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| Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade | |
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Auteur | Message |
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pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mar 15 Déc - 12:09 | |
| Un immense merci à notre ami Cril17 de m'avoir fait découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. J'ai lu les analyses mises en ligne par le Cercle d'Etudes Historiques sur la Question Louis XVII... et j'en reste sans voix. En effet, quiconque se penche sur la relation entre Marie Antoinette et Axel de Fersen ressent bien vite une impression désagréable... Les questions se bousculent. Que faire de Louis XVI? Pourquoi l'amoureux transi de la reine avait-il des maîtresses? Pourquoi, si on veut en faire une belle histoire d'amour, tant de points concrets ne collent-ils pas? Madame Poudade a minutieusement étudié la relation entre la reine de France et le dignitaire suédois. Et vous allez voir que ses analyses répondent en grande partie aux questions que nous nous posions. Eh oui, il y a bien anguille sous roche... mais pas forcément dans le sens qu'on pourrait ou voudrait croire... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mar 15 Déc - 12:52 | |
| Ma curiosité est aiguillée. Où peut-on lire ces analyses ? _________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mar 15 Déc - 13:56 | |
| Je ne connaissais pas non plus cette femme, mais il est certain qu'une telle analyse et une telle approche sont plus qu'intéressantes _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 0:38 | |
| On peut trouver les articles de Madame Poudade sur le site du CEHQLXVII et sur celui de CRIL17. Mais je voudrais que nous les ayons aussi dans la banque de données du Boudoir, tant ces informations sont essentielles. Voici donc la première étude consacrée à Monsieur Fersen. Vous allez voir, c'est fracassant! UN AMICAL COMPLOTEn avril 1780, Gustave III de Suède écrivit à Taube pour savoir si le jeune comte Axel de Fersen avait « des projets de mariage en France ». Qui était Evert Wilhelm Taube (1737-1799) ?
Colonel dans l'armée suédoise, chambellan du Roi, il en était le confident, et parfois, le conseiller. Ami du jeune Fersen, il deviendrait, par la suite, l'amant de la sœur de celui-ci, la charmante Sophie (1757-1816) pour la consoler, sans doute, de son mariage forcé et malheureux avec le comte Piper.
Sophie Piper
Nous nous souvenons de l'idylle de Sophie avec le duc Frédérik, frère cadet de Gustave III, brisée par l'intransigeance d'opposant du Maréchal de Fersen. Cette tragédie sentimentale avait si fort affligé le jeune homme que l'on craignit pour sa vie. Aussi Gustave III l'envoya-t-il faire un long voyage en Europe en 1776, pour le distraire de son chagrin, en compagnie de Taube et de Carl Axel Stronfelt. Le jeune duc ne revint en Suède qu'en septembre 1777; ses deux compagnons se rendirent alors à Paris, à l'automne 1779, après l'avoir escorté.
N'oublions pas qu'à l'époque de la lettre de Taube à Gustave III, notre bel Axel se trouve, vis-à-vis de son souverain, dans une situation gênante. Il est le fils du plus célèbre opposant aux nouvelles réformes. L'ambassadeur de Suède à Paris, qui écrit quotidiennement à son Roi, le comte de Creutz (ambassadeur de 1771 à 1783), sensible au charme du jeune homme, ne cesse d'en faire l'apologie. Nous ne pouvons éditer tous les passages de ses lettres; celui-ci, daté du 15 janvier 1780, les résume tous :
« On ne connaît pas encore tout le prix de ce jeune homme. Avec toutes les vertus d'un caractère fort, il a le cœur le plus doux et le plus sensible. Malgré ce qui s'est passé à la dernière Diète, il n'a pas varié un instant dans son tendre attachement pour votre Majesté; comme fils, il a excusé les intentions de son père, mais il a blâmé son impudence ... ». _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 1:11 | |
| Or, pour corser le tout, ce fidèle sujet du Roide Suède qui détestait tout libéralisme en politique, voulait s'engager à la suite d'un La Fayette pour aider les« insurgents » démocrates des futurs Etats-Unis! Creutz, dans une lettre célèbre, plaidera la fuite désespérée à cause d'un amour impossible pour la Reine de France. Il fallait, toutefois, donner un peu de consistance à ce roman. Taube, qui fait également partie du « complot amical » va aussi s'employer à cette tâche épistolaire. Certes, on risquait de compromettre quelque peu la réputation de la Reine; mais en 1780, cette réputation n'était pas encore entachée de calomnies, généreusement répandues grâce aux pamphlets imprimés en Grande Bretagne. Cette puissance, rivale de la France, était encore en possession de sa fameuse et riche colonie d'Amérique. Elle ne subventionnait pas encore la future Révolution.
Appareillage de vaisseaux de guerre à Brest
Voici ce qu'écrit Taube à son souverain, le 20 avril 1780. (un mois auparavant, Axel de Fersen a gagné Brest, d'où, après une longue attente, il s'embarquera sur le Jason, le 2 mai 1780.):
« La Reine a particulièrement distingué le jeune comte Axel toutes les fois qu'elle vient (sic) aux bals de l'Opéra cet hiver. Elle se promenait toujours avec lui, elle monta même dans une loge avec lui où elle resta longtemps à lui parler. Il se trouva des envieux qui trouvaient étonnant que la Reine se promenât toutes les fois avec le jeune comte d'Axel (sic) qui était un étranger, et tout le monde demanda : « Mais, mon Dieu, qui est donc ce jeune Suédois avec lequel la Reine se promène toujours ? » On disait encore : « Mais jamais la Reine est (sic) restée si longtemps aux bals de l'Opéra comme cette année ». Cela ne fit qu'augmenter la fantaisie qu'elle avait de voir le jeune comte. Mais pour que cela ne fût pas trop remarquable, elle voulut admettre plus de Suédois dans la société. Elle fit donc en sorte que Monsieur de Stedingk, à qui le Roi avait parlé quelquefois, fût ordonné de souper dans les Cabinets. Stedingk avala (sic) cela et crut que c'était pour ses beaux yeux que cette distinction lui arriva (sic) . On cria beaucoup de ce que Monsieur de Stedingk eût cette faveur. Mais enfin, la Reine avait gagné par là que toutes les clameurs étaient tombées sur lui. 8 jours après, et pendant qu'on se récriait fort contre la faveur accordée à Monsieur de Stedingk, le comte Axel fut ordonné de souper avec le Roi, mais comme ces soupers ne se donnent qu'une ou deux fois par semaine, les dames de la Reine, comme Madame la Princesse de Lamballe, les comtesses de Polignac et la comtesse d'Auzun donnèrent de petites fêtes et jeux dans leurs appartements auxquelles la Reine vint toujours, et souvent le Roi. Le comte Axel fut toujours de ces soupers-là et toutes les fois qu'il y avait des soupers dans les Cabinets, il y était. Il fut aussi des jeux de la Reine. Ces jeux sont le colin-maillard et ce qu'on appelle chez nous « quand chacun prend la sienne, alors je prends la mienne et ainsi l'autre sera sans » (en suédois, alors que toute la lettre, de même que celles de Creutz et de Gustave III sont en français).
Jeu de descampativos
Rien de bien méchant dans cette lettre, même pour l'époque, si ce n'est le colin-maillard, jeu innocent chez les enfants, mais considéré alors comme presque licencieux chez des adultes (prétexte à toucher l'autre en aveugle). Cependant, demandons-nous si ce plaisant récit qui dut enchanter Gustave III -il adorait les historiettes sentimentales- contient une part de vérité. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 1:25 | |
| Notre narrateur, en avril 1780, situe les faits « cet hiver », donc entre le 21 décembre 1779 et le 21 mars 1780. Or, pendant l'été de 1779, Axel de Fersen n'est plus à Paris, il a rejoint Le Havre, où, selon une lettre de Creutz à son souverain, il va « servir en qualité d'aide de camp auprès de Monsieur de Vaux ». Ce dernier, commandant des troupes de Bretagne, était chargé d'une expédition contre l'Angleterre, l'ennemi héréditaire. Hélas ! les bateaux restèrent de longs mois à quai, ce qui désolait Axel, impatient de s'illustrer par des exploits militaires. Il écrivait d'ailleurs, à sa sœur Sophie:
« Beaucoup de personnes croient que nous n'irons pas. Si cela n'avait pas lieu, je ne m'en consolerai pas ».
A l'automne, la « maladie de Bretagne » sorte de fièvre due aux mauvaises conditions d'hygiène sur les bateaux, et à l'humidité, se déclara. Le 15 janvier 1780, Anton de Geer, âgé de 27 ans, qui faisait partie de l'expédition, en mourut - dans les bras d'Axel, selon Creutz. C'était l'un des jeunes favoris de Gustave III. Leur correspondance fut pieusement recueillie par le jeune Fersen, sans la lire (précise Creutz à son roi) et il y apposa son cachet avant de la retourner à l'envoyeur. Fin janvier, il était nommé colonel. Début mars, il prenait la direction de Brest où il dut attendre deux longs mois avant de s'embarquer sur le Jason pour les Amériques. Il nous reste donc ce petit mois de février 1780, le plus court de l'année, pour tant de divertissements en compagnie de la Reine. Sachant les problèmes de santé de notre héros : il avait contracté en février 1779 une « fièvre putride » qui avait entraîné une longue convalescence, et le séjour au Havre, en peine épidémie, n'avait rien arrangé. En mars 1780, il se demandait même s'il serait en état de réaliser ses rêves guerriers en Amérique; on peut donc douter de la fréquence de ces divertissements ...
Gustaf Philip Creutz
On peut donc conclure à une certaine exagération du récit de Taube, sinon à une exagération certaine. Pour « promouvoir » leurs protégés, Taube et Creutz ne craignaient pas quelque accommodement avec la vérité. Nous en avons confirmation dans une lettre de ce dernier à Gustave III du 17 avril 1781. Il s'agissait cette fois de pousser le souverain suédois à choisir Eric de Staël comme ambassadeur; Creutz désirait rentrer dans son pays. Là aussi, la réputation de la Reine était mise à rude épreuve ... Jugeons sur pièce :
« La Reine continue à traiter Monsieur de Staël avec une bonté distinguée. Comme il ne porte point de caractère public, il obtient, quand il le demande, des audiences particulières d'Elle. Je peux me servir de ce canal dans les affaires essentielles, mais il faut ménager ce moyen et ne s'en servir légèrement, ce qui pourrait exciter de l'attention. Mais le secret de cette liaison doit absolument échapper à Monsieur Sainte Croix ».
Louis Bigot de Sainte Croix (1744-1803) était alors chargé d'affaires en Suède.
Qui eût cru les Suédois si proches des Marseillais par le caractère ? http://louisxvii.chez.com/Files/88_cr20080315.pdf _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
Dernière édition par pimprenelle le Mer 16 Déc - 1:42, édité 1 fois |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 1:30 | |
| Je ne l'ai jamais senti, moi, ce Creutz... Toujours pensé que son témoignage était grandement enjolivé à la sauce suédoise... Cela me fait d'autant plus plaisir de voir que les analyses méticuleuses de Madame Poudade corroborent mes petites intuitions. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 6:56 | |
| J'ai lu cet article avec le plus grand intérêt. Il est effectivement très concevable que l'Ambassadeur de Suède ait forcé le trait. C'est un travers humain d'une part. D'autre part l'Ambassadeur répondait de cette manière aux attentes de son Maître le Roi Gustave III. Cependant, je ne vois aucun élément trouble dans ce raisonnement. _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Le Chevalier de la Tour
Nombre de messages : 132 Date d'inscription : 03/03/2015
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 8:45 | |
| _________________ Je me fie à vous. Je viendrai
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| | | cril17
Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 15/11/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 10:27 | |
| merci chère pimprenelle et à toute l'équipe du Boudoir pour la valeur ajoutée apportée à l'argumentation de Mme Thérèse Poudade, avec qui j'espère pouvoir entrer directement en contact, dans les prochains jours. |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 16:26 | |
| Merci beaucoup Pim Je suis assez d'accord avec ces analyses de Madame Poudade, qui je trouve remettent franchement les pendules à l'heure et nous permet de reprendre du recul sur les véritables événements Beaucoup de fantasmes sur la relation entre Fersen et Marie-Antoinette viennent de rumeurs et de ragots, bref sur rien de concrêt. _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | Mousseline
Nombre de messages : 72 Age : 25 Date d'inscription : 15/12/2015
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Mer 16 Déc - 20:06 | |
| Je ne sais plus où je l'ai lu, mais Gustave III de Suède était homosexuel, non ? |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 9:35 | |
| Il y a en effet des rumeurs qui courraient ce propos _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 10:41 | |
| Bonjour à Tous, Il me semble que l'homosexualité du Roi de Suède est communément admise comme un fait avéré. Lui-même n'en faisait d'ailleurs pas mystère. Nous avons abordé la question dans ce sujet-ci. https://maria-antonia.forumactif.com/t4333-une-liaison-entre-gustave-iii-et-fersenJ'en encourage la lecture car, passé son titre un peu provocant, cette discussion entre dans le cadre des questions qui occupent présentement le Boudoir quant aux activités et motivations du Comte de Fersen. Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Mousseline
Nombre de messages : 72 Age : 25 Date d'inscription : 15/12/2015
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 10:46 | |
| Bonjour madame antoine, Je vais me reporter vers ce sujet, merci de l'information Également |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 11:33 | |
| - cril17 a écrit:
- merci chère pimprenelle et à toute l'équipe du Boudoir pour la valeur ajoutée apportée à l'argumentation de Mme Thérèse Poudade, avec qui j'espère pouvoir entrer directement en contact, dans les prochains jours.
Ah... Merci de nous tenir au courant des développements de vos recherches. Je visite régulièrement votre forum, vous le savez bien. Et vous connaissez aussi mon opinion, qui n'a pas varié: pour moi, vous perdez votre temps en vous focalisant sur la dernière lettre de Marie Antoinette, qui a été authentifiée. ... Mais cela n'est qu'un conseil d'amie, nous avons tous bonifié avec les années, et nous ne nous disputerons pas... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | cril17
Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 15/11/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 12:47 | |
| - pimprenelle a écrit:
... Mais cela n'est qu'un conseil d'amie, nous avons tous bonifié avec les années, et nous ne nous disputerons pas... Si Si ! Chère amie ! Disputons-nous ! Mais comme au temps jadis où l'Université enseignait et pratiquait l'antique tradition de la disputatio fondement même de notre civilisation ! Puisque vous avez lu comme moi la lettre de la Reine à Fersen où elle lui fait part de son inquiétude après avoir découvert que quelqu'un imiterait sa signature, auriez-vous éventuellement une idée sur l'identité de cet inconnu ? === Hors sujet ici : Puisque vous parcourez régulièrement le forum Cril17, auriez-vous des précisions à propos de ce post : Signes, présages ou superstitions fondées sur des faux témoignages de seconde main ? |
| | | pilayrou
Nombre de messages : 716 Age : 64 Localisation : (Brest) Guilers Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Jeu 17 Déc - 18:07 | |
| - cril17 a écrit:
- Puisque vous avez lu comme moi la lettre de la Reine à Fersen où elle lui fait part de son inquiétude après avoir découvert que quelqu'un imiterait sa signature, auriez-vous éventuellement une idée sur l'identité de cet inconnu ?
"On est jamais mieux servi que par soi-même." |
| | | Le Chevalier de la Tour
Nombre de messages : 132 Date d'inscription : 03/03/2015
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Ven 18 Déc - 12:00 | |
| Un certain nombre de personnes de l'entourage de la Sa Majesté étaient susceptibles d'imiter sa signature. Se reporter aux recensement et description des charges établis par Madame Campan. lien _________________ Je me fie à vous. Je viendrai
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| | | cril17
Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 15/11/2014
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Ven 18 Déc - 12:56 | |
| - Le Chevalier de la Tour a écrit:
- Un certain nombre de personnes de l'entourage de la Sa Majesté étaient susceptibles d'imiter sa signature.
Merci chevalier de la Tour pour ce rappel ! Mais si j'ai bien compris ce que la Reine a écrit, la personne capable d'imiter non seulement sa signature, mais aussi son écriture, semblait lui être inconnue et ne devait donc pas faire partie - a priori tout au moins, mais est-ce bien sûr ?... - de son entourage ayant le droit d'imiter sa signature ! ... |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Ven 18 Déc - 20:13 | |
| _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Lun 21 Déc - 18:25 | |
| Mes amis, accrochez-vous... Voici le plat de résistance. Et ça va décaper!!! Axel Fersen, homme mystère, quels secrets as-tu dissimulés derrière ces paupières lourdes de dédain? https://www.facebook.com/Constant-Revolution-1653136664964556/?fref=ts Mais je me tais... La parole est maintenant à Madame Poudade. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Lun 21 Déc - 18:39 | |
| Allez hop, c'est parti! http://louisxvii.chez.com/Files/222_cahiers_40.pdf Notre premier article ne faisait qu’effleurer la question suivante : le Comte Axel de Fersen, organisateur de la fuite de la famille royale et rédacteur du Manifeste de Brunswick, si préjudiciables à la monarchie; cet agent secret du Roi de Suède et de la Grande Bretagne, le fut-il aussi du Comte de Provence, futur Louis XVIII ? Pourquoi pas ? rétorqueront les serviteurs d’une Histoire revue et corrigée par les imagiers d’Epinal. Est-ce déshonorant de servir le frère du Roi martyr, le débonnaire souverain de la Restauration, soucieux d’unifier une France si longtemps déchirée, au point de manifester une étrange mansuétude envers les pires terroristes de la révolution ? (Fouché, Barras, Tallien, …). Certes, le vieux Roi, mûri par une vie errante à travers l’Europe, par des chagrins personnels et d’indéniables problèmes de santé, ne se confond que très partiellement avec le jeune Comte de Provence, ambitieux, sans grands scrupules, et d’une fausseté extrême.Caricature méchante, due à la malice de ses adversaires ? Eliminons donc l’expression favorite de Napoléon « Faux comme Monsieur »; un rival politique se montre rarement impartial… Ne retenons que ce passage d’une lettre de Marie Antoinette à la Princesse de Lamballe, alors en Angleterre. Elle écrit à cette amie, fidèle jusqu’à la mort, en toute confiance: « Soyez sûre qu’il y a, dans ce cœur-là, plus d’ambition personnelle que d’affection pour son frère, et certainement pour moi. Sa douleur a été, toute sa vie, de n’être pas né le maître et cette fureur de se mettre à la place de tout ne fait que croître depuis nos malheurs qui lui donnent l’occasion de se mettre en avant. »Ce jugement, si lucide, trouvera bien des échos chez ses contemporains qui connurent intimement Monsieur. Nous ne retiendrons pas les témoignages de ceux qu’il déçut plus tard, comme Montgaillard, personnage au demeurant assez trouble. Nous préférons nous fier aux souvenirs de Monsieur de Bouillé, honorable militaire, et de son fils Louis. Il y est question de l’affaire Favras, du rôle joué par Monsieur pour enlever son frère et régner à sa place, et enfin de sa joie mal dissimulée après son arrestation à Varennes.
On pourrait ajouter cette confidence de Louis XVIII lui-même, dans un de ses rares moments de sincérité : « Toute ma vie, j’ai joué la comédie. » _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Lun 21 Déc - 18:58 | |
| D’ailleurs, Louis XVI ne se méfiait-il pas de son frère ? Dans le cas contraire, pourquoi lui aurait-il caché la destination de leur fuite en juin 1791 ? Voici ce qu’écrit Monsieur, dans la « Relation » de son départ, (Il s’agit de la dernière soirée de la famille royale aux Tuileries) : « Nous soupâmes et nous restâmes tous les cinq ensemble jusqu’à près de onze heures. Quand le moment de la séparation fut venu, le Roi, qui jusque là ne m’avait pas fait part du lieu où il allait, m’appela, me déclara qu’il allait à Montmédy, et m’ordonna positivement de me rendre à Longwy en passant par les Pays Bas autrichiens. »
Si le secret avait été si bien gardé, ce « Longwy », petite bourgade sans grand intérêt, encore plus à l’est que Montmédy, a dû porter un coup terrible à notre ambitieux. Cette nouvelle contrariait ses plans. En effet, dans sa Relation, il nous avoue travailler à son évasion du Palais du Luxembourg depuis novembre 1790. A cette époque, un premier projet – par lui connu – aurait consisté en la fuite du Roi vers Metz, tandis que la Reine et ses enfants, par mesure de sécurité, rejoindraient le Luxembourg. Ce projet fut éventé.
Monsieur songeait, depuis cette date, à franchir la frontière et à prendre la tête de l’Emigration pour remplacer son impétueux frère, le comte d’Artois, dont il était loin d’approuver les initiatives. Sa marge de manœuvre se révélait étroite : précéder le départ du Roi le déconsidérerait aux yeux des émigrés; il fallait attendre celui-ci, et cependant s’en démarquer.Le palais du Luxembourg à Paris, demeure des Provence Le lundi de Pentecôte, la Reine lui aurait confié leur départ imminent. Avec son ami d’Avaray, il essaya d’obtenir, de l’ambassadeur Lord Gower, un passeport anglais. En vain, paraît-il. Ils utiliseraient donc celui de la favorite de Monsieur, Madame de Balbi, daté du 23 avril et soigneusement gratté. C’est d’autant plus étrange que la dame en question en aurait eu besoin, car elle partit pour Bruxelles le 1er juin. Marie Antoinette, ce même jour, lui avait remis une lettre pour son ancien mentor, Mercy-Argenteau, résidant à Bruxelles. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Le comte de Fersen décrypté par Thérèse Poudade Lun 21 Déc - 19:01 | |
| Et Fersinou d'amuuuur, me direz-vous?? On y arrive, on y arrive... Et préparez-vous au pire du pire de la mort qui tue! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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