L'importance des talons au XVIIIème siècle et à travers l'Histoire

Bonjour,

Voici un article très intéressant sur l'importance des talons dans la société française. On nous y explique qu'aux XVIIème et XVIIIème siècles, les talons étaient l'apanage des représentants de l'Aristocratie des deux sexe, oisifs. Avec la montée en importance des classes laborieuses, les talons inconfortables ont cessé d'être utilisés par les hommes, qui travaillaient. Ils se sont spécialisés pour le sexe dit beau et comportent toujours actuellement une forte charge érotique.



ELLE.fr. Comment expliquer que les hommes aillent plus vers des femmes en talons ?
Christine Bard. Le fait de considérer qu’une femme est féminine parce qu’elle porte des talons renvoie à un code de séduction hétérosexuel bien connu. En choisissant ces chaussures, les femmes montrent qu’elles adhèrent à ce code, ce qui peut être perçu à tort ou à raison comme un signe de disponibilité sexuelle.

ELLE.fr. Pourquoi considère-t-on les talons comme un accessoire de séduction ?
Christine Bard. Les talons créent une allure et modifient la façon de marcher. Cette érotisation des apparences va de pair avec une certaine vulnérabilité. C’est vrai pour les talons, mais aussi les décolletés, les vêtements ajustés… De nombreuses femmes en ont conscience car, si elles disent se sentir puissantes avec des talons, elles reconnaissent également l'inconfort, voire la dangerosité de ces chaussures.

ELLE.fr. Comment les talons, auparavant mixtes, sont-ils devenus un accessoire réservé aux femmes ?
Christine Bard. Du XVIe au XVIIIe siècle en Occident, les talons étaient un signe de distinction sociale mixte en usage dans l'aristocratie. A la fin du XIXe, les talons hauts s'imposent à nouveau, mais seulement pour les femmes. Quand le pouvoir est passé de l’aristocratie – caractérisée par son oisiveté – à la bourgeoisie qui au contraire valorise le travail, les codes vestimentaires ont changé. Ce n’est pas un hasard si le jean, vêtement du travail par excellence, a eu plus tard un tel succès. L’ordre bourgeois s’est imposé pour les hommes, mais c’est comme si les femmes étaient restées dans l’ancien ordre aristocratique. Elles n’ont pas participé à ce changement symbolique, ce qui va de pair avec la privation de droits politiques. Aujourd’hui encore, elles sont vouées à être le « beau sexe », très érotisé. Mais c’est un cadeau empoisonné car cela les exclut de certains espaces de pouvoir.

ELLE.fr. Aujourd’hui, les chaussures plates (ballerines, baskets) sont de plus en plus à la mode. Faut-il y voir la fin du règne des talons ?
Christine Bard. Il y a quand même eu un impact des questionnements féministes sur cette différentiation extrême entre les genres que symbolisent les talons hauts. En même temps, je ne pense pas que la ballerine pourrait symboliser l’égalité car c’est une chaussure fragile, très éloignée des chaussures masculines. La basket répond quant à elle à la demande des femmes d’avoir plus de confort. Aujourd’hui, la mode est polyphonique et défend plusieurs tendances en même temps. Elle a besoin d’inverser régulièrement les tendances pour faire vendre, il ne faut pas forcément y voir de signification sociale ou culturelle.

ELLE.fr. En se libérant des talons, les femmes se libèrent-elles d’une image stéréotypée ?
Christine Bard. Ma position n’est pas anti-talons, je ne suis pas dans le jugement. Qui doit se libérer des stéréotypes ? Dans mon travail d’historienne, j’en viens de plus en plus à interroger le vestiaire des hommes. Pourquoi au XVIIe siècle les hommes portent-ils des talons et pas aujourd’hui ? Si les talons sont si érotiques, pourquoi serait-ce le privilège des femmes ? Le combat n’est pas tant du côté des femmes car elles bénéficient d’une diversité vestimentaire plutôt prometteuse. Le combat est du côté des hommes : le droit des hommes à la parure est un enjeu féministe.

*Selon une étude de Nicolas Guéguen, professeur en sciences du comportement à l'Université de Bretagne-Sud à Vannes.

http://www.elle.fr/Mode/Les-news-mode/Autres-news/Ce-que-les-talons-disent-de-nous-La-reponse-d-une-historienne-2864060

madame antoine

Quelques explications... étonnantes...

Selon Elizabeth Semmelhack du Bata Shoe Museum à Toronto, l'origine des talons remonte au Xe siècle. Les Perses portaient des talons pour monter à cheval et coincer leurs pieds dans l'étrier. Une tendance qui a gagné l'Europe au XVIIe siècle. "Il y a une longue histoire d'hommes portant des talons pour monter à cheval. Comme nous le savons, les cowboys, par exemple, portent aussi des talons", explique la spécialiste de la chaussure au site Today.

Inventées pour des raisons pratiques, les chaussures à talons permettaient aux cavaliers une meilleure stabilité, afin de pouvoir par exemple mieux utiliser leurs armes à cheval en cas de guerre.

Petit à petit, les femmes succombent à la mode du talon haut. Au XVIIIe siècle, la chaussure est considérée comme féminine. "À l'époque, cela n'avait rien à voir avec le fait d'allonger la jambe, car celles-ci étaient cachées sous les robes, personne ne se souciait de cela. L'idée était de rendre le pied plus petit", confie Elizabeth Semmelhack.

Il faut attendre les années 1950 pour que le talon de la chaussure ne soit plus fabriqué en bois (mais bien en acier) avant d'évoluer dans ses formes et ses matières.
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1525/Tendances/article/detail/2815791/2016/07/29/L-etonnante-origine-des-talons-hauts.dhtml

... mais logiques. C'est vrai que, même à vélo, les talons, ça accroche mieux.