Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 La Russie au XVIIIe siècle

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MessageSujet: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Nov - 10:43

On a déjà parlé de la grande Catherine.
https://maria-antonia.forumactif.com/t426-catherine-ii-de-russie
https://maria-antonia.forumactif.com/t5913-lettre-de-marie-antoinette-a-catherine-de-russie
https://maria-antonia.forumactif.com/t2099-adjani-en-catherine-ii

Mais nous n'avions pas encore de sujet entièrement consacré à l'histoire de la Russie, et principalement même, je dirai, à l'histoire de la Russie au XVIIIe siècle... avec sa politique, ses grands personnages...

Voilà l'oubli réparé! La Russie au XVIIIe siècle 454943

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Nov - 10:45

Et nous commençons par cet article sur Piotr Roumiantsev.


La Russie au XVIIIe siècle 649px-10


Notre héros est né en 1725 dans la famille du général Alexandre Roumiantsev. Le jeune Piotr a du tempérament, une vive imagination et l’esprit prompt. Son père veut qu’il soit diplomate mais le jeune homme choisit la carrière militaire. Il entre avec la protection de son père au corps de cadets mais il n’y fait pas pendant longtemps ses études: le cadet turbulent et peu assidu est « exilé » dans une garnison lointaine à la frontière avec la Finlande. On ne sait pas quel aurait été son sort n’était-ce la guerre contre la Suède à laquelle le jeune officier participe activement. Il combat audacieusement et mérite le grade de capitaine. La paix conclue, Roumiantsev est envoyé à Petersbourg pour annoncer la victoire à l’impératrice Elisabeth. Celle-ci élève le capitaine Roumiantsev, 18 ans, … au grade de colonel !

Le jeune colonel poursuit son service à la garnison de Petersbourg. L’athlète haut de taille, audacieux et ardent, il a du succès parmi les femmes et fait tout ce qu’il veut. Il engage un jour devant les fenêtres de l’une de ses maîtresses des exercices militaires : les soldats marquent le pas dans la rue et Roumiantsev les commande tout nu. Un mari trompé s’adresse au tribunal ayant appris la liaison de sa femme avec Roumiantsev et notre héros est frappé d’une amende. Le colonel paie une double amende et va voir le même jour son amante frivole. Roumiantsev déclare ensuite que le mari déshonoré n’a pas à se plaindre rémunéré pour la première et la seconde offenses.

Les rumeurs sur les espiègleries de Roumiantsev atteignent l’impératrice. Elle demande au père du jeune officier d’influer sur son fils déréglé. Le père prend les verges et ordonne à Piotr de se coucher sur un banc en ôtant son pantalon. « Je suis colonel », balbutie le jeune homme. « Je le sais, répond son père mais je punis un gars insolent et non pas un colonel ». Le père décide de marier son fils bon à rien. Le mariage porte ses fruits : Piotr devient raisonnable. Les époux ont trois fils. La guerre contre la Prusse commence et il laisse ses escapades.
Les troupes russes combattent entre 1757 et 1761 contre le roi de Prusse Friedrich II, le meilleur grand capitaine européen. Friedrich écrase les alliés de la Russie : l’Autriche et la France en essuyant les défaites foudroyantes dans les batailles contre les Russes. Ayant mérité le grade de général, Roumiantsev se fait valoir dans plusieurs combats. Il encourage aux moments cruciaux ses soldats en engageant des attaques aux baïonnettes et en mettant l’ennemi en fuite. Friedrich II qui dédaigne ses adversaires conseille, néanmoins, à ses généraux d’être prudents avec Roumiantsev.

La guerre russo-turque de 1768–1774 est la « guerre de Roumiantsev ». C’est l’apogée de sa carrière de grand capitaine ayant gravé son nom dans l’histoire de la Russie. Roumiantsev écrase en 1770 dans la bataille près de la Larga les forces supérieures des Turcs et des Tatars de Crimée. Il remporte ensuite une victoire brillante près de Kagul où Roumiantsev inflige avec 32 000 soldats russes une défaite fulminante à l’armée turque aux effectifs de 150 000 militaires. Roumiantsev devient après ce triomphe célèbre tant en Russie qu’en Europe. Ayant conclu la paix avec les Turcs, le général reçoit de l’impératrice Catherine II le bâton de feld-maréchal, la couronne de laurier parsemée de diamants et la distinction suprême de l’Empire russe : l’Ordre de Saint André le Premier appelé. L’impératrice ordonne d’ériger à Petersbourg un obélisque en l’honneur des victoires de Roumiantsev et l’invite à entrer dans la ville dans un carrosse de triomphateur mais le grand capitaine décline l’accueil somptueux.

Une nouvelle guerre contre la Turquie commence en 1787. Le feld-maréchal prétendant au poste de commandant en chef est devancé par le favori de l’impératrice : le prince Grigori Potemkine. Le vieux Roumiantsev part en retraite après toute une série de conflits avec le prince et habite les dernières années de vie dans son domaine. Il décède en 1796. L’empereur Paul 1er proclame un deuil de trois jours en Russie.
Stratège brillant, Piotr Roumiantsev est célèbre grâce à ses victoires et à son apport au développement de l’art militaire. Le grand capitaine russe Alexandre Souvorov le considère comme son maître. Les préceptes de Roumiantsev l’aident à s’initier aux secrets de la science principale du chef militaire : la science de la victoire.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_11_26/Visages-de-l-histoire-russe-Piotr-Roumiantsev-9300/


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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Nov - 14:13

Très bonne idée de sujet Pim, merci! La Russie au XVIIIe siècle 709648

En plus personnellement il est vrai que je ne connais pas vraiment l'histoire de la Russie à proprement parlé. Wink

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Nov - 15:36

Ca m'intéresse beaucoup aussi. La Russie au XVIIIe siècle 27992
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 2 Fév - 9:39

Bonjour,

Il est à noter que des Gouvernantes Romandes étaient envoyées à la Cour Impériale de Russie en raison de leur bonne connaissance du français. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle effectivement ces jeunes personnes suisses étaient préférées aux représentantes françaises.

Les éducateurs suisses étaient considérés comme des gens honnêtes, modestes et sérieux. Ils avaient certes la réputation de parler une langue moins raffinée que leurs voisins français mais, contrairement à eux, n’éveillaient point d’hostilités ou de soupçons révolutionnaires. La religion protestante à laquelle ils appartenaient majoritairement offrait aussi un gage de rigueur et de sobriété. En outre, ils bénéficiaient de l’image d’une Suisse pittoresque, idéale et harmonieuse, véhiculée dans la littérature de voyage et ses gravures. Cette réputation trouvait écho jusque dans la famille impériale, qui cherchait à recruter des gouvernantes et précepteurs de nos régions.

Voici notamment les portraits de Jeanne Huc-Mazelet et Esther Monod, engagées à la cour sur la recommandation du Vaudois Frédéric-César de La Harpe, lui-même précepteur des petits-fils de l’Impératrice Catherine II.

La Russie au XVIIIe siècle 73060510La Russie au XVIIIe siècle Topele10

Voici ce que La Harpe attendait de ces Dames. Plus elles auront de simplicité et mieux les choses iront. Fort heureusement le parcours de ces deux Gouvernantes a pu être retracé. Nous pouvons par ce biais en apprendre également d'avantage sur la vie à la Cour Impériale et les Princesses.

Documenté par leurs écrits personnels, conservés par chance à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, le parcours éducatif de ces deux gouvernantes vaudoises peut être retracé avec précision. Lorsque Jeanne Huc-Mazelet et Esther Monod prirent en 1790 leurs fonctions à la cour impériale, les princesses dont elles avaient la charge – Marie et Hélène Pavlovna – étaient respectivement âgées de 4 et 6 ans. La tâche des Suissesses consistait autant à apprendre le français qu’à inculquer les bonnes manières et le savoir-vivre aux deux jeunes filles amenées à devenir les épouses de monarques européens et à occuper une place d’influence dans la société.

Pendant plus de dix ans, les Vaudoises jouèrent un rôle crucial auprès de ces princesses. Esther Monod rédigea un journal éducatif qui témoigne des activités journalières, des progrès réalisés mais aussi des comportements récalcitrants de la petite Hélène: «Madame a commencé par avoir un caprice, elle a crié, pleuré parce qu’il fallait mettre une paire de souliers qui ne lui plaisaient pas. Ceci est une nouveauté pour moi qui depuis longtemps croyais que Madame Hélène était guérie de pareilles fantaisies.» La gouvernante prenait en revanche soin de féliciter sa jeune élève lorsqu’elle se montrait «douce» et qu’au moment des jeux elle préférait «ses crayons et ses couleurs au plaisir de sauter».

Jeanne Huc-Mazelet, quant à elle, veillait à développer le sens moral et critique de la princesse Marie en lui lisant des ouvrages historiques pendant qu’elle se faisait coiffer par son perruquier.


La vie de ces Gouvernantes n'était pas de tout repos car il leur était exigé une présence constante auprès des Princesses. Leurs conditions s'apparentaient donc à celles des domestiques. Leur planning ne leur prévoyait qu'un demi-Dimanche de congé tous les quinze jours. D'autre part, elles souffraient du manque du pays. Il est cependant remarquable que  Jeanne Huc-Mazelet conserva jusqu'à sa mort une amitié avec la Princesse Marie Pavlovna. Vous pourrez lire d'avantage de détails sur ces vies intéressantes ici.
http://www.tdg.ch/culture/gouvernantes-romandes-cour-imperiale-russie/story/16970226

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 29 Aoû - 8:34

Voici un article consacré à Elisabeth I de Russie et à son imposante collection d'atours.

Elisabeth I de Russie, la tsarine aux 15 000 robes
Sa cour était fastueuse, sa garde-robe inépuisable, ses amants légion. Elisabeth Petrovna régna avec magnificence sur la Russie à la fin du XVIIIe siècle.

Elle était l’une des filles du tsar, puis empereur de Russie, Pierre le Grand. Née le 29 décembre 1709, Elisabeth Petrovna n’a pas encore fêté ses 32 ans lorsque, profitant d’une lutte entre factions, elle monte à son tour sur le trône le 6 décembre 1741, à la suite d’un coup d’Etat pacifique. L’impératrice est célibataire. Elle le restera jusqu’à son décès le 5 janvier 1762, à l’âge de 52 ans. Ce qui ne l’empêchera pas de collectionner les aventures, parfois même scandaleuses, et de n’aimer vraiment apparemment qu’un seul homme, le Cosaque Alexis Grigorievitch Razoumovski.

La Russie au XVIIIe siècle Elisab10
Portrait de l’impératrice Elisabeth I de Russie, par Georg Kaspar von Prenner, 1750 (détail)
Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images


Elisabeth Petrovna changeait de tenue deux à six fois par jour
Celle que sa mère, l’impératrice Catherine I, souhaitait marier à Louis XV n’a rien à envier au faste de la cour française. «En ce milieu du XVIIIe siècle, la cour de la dernière des authentiques Romanov est l’une des plus splendides d’Europe. C’est une féérie permanente, dans un déluge d’or, de perles et de diamants. A chaque banquet, le champagne coule à flots et l’impératrice tient à offrir à ses convives les mets les plus rares, en particulier des ananas, dont elle raffole en toute saison!», décrit Philippe Delorme dans le chapitre «Le siècle des tsarines» qu’il signe dans l’ouvrage collectif «La Russie des tsars, d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine», publié aux éditions Perrin en ce mois d’août 2016.

A la lecture des quelques pages que cet historien et journaliste accorde à Elisabeth Petrovna, on apprend que cette dernière changeait de tenue deux à six fois par jour. Encore fallait-il avoir une garde-robe inépuisable pour y pourvoir. Mais de ce côté là, la tsarine avait tout prévu. «Elisabeth possède plus de 15 000 robes et plusieurs milliers de paires de chaussures et d’accessoires qui ne lui servent qu’une fois», signale Philippe Delorme, ajoutant: «Les marchands français doivent lui présenter leurs tissus en exclusivité. Et pour être certaine que les invitées à ses bals ne réutilisent pas leurs toilettes, elle les fait marquer par ses gardes au moyen d’une encre indélébile!» En outre, Elisabeth I a interdit à quiconque de porter la même coiffure qu’elle ou une robe qui copierait l’une des siennes. Et ce par décret. «La tsarine veut passer pour la plus belle femme de son empire. Et gare à qui s’aviserait de la contredire!», souligne l’auteur.


L’impératrice Elisabeth I de Russie correspond avec Voltaire
Si elle aime la chasse et l’équitation, portant alors volontiers une tenue masculine, Elisabeth I s’intéresse aussi aux arts. Parlant parfaitement la langue de Molière –enfant, elle a eu une gouvernante française-, elle correspond avec Voltaire et invite à sa cour les peintres Louis-Joseph Le Lorrain et les frères Lagrenée. Moscou lui doit la fondation de son université et Saint-Pétersbourg celles de son académie des beaux-arts et du premier théâtre russe. Lequel est animé par une compagnie parisienne.

La Russie au XVIIIe siècle Sipa_s11
Le Palais Catherine de l'impératrice Elisabeth I de Russie à Tsarskoïe Selo (Pouchkine), en 2011
© SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA


La tsarine laisse aussi sa marque côté architecture. Elle fait restaurer le palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg et réaménager Peterhof. Quant au petit château qu’avait fait construire sa mère la tsarine Catherine à Tsarskoïe Selo (aujourd’hui Pouchkine), elle demande à l’italien Francesco Bartolomeo Rastrelli de le transformer en une somptueuse demeure. Elizabeth Petrovna n’aura pas épousé Louis XV, mais elle aussi aura son Versailles!
Dominique Bonnet
http://www.parismatch.com/Royal-Blog/Monde/Elisabeth-I-de-Russie-la-tsarine-aux-15-000-robes-1047031

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeLun 29 Aoû - 13:16

Merci madame antoine pour ce partage ! Smile

Une femme avec un gros tempérament et un ego démesuré, cela va sans dire. 15 000 robes utilisées qu'une seule fois, puis marquées par une encre indélébile. Elle pouvait enfiler ses robes les yeux fermés mais le porte-monnaie grand ouvert. La Russie au XVIIIe siècle 49856
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 8 Jan - 12:46

On annonce une conférence sur "L'histoire architecturale de Saint-Petersbourg sous les Romanov" .

Au début du XVIIIe siècle, Pierre le Grand souhaite moderniser la Russie et remplacer l'ancienne Moscou par une nouvelle capitale ouverte sur la mer. La construction de la ville de Saint-Pierre est lancée le 16 mai 1703. Le chantier, terrible pour tous ceux qui y prennent part, permet de faire surgir de la fange une cité idéale tout à la fois inspirée par la Hollande, l'Italie et par le grand modèle de Versailles. Menacée d'abandon après la mort de son fondateur, Saint-Pétersbourg va véritablement se développer sous le règne des impératrices qui se succèdent au XVIIIe siècle. Imprimant fortement leur marque dans le paysage urbain, Elizabeth Ière et Catherine II ont définitivement fixé le destin de la capitale impériale rêvée par Pierre le Grand.

L'orateur sera Mr Olivier Mignon.

Maîtrise d'histoire médiévale à la Sorbonne
Ses passions : l'histoire de l'architecture médiévale et la mer. Après avoir passé le concours de guide conférencier du centre des monuments nationaux, il a fait ses premières visites et rejoint les bancs de l'Ecole du Louvre et de l'Institut d'Art de la Sorbonne pour suivre une formation plus complète en histoire de l'art. Une fois ses études achevées, il a démarré une activité de conférencier dans le cadre de voyages culturels, ce qui lui a valu de participer à plus de 100 croisières dont deux tours du monde. Ces circuits sont pour lui l'occasion de pratiquer la photographie, complément indispensable à ses interventions. De retour à terre, il donne des conférences et consacre le reste de mon temps à l'écriture de livres et d'articles consacrés au patrimoine architectural.


http://www.univ-nantes.fr/1483450684789/0/fiche___actualite/&RH=RECH

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 31 Mai - 6:04

Par quels processus le français s'est-il implanté en Russie ?


Le regard tourné vers l'Occident
Tout commença avec les réformes de Pierre le Grand, qui gouverna la Russie de 1682 à 1725. Le troisième tsar de la dynastie des Romanov décida de changer le cours de l’histoire du pays, son rêve étant d'en faire une puissance européenne. Pour cela, il mena non seulement des guerres, mais détruisit également les fondements patriarcaux de l'antique Rous', forçant les nobles à se couper la barbe, à porter des costumes européens et à partir étudier en Occident. Il en résulta qu'au XVIIIe siècle, dans les réunions mondaines de l'aristocratie, on prit l'habitude de s'exprimer dans des langues étrangères.

La Russie au XVIIIe siècle 10226210

À cette époque, de tous les parlers occidentaux, c'est le français qui dominait non seulement la Russie, mais aussi l'Europe toute entière. « Le français était la première langue dans laquelle on avait introduit la notion de normes unifiées », explique Dmitri Petrov, psycholinguiste et traducteur. Selon lui, le mérite revient en premier lieu au ministre et cardinal Richelieu, qui fonda en 1635 l'Académie française, institution chargée de la création et de l’harmonisation des normes linguistiques. Par conséquent, le français supplanta peu à peu le latin dans son rôle de langue internationale.


La vague française
Une autre poussée d'expansion de la langue de Molière parmi la noblesse russe fut engendrée par la Révolution française (1789–1799), lorsque beaucoup d'aristocrates fuirent leur pays, gagné par les révoltes, et trouvèrent refuge notamment en Russie. Le nombre d'émigrés s'élevait alors à 15 000.

La Russie au XVIIIe siècle 72570e10

Le gouvernement de l'Empire russe se montrait très méfiant à l'égard de toute révolution et accueillait volontiers les monarchistes sur son territoire. Certains d'entre eux parvenaient à atteindre les hautes sphères du pays en rentrant au service du trône russe, comme ce fut le cas pour Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu, descendant du célèbre cardinal, qui se vit attribuer le titre de gouverneur de la ville d'Odessa (située en actuelle Ukraine). Mais tous ne connurent pas un destin aussi glorieux, beaucoup devinrent précepteurs pour de riches familles, et enseignaient aux enfants nobles la danse et l'escrime.


Francophilie et francophobie
Bien avant Tolstoï, les publicistes et écrivains avait noté l'engouement général de la noblesse pour tout ce qui était français, et de nombreuses polémiques éclatèrent à ce sujet. Les uns considéraient que les emprunts à la langue française enrichissaient la culture et rendaient la langue russe plus raffinée, les autres pensaient au contraire que cela ne menait à rien. « Nous allons conduire notre langue à son déclin total », s'inquiétait Alexandre Chichkov, ministre de l’Instruction publique, faisant campagne pour la pureté de la langue russe.

Dans sa comédie Le Malheur d'avoir trop d'esprit, l'écrivain Alexandre Griboïedov évoquait avec ironie ses concitoyens qui vénéraient tout ce qui se rattachait à la France, tout en étant incapables d'aligner trois mois dans cette langue : « Dans les grandes réunions comme dans les fêtes de paroisse, voit-on toujours régner le mélange des langues, celle de la France et celle de Nijni-Novgorod (ville à 401 kilomètre à l'est de Moscou, ndlr) ? ».

La Russie au XVIIIe siècle Xpouch10

Et bien que le français fût utilisé par tous les nobles, c'était une langue de courtoisie, associée à la grandeur d'âme et aux sentiments exaltés. Une étude de la correspondance du plus illustre poète russe, Alexandre Pouchkine, considéré comme le fondateur de la langue russe moderne, a par exemple montré qu'environ 90% de ses lettres destinées à des femmes étaient rédigées en français.


Déclin de la francophonie
Au cours des guerres napoléoniennes, qui opposèrent notamment la Russie et la France, la popularité de la langue française commença à décroître. Les sentiments patriotiques obligeaient en effet les nobles à parler plus fréquemment dans leur langue natale, ce qui était d'ailleurs parfois une question de survie.

Denis Davydov, poète et héros de guerre, se souvenait qu'il était courant que les paysans (qui ne connaissaient pas le français et étaient même souvent illettrés) « prennent [des nobles officiers] pour des ennemis en raison de leur prononciation approximative du russe » et aillent à leur rencontre une hache ou un fusil à la main.

La période d’engouement pour la France prit alors fin, et beaucoup de gallicismes, qui avaient fait leur entrée dans la langue russe au XVIIIe siècle, commencèrent à tomber en désuétude. Mais des dizaines de mots sont néanmoins restés. Beaucoup de Russes ne soupçonnent d'ailleurs même pas l'origine étrangère de mots tels que « aficha » (affiche), « pressa » (presse), « charm » (charme), « kavalier » (cavalier) etc. « Certains, indispensables à la langue, sont restés, les autres, ne lui étant pas nécessaires, ont disparu, affirmait l'écrivain Piotr Vail. La même chose se produit et se produira avec d'autres emprunts ».

https://fr.rbth.com/art/culture/2017/05/26/pourquoi-parlait-on-francais-en-russie_770977

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 4 Juin - 21:43

St Petersbourg, Russia en 1794 : plein de neige et de froid. Wink

La Russie au XVIIIe siècle Zzclau14

Gravé par Pannemaker-Ligny d'après De La Charlerie. Tiré de l'ouvrage Histoire de la Revolution Française par Louis Blanc.
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeSam 4 Aoû - 8:36

«À des moments critiques, la Russie a sauvé l'équilibre du monde»

C'est pas moi qui le dit (quoique La Russie au XVIIIe siècle 244157 ) c'est Hanry Kissinger.

Le nom de l'ancien secrétaire d'État américain et ancien patriarche des relations internationales, Henry Kissinger, apparaît régulièrement en relation avec certaines questions liées à la Russie, comme ce fut le cas des rapports sur sa proposition de créer une alliance Moscou-Washington contre Pékin. Il est connu pour son approche souvent peu orthodoxe de la Russie. Voici ses déclarations les plus osées sur le passé et le présent de la Russie.

La Russie au XVIIIe siècle Nsonkv10

Sur la disposition des Russes à se priver de nourriture si nécessaire

La Russie a été construite par une élite qui transportait des serfs dans des champs lointains et par des tsars qui proclamaient : « Cette terre marécageuse sera la ville d'Odessa ou la ville de Saint-Pétersbourg ». Ils sont soutenus en partie par une sorte de mystique de leurs difficultés et par leur vision. Ils ont survécu pendant des siècles sous la domination des Mongols.

Charles XII de Suède a envahi la Russie [au début du XVIIIe siècle] parce qu'il pensait qu'il serait facile d'imposer un dirigeant suédois à Moscou. Ce qu'il a trouvé, ce sont des paysans russes brûlant leurs propres récoltes afin de priver les envahisseurs de nourriture. Ils se seraient affamés avant de pouvoir le laisser prendre le contrôle de leur pays. Il avait marché à travers l'Europe, mais il n'avait jamais vu ça auparavant. Ses troupes ont été forcées d'aller au sud en Ukraine juste pour survivre, où elles ont finalement été vaincues.

La Russie au XVIIIe siècle 220px-10
Charles XII

La suite, on sort du XVIIIe mais c'est intéressant alors je le poste quand même. Very Happy

La Russie sauve le monde

Peu de pays dans l'histoire ont déclenché plus de guerres ou provoqué plus de troubles que la Russie dans sa quête éternelle de sécurité et de statut. Il est également vrai qu'à des moments critiques, la Russie a sauvé l'équilibre du monde des forces qui cherchaient à l'accabler : des Mongols au XVIe siècle, de la Suède au XVIIIe siècle, de Napoléon au XIXe siècle et d'Hitler au XXe siècle.

À l'époque contemporaine, la Russie sera importante pour vaincre l'islam radical, en partie parce qu'elle abrite quelque 20 millions de musulmans, en particulier dans le Caucase et le long de la frontière sud de la Russie. La Russie sera également un facteur d'équilibre de l'Asie.

Sur la Russie qui n’est nulle part «chez elle»

De Pierre le Grand à Vladimir Poutine, les circonstances ont changé, mais le rythme est resté extraordinairement cohérent... [La Russie] est une puissance « eurasienne » unique, qui s'étend sur deux continents mais qui n'est jamais entièrement à l'aise dans l’un de ces deux ensembles... [Elle a appris la géopolitique] à la dure école de la steppe, où un ensemble de hordes nomades se disputaient les ressources sur un terrain ouvert avec peu de frontières fixes.

Sur Brejnev en tant que précurseur de Gorbatchev

J'ai considéré rétrospectivement [le leader de l'URSS Leonid] Brejnev comme une sorte de précurseur de [l'architecte de Perestroïka Mikhaïl] Gorbatchev (...) Il ne voulait pas de conflit. Il était éloquent en disant ces choses (...) Je pense qu'il voulait sincèrement un relâchement des tensions avec les États-Unis (...) Malheureusement, au moment où nous étions en mesure de le faire, le débat a évolué aux États-Unis et chaque aspect de la soi-disant détente est devenu controversé (...). J'ai toujours considéré Brejnev comme celui qui voulait vraiment explorer le relâchement des tensions, en partie parce que la question du maintien de son système devait lui être devenue évidente à ce moment-là.

Sur Poutine comme personnage de Dostoïevski

[Poutine] est un personnage de Dostoïevski, et c’est un homme avec un grand sens de la connexion et une connexion intérieure à l'histoire russe telle qu’il la voit : c’est un calculateur froid de l'intérêt national russe tel qu’il le conçoit, un intérêt qui dans son esprit, probablement à juste titre, possède des caractéristiques tout à fait uniques. Pour lui, la question de l'identité russe est donc cruciale car, à la suite de l'effondrement du communisme, la Russie a perdu près de 300 ans d'histoire ; la question« Qu'est-ce que la Russie ? » et très présente dans leur esprit et c'est un problème que nous n'avons jamais eu.
ALEXEÏ TIMOFEÏTCHEV
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 13:20

Merci pour ces passionnantes informations.
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MessageSujet: Trois grandes victoires navales russes qui ont rempli l'ennemi de respect et de crainte   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Sep - 11:33

Par rapport aux autres marines européennes, la flotte russe est très jeune et ne date que du début du XVIIIe siècle. Cependant, elle s’est rapidement imposée comme l’une des plus redoutables et des plus compétentes.

1. Bataille d'Hangö Oud (1714)

La Russie au XVIIIe siècle Zvale13

Dans le premier quart du XVIIIe siècle, la Russie et la Suède ont mené une guerre sanglante qui a déterminé le sort de l’Europe du Nord pendant des siècles. Les historiens soulignent souvent que le moment décisif de la Guerre du Nord (1700-1721) a été la bataille de Poltava (1709), au cours de laquelle l'armée russe a écrasé les Suédois. Mais ce n’est que la moitié de l’histoire. La Suède était également une superpuissance navale et la Russie devait la vaincre afin de remporter une victoire complète.

Le tsar Pierre Ier a passé de nombreuses années à construire la marine russe à partir de rien et, en 1714, il a récolté les fruits de ses efforts lors de la bataille d'Hangö Oud. Près de deux douzaines de galères russes ont attaqué la flotte suédoise comptant plus d'une douzaine de navires, dont un énorme navire de guerre connu pour son artillerie puissante.

Coordonnant en personne l'attaque, Pierre a intelligemment géré le temps et exploité le fait que les Suédois ont divisé leurs forces. Les Russes ont réussi à aborder et à capturer presque tous les navires ennemis.

La bataille était la première victoire de la marine russe en pleine mer. Parallèlement à la bataille de Poltava, elle a brisé l’échine du pouvoir suédois et garanti la victoire de la Russie dans la guerre du Nord.


2. Bataille de Tchesmé (1770)

La Russie au XVIIIe siècle Zvale14

La bataille de Tchesmé, qui constitue l'une des principales batailles de la guerre russo-turque de 1768-1774, a largement contribué à la victoire finale de la Russie dans ce conflit et permis à la Russie de prendre pied sur la côte de la mer Noire.

Tandis que l'armée russe avait écrasé les armées ottomanes à terre, la flotte russe commandée par le comte Alexeï Orlov pourchassait l'ennemi en mer Méditerranée.

Le 5 juillet 1770, les deux flottes se sont rencontrées près de la côte ouest de la Turquie moderne. Les navires de guerre ottomans étaient deux fois plus nombreux que les russes, mais Orlov a forcé l'ennemi à se retirer dans la baie de Tchesmé sous le couvert de l'artillerie terrestre.

La Russie a remporté l'une de ses victoires navales les plus glorieuses. Après que les navires de guerre russes eurent harcelé l'ennemi désorienté par les tirs de canon, plusieurs bateaux-brûlots sont entrés dans la baie et ont achevé les navires ennemis restants.

La flotte ottomane a subi une défaite désastreuse, perdant plus de 30 navires : frégates et galères, ainsi que 32 navires plus petits. Les pertes russes étaient minimes : un navire de franc-bord et quatre bateaux-brûlots.


3. Bataille de Sinope (1853)

Bien avant que la guerre de Crimée (1853-1856) ne se termine en catastrophe pour la Russie, le pays a connu de nombreuses victoires glorieuses, telles que la bataille de Sinope, dernier grand engagement de l’histoire impliquant des voiliers.

Le 30 novembre 1853, la flotte russe, sous les ordres de l'amiral Pavel Nakhimov, a attaqué des navires de guerre ottomans dans le port de Sinope, au nord de la Turquie moderne. Malgré les tirs nourris des navires ottomans et des batteries terrestres, les Russes sont entrés dans la baie de Sinope et ont commencé à pilonner l’ennemi à bout portant.

La victoire était totale, les Ottomans ayant perdu presque tous leurs navires à Sinope (sept frégates, un bateau à vapeur et trois corvettes). Même le commandant ennemi, Patrona Osman Pacha, a été fait prisonnier. Un seul bateau à vapeur a réussi à s'enfuir.

Quant aux Russes, ils n’ont pas perdu un seul navire, même si beaucoup ont été sérieusement endommagés.

Le triomphe de Sinope a cependant eu des conséquences négatives pour la Russie. La Grande-Bretagne et la France ont été choquées par le « massacre de Sinope », comme fut surnommée la bataille, et ont décidé d'entrer en guerre contre la Russie pour soutenir les Ottomans.
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Sep - 11:35

Cher Globule, il existe un sujet entièrement dévolu à la Russie.
https://maria-antonia.forumactif.com/t6071-la-russie-au-xviiie-siecle

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 27 Sep - 11:38

Ma qué porqué miseria ! Yé fousionne, yé fousionne. La Russie au XVIIIe siècle 588717

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 3 Juil - 8:14

Bon plan pour des vacances ça. La Russie au XVIIIe siècle 122619

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeDim 24 Nov - 21:59

C'est parti pour un truc hypra important pour l'empire russe ! La Russie au XVIIIe siècle 914132

La Russie au XVIIIe siècle Zzzz410


  • Au XVIIIe siècle, la péninsule de Crimée a été transférée de l'Empire ottoman à la Russie. Nous expliquons ce processus complexe en neuf étapes simples.


Quel était le statut de la Crimée avant l’annexion ?

Ces territoires faisaient autrefois partie de la Horde d'Or. Après l’effondrement de cette dernière à cause d'un conflit dynastique, le Khanat de Crimée a été créé en 1441.

En 1475, certains ports maritimes importants de la péninsule ont été intégrés à l’Empire ottoman (créé par des tribus turques), tandis que le Khanat de Crimée est devenu un État satellite. De ce fait, la mer Noire était entourée de territoires ottomans ou dépendants de leur empire.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd24110


Pourquoi la Russie en avait-elle besoin ?

Au XVIe siècle, la Russie (Tsarat de Moscou à l'époque) a commencé à étendre ses territoires après l'effondrement de la Horde d'Or. Et après avoir conquis les Khanats de Kazan et d’Astrakhan, elle s’est étendue plus au sud. Dans le même temps, les nomades tatars du Khanat de Crimée pillaient la périphérie de la Russie, ce qui perturbait considérablement le commerce et l’agriculture du Sud de la Russie. Au début du XVIIIe siècle, il est devenu évident que la Russie avait besoin d'un accès à la mer Noire pour son développement ultérieur.

Quand le moment est-il venu ?

En 1736-1737, l'armée russe envahit la Crimée et la traverse. Mais les Russes ne pouvaient pas maintenir leurs lignes d’approvisionnement, les territoires russes étant trop éloignés, séparés de la Crimée par le vaste territoire des Terres sauvages - en gros, la steppe pontique de l’Ukraine, au nord de la mer Noire et de la mer d’Azov, ainsi que le sud et l'est de l'Ukraine.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd13610
Prince Potemkine
Musée de l'Ermitage



La possibilité d’alimenter efficacement des forces militaires en Crimée n’est apparue que dans les années 1760 et 1770, après la création d’une nouvelle province impériale, le gouvernorat de Novorossia (Nouvelle Russie) en 1764. Des approvisionnements commençant à arriver du nouveau gouvernorat, la possibilité d’une avancée vers la Crimée est devenu réelle. Cela a été réalisé sous le contrôle et la supervision du prince Grigori Potemkine, ami proche et conseiller militaire de Catherine la Grande.

La Russie a-t-elle recouru à la force ?

Pendant la guerre russo-turque de 1768-1774, la Crimée était sans aucun doute un objectif prioritaire de la Russie. En 1771, les Tatars de Crimée ont refusé de se battre pour la Turquie et les dirigeants ottomans n’avaient pas assez de puissance militaire pour protéger la péninsule. Ainsi, à l'été 1771, l'armée russe, dirigée par le général Vassili Dolgoroukov, s'empare de la Crimée en à peine 16 jours. Khan Selim III Giray, une marionnette de la Turquie, s’enfuit à Constantinople.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd13710
Vassili Dolgoroukov par Alexandre Rosilin
Galerie Tretiakov



En 1772, Sahib II Giray, un nouveau khan pro-russe de Crimée, déclare son khanat comme un État libre sous le protectorat de la Russie. Cependant, l’Empire ottoman refuse de le reconnaître et la guerre continue.

Les forces turques se sont-elles retirées ?

En 1774, l’Empire ottoman est contraint de signer le traité de Küçük Kaynarca. Selon le document, le khanat de Crimée obtenait officiellement son indépendance de l'Empire ottoman et de l'Empire russe ; la Russie, cependant, gagnait Kertch (un port militaire et commercial important). Mais le sultan turc avait conservé le pouvoir religieux - les khans de Crimée devaient encore être approuvés par le sultan.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd13711
Sahin Giray
Domaine public



Les forces turques n’ont pas quitté la Crimée, espérant qu’à terme, le sultan parviendrait à ramener la péninsule dans le giron ottoman. En 1776, l'armée russe entre en Crimée et nomme un autre khan, Sahin Giray, qui consent à ce que l'armée russe soit déployée dans la péninsule. Sahin Giray tente de lancer des réformes sur le modèle européen.

Mais rapidement, le peuple de Crimée a commencé à se soulever. La partie musulmane de la population s’opposait à la population chrétienne et au khan jugé trop amical envers la Russie. En 1778, la Russie a donc dû envoyer le héros militaire Alexander Souvorov pour mater les émeutes.

Qu'a fait la population de Crimée?

Suivant les ordres de Grigori Potemkine, Alexander Souvorov a supervisé la réinstallation d'une partie de la population chrétienne de Crimée en Russie continentale, dans la zone côtière du nord de la mer Noire (depuis 1764, ces terres faisaient partie de la Novorossia). Au total, plus de 30 000 Arméniens, Grecs et Géorgiens ont été transférés de Crimée.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd13712
Alexandre Souvorov
Vladimir Boiko/Global Look Press


Souvorov a empêché l'armée turque de se déployer davantage en Crimée et, en 1779, la majeure partie de l'armée russe avait également disparu - Alexandre Souvorov a été transféré en Novorossia. Cependant, les espions turcs ont continué à provoquer des troubles en Crimée, le khan Sahin Giray réprimant toute émeute avec une cruauté impitoyable.

Comment s'est déroulé le processus d'annexion ?

En 1782, Grigori Potemkine adresse à Catherine la Grande un mémorandum suggérant d’unir la Crimée à la Russie afin de « couper la route aux Turcs » et de sécuriser la présence de l'Empire dans la mer Noire. L’impératrice accepte et publie une proclamation officielle d’annexion le 19 avril 1783. En route pour la Crimée, Potemkine découvre soudain que Sahin Giray a quitté son trône - la noblesse tatare de Crimée s’était opposée ouvertement à lui et préférait que le pouvoir russe les contrôle formellement.

La Russie au XVIIIe siècle 5dd13810
Angu (CC BY-SA 3.0)


Le 9 juillet 1783, Potemkine déclare solennellement la proclamation de Catherine au sommet du mont Aq Qaya (Roche blanche). Par la suite, des représentants de la noblesse et du peuple de Crimée ont prêté allégeance à Catherine la Grande en tant que souveraine de la Russie. Ce n’est que début 1784 que l’Empire ottoman a accepté à contrecœur le nouveau statut de la Crimée en tant que province russe.

Comment les monarques européens ont-ils réagi ?

Après que la nouvelle de l'annexion s’est répandue à l'échelle internationale, seule la France a déposé une note de protestation, mais les diplomates russes ont répondu que la Russie ne s'opposait pas à l'annexion de la Corse et attendait la même chose de la France concernant la Crimée ; Catherine II leur a également rappelé que l'annexion avait été réalisée dans le seul but d'apaiser la situation tendue qui régnait à la frontière russo-ottomane.

Que s'est-il passé après l'annexion ?

La Russie au XVIIIe siècle 5dd24111

En 1784, Sébastopol, la nouvelle capitale de Crimée, a éte fondée par Potemkine, et le gouvernorat de Crimée a été établi. La population de la péninsule a considérablement diminué - une grande partie des musulmans s'est réfugiée en Turquie. Potemkine a insisté pour que la garnison russe traite la population tatare avec respect. Les familles nobles tatares avaient été déclarées membres de la noblesse russe et avaient obtenu de nombreux privilèges, à l'exception du droit de posséder des serfs chrétiens.

À partir de 1780, avec l’aide considérable du prince Grigori Potemkine, qui considérait la Crimée comme « sa terre » depuis qu’il l’avait conquise, un développement agricole et économique sans précédent a commencé en Crimée ; sa population a commencé à se reconstituer et à augmenter grâce à l’afflux de colons venus de Russie continentale.
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 24 Déc - 11:00

LA RUSSIE EST-ELLE UNE PUISSANCE EUROPÉENNE OU ASIATIQUE ?

Une question un rien provoc, qui ne manquera pas d'intéresser notre ami Globule, le russophile du Boudoir. Wink


La réponse est signée Lambert Christian.

  • C’est une question qui a été posée à l’un des premiers concours de l’ENA, en 1950, je crois.
    Personnellement, je réponds aussitôt : la Russie est une puissance européenne qui s’est faite laborieusement. Bien, me dit-on, mais vous paraissez oublier que la plus grande partie du territoire russe est asiatique et que, bordant le Pacifique, la Russie est une puissance du Pacifique, dont Vladivostok est l’un des principaux ports.

    En réalité, la question est difficile et appelle une réponse nuancée. La Russie n’a pris que lentement et tardivement sa forme d’aujourd’hui. Elle le doit à la Moscovie qui, succédant à la principauté de Kiev, est la base de la nation russe, slave et orthodoxe. La Russie s’est alors, et de plus en plus, tournée vers l’Occident à un point tel qu’en 1453, après la prise de Constantinople par les Ottomans, Moscou s’est rêvée en troisième Rome.

    Elle recherchait l’influence de l’Occident. La langue et la littérature françaises y étaient appréciées, du moins dans la noblesse, et Catherine II, impératrice au XVIIIe siècle, était une princesse allemande.

    Je me souviens aussi de ces vieux ingénieurs français qui, il y a bien longtemps, se rendaient en Russie pour y construire les premières usines. Il fallut en effet des siècles pour que la Russie sorte du Moyen Âge et on peut même se demander si cette évolution est terminée.

    Je ne suis pas un spécialiste de la Russie qui, en elle-même, est un monde à part, mais je l’ai traversée de bout en bout. Qu’il me soit permis de dire quelques mots de cette expédition.

    À Shanghai, j’ai pris un billet de chemin de fer pour Paris. Tout commença très bien. L’hôtel me fit conduire à la gare, en Rolls Royce 1930, comme celle de la reine d’Angleterre. Le train chinois était convenable et j’ai traversé la Mandchourie, alors d’influence russo-japonaise : une belle leçon de choses après Sciences Po. Me voici à Tchita, en Sibérie russe – et bien russe, on s’en aperçoit tout de suite ! Sur les quais, douze uniformes différents, de l’armée, de la police, des chemins de fer. Finalement, on s’installe dans le compartiment réservé avec la carte du wagon restaurant sur la table. Pendant 5 jours et 5 nuits, on voit défiler des forêts de bouleaux. Au moins pourra-t-on manger pour se distraire. La carte est sale et écornée, mais le texte est plus qu’attrayant : du caviar, du caviar et du caviar. Je dis donc à la charmante serveuse : Eh bien, Mademoiselle, ce sera du caviar. – Désolée, Monsieur, on n’a pas de caviar. – Eh bien, alors qu’avez-vous ? – On n’a rien, Monsieur, presque rien. Que des œufs. Mais, aux arrêts fréquents du train, les babouchkas, sur les quais, vous vendront de la viande boucanée sur du papier journal.

    Et, effectivement, à chaque arrêt du Transsibérien, les grands-mères étaient là avec la Pravda au sol et de la viande boucanée. Viande de quoi ? Je ne l’ai jamais su et sans doute heureusement !

    Enfin, arrivé à Moscou, je me rends à l’hôtel Metropol, vieil hôtel connu où j’avais réservé. « Votre passeport, me demande l’hôtesse d’accueil. » Je présente mon passeport diplomatique. « Ah, Monsieur, vous êtes diplomate. Donc vous êtes officiel. Donc vous ne pouvez pas loger à l’hôtel Metropol. Les officiels doivent descendre à l’hôtel Rossia. – Bon, allons donc à l’hôtel Rossia. – Mais, Monsieur, ce n’est pas si simple que cela. Avez-vous un bon de logement ? Il vous en faut un. – Mademoiselle, je n’en ai pas. Où trouver un bon de logement ? – Vous en trouverez au bureau des logements. C’est loin, prenez un taxi. »

    Je prends un taxi et, arrivé au bureau des logements, je rencontre par chance un administrateur qui, parlant quelques mots de français, et, après avoir examiné mon passeport en le tournant dans tous les sens, me délivre aimablement un bon de logement.

    À l’hôtel Rossia, tout était prêt : les chambres, les caméras cachées dans les coins, et les surveillantes à tous les étages. Après toutes ces émotions et contrariétés, ma femme et moi nous rendons au restaurant de l’hôtel. Une salle magnifique au lustre immense et non moins magnifique, complètement vide, à l’exception d’une table occupée par quelques messieurs en cravate. Le maître d’hôtel arrive, nous présente la carte et, ô surprise, celle-ci présentait du caviar, du caviar et du caviar. « Eh bien, Monsieur le maître d’hôtel, ce sera du caviar. – Hélas, Monsieur, nous n’avons pas de caviar. – Mais alors pourquoi tout cet étalage sur cette carte ? Et pourquoi, là-bas, ces Messieurs, eux, mangent-ils du caviar ? Gaspodine (camarade), je ne suis pas un moujik. Je confirme ma commande, sinon je parlerai au comité central … » Le maître d’hôtel se retira, puis revint solennel. Il avait reçu l’autorisation de servir du caviar à ces deux étrangers qui, sans être des moujiks, n’étaient pas non plus des boyards. Spassiba (merci) au comité central ! …

    Ceci pour dire que la Russie est sortie du Moyen Âge pour tomber dans la bureaucratie communiste qui empoisonne la vie de tous. C’est la bêtise en action. Complexée devant l’Occident, la Russie cherche à l’imiter sans pour autant lui témoigner de l’affection. Il en a toujours été ainsi. D’où le développement phénoménal des services d’espionnage. Dans les ambassades russes, souvent la moitié du personnel appartient au KGB. Espionner est une sorte de manie chez les Russes.

    En tout cas, les Russes, pour commencer, feraient bien de ne pas trop faire confiance aux amis chinois. La Chine est surpeuplée et la Sibérie est vide. Les routes de la soie du camarade Xi Jinping indiquent la voie à suivre et un jour viendra où la frontière occidentale de la Chine sera sur l’Oural. La Russie aurait donc tout intérêt à se rapprocher de l’Occident. La diplomatie de la menace n’est pas la bonne. Sur ce point, Macron a raison qui s’efforce d’assainir les relations avec Poutine.

    On ne peut pas parler avec les djihadistes dont le programme déifié et exterminateur interdit tout dialogue, mais on peut parler avec les Russes.

    Je me souviens d’une conversation avec un ambassadeur ex-soviétique qui, ayant été en poste à Paris, parlait parfaitement le français. Nous discutions des pays dépendant des grandes puissances et je lui ai dit, en l’appelant par son prénom, ce qui était un signe de cordialité autorisé : « Vladimir, larguez tous ces gens-là. Vous leur donnerez de l’argent et ils vous ficheront la paix. – Ce qui est sûr, c’est qu’on continuera à leur donner de l’argent et qu’ils ne nous ficheront pas la paix. – Mon cher collègue, le mondialisme tiers-mondiste est un danger qui a succédé au communisme … »

    Un étudiant qui venait de passer 6 mois de stage à Moscou et à qui j’avais posé la question : la Russie est-elle une puissance européenne ou asiatique, m’a répondu avec pertinence, je crois : « La Russie n’est ni européenne, ni asiatique ; elle est russe. C’est un peuple spécifique qui, au demeurant, a toujours été maltraité. C’est un peuple voué au malheur. Il le sait et recherche un remède à son destin : 40 % des Russes sont alcooliques. »

    Ce qu’il y a de paradoxal chez les dirigeants russes, c’est qu’ils souhaitent en réalité être partenaires de l’Europe de l’ouest, tout en s’armant contre elle. Un psychiatre verrait là les symptômes d’un complexe d’infériorité, ce complexe qui conduit tour à tour à la révolte ou à la soumission, mais jamais à la sérénité.

    J’ajoute que, dans toutes les conversations que j’ai pu avoir avec des diplomates soviétiques, j’avais droit au couplet introductif : « La grande révolution française de 1789 est la mère de la grande révolution bolchevique de 1917. » Ce couplet-là, je le connais par cœur. Le drame, hélas, est qu’il correspond à la vérité.
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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 24 Déc - 11:07

Cochevis de Thekla a écrit:
Une question un rien provoc, qui ne manquera pas d'intéresser notre ami Globule, le russophile du Boudoir. Wink

Pas pour rien que je m'appelle Pierre. La Russie au XVIIIe siècle 914132

Spoiler:

Cochevis de Thekla a écrit:
La Russie n’est ni européenne, ni asiatique ; elle est russe.

Et toc ! La Russie au XVIIIe siècle 588717

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 5 Oct - 10:22

Bon je continue mon petit topic avec mon site préféré Russia Beyond. La Russie au XVIIIe siècle 405462

Aujourd'hui

les plus pittoresques rues pavées de Russie

Prêts pour l'embarquement ? La Russie au XVIIIe siècle 914132

    Dans la Russie tsariste, les propriétaires fonciers et les communautés rurales étaient tenus de maintenir les routes en bon état. Les voies de terre se transformaient en mers de boue impraticables au printemps et en automne, par conséquent, dès la fin du XVIIe siècle, les autorités ont commencé à paver les rues de Moscou et ont ordonné le pavage des axes principaux des autres villes. Cependant, pendant de nombreuses années, les rues ont été pavées avec divers matériaux, principalement du bois, car le pays ne connaissait pas de pénurie de cette ressource, contrairement à la pierre. Bien que ce type de revêtement ne soit pas très durable, les nouvelles couches de bois pouvaient être appliquées directement sur les anciennes.

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e010
    Pavage d’une rue à Moscou, fin du XIXe siècle. Musée Pouchkine

    Pour paver les chaussées, étaient utilisées des pierres brutes – elles étaient horriblement irrégulières, de sorte que les chariots y passant étaient fortement secoués, provoquant un considérable inconfort pour les passagers.

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    Cochers à Moscou à la fin du XIXe siècle. Piotr Pavlov/MAMM/MDF

    Les premières expériences modestes avec des revêtements en asphalte ont commencé en Russie au milieu du XIXe siècle. Ce n'est qu'en 1873 que l'ingénieur Ivan Buttatz a établi la production d'asphalte dans une usine de la ville de Syzran, sur le cours de la Volga. Cependant, il s'est avéré à l'époque qu'il était coûteux de recouvrir les routes de bitume.

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e012
    Pavé sur la place du Palais à Saint-Pétersbourg. Legion Media

    Au premier quart du XXe siècle, plus de 90% des routes du pays étaient donc encore en terre. C'est en 1924, à Leningrad, que les bolcheviks ont commencé à bitumer sérieusement les voies de transport, après qu'une inondation eut emporté la plupart des routes. Par la suite, le béton et l'asphalte sont devenus les principaux matériaux de recouvrement des axes. Ainsi, de nombreuses rues en pierres et en pavés de l’époque impériale en ont été recouvertes.

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e110
    Rue en pavés de bois à Saint-Pétersbourg après l'inondation de 1924

    Aujourd'hui, lors de la rénovation des rues de certaines villes, sont découverts sous des couches d'asphalte les anciens pavés, beaucoup plus résistants aux conditions du climat russe. Les changements radicaux de température font en effet craquer le bitume et créent des trous.

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e111
    Rénovation de la rue Petrovskaïa dans le centre de Taganrog. Alexandra Gouzeva

    Qui plus est, d’anciennes rues pavées anciennes subsistent encore dans de nombreuses villes, n’ayant jamais été recouvertes. Nous vous présentons ici les plus belles d’entre elles.



    Place Rouge, Moscou

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    Legion Media

    Le lieu pavé le plus célèbre de la capitale russe n’est autre que la place Rouge. Jusque dans les années 1920, elle est était couverte de pierres ordinaires, mais à l'époque de Staline, ces dernières ont été remplacées par un pavage en diabase, une pierre volcanique provenant des rives du lac Onega, dont la résistance est supérieure à celle du granit. Plus tard, cette couche a été renouvelée et placée sur un substrat en béton.



    Saint-Pétersbourg

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e113
    Legion Media

    Lorsque Pierre le Grand a fondé Saint-Pétersbourg au début du XVIIIe siècle, il a imposé une « taxe de pierre », ordonnant à tous les navires et charrettes arrivant ici d'apporter des pierres pour paver au plus vite toutes les rues principales de la ville. Des pavés en pierre lisse ont été réalisés dans certaines rues, mais travailler la roche pour obtenir un bord régulier était un processus laborieux et long. Aussi, à de nombreux endroits, s’étendaient donc des rues en pavés de bois hexagonaux. À Kronstadt, île au large de la capitale impériale, l’on trouvait même une rue unique en pavés de fonte.



    Vyborg, région de Leningrad

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    Legion Media

    Vyborg est un vestige de la vieille Europe, non loin de Saint-Pétersbourg. La ville a été fondée par les Suédois et les pavés ont été préservés dans presque toute la zone médiévale historique autour du château.



    Kaliningrad

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e115
    Legion Media

    L'ancienne ville allemande de Königsberg n'a fait partie de la Russie – ou, plus exactement, de l'URSS – qu'après la Seconde Guerre mondiale. Ici, comme à Vyborg, les témoignages du passé européen ont été préservés, notamment les pavés.



    Souzdal, région de Vladimir

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e116
    Legion Media

    À Souzdal, ville touristique en pain d'épice, le centre historique est bien préservé, mais les routes sont un désastre. Le pavé a toutefois été conservé sur la place principale, près des halles. En outre, ces dernières années, des pavés ont été placés dans d'autres rues de la ville, ce qui ajoute à leur ancienne saveur russe.



    Izborsk, région de Pskov

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e117
    Legion Media

    La petite cité d’Izborsk, à la frontière occidentale de la Russie, est célèbre pour sa puissante forteresse du XIVe siècle, qui a résisté à plus d'un siège de chevaliers germaniques. Il y a quelques années, une partie du sol en terre d'Izborsk a été retirée et les pavés du XVIIIe siècle, qui mènent aux portes du château, ont ainsi pu regagner la surface.



    [bTobolsk, région de Tioumen][/b]

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e118
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    La ville de Tobolsk a été une base importante pour le développement de la Sibérie au XVIIIe siècle. S’y trouve le seul kremlin sibérien ayant subsisté jusqu’à nos jours et la vieille route pavée qui mène à lui est encaissée entre des murs de soutènement en pierre.



    Kazan, République du Tatarstan

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e119
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    Au XIXe siècle, avec l'approbation de l'empereur, le gouverneur local a commencé à paver activement les rues de la capitale tatare (il y avait même ici aussi un semblant de taxe de pierre pour les navires arrivant par le fleuve). En 2019, en raison de l'abaissement du niveau de la Volga, a d’ailleurs été retrouvée sur ses berges une ancienne rue pavée, cachée sous les eaux depuis de nombreuses années ! L’axe pavé près du kremlin a quant a lui été recouvert d'asphalte à l'époque soviétique, mais a été restauré à l’approche du millénaire de la ville, en 2005.



    Plios, région d'Ivanovo

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e120
    Legion Media

    Il est rare de trouver des rues pavées dans les petites villes anciennes de Russie. Dans celle-ci, située sur les rives de la Volga, le commerce fluvial était jadis très actif, et il aurait été difficile de traîner des charges sur des voies de terre aussi escarpées, ce qui a motivé qu’on les recouvre de pierre. Les pavés ont survécu à plusieurs endroits et les archéologues y ont même découvert les restes d'une rue pavée du XIIe siècle !



    Krasnodar

    La Russie au XVIIIe siècle 6152e121
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    La plupart des rues de Krasnodar ont été bitumées à l'époque soviétique, mais y ont été conservés quelques rares axes pavés, à l’instar de la rue Gorki, où circule un tramway. La section piétonne de l’artère principale, la rue Krasnaïa, a également été restaurée et un nouveau pavage posé.


Alors ? Heureux de notre petite escapade en Russie ? La Russie au XVIIIe siècle 914132
https://fr.rbth.com/tourisme/87169-plus-belles-rues-pavees-russie


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- Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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Klada

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMar 5 Oct - 10:32

Très très belles photos.
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Klada

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 2 Mar - 20:29

Pierre, je pense beaucoup à vous. Vous devez être désespéré par la situation en Ukraine aujourd'hui. Sad
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Dourakine

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeMer 6 Avr - 17:22

Je vous exprime ma satisfaction de ne rien voir de désobligeant sur la Russie dans ce forum.

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Biname

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitimeJeu 7 Avr - 12:55

Mon cher général il n'appartient pas à notre forum de prendre position sur des conflits modernes. Nous sommes un forum historique sur la reine Marie-Antoinette et le XVIIIe siècle, pas le café du commerce.

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MessageSujet: Re: La Russie au XVIIIe siècle   La Russie au XVIIIe siècle Icon_minitime

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