Marie Antoinette et la lecture

Citation :

Des livres ayant appartenu à Marie-Antoinette (armes arrachées pendant la Révolution  ...) (lot n°103)

De Nicolas-Pierre-Henri de Montfaucon, l'ouvrage intitulé Le comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences secrètes (1670)  dévoile plaisamment les mystères de la Cabale et de la Société des Rose-Croix.  (    )
L’ouvrage, qui révèle le savoir très limité de son auteur en matière d'occultisme, connut néanmoins un véritable succès de librairie par ses thèmes équivoques et libertins, comme son appel à un certain merveilleux. Il développe, à la suite de Psellus et Paracelse, une théorie sur les génie des quatre éléments :

   "L'air est plein d'une innombrable multitude de peuples [les Sylphes] de figure humaine, un peu fiers en apparence, mais dociles en effet : grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux sages, et ennemis des sots et des ignorants. leurs femmes et leurs filles sont des beautés mâles, telles qu'on dépeint les Amazones... Sachez que les mers et les fleuves sont habités de même que l'air ; les anciens Sages ont nommé Ondins ou Nymphes cette espèce de peuple... La terre est remplie presque jusqu'au centre de Gnomes, gens de petite stature, gardiens des trésors, des minières et des pierreries... Quant aux Salamandres, habitants enflammés de la région du feu, ils servent aux philosophes" (p. 45-48).  ( merci WIKI )

Drôle de lecture pour Marie-Antoinette !  

Effectivement ça sent le souffre, d'autant que l'auteur fût assassiné dans des circonstances bizarres. Cela étant, c'était sans doute un ouvrage à la mode. Et Moreau achetait toutes les nouveautés pour la bibliothèque de la reine.

Oui, Montfaucon meurt assassiné sur la route de Lyon en 1673 .

Je doute fort que ce soit le très sérieux Moreau qui ait placé cet ouvrage vaguement ésotérique dans la bibliothèque de Marie-Antoinette .  Bizarrement, Moreau n'a pas de sujet ouvert à son nom .   Le propre bibliothécaire de la reine !!!   
C'est un oubli regrettable .
Je sens que je vais y remédier, d'autant plus que j'ai ses Souvenirs, là-haut dans mon souk, auxquels je m'étais intéressée parce que Moreau était un proche parent et ami de Mme de Polignac .

Aurait-il acheté l'ouvrage, pour ensuite se raviser? ce qui expliquerait l'arrachage des armes de la reine sur les plats.  

Moreau ?!!!   Oh non, cet arrachage des armes est typiquement du débilos-sans-culottes révolutionnaire !

Oui c'était une de leurs grandes spécialités. Il y a sans doute eu des déprédations au château avant que la Convention n'intervienne pour tout inventorier, vendre et /ou déposer dans des bibliothèques publiques.

Je pense que la reine de France se devait d'avoir tous les livres de référence. Une sorte de conservatoire.
Mais Marie-Antoinette ne lisait que les romans à la mode ou les pièces de théâtre.

Citation :

Moreau ?!!!    Oh non, cet arrachage des armes est typiquement du débilos-sans-culottes révolutionnaire !

Ce serait aussi une manoeuvre habile de la part d'un libraire qui voudrait apposer les armes sur un authentique livre XVIIIème .... rien n'est précisé du dos, qui devrait pourtant porter le chiffre du château où se trouvaient ces livres .....

Il faudrait vérifier dans la bibliothèque publiée de la reine, afin de vérifier que le titre s'y trouve ....

Je vais vérifier dans mes trois volumes  - biliothèque de versailles, bibliothèque e Trianon, et aussi la bibliothèque du boudoir.

l'estampille objet d'art du mois d'octobre annonçait par un bandeau la vente le 8 Novembre 2013  - CYRILLE BOULAY vient de me confirmer que la date exacte est bien le 30 Octobre prochain - le catalogue est en impression !!!!!

lots visibles  le MARDI 29 octobre de 11 H à 18 H 00
                le MERCREDI 30 .......de 11 H à 12 h 00

vente le mercredi 30 à partir de 11 H 00 pour les lots 1 à 94
                         de 14 H 00 à...........................95 à 443
les lots se rapportant à la famille royale sont à partir du 95 ....... !!!!!!!!
l'ensemble comprend des objets courants.......bustes, médailles,gravures etc....
il y a un médaillon avec un portrait de la Reine (peu ressemblant) qui contiendrait un morceau d'une robe portée au temple (tradition de famille)
la tasse provenant de HUE est belle, mais le prix, lui aussi est très beau !!!!!
je n'ai jamais rencontré dans mes lectures mention de tasses en porcelaine de sèvres provenant des tuileries servant au service du temple.....

j'attends de recevoir le catalogue papier pour bien l'examiner, mais pour l'instant, je n'ai rien trouvé d'exceptionnel pour compléter ma collection et faire rougir ma carte bleue.

MARIE ANTOINETTE

La reine avait deux bibliothèques : l'une à Trianon et l'autre à Versailles. Celle de Versailles est devenue celle des Tuileries. Celle du Trianon est restée sur place et a été saisie en 1793.
Or, seuls les livres de Trianon portaient la marque "CT" au dos (et encore, pas toujours).
Par ailleurs, il est douteux que l'inventaire des livres de la reine, dressé sur ordre de la Convention en 1793, soit exhaustif.
En réalité, la bibliothèque du Petit Trianon a été formée par le libraire de la reine, Moutard ou Le Jay, "qui reçut peut-être l'ordre d'y faire entrer de préférence des pièces de théâtre et des romans. Ce libraire, suivant l'usage de l'époque, achetait toutes les nouveautés, sans penser à mal, dès qu'elles étaient annoncées dans le Mercure de France ou dans l'Année littéraire..." (Paul Lacroix, "Bibliothèque de la reine au Petit Trianon").
La publication de l'inventaire des livres de la reine a créé un mini-scandale au XIXème siècle, les intellos de l'époque étant scandalisés de constater que la bibliothèque de la reine était composée de publications légères, romans, pièces de théâtre etc... Sachez que dans l'inventaire, on trouve quelques publications jugées "sulfureuses", dont notamment Rétif de la Bretonne (le Paysan Perverti), Faublas, les Confessions d'une jolie femme, les Confessions d'une courtisanne, le Vice et la Faiblesse, Lucinde ou les Amants traversés... j'en passe et des meilleures !  
La bibliothèque de la reine au Petit Trianon était une bibliothèque de campagne, légère, destinée à l'amusement. Nullement une bibliothèque de livres religieux ou sérieux. Il est donc fort possible que le Comte de Gabalis (qui ne figure pas dans l'inventaire) ait fait partie de cette bibliothèque. L'arrachage des armes est pour le moins étrange, c'est la marque d'une déprédation des révolutionnaires... ce qui explique pourquoi il n'a pas figuré dans l'inventaire, réalisé début 1793, soit 4 ans après le départ de la reine (dans l'intervalle, des livres ont dû être volés, détruits etc... tout n'est pas parvenu jusqu'à nous).

Je suis en train de feuilleter rapidement l'inventaire des livres que la reine possédait à Trianon. Tous ces livres n'ont rien de sérieux  : Histoire secrette des femmes galantes de l'Antiquité, Les Amours de Laïs, Les Amours de Tibulle, Les Amours de Catulle, Anecdotes tragiques et galantes de la cour de Néron, Les Galanteries des Rois de France, Annales galantes de la cour de Henri second, La Saxe galante... mais aussi La Folle journée ou le mariage de Figaro !

Je ne résiste pas à l'envie de t'en remettre une cuillère (la dernière, c'est promis !).  
Dans l'inventaire des livres du Boudoir de la reine à Trianon, on trouve aussi les titres suivants, tous aussi improbables les uns que les autres :
- les Dangers de la Coquetterie
- l'Ecole des maris
- le Danger d'aimer un Etranger, ou Histoire de milady Chester et d'un duc françois
- les Erreurs d'une Jolie Femme, ou l'Aspasie Françoise
- les Faveurs et les Disgrâces de l'Amour
- les Oeuvres du chevalier de Bouflers

L'Ecole des Maris et le chevalier de Boufflers, bien sûr, relèvent le niveau .
Mais fichtre ! Quelles lectures de midinette !
Fallait-il qu'elle s'ennuie !

C'est exactement le terme !  
Nulle trace des grands auteurs: La Fontaine etc... dans la bibliothèque du château de Trianon. Il n'y a que des romans "dont le meilleur serait aujourd'hui considéré comme le plus mauvais" dixit Paul Lacroix.  
Beaucoup de ces romans aux titres improbables sont étrangers (anglais notamment).
Ce sont du moins des lectures qu'on Lui prête... car on sait bien que Marie-Antoinette n'aimait pas lire...

Bien à vous.

C'est ce que disait Besenval : Hormis quelques romans, elle n'a jamais ouvert un livre .

Oui la lecture n'était sans doute pas son activité favorite. Elle préférait l'équitation, le théâtre, les fêtes et la parure. Mais elle a quand même dû ouvrir quelques bouquins car c'est elle qui paraît-il enseignait l'histoire à Louis-Charles au temple (dixit la dernière bio sur Mme Elisabeth).

Il est certain que Marie-Antoinette ne devait pas être une grande lectrice. D'où j'imagine une incompréhension de plus au sein du couple royal. 

Mais la liste que nous avons est celle du Petit Trianon : donc des lectures de campagne, c'est-à-dire de vacances. Nous dirions des romans de plage... En général, l'été ou le week-end, nous n'avons pas vraiment envie de lire des gros livres bien pesants, bien ennuyeux, trop intellectuels. Nous préférons du léger.
Ainsi pour ma part, j'ai toujours été une très grosse lectrice, à lire de bons gros livres d'Histoire dès ma petite enfance. Mais j'aime bien aussi faire un break avec des bd ou des romans.
Enceinte, c'est pire : j'ai lâché toutes mes bios, Game of Thrones... Je ne lis que du Benzoni ! Impossible d'avoir la tête ailleurs !  Surtout après des journées professionnelles intenses.

Marie-Antoinette à quatorze ans devait lire les mémoires de Sully... Franchement, la pauvre ! 
Imaginons son quotidien à Versailles :  ses lecteurs et bibliothécaires devaient lui apporter les dernières nouveautés, les recherches les plus récentes en sciences, économie, droit... Pas qu'elle les lisait d'elle-même, encore moins de bon coeur, mais elle devait être au courant un minimum. Plus les tragédies, comédies, opéras, compositions musicales qui étaient "sa partie", son domaine réservé. Ses choix s'appuyaient bien sur des lectures. Forcément. Toujours par un lecteur ou madame Campan ou peut-être parfois d'elle-même quand elle avait le temps. Mais en tout cas ce devait être rare car je vois plutôt les séances de lecture à sa Toilette. Ecoutant d'une oreille distraite.
Son quotidien est tout de même assez lourd et elle a peu de temps à elle. Quand cela lui arrive, elle préfère les promenades, travailler à ses broderies (ce devait être une bonne détente), recevoir des intimes, jouer de la musique, s'occuper de ses enfants...
C'est son boulot de reine.  

Une fois au Petit Trianon (dont nous savons les séjours beaucoup plus rares que veut bien nous laisser croire la légende habituelle), on peut très bien comprendre qu'elle ait préféré des livres qui n'avaient rien à voir avec ses devoirs. Lire des romans légers, comme une particulière qui n'a rien d'autre à faire que rêver.
Or elle, ce n'était vraiment pas son quotidien.

Oui, oui, tu as raison !   Elle allait à Trianon, son jardin secret, pour oublier ses obligations et servitudes .
Tout ne devait être que détente et harmonie ...

Je m'aperçois que nous n'avons aucun sujet sur la bibliothèque de Marie-Antoinette. Certes, ce n'était pas une grande lectrice mais bon... 
Nous avons passé plusieurs pages sur ce thème ici. Ce serait peut-être judicieux.

Enfin, j'ai retrouvé ce lien :
http://archive.org/stream/livresduboudoir00lacogoog#page/n13/mode/2up

Le début analyse les rapports Vermond/Campan/Moreau. Pas mal.
Ensuite, nous avons la liste complète.

Je m'aperçois que les 2/3 sont des romans légers traduits de l'anglais. Curieux.  
Quelques livres sérieux : la destruction de la Ligue, lettres de Voltaire à son trésorier ( ), l'état de l'Angleterre en 1782, des discours aux armées américaines...
Beaucoup de pièces de théâtre aussi, des traités de jardin, de miniatures, des descriptions de Spa, des discours d'avocats au Parlement...
Et aussi beaucoup de littérature orientale.

Au final, j'aimerais bien trouver quelques-uns de ces ouvrages.

Reinette a écrit:

Je m'aperçois que nous n'avons aucun sujet sur la bibliothèque de Marie-Antoinette. Certes, ce n'était pas une grande lectrice mais bon... 
Nous avons passé plusieurs pages sur ce thème ici. Ce serait peut-être judicieux.

Mais si, justement !  
C'est bien parce que je faisais cette constatation, juste en amont, que j'ai ouvert un sujet sur Jacob-Nicolas Moreau, son bibliothécaire, il y a deux jours .
Etoffons-le !!!  
Campan ne va pas manquer d'entrer bientôt en scène .

chère REINETTE

j'ai la chance de posséder les trois livres se rapportant aux bibliothèques de la reine

..bibliothèque dite des TUILERIES  - il s'agit de celle de VERSAILLES derrière la chambre
..bibliothèque de TRIANON
..biblithèque du BOUDOIR

ces trois petits livres sont ,dans l'édition originale assez rares, bien qu'ils se soient trouvés plusieurs fois en vente sur EBAY

par contre, pour un prix moindre, ils existent sur AMAZON en reprint !!!!!!!!

ce sont des inventaires qui se lisent, pour la curiosité, mais je suis certaine que la Reine n'a pas, dans  chaque genre, ouvert certaines éditions... j'avoue qu'elles n'ont pas un grand intérêt.;.... la reliure est belle, et nous pouvons grâce à ces volumes confirmer qu'un ouvrage a appartenu à la Reine lorsqu'on nous en propose sur le marché de l'antiquité à prix toujours important .

je l'ai déjà indiqué, je possède un volume des lettres de Madame de MAINTENON tome 9 - la Reine n'a certainement tenu en mains !!!! aucun intérêt littéraire  - je veux bien qu'elle est regardé le tome 1, mais pourquoi le tome 9 !!!!!!!

une grande partie de ces bibliothèques se trouve à la BIBLIOTHEQUE DE VERSAILLE, une autre à la BN et certains lots dans des bibliothèques municipales de province ; je n'oublie pas le château de VERSAILLES qui lui aussi à un certain nombre de ces volumes.

amicalement
MARIE ANTOINETTE

Invité a écrit:

Reinette a écrit:

Je m'aperçois que nous n'avons aucun sujet sur la bibliothèque de Marie-Antoinette. Certes, ce n'était pas une grande lectrice mais bon... 
Nous avons passé plusieurs pages sur ce thème ici. Ce serait peut-être judicieux.

Mais si, justement !  
C'est bien parce que je faisais cette constatation, juste en amont, que j'ai ouvert un sujet sur Jacob-Nicolas Moreau, son bibliothécaire, il y a deux jours .
Etoffons-le !!!  
Campan ne va pas manquer d'entrer bientôt en scène .

Ce sujet sur Moreau: https://maria-antonia.forumactif.com/t4951-son-bibliothecaire-jacob-nicolas-moreau

Bonjour aux éminents membres de ce forum

J'ai cherché le meilleur titre pour y placer la publication des Carnets de Versailles dont j'ai envie de partager le plaisir avec vous.
Elle eût pu convenir ici
https://maria-antonia.forumactif.com/t27437-bibliotheque-de-la-reine-marie-antoinette-au-petit-trianon
ou ici
https://maria-antonia.forumactif.com/t13990-restauration-de-la-bibliotheque-de-la-reine

Mais j'ai finalement opté pour cette discussion qui concerne l'approche que la Reine avait de la lecture. Et je pense qu'elle y aura toute sa place.

• Les lectures de Marie-Antoinette
  
  PAR ÉLISABETH MAISONNIER
  
  Marie-Antoinette disposait, à Versailles, de nombreux ouvrages. Contrairement à une idée répandue, ses livres étaient aussi bien historiques et scientifiques que destinés au délassement.

Détail de l'une des façades de la bibliothèque de Marie-Antoinette, composée de faux livres.
Château de Versailles / Didier-Saulnier.

• Dès l’arrivée en France de la jeune Dauphine, l’abbé de Radonvilliers, sous-précepteur des Enfants de France, compose à son intention une bibliothèque ; la gestion en est confiée à Jacob-Nicolas Moreau. Devenue reine, Marie-Antoinette témoigne un intérêt réel pour ses livres et fait modifier à plusieurs reprises les lieux qui leur sont destinés dans ses appartements. La bibliothèque que nous connaissons aujourd’hui, achevée en 1781, est complétée deux ans plus tard par une pièce de service transformée en « supplément de bibliothèque ». La Reine fait également installer des bibliothèques dans son appartement du rez-de-chaussée, mais aussi à Trianon, où un petit cabinet d’entresol accueille une « bibliothèque de campagne », vouée à la distraction plus qu’à l’étude.
  
  Des lectures éclectiques, une prédilection pour la musique
  
  Plusieurs catalogues manuscrits, rédigés entre 1781 et 1792, recensent les livres de la Reine : près de 500 titres, pour un ensemble de 1 800 volumes environ (1). On trouve sur les étagères de Versailles tous les grands auteurs, les classiques latins et grecs comme les écrivains français et étrangers. Les anciens – Le Tasse, l’Arioste –, mais aussi La Fontaine, Boileau, Corneille, Molière, Racine, Regnard, Crébillon, Destouches, Madame de Sévigné, Madame de La Fayette, Lesage y côtoient les contemporains – Voltaire, Rousseau, Beaumarchais, Goldoni, Defoe, Mme Riccoboni, Fielding, Richardson…

Marie-Antoinette, reine de France (1755-1793), par Élisabeth Vigée-Lebrun, 1788.
Château de Versailles (dist. RMN-Grand Palais) / Christophe Fouin.

• Marie-Antoinette a une certaine prédilection pour la littérature romanesque, les ouvrages divertissants, le théâtre et la musique. Elle possède par ailleurs une importante bibliothèque musicale (partitions et livrets) alimentée par les Menus Plaisirs.
  
  Les livres plus austères, moins goûtés par la souveraine, ne sont pas négligés pour autant : théologie (Pascal, Bossuet, Fénelon, Bourdaloue, Massillon, Nicole), histoire (Mézeray, Montfaucon…), sciences (Buffon, Nollet, Duhamel du Monceau…) sont présents sur les étagères. Y figurent également les grands volumes de voyages, d’archéologie, illustrés de magnifiques gravures.
  
  Reliés aux armes de la souveraine
  
  Les nouveautés sont achetées auprès de libraires parisiens ou versaillais, tel Pierre Blaizot, offertes par des délégations officielles ou présentées à la famille royale par leurs auteurs.
  
  
  « Les annotations dans les catalogues indiquent en effet régulièrement des prêts, précisent des déplacements, relèvent des manques ou des disparitions. »
  
  
  Bien gérée, la bibliothèque sert à la souveraine et à son entourage. Les annotations dans les catalogues indiquent en effet régulièrement des prêts, précisent des déplacements, relèvent des manques ou des disparitions. Excepté quelques cas exceptionnels, les livres de Marie- Antoinette à Versailles sont reliés à ses armes, sobrement mais richement, en maroquin rouge ou vert, parfois en veau, voire en carton moucheté pour les ouvrages plus légers, notamment à la fin du règne.
  
  En 1789, après le départ de la famille royale pour Paris, la Reine fait transférer une importante partie des livres de sa bibliothèque de Versailles aux Tuileries, où ils sont utilisés par l’ensemble de la famille royale. Dans leur grande majorité, ils ont été saisis, envoyés à la Bibliothèque nationale, ou dans quelques autres institutions publiques, où ils sont conservés aujourd’hui. Quelques-uns se trouvent encore sur le marché du livre ancien : le Château a ainsi pu acquérir, en 2019, deux volumes aux armes de la Reine, qui seront présentés dans sa bibliothèque récemment restaurée.
  
  Élisabeth Maisonnier,
  conservateur en chef au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  
  1. Les bibliothèques de Mesdames, grandes lectrices, étaient bien plus riches : 6 000 volumes environ pour chacune à Versailles en 1789, sans compter la bibliothèque du château de Bellevue.
  

Les armes de Marie-Antoinette sur l’une des reliures en maroquin rouge qui caractérisent les livres de la Reine.
Château de Versailles / Christophe Fouin.

• Des livres aux armes de la Reine
  
  Comme beaucoup des collections du Château, les livres rangés autrefois dans la bibliothèque de la Reine ont été dispersés. Les étagères accueillent aujourd’hui un dépôt de la Bibliothèque nationale de France, composé d’ouvrages du XVIIIe siècle, de provenance royale, retenus pour leur reliure en maroquin rouge.
  
  Quelques livres aux armes de la reine Marie-Antoinette ont pu néanmoins réintégrer les lieux, notamment les deux acquisitions réalisées en 2019 : un Office de la Vierge, imprimé en 1771 par Michel Lambert, et Les Lacunes de la philosophie, par François Louis d’Escherny, publié en 1783.

Je vous partage maintenant le lien :
http://www.lescarnetsdeversailles.fr/

Je pense que les gens qui prétendent que Marie-Antoinette ne lisait pas essayaient en fait de lui nuire en la faisant passer pour une bécasse.

Nous rappellerons que de nombreux livres ayant appartenu à la Reine Marie-Antoinette ont été finalement acquis par la Ville de Périgueux où, depuis leur acquisition en 1798, ils sont précieusement conservés dans la réserve de la médiathèque.



Bien avant que l'on parle de spoliations d'œuvres d'art en temps de guerre, ce sont les confiscations révolutionnaires qui ont fondé la base patrimoniale de ce qui deviendra la médiathèque de Périgueux. À l'époque, l'administration révolutionnaire ordonnait la création d'une école centrale dans chaque département, dans laquelle devait se trouver une bibliothèque. Seulement voilà, où trouver assez de livres pour meubler ces bibliothèques publiques, en un temps où le livre était un objet de luxe ? Tout simplement dans les bibliothèques privées, celles des congrégations religieuses ou des nobles, consciencieusement mises à sac par les révolutionnaires.

C'est ainsi que Michel Damane, professeur de dessin à l'école centrale du département de la Dordogne, obtint l'autorisation d'aller grappiller quelques ouvrages dans les dépôts littéraires de la capitale. Il rafla divers ouvrages de la famille royale, de la tante et de la sœur de Louis XVI, du duc d'Orléans et du Dauphin, mais surtout 185 volumes constituant 39 titres de la bibliothèque personnelle de Marie-Antoinette, saisis au palais du Trianon.

Des œuvres assez variées de littérature française, histoire, pièces de théâtre, et même quelques opuscules à tendance libertine. On y retrouve des best-sellers de l'époque comme ce Robinson Crusoé dans son édition de 1768 (l'original avait été écrit en 1719). Point commun à tous ces livres, une reliure en veau porphyre (comme le porphyre, parsemé de petites taches de couleurs) marqué à la feuille d'or des armes de Marie-Antoinette. Magnifique.


https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/perigueux/patrimoine-les-livres-de-marie-antoinette-veritable-tresor-royal-conserves-a-la-mediatheque-de-perigueux-2931831.html

Nous en avions également touché un mot dans un sujet annexe de notre Forum.
https://maria-antonia.forumactif.com/t3252p50-les-livres-aux-armes-de-la-reine

Bien à vous

madame antoine

Bref Marie-Antoinette n'était pas une intellectuelle.