Les derniers jours du Roi Louis XVI

Quelqu'un sait-il s'il existe un scan disponible sur le net du testament de Louis XVI?
Si oui j'aimerais bien le mettre en lien ici, car j'en ai lu quelques extraits dans le livre de Beauchesne "Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort", et le passage où il parle de sa femme est véritablement superbe...
Sinon je mettrai ici ces passages, ça vaut le coup...

Il exprime son très grand respect pour elle, et il l'a défend car il sait qu'elle est la cible de tout le monde, et il s'excuse même...

http://pierre.lempereur.free.fr/Testament/testament%20louis.htm

Ce site donne un fac-simile. Comme c'est le site qui publie une copie de celui de Marie Antoinette, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un document authentique. Mais du moins le texte est-il très lisible.

Le texte se trouve aussi ici :
http://leroietmoi.free.fr/testament.htm

C'est vrai que c'est un très beau document, plein d'élévation spirituelle et de pensées touchantes. Voici les passages qui concernent Marie Antoinette :

Citation :

Je recommande à Dieu ma femme, mes enfants, ma soeur, mes tantes, mes frères et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être.

Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants, et ma soeur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils seront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux. je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde (s'ils sont condamnés à les éprouver) comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire durable et sûre de l'Eternité. Je prie ma soeur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère s'ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donné dans le cours de notre union comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux et en mémoire de moi, je les prie de regarder ma soeur comme une seconde mère.

Le passage qui suit, qui concerne son fils, est terrible... "s'il avait le malheur de devenir roi", dit Louis XVI...

Synchro Pim!!! Je venais tout juste de trouver celui-ci :

http://www.insecula.com/article/F0010766.html

Très émouvant en effet...un vrai père et un vrai mari...

Mais je n'y retrouve pas tous les passages cités par Beauchesne...je vais vérifier dans mon livres et les rajouter...peut être que ces passages n'étaient pas dans son testament mais dans un autre document, ou alors je confond...mais ça me turlupine je vais régler ça ce soir

OK!!!
Je viens de vérifier et en fait je me suis trompé, ces passages dont je parle ne sont pas dans son testament, mais ce sont des paroles qu'il a dit à M. de Malesherbes début Janvier 1793 au Temple. Ces paroles ont été reprises et forunis par Hue son valet de chambre dans son livre "Les dernières années du règne de Louis XVI", et donc citées par Beauchesne.

Je vais les recopier ces passages...ils sont superbes...juste le temps de tout retaper

Méfiance sur le récit de Malesherbes mentionné par Hue. Son origine est suspecte et il est fort possible qu'il soit apocryphe.

Zoom

Il s'agit donc de Louis XVI qui parle à M. de Malesherbes et à Cléry, à propos de Marie-Antoinette :

"[...]Mais je veux vous entretenir d'un cruel sujet de peine pour mon coeur; c'est de l'injustice des Français pour la Reine. S'ils savaient ce qu'elle vaut, s'ils savaient à quel degré de perfection elle s'est élevée depuis nos infortunes, ils la révéreraient, ils la chériraient; mais, dès longtemps, ses ennemis et les miens ont eu l'art, en semant des calomnies parmi le peuple, de changer en haine cet amour dont elle fut si longtemps l'objet.
"Vous l'avez vue, reprit-il, arriver à la cour; elle sortait à peine de l'enfance. Ma grand'mère et ma mère n'étaient plus; mes tantes lui restaient, mais leurs droits sur elle n'étaient pas les même. Placée au milieu d'une cour brillante, vis-à-vis d'une femme que l'intrigue y soutenait (Du Barry en l'occurence), chaque jour la Reine, alors Dauphine, avait sous les yeux l'exemple du faste et de la prodigalité. Quelle opinion ne dut-elle pas concevoir de sa puissance et de ses droits, elle qui réunissait sur sa tête tant d'avantages!
Vivre dans la société de la favorite était indigne de la Dauphine. Forcée d'embrasser une sorte de retraite, elle adopta ce genre de vie exempt d'étiquette et de contrainte; elle en porta l'habitude sur le trône. Ces manières, nouvelles à la cour, se rapporchaient trop de mon gout naturel pour que je voulusse les contrarier. J'ignorais alors de quel danger il est pour les souverains de se laisser voir de trop près. La familiarité éloigne le respect dont il est nécessaire que ceux qui gouverne soient environnés. D'abord, le public applaudissait à l'abandon des anciens usages; ensuite il en a fait un crime.
La Reine voulut avoir des amies; la princesse de Lamballe fut celle qu'elle distingua davantage. Sa conduite dans le cours de nos malheurs a pleinement justifié ce choix. La comtesse Jules de Polignac lui plut; elle en fit son amie. A la demande de la Reine, j'accordai à la comtesse, depuis duchesse de Polignac et à sa famille, des bienfaits qui éveillèrent l'envie. La Reine et son amie sont devenues l'objet de la plus injuste censure.
Il n'est pas jusqu'à son sentiment pour l'empereur Joseph II, son frère, que la calomnie n'ait attaquée; d'abord on a débité sourdement, puis imprimé dans plusieurs journaux, enfin on a affirmé à la tribune de l'Assemblée nationale que la Reine avait fait passer à Vienne et donné à l'Empereur des millions sans nombre; calomnie atroce qu'un député a victorieusement détruite.
Les factieux ne mettent cet acharnement à décrier et à noircir la Reine que pour préparer le peuple à la voir périr. Oui, mes amis, sa mort est résolue. En lui laissant la vie, on craindrait qu'elle ne me vengeat. Infortunée princesse! Mon mariage lui promit un trône; aujourd'hui quelle perspective lui offre-t-il?
"

Pour retracer le contexte de cette discussion, elle eu lieu en Janvier 1793 au temple, un soir, alors que Louis XVI était séparé de sa femille depuis pas mal de temps, et qu'il savait qu'il allait être jugé

C'est donc Hue qui a retracé cette conversation, je ne sais pas quel en est le dégré d'exactitude, mais je suis véritablement impressionné...car si Hue est resté fidèle dans ces passage, alors c'est un grand Louis XVI vraiment respectueux de sa femme qu'on voit là

Ah Zoom vous avez posté pendant que j'écrivais

Oui c'est aussi ce que je soulgnais : je ne connais pas l'exactitude de cette discussion...je pense qu'il y a quelques petites inventions forcément, de mémoire déjà quand Hue a rédigé cela, mais il doit néanmoins y avoir un peu de vrai

Citation :

C'est donc Hue qui a retracé cette conversation, je ne sais pas quel en est le dégré d'exactitude, mais je suis véritablement impressionné...car si Hue est resté fidèle dans ces passage, alors c'est un grand Louis XVI vraiment respectueux de sa femme qu'on voit là

C'est justement parfaitement contradictoire avec son testament dans lequel il demande à ses enfants d'obéir à leur mère pour l'amour de lui.

Quels passages des mémoires de Hue contredisent cela?

Quelle émotion quand on lit ceci ! Quelle dignité aussi. Son âme était sûrement bien préparée.
L'assurance du devoir accompli, et l'assurance d'être bien accueilli là-haut !

Oui Pelerin, Louis XVI était clair dans son esprit, et il était sûr de lui vis à vis de la religion
En bon père et en bon mari il a écrit quelque chose de formidable!

Zoom?

Quels sont ces passages contradictoirs alors?

Zoom? Youhouuuuu!!!!

Je vais finir par être persuadé que ce passage de la conversation cité par Hue est fidèle au testament! Car comme ça là d'après le texte que j'ai cité, je ne vois pas de contradictions...

Pourtant, c'est clair, je ne sais pas comment vous l'expliquer autrement.
Louis XVI estime nettement moins Marie-Antoinette dans son testament que dans le passage de Hue que vous citez puisqu'il demande à ses enfants de faire l'effort d'obéir à leur mère pour lui.

En quoi est-ce une contradiction alors?
Car si Louis XVI exprime plus d'amour pour sa femme dans la conversation retracée par Hue que dans le testament, il n'empêce qu'il exprime quand même son amour pour elle dans ce même testament...donc pas de contradiction ici...et un testament n'a pas du tout le même but qu'une conversation entre amis...
Donc je suis désolé zoom, mais si je reconnais que Hue a peut être enjolivé, on ne peut dire que tout ce passage est faux ou inventé, juste avec ceci

Mais c'est pas avec ça qu'on le dit, c'est juste une confirmation. C'est simplement que généralement les historiens, du moins les récents, ne tiennent pas compte de ce récit parce que ses origines sont trop suspectes, il ne s'agit donc pas d'un document historique exploitable.

Citation :

Mais c'est pas avec ça qu'on le dit, c'est juste une confirmation

...une confirmation parce qu'on fait dire un peu ce qui nous arrange
Car à mes yeux c'est une juste confirmation du grand respect qu'avait Louis XVI pour elle, et qu'on retrouve tout le temps et de partout...donc tout est cohérent ici à mes yeux...Hue aurait cité un passage où Louis XVI la critique là oui j'aurais parlé aussi de contradiction...mais...c'est très loin d'être le cas.

Citation :

C'est simplement que généralement les historiens, du moins les récents, ne tiennent pas compte de ce récit parce que ses origines sont trop suspectes, il ne s'agit donc pas d'un document historique exploitable.

Là oui je suis d'accord, le fait que ce soit Hue, la valet de chambre de Louis XVI, donc très objectif, qui rapporte une conversation aussi précisément, doit nous faire rester prudent...et je le suis...il a sans doute exagéré et enjolivé...mais ça ne nous permet pas de dire que tout est faux non plus

"tout le temps et partout".

Oui, parce qu'on fait dire un peu tout ce qui nous arrange.

Parce que vous pouvez me citer une seule source de n'importe quelle année, dans laquelle Louis XVI dit du mal de sa femme? Bon courage....

Je suis d'accord qu'il faut se méfier, Zoom, comme de tous les mémorialistes, et prendre leurs relations avec des pincettes.

Cette réserve émise, je ne vois pas de contradiction, moi non plus.

Mais heureusement que les doutes pèsent sur le récit de Hue, et non sur le testament du roi ! Car j'en trouve les termes bien plus directs, plus profonds et plus touchants.

Quant à Marie Antoinette, quelle affection et quel respect dans ces paroles...

Citation :

Je recommande mes enfants à ma femme, je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux. je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde (s'ils sont condamnés à les éprouver) comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire durable et sûre de l'Eternité

Ne trouvez-vous pas ?

Mais il n'en parle quasiment pas de sa femme, c'est pour ça que "partout et tout le temps"... D'autre part, c'est bien pour ça que vous nous exhibez fièrement le passage sujet à caution de Hue.

Citation :

Mais il n'en parle quasiment pas de sa femme, c'est pour ça que "partout et tout le temps"...

Le fait qu'il en parle peu ne veut pas dire qu'il ne l'aime pas...lisez son "journal", vous verrez qu'il ne parlait au final que de peu de chose...
Et...je suis désolé, mais quand il parle de sa femme, c'est toujours avec respect....y compris dans son testament comme Pim le rappelle...

Citation :

D'autre part, c'est bien pour ça que vous nous exhibez fièrement le passage sujet à caution de Hue.

Ah bon? Vous essayez de deviner mes intentions? Là aussi vous dîtes ce qui vous arrange attention...

Je ne comprends pas votre raisonnement, Zoom. Voulez-vous dire que le roi méprisait la reine, ou à tout le moins ne l'appréciait guère ?

Ce n'est pas ce qui se dégage de son testament... Au contraire. S'il lui confie ses enfants pour les amener à une élévation spirituelle, c'est qu'il l'en croit capable, non ?

Je ne sais pas... à moins que je ne n'aie rien compris à ce que vous voulez dire... ce qui est encore possible !

Bon, reprenons depuis le début. Je suis plutôt étonnée que certains prétendent vouloir déterminer les pensées de Louis XVI pour sa femme alors qu'ils n'ont décidé de lire le testament de celui-ci que quand ils ont remarqué qu'il y était question de Marie-Antoinette.
Je suis d'autant plus perplexe quand on estime que "Louis XVI est grand" à propos d'un texte pour lequel il y a de fortes chances qu'il ne soit pas l'auteur. Il ne vous gêne nullement de faire la chasse aux fausses lettres de Marie-Antoinette mais quand les faux écrits de Louis XVI vous arrangent, là il n'y a aucun problème tant qu'ils vont dans votre sens.
Enfin, je ne dis pas qu'il méprisait sa femme mais il me semble difficile de déterminer ses véritables sentiments à son égard dans la mesure où Louis XVI était généralement peu bavard sur ce genre de choses. Aussi, les historiens sont très divisés sur ce sujet quoique le tendance actuelle aille plutôt vers une certaine froideur.

Citation :

Bon, reprenons depuis le début. Je suis plutôt étonnée que certains prétendent vouloir déterminer les pensées de Louis XVI pour sa femme alors qu'ils n'ont décidé de lire le testament de celui-ci que quand ils ont remarqué qu'il y était question de Marie-Antoinette.

Je vous conseille de ne plus vous adonnez à la devinette sur nos intentions, car vous vous plantez...car si votre logique de raisonnement s'en tient à ces dévinettes fausses, je comprends pourquoi vous êtes le seul à voir des contradictions avec le testament.

Citation :

Je suis d'autant plus perplexe quand on estime que "Louis XVI est grand" à propos d'un texte pour lequel il y a de fortes chances qu'il ne soit pas l'auteur.

Qui vous a dit que j'estimais Louis XVI grand juste avec ce texte? J'ai lu des biographies sur lui et d'autres témoignages...donc évitez aussi les extrapolations de ce genre qui mènent à l'erreur aussi superbement que vos devinettes.

Citation :

Il ne vous gêne nullement de faire la chasse aux fausses lettres de Marie-Antoinette

Encore une devinette fausse..car c'est complètement faux...nous nous insurgeons devant celui qui remet en cause le testament de la Reine...
Quand aux lettres citées par Pim et Pénélope, les historiens comme Lever estiment qu'elles sont fausses, et on comprend pourquoi.

Citation :

Aussi, les historiens sont très divisés sur ce sujet quoique le tendance actuelle aille plutôt vers une certaine froideur.

On pourrait avoir des citations de ces historiens?