La libération de Madame Royale et son voyage vers l'Autriche

Bonjour,

Voici une vue de l'hôtel où la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette séjourna à Huningue, en Alsace, non loin de la frontière suisse et de Bâle, où, quelques années auparavant, avait séjourné sa Gouvernante et amie de sa mère, Mme de Polignac. L'hôtel s'appelait l'Hôtel du Corbeau. La jeune femme y resta trois jours, du 24 au 26 décembre 1795.



Il y a une plaque commémorative sur le mur de l'hôtel.


http://bernardgrandjeanromancier.blogspot.be/2014_03_01_archive.html

Voici la chambre où elle logea.



madame antoine

Waaa merci beaucoup madame antoine

J'ignorais que le passage de Madame Royale avait marqué les esprits au point d'installer une plaque commémorative

Je vous en prie, Chou d'amour, c'est un plaisir. Le sujet m'intéresse beaucoup, moi aussi.

Bien à vous

madame antoine

Moi non plus, je ne me doutais pas que le séjour de Madame Royale dans cette ville avait été si marquant. Ces photos sont géniales.

C'est assez émouvant je trouve de voir cette plaque dédiée à une personne si peu connue

Oui, Madame Royale n'est malheureusement pas vraiment connue mais elle mérite bien une plaque !

C'est sûr, surtout lorsqu'on connaît la vie qu'elle a vécue, bien plus dure encore je dirais que celle de sa mère...

J'imagine que ce ne fût pas une halte de tout repos, vu la très courte durée du séjour. Madame Royale devait surement avoir besoin d'un endroit pour envoyer une missive, ou régler un soucis logistique. Quelle précipitation!

Oui et puis j'imagine qu'elle devait aussi avoir plus que hâte de quitter la France

À sa place, j'aurais également été impatiente de quitter la France et ces Français qui ont guillotiné ses parents !

Départ pour Vienne de la princesse Marie-Thérèse-Charlotte fille du Roi Louis XVI :

se vend chés Haid, [ca 1796]

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Des documents concernant la libération de Mme Royale ont récemment été découvert fortuitement éclairant les circonstances des événements.



De temps à autre, Lionel de Messey aime à grimper dans le grenier de la maison familiale, à La Jaille-Yvon, et se plonger dans « cet agglomérat de papiers », souvenirs du passé. Un passé très lointain, remontant jusqu’au XIIIe siècle. « Et parfois, j’y fais des découvertes dont celle-ci, totalement inattendue. »

La découverte en question est un ensemble de trois documents (des copies) conservés par son ancêtre Louis François Nicolas Antoine de Messey à l’époque où il était prévôt du département de la Seine (1815-1817). Ceux-ci retracent l’exil de Madame Royale (17 ans), fille aînée des défunts Louis XVI et Marie-Antoinette, depuis la prison du Temple à Paris vers l’Autriche en 1795, en échange de prisonniers français.

« Ceci devait se faire dans le plus grand secret… »

Sont ainsi compilés l’ordre de mission adressé par le ministre de l’Intérieur Bénezech au « citoyen Méchain, capitaine de cavalerie de conduire à Basle (Bâle) Marie-Thérèse Charlotte fille du dernier Roi » ; les instructions pour ce voyage ; et le rapport du capitaine Méchain.

La lecture de ce dernier permet de retracer tout le parcours du convoi « depuis la prison du Temple jusqu’à la frontière, avec toutes ses péripéties, s’amuse Lionel de Messey. Notamment celles liées au fait que ceci devait se faire dans le plus grand secret. Or, ce ne fut pas le cas. »

Un certain comte de Carletti, ambassadeur du grand-duc de Toscane, se fit en effet un malin plaisir à devancer le cortège sur le parcours, annonçant son passage. Celui-ci se vengeait ainsi d’une décision du Directoire qui, quelques semaines plus tôt, lui avait refusé une visite à Madame Royale au sein de la prison du Temple et demandé de quitter le pays.

« Deux sons de cloche très différents »

« Dans mon article (1) , je me suis attaché uniquement à la version de monsieur Méchain qui était très anxieux, à cheval sur ses prérogatives, ce que l’on peut comprendre, explique Lionel de Messey. Mais j’ai depuis découvert la version de Madame Royale dans une parution de la Revue des deux mondes datée de 1936. Elle s’est au contraire beaucoup amusée de la situation. Elle trouve l’accueil très chaleureux, les gens sont très contents de voir la princesse passer. Ce sont donc deux sons de cloche très différents. »

Symbole de son tempérament bien trempé, elle refusait aussi de se faire appeler Sophie comme l’exigeait la missive.

Un voyage de cinq jours

Le 26 décembre, après un voyage de cinq jours, Madame Royale fut remise entre les mains du Prince de Gavre dans une maison de campagne aux portes de Basle, écrit le capitaine Méchain.

Quelques jours plus tard, elle rejoignit sa famille autrichienne. En juin 1799, elle quitta ce pays et se rendit dans la Courlande, région passée depuis peu sous domination russe, pour y retrouver le duc d’Angoulême avec qui elle se maria. Elle y vécut aux côtés de Louis XVIII, son oncle.

Celui-ci la mit fréquemment dans la lumière, y compris une fois devenu roi à son retour en France, en 1815. En 1824, à la mort de Louis XVIII, Charles X, beau-père de Madame Royale, s’installa sur le trône.

La Révolution de Juillet en 1830 mit fin à la Restauration. La famille royale partit de nouveau en exil. Après avoir vécu dans plusieurs pays, Marie-Thérèse Charlotte de France s’éteignit en Autriche en 1851.

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(1) Membre de l’association Présence du Haut-Anjou, basée à Château-Gontier, Lionel de Messey a écrit un article à ce sujet dans l’édition 2023 de Graines d’histoire en Haut-Anjou.
https://www.ouest-france.fr/

Bien à vous

madame antoine

Merci beaucoup, chère Madame Antoine ! PRECIEUX DOCUMENTS......

J'ai toujours pensé que dorment dans les greniers de ce qui demeure comme aristocrates authentiques des documents ignorés jusqu'ici, qui, qui sait ? pourraient résoudre en partie au moins un certain nombre de célèbres énigmes.....

Quelle découverte exceptionnelle !

Oui, des trésors sont encore à découvrir par le vaste monde.
Qui éclaireront l'histoire d'un jour nouveau.