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| La Compagnie des Indes | |
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pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: La Compagnie des Indes Lun 4 Mai - 11:16 | |
| Ce livre dont je viens d'entendre parler m'a donné envie de me documenter sur cette mythique Compagnie des Indes... https://maria-antonia.forumactif.com/t6459-livre-lorient-et-la-compagnie-des-indes-par-catherine-guillevic#322725Je commencerai par un article qui décrit la formation de Lorient, en rapport avec ce livre. Lorient et la Compagnie des Indes... Rien que le titre fait rêver, non?! Au XVIIIe siècle, la création de Lorient, pour les besoins de la Compagnie des Indes et de la Marine royale, bouleverse le paysage rural breton entre Vannes et Quimper.
En juin 1666, un décret signé du roi Louis XIV autorise la Compagnie des Indes à installer « des quais, des ports, des chantiers, des magasins à Pont-Scorff, sur les landes du Faouedic et aux environs de Hennebont et Pont-Scorff ». C'est l'acte de naissance de Lorient, même si aucune ville ne porte encore ce nom, à cette date. Lorient ne reçoit offciellement qu'en 1738 le titre de « Ville » avec le privilège de députer aux états de Bretagne. L'appui logistique de toute une région Un peu plus d'un siècle plus tard, en 1789, à la veille de la Révolution, 25.000 habitants peuplent la ville de Lorient qui est l'un des ports majeurs européens et un grand centre marchand de Bretagne, à mi-chemin entre Vannes et Quimper. La création à Lorient d'arsenaux, de magasins, d'armements maritimes provoque un choc démographique et économique majeur en Bretagne Sud. Catherine Guillevic, l'auteur de cette étude, a plongé dans les registres d'état civil et dans les documents économiques de Lorient et des communes périphériques (Caudan, Lanester, Hennebont, Auray, Quimperlé...) pour mesurer avec précision l'impact de cette ville nouvelle sur les communes rurales. Les besoins des trois Compagnies des Indes successives (celle de Colbert, celle de Law et celle de Calonne) et de la Marine royale, mobilisèrent les compétences de 5.000 à 6.000 emplois directs, sans compter tous les emplois indirects (aubergistes, agriculture, transport, sécurité...). L'impact économique et démographique des établissements lorientais s'étend jusqu'à 40-50 km à la ronde, ce qui est énorme pour l'époque. Des valeurs et tendances nouvelles Mais l'importance de Lorient se mesure aussi dans les domaines sociaux et culturels. Par son ouverture sur le monde et l'importation de produits exotiques, la cité introduit en Bretagne Sud de nouvelles tendances, de nouvelles valeurs, de nouvelles idées. La mode des produits d'Asie comme le café, le thé, les épices, la porcelaine et les cotonnades impacte d'abord les classes aisées, mais touche également les milieux modestes. En outre, tout l'espace environnant a été profondément réaménagé pour assurer la sécurité des établissement et désenclaver par la mer et la terre la ville nouvelle afin de la relier efficacement à la capitale. Enfin, les circuits commerciaux traditionnels (agriculture, foires et marchés, pêche côtière à la sardine) ont été radicalement transformés par les besoins créés par ces nouveaux débouchés. La précision de l'étude de Catherine Guillevic, la somme des références pour les communes environnantes, l'ampleur de la période étudiée, font de cet ouvrage un outil de travail passionnant et indispensable à tous ceux qui s'intéressent à cette histoire singulière d'une ville crée ex-nihilo, sans plan particulier (contrairement à Brouage ou Rochefort par exemple), et qui a bouleversé son environnement. On ne trouve plus aujourd'hui en Europe, d'histoire de type de construction de ville nouvelle, alors qu'en Asie notamment, ce genre de création de toute pièce pour des besoins industriels se reproduit. Marcel Quiviger Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/livres/lorient-et-la-compagnie-des-indes-03-05-2015-10615370.php _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La Compagnie des Indes Mar 5 Mai - 17:53 | |
| Merci Pim! Je ne demande qu'à apprendre sur ce sujet _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: La Compagnie des Indes Ven 23 Oct - 8:49 | |
| Cette super affiche en plus lisible et en plus grand: _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Lucrezia P
Nombre de messages : 505 Date d'inscription : 07/04/2015
| Sujet: Re: La Compagnie des Indes Ven 25 Aoû - 20:56 | |
| Une épave de la Compagnie des Indes a été retrouvée. Les fouilles promettent des trésors culturels. On parle d'un Pompéi sous-marin ! http://www.lefigaro.fr/culture/2017/08/19/03004-20170819ARTFIG00017-l-exploration-d-une-epave-neerlandaise-du-xviiie-siecle-revele-ses-secrets.php _________________ Je préfère l'original à la copie
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: La Compagnie des Indes Jeu 3 Déc - 7:43 | |
| Voici également un intéressant ouvrage retraçant largement l'histoire de la Compagnie des Indes. Avec The Anarchy, William Dalrymple renoue avec son sujet de prédilection, les relations entre Anglais et Indiens dans les deux siècles qui précèdent l’établissement de l’Empire des Indes en 1858. L’anarchie que suggère le titre renvoie au déclin de l’empire moghol dès le XVIIIe siècle, qui favorise l’émergence de la Compagnie anglaise des Indes orientales, la East India Company (EIC), et qui devient même l’acteur principale de ce déclin.
Il est malaisé pour le lecteur occidental qui, comme La Ligne Claire, manque de points de repères quant à l’histoire de l’Inde, de s’y retrouver parmi cette anarchie. La Ligne Claire serait tentée de dresser un parallèle avec la Guerre de Trente Ans en Europe au XVIIe siècle, une guerre longue, aux allégeances et rivalités changeantes qui oppose un empereur, ici le Moghol et là le Habsbourg, aux princes territoriaux, une guerre incessante avec son cortège de pillages, de massacres et de famines.
Mais au-delà de ce chapitre particulier de l’histoire de l’Inde, Dalrymple s’attache à décrire l’histoire extraordinaire de la EIC. Constituée en 1600 sous forme de société anonyme en vue de poursuivre des buts commerciaux, elle atteindra bien vite ce que le juriste William Blackstone (1723-1780) appellera l’immortalité corporative en ce sens que la EIC survit à ses sociétaires individuels.
Dalrymple examine de manière tout aussi limpide que critique l’épopée de la EIC qui, entreprise commerciale, acquerra non seulement des actifs mais un pouvoir politique qu’elle exercera sur un vaste territoire. Au fil du temps, elle s’affranchira de la suzeraineté de l’empereur, lèvera des impôts, entretiendra une armée, déclarera la guerre en 1763 comme le ferait un souverain et de manière plus générale agira comme un État régi au bénéfice exclusif des actionnaires de la EIC.
Dalrymple souligne à juste titre les questions de gouvernance que soulèvent le comportement de la EIC et qui demeurent d’une brûlante actualité. En 1770 survient au Bengale une famine qui cause des millions de morts et qui est due à l’absence d’investissements (en cultures, engins agricoles et entrepôts) dans le chef de la EIC qui au contraire exploite le pays en vue de verser d’immenses dividendes de 12,5% à ses actionnaires. Cette politique n’est pas sans rappeler celle des corporate raiders de nos jours, gérants de fonds de private equity, qui dépècent leurs cibles et financent leurs dividendes à l’aide de junk bonds. Les bénéfices de la EIC lui permettent de s’assurer la bienveillance des MPs au Parlement de Westminster tandis qu’elle devient le premier contribuable du royaume. En 1773 cependant, en raison de la dette émise pour financer son expansion prédatrice à travers l’Inde, la EIC était devenue too big too failet a dû faire l’objet d’un plan de sauvetage financé par la Banque d’Angleterre. Première multinationale à être sauvée par des fonds publics, la EIC a dû se soumettre à cette occasion à la tutelle du Parlement avant qu’elle ne soit nationalisée au XIXe siècle.
Les parallèles avec la crise de 2008, le sauvetage des grandes banques par les pouvoirs publics et l’introduction d’une législation contraignante (MIFID II, Dodd Frank) apparaissent clairement. De la confusion qui découle de ce paysage anarchique, Dalrymple pose les questions séculaires de gouvernance d’entreprise, ces organismes sans corps ni âme, dont la finalité ne saurait se réduire au seul intérêt des actionnaires. Mondialisation, monopole commercial, dépendance de l’État envers une entreprise, surexploitation des ressources (asset stripping), recours à des milices privées même, tous ces phénomènes qui naissent avec la EIC persistent de nos jours et confèrent à l’ouvrage de Dalrymple tout son intérêt et toute son actualité.https://blogs.letemps.ch/dominique-de-la-barre/lanarchie/ Ce commentaire est signé Dominique de la Barre. Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Deferre
Nombre de messages : 123 Date d'inscription : 11/11/2019
| Sujet: Re: La Compagnie des Indes Ven 17 Mar - 16:39 | |
| Le musée de la Compagnie des Indes, sis à Port Louis, possède de riches collections qui viennent encore de s'enrichir. Parmi les nouvelles pièces, un nautile monté en coupe (au centre) provenant d’Indonésie et datant de la moitié du XVIIe siècle.Cet éventail de Chine fait partie des dons qui viennent enrichir les collections du musée de la Compagnie des IndesPhotos Ouest France |
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| Sujet: Re: La Compagnie des Indes | |
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