il aurait pourtant été touché par les conditions de vie de la Reine à la conciergerie et lui rendait régulièrement visite.
Dans le livre "Juger la reine", Emmanuel de Waresquiel écrit des informations complémentaires intéressantes au sujet de Souberbielle...
(extraits):
Un seul des 15 jurés, Joseph Souberbielle, l'un des médecins de la Conciergerie et tout à la fois le médecin personnel de Robespierre, tente de se récuser.
Il ne peut siéger, plaide-t-il, puisqu'il a soigné l'accusée dans sa prison et a eu des contacts personnels avec elle.
Mais Souberbielle est un franc républicain. On a besoin de lui dans le jury.
"Si quelqu'un avait à te récuser, aurait dit le président Herman, ce serait l'accusation, car tu aurais pu être touché par la grandeur de son infortune." Souberbielle siègera, ne sera touché par rien et votera comme les autres.
Au sujet de ses liens avec Robespierre:
On l'a vu, Souberbielle est son médecin personnel. C'est un habitué de la maison Duplay. Robespierre le consulte régulièrement et se fait soigner par lui de ses ulcères.
Celui-là traverse tous les régimes, protégé par son incontestable réputation de chirurgien. Il est nommé à la tête du service de santé de l'Ecole de Mars (l'ancienne école militaire), puis chirurgien de la gendarmerie de Paris sous l'Empire.
En 1814, au retour des Bourbons, il ne cherche même pas à s'esquiver et se présente sans façon aux Tuileries devant le roi avec tout l'état-major de la gendarmerie.
A son nom, la duchesse d'Angoulême, la seule survivante du Temple, se serait évanouie. (...)
Chirurgien à Paris, Souberbielle fut un des plus zélés détracteurs de la méthode inventée par le frère Côme en 1779 pour l'opération de la pierre; il se montra en conséquence fort opposé à la lithotritie inventée par le docteur Civiale
Souberbielle, en chirurgien de la gendarmerie impériale de Paris:
En tant que médecin, Souberbielle était chargé de vérifier, pour le compte du Tribunal révolutionnaire, si les femmes qui invoquaient un état de grossesse afin de tenter de retarder leur procès ou échapper à la guillotine, étaient réellement enceintes. G. Lenôtre rapporte que Souberbielle "restait sourd à leurs supplications. Ses procès verbaux ont été conservés: les deux diagnostics qu'il eut à porter sont implacables. Ils concernent une couturière, la dame Drieux, et la dame Kolly, épouse d'un fermier général."
Souberbielle a demandé à plusieurs reprises, son admission à la Légion d'honneur, sans succès. Il l'a demandé la première fois en 1808, alors qu'il était chirurgien-major de la garde nationale parisienne et médecin de diverses associations charitables et disposait déjà d'une certaine réputation comme "opérateur de la pierre". Après cette date, son nom ne figure plus dans la liste des médecins, ni dans celle des chirurgiens publiées par le premier almanach impérial de l'an XIII; même absence dans celui de 1811, ce qui conduit à s'interroger sur le point de savoir si la faculté l'aurait éliminé du nombre de ses membres (?)
A la Restauration
Il "dut renoncer à tous ses emplois" nous dit G. Lenôtre. Après 1830, il reparut, et présenta même au roi Louis-Philippe Ier, une députation des vainqueurs de la Bastille (Souberbielle avait participé à la prise de la Bastille), au nom desquels il prononça un discours au cours duquel il dit "Sire, nous formons les vœux les plus sincères pour la conservation de votre personne inviolable et sacrée... Nous souhaitons que votre auguste famille vive éternellement..." Cool Beau retournement de veste ! Tout en recevant avec bienveillance la députation des vainqueurs de la Bastille, Louis-Philippe Ier s'abstint d'un mot aimable à l'adresse de Souberbielle qui, 40 ans plus tôt avait envoyé son père (Philippe Egalité) à l'échafaud !
Il vécut ses dernières années "presque invisible", au premier étage d'une maison de la rue Birague, dans un logement qui présentait l'aspect d'un véritable capharnaüm (source: G. Lenôtre).
“Souberbielle m’a dit aussi: ‘Pendant le procès de Danton, avec lequel j’étais très lié, je n’osais le regarder. J’étais décidé à le condamner, car j’avais la preuve certaine qu’il méditait le renversement de la République, dont il était l’ennemi implacable. Au contraire, j’aurais donné ma vie pour sauver Robespierre, que j’aimais comme un frère. Personne ne sait mieux que moi combien son dévouement à la République était sincère, désintéressé, absolu. Il a été le bouc émissaire de la Révolution; mais il valait mieux qu’eux tous’”
Entretien avec le docteur Souberbielle tiré des "Souvenirs du docteur Poumiès de la Siboutie", dont des extraits sont publiés dans Hippolyte Buffenoir, "Les Portraits de Robespierre", Appendice X, p. 182.
Voici une photo de Souberbielle à la fin de sa vie: