L'histoire comme avec la Grande Mademoiselle et la petite maison de plaisance qu'elle avait achetée à Choisy dans le Val de Marne. Elle détruit tout et fait appel à l'architecte Jacques IV Gabriel pour faire les plans d'un château. Lenôtre est consulté, mais il n'aime pas le site, trop sinistre à son goût. Il donne donc des conseils pour égayer en élaguant, ce qui ne sera pas fait pour finir car ce qui intéresse la Grande Mademoiselle, c'est voir passer les bateaux sur le fleuve depuis sa fenêtre.
Voici un portrait de la dame sans doute commandé pour la salle à manger de son petit château.
Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 21:51
Joli!
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Invité Invité
Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 21:57
Il existe des gravures d'Aveline, Pérelle ou Mariette qui permettent de visualiser ce château. La décoration intérieure était d'Etienne Le Hongre, ainsi que le fronton.
Voici l'état du site vers 1685 :
Pérelle
Pérelle
Le plan du premier étage vers 169 :
A la mort de la Grande Mademoiselle, le château revient à Louis de France, qui préfère Meudon. Or, Meudon est à . Hop, ils font un petit échnage et Anne de Souvré gardera Choisy pendant 20 ans, jusqu'à sa mort en 1715.
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 22:03
Merci pour ces infos!
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Invité Invité
Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 22:49
De rien. Je n'ai pas encore fini.
Le château est vendu à la princesse de Conti, qui fait quelques agrandissements, dont ce plan du rez fait état :
En 1739, la princesse meurt et son héritier vend tout, château, mobilier à Louis XV.
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 22:57
Ah! On y est
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Invité Invité
Sujet: Re: Choisy Jeu 3 Sep - 23:03
Oui !
Louis XV, lui, ne va pas arrêter de faire des modifications, avec l'architecte Jacques-Ange Gabriel (le fils de celui qui bossait pour la Grande Mademoiselle )
Voici ce que ça donnait après ses premiers agrandissements.
Jacques Rigaud
Alors là, c'est la folie ! Le roi fait doubler le corps central du bâtiment, en profondeur, construire des écuries (c'est un fondu de chasse), une orangerie, une salle de spectacle, un pavillon de bain. Ca ne lui suffit pas, il commande son Petit Château que Gabriel achève en 1754.
C'est dans ce bâtiment, sa maison particulière, que Louis XV a fait fonctionné sa célèbre table volante, à laquelle une mécanique (de celles dont le XVIIIe était féru) permettait d'apparaître toute dressée et comme par miracle du sous-sol. Le roi adorait Choisy, qu'il considérait comme sa résidence familiale, à l'inverse des sites comme Compiègne, Fontainebleau et, naturellement, Versailles, carrément officiels. Des décorateurs comme Bachelier, Desportes, Oudry, ont oeuvré à cette petite merveille de l'art français. A partir de 1746, la marquise de Pompadour débarque et aura ses appartements au premier étage. Louis XVI, lui, ne séjournera pas tellement à Choisy, qui sera démeublé en 1787. Il devient bien national sous la Révolution. C'est vraiment le déclin d'un site qui fut exceptionnel.
Chou d'amour Administrateur
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Sujet: La visite de Joseph II et le fatal article Jeu 3 Sep - 23:48
Triste fin
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levengeur
Nombre de messages : 747 Date d'inscription : 31/03/2014
Sujet: Re: Choisy Mar 27 Déc - 6:55
reconstitution 3d https://www.choisyleroi.fr/decouvrir-choisy/reconstitution-3d-du-domaine-royal-de-choisy/
_________________ Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton
Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
Sujet: Re: Choisy Ven 8 Sep - 11:15
Justement, voici une reconstitution de la Chambre du Roi !
_________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: Choisy Ven 29 Sep - 9:04
Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Voici une paire de fauteuils qui pourraient avoir fait partie du mobilier de Choisy.
RARE ET EXCEPTIONNELLE PAIRE DE LARGES FAUTEUILS "À LA REINE" RICHEMENT SCULPTÉS, ATTRIBUÉS À JEAN-BAPTISTE III LELARGE (1743-1802), ÉPOQUE TRANSITION, CIRCA 1770-75.
Réalisés en bois de noyer, ils sont ornés au sommet de chaque dossier d'un imposant bouquet très finement sculpté et différent sur chaque fauteuil : à décor de pivoine, fleurs de myosotis et tulipe sur l'un et de marguerite et feuilles de chêne sur l'autre. Les épaulements sont décorés de feuilles d'acanthe, les enroulements des accotoirs de piastres se prolongeant sur les supports d'accotoirs et se terminant par des feuilles d'acanthe. Les dossiers et ceintures sont sculptés d'une double rangée de rais de cœur. Les dés de raccordement entre le dossier et l'assise sont décorés de feuilles d'acanthe. Les pieds en fuseau sont ornés de cannelures surmontées d'une couronne de lauriers et se terminant par des palmes.
Marques à l'encre visibles sur l'intérieur des ceintures, CH N7 et CH N11. Provenance du château royal de Choisy, à confirmer.
Bibliographie
- Pierre Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Éditions de l’amateur, pp. 501-502 - Pierre Verlet, Les meubles français du XVIIIe siècle, 2 vol., Paris, 1955 (2e éd. révisée, Paris, 1982) ; - Pierre Verlet, Le mobilier royal français, 4 vol., Paris, 1990-1994 Connaissance des arts, numéro 168, février 1966, J.-B. Lelarge. Une très bonne estampille à connaître.
Jean-Baptiste III Lelarge, reçu maître le 1er février 1775, est le troisième de la lignée d’une famille de menuisiers-ébénistes. Il a hérité de son père une admirable conscience professionnelle ; chaque ouvrage est chez lui parfaitement proportionné et travaillé avec le choix de bois d’une belle qualité, de beaux assemblages, des sculptures à la fois fines et profondes, des vernis appliqués avec soin. Le dessin des motifs et leur exécution restant toujours subordonné à l’équilibre de l’ensemble. On dit des beaux sièges XVIIIe qu’ils doivent donner le sentiment de "marcher" tel un humain ; chez Lelarge, les sièges répondent à ce qualificatif avec leur assise stable et confortable et leurs pieds bien ancrés. Lelarge est un ébéniste de son temps qui répond au goût des collectionneurs mais il sait aussi s’en détacher et innover. C’est grâce à cette production d’une "virilité élégante" que Jean-Baptiste III Lelarge, le troisième de la génération de menuisiers en siège, semble bien avoir surpassé ses deux aînés tant il eut de succès de son vivant ; nous retrouvons plusieurs sièges dans les collections publiques : au Louvre, à Versailles, Nissim de Camondo ou encore à la Wallace collection de Londres ; on sait également que le Roi du Portugal lui passa de nombreuses commandes de sièges qui figurent encore aujourd’hui chez des collectionneurs portugais et on trouve son estampille sur des bergères et des fauteuils provenant du mobilier de Fontainebleau.
Avec les fauteuils que nous présentons, Jean-Baptiste III Lelarge répond au goût pour les lignes rigoureuses et assagies du style Transition mais l’on perçoit quelques réminiscences du style précédent ; les supports d’accotoirs sont toujours en retrait et le dossier violoné (dont le dessin semble être inspiré d’un modèle de l’ornemaniste Jean-Louis Prieur daté des années 1765-1770), en revanche les pieds fuselés à cannelures rudentées, surmontés des carrés de pied à rosaces ainsi que le répertoire décoratif qui fait place à une nouvelle sensibilité dans le traitement de motifs traditionnels, sont déjà tout tournés vers le style Louis XVI. Ces fauteuils font écho à une suite de fauteuils réalisés par Jean-Baptiste II Tillard et conservés à la Wallace collection de Londres (Furniture, n° F 219-232, pl. 34) et sont très proches du mobilier de salon estampillé Lelarge présenté en vente aux enchères en 1991 (Vente du 6 novembre 1991, Binoche et Godeau, n° 31). Une analogie notable s'observe aussi avec une autre paire de fauteuils estampillés Lelarge reproduite dans l’Estampille – l’Objet d’art, n° 71, juillet-aout 1993, fiche 271A.
Marques de Choisy. Selon Pierre Verlet (cf. bilio., éd. révisée, 1982, p. 238), " Les meubles de la Couronne portent des marques faciles à reconnaître. Des initiales désignent la résidence : CH (...) signifient Choisy…". Plusieurs marques de Choisy figurent sur divers meubles publiés par cet auteur, mais celles que nous avons relevées correspondent pour la plupart aux années 1740-50 et à des œuvres d'ébénisterie et non de menuiserie. Toutes sont néanmoins tracées à l'encre comme sur nos sièges. Aucune étude exhaustive des marques d'inventaire n'a été réalisée sur le mobilier de Choisy et sur leur typologie selon qu'il s'agissait de pièces de menuiserie ou d'ébénisterie, cela selon les époques. Louis XVI et Marie-Antoinette résidèrent de moins en moins à Choisy et le démeublement du château fut ordonné en 1787 ; par ailleurs les inventaires du mobilier dressés pour Choisy sous ce règne et conservés dans les archives sont incomplets en particulier pour les années 1770-73 ; ces lacunes n'ont pas permis de faire les rapprochements nécessaires. La provenance de nos sièges de Choisy reste donc à confirmer tout en demeurant l'hypothèse la plus vraisemblable étant donné que la marque CH n'a pas trouvé une identification différente jusqu'à présent.
Ces deux fauteuils seront proposés par la Maison Tajan lors d'une vente de mobilier et objets d'art qui aura lieu le 10 Octobre prochain. https://www.tajan.com/
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)