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| Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel | |
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+16pepe12547 The Collector Lucrezia P cril17 de La Reinta Le Chevalier de la Tour Antoinette Capet Ririh pilayrou Sido Scorpion dwarf planet pimprenelle le beau lauzun moriarty madame antoine Autumn in NY 20 participants | |
Auteur | Message |
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Autumn in NY
Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 30/06/2016
| Sujet: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 22 Aoû - 16:59 | |
| Un livre qui va bientôt sortir et déjà en précommande : Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Le procès de Marie-Antoinette demeure l'une des énigmes les plus opaques de la Révolution. Avait-elle eu autrefois à prendre des décisions politiques dont le peuple français aurait eu à se plaindre ? En quoi, une fois la République proclamée (21 septembre 1792) et le roi exécuté (21 janvier 1793), menaçait-elle, du fond de sa prison du Temple puis de la Conciergerie, l'ordre nouveau ? Son procès fut-il exigé par une intense mobilisation populaire ? Cherchait-on à la faire évader ? Rien de tout cela. En examinant attentivement les minutes du procès éclair qui lui a été intenté par le Tribunal révolutionnaire les 14, 15 et 16 octobre 1793, en scrutant, ce qui n'avait jamais été fait avant lui, la biographie des jurés, en restituant le climat politique et la lutte de factions marquant la " mise à l'ordre du jour " de la Terreur (5 septembre), Emmanuel de Waresquiel raconte, avec émotion mais sans parti pris, trois journées pathétiques. Il révèle les questions humiliantes posées à l'accusée, il rapporte les réponses dignes apportées à d'infâmes calomnies, il montre l'absence de véritables droits de la défense d'une femme condamnée d'avance. Il est clair que Marie-Antoinette n'a été que la victime expiatoire de conflits politiques qui régnaient entre la Convention, la Commune de Paris et les Jacobins. Dans ce nouveau livre à l'érudition impeccable, l'auteur multiplie les révélations et donne avec subtilité son sens véritable au moindre des propos tenus. Décrivant le cadre, dépeignant les protagonistes, il restitue avec son talent habituel une atmosphère étouffante. Ne s'interdisant pas de dévoiler au lecteur les réflexions qu'éveillent chez l'historien des XVIIIe et XIXe siècles ce moment paroxystique du basculement révolutionnaire, Emmanuel de Waresquiel donne là le livre le plus dense, le plus littéraire et le plus personnel de sa carrière.http://livre.fnac.com/a9676733/Emmanuel-De-Waresquiel-Juger-la-reine Un must have on dirait ! _________________ What if nothing exists and we're all in somebody's dream?
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Ven 26 Aoû - 11:10 | |
| _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Sam 27 Aoû - 9:45 | |
| Nous signalons que Mr de Waresquiel sera l'intervenant d'une Conférence sur Le Proces de Marie-Antoinette - L'Ancien Regime et la Revolution le 7 Octobre prochain. http://www.clubhistoire.com/conferences/divers_f9X/autres_sf99/rencontres_du_club_histoire_2016_agrave_hontanx_r494773
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | moriarty
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 26/12/2015
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 29 Aoû - 15:33 | |
| Ca, ça pourrait m'intéresser ! _________________ Il est si beau qu'il tombe dans l'eau
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mar 30 Aoû - 9:25 | |
| - moriarty a écrit:
- Ca, ça pourrait m'intéresser !
Egalement. En attendant la sortie en librairies, voici un autre communiqué d'édition. Il a fallu à la Révolution trois jours et deux nuits, du 14 au 16 octobre 1793, pour juger et exécuter Marie-Antoinette. Elle était condamnée d’avance. Ce face-à-face dramatique entre l’ancienne reine de France et ses juges dans la salle de la Liberté du Tribunal révolutionnaire de Paris tient tout à la fois du huis clos, du dialogue de sourds et de l’épreuve de force. C’est bien sûr le procès d’une reine, c’est aussi celui d’une étrangère, c’est enfin celui d’une femme et c’est celui d’une mère.
Emmanuel de Waresquiel le raconte, à la lumière de sources jusqu’alors inédites, en montrant tour à tour l’accusée et ses accusateurs, leurs peurs, leurs courages et leurs certitudes, leurs fantasmes et leurs haines. Il en fait à la fois un tournant de la Révolution et l’un des moments paroxystiques de la Terreur. Un miroir aussi, comme si tout était dessiné en noir et blanc : les hommes et les femmes, la vertu et la trahison, l’égalité et le privilège, la nation et l’Europe, la République et la monarchie. Les grandes fractures françaises ont en commun d’avoir été des tragédies. Elles font de ceux qui s’y débattent des personnages de la 25e heure. Victimes et bourreaux n’ont plus de prise sur leur destin.https://www.tallandier.com/livre-9791021010567.htm Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Ven 2 Sep - 10:00 | |
| Bien Chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette, Nous apprenons également qu'une Rencontre avec Emmanuel de Waresquiel sera organisée à Dijon le 14 Septembre prochain à 17h30, plus précisément à la Librairie Grangier, 14 rue du Château. Pour toute information complémentaire se reporter ici. http://www.bienpublic.com/pour-sortir/loisirs/Rencontre-conference/Dedicaces/Bourgogne/Cote-d-or/Dijon/2016/09/14/Rencontre-avec-emmanuel-de-waresquiel Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | le beau lauzun
Nombre de messages : 831 Date d'inscription : 04/09/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Ven 2 Sep - 15:06 | |
| Quel sujet sérieux ! Voilà qui va nous changer des romans de gare de cet été ! |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mer 14 Sep - 6:37 | |
| Voici un compte-rendu de lecture extrêmement positif.
La Reine et nous, par François Sureau
Sauf d’admirer ses cadets, il n’y a pas de plus grand plaisir que celui d’admirer ses contemporains. Je tiens Emmanuel de Waresquiel pour l’un des plus grands historiens de ce temps. L’un des seuls, il sait rendre à l’histoire sa profondeur de récit romanesque, à la fois attesté et contestable, et mettre en mouvement les raisons politiques et les passions des hommes. La distance au fait, à ce qu’on croit être la vérité, voilà où le bât des historiens blesse le plus souvent. Pas chez lui. Il existe un Fouché de Waresquiel comme un Vautrin de Balzac, et dès lors qu’aucun homme, aucun destin ne seront exactement connus de nous, il y a plus de profit à scruter cette création-là qu’aucune autre.
C’est ainsi que Juger la Reine, ce petit chef-d’œuvre de précision, de rêverie et de style consacré au procès et à la mort de Marie-Antoinette, nous en apprend sur ce que nous sommes, en toute rigueur historique pourtant, bien plus que le journal d’hier. Il y a, d’abord, la familiarité avec les personnages, qui nous permet de fructueux allers et retours mentaux. Waresquiel est ici l’héritier de José Cabanis. Fouquier-Tinville, Calonne ou Chauveau-Lagarde, ce sont Bilger, Sapin ou Herzog, ni plus ni moins, et c’est dans le même temps le passé qui revit et le présent qui nous inquiète. Mais il y a surtout la sûreté d’un trait qui nous fait nous regarder collectivement dans la glace. C’est un exercice utile, surtout dans un temps où nous faisons de la République et de ses valeurs une idole a-historique, indiscutable, qui n’aurait pas plus erré naguère que le Saint-Esprit dans la cervelle de nos rois. Le procès de Marie-Antoinette révèle des attitudes françaises qui méritent qu’on s’y arrête. Waresquiel les expose avec d’autant plus d’efficacité qu’il n’est ni un réactionnaire ni un utopiste du passé, ni même un élève de Gaxotte ou de Bainville.
La Reine, c’est l’étranger. Son procès ouvre le temps où nul écart ne sera plus permis par rapport à la Nation transcendante, bientôt armée, malgré les massacres. Et tout doit lui être asservi, même la justice ; au besoin, on la fera disparaître si le salut est à ce prix. Le procès de Dreyfus est en germe dans celui de Marie-Antoinette, et jusqu’à la fabrication des preuves, sanctifiée plus tard par l’éprouvant Michelet. Il faut des chaînes et des supplices et c’est le travail des lois que d’en procurer : c’est ce qu’un premier ministre de ce temps appellera « la chaîne pénale », et pour le reste les grands principes sont, on le sait, on l’a entendu dire avant-hier, par un ancien président, précisément, de la République, « relatifs ». L’étranger est coupable par nature ; tout coupable est un étranger (et c’est ainsi que la déchéance de la nationalité deviendra possible). La République ici ne s’éloigne pas de la religion par le seul effet d’un anticléricalisme après tout bien compréhensible : elle répudie le principe évangélique, d’une manière absolument radicale, s’ouvrant avec la mort des rois, et bientôt des opposants, la disparition des peuples inférieurs, l’asservissement des nations hostiles, tout cela sous le manteau de principes aussitôt violés qu’émis, une période de sacrifices sans fin et en définitive sans objet.
La Reine est aussi une femme. Aux yeux des Républicains, écrit Waresquiel, son véritable crime, c’est d’avoir outrepassé son rôle et sa position de femme en prenant la place des hommes. L’Ancien Régime sur ses fins était un royaume de femmes. « Nous sommes au pays de la femme », écrit, étonné, l’Américain Gouverneur Morris, en arrivant en France en 1789. Les Républicains y mettront de l’ordre. Ce sont pour la plupart des petits-bourgeois : les ouvriers ne doivent pas se syndiquer (et l’on abroge la loi des corporations) et les femmes sont pour la cuisine. Rousseau est sur ce point leur inspirateur, qui décrivait dès 1750 dans la Lettre à d’Alembert sur les spectacles la peur que lui inspirait le pouvoir des femmes. À travers le châtiment de la louve, de la hyène, de la panthère autrichienne, c’est la femme française que la République remet à sa place, celle de domestique. Elle n’en sortira que bien plus tard. « Les femmes régnaient alors, la révolution les a détrônées », écrit Élisabeth Vigée Le Brun.
Pourtant ce livre d’écrivain ne laisse guère de place à la nostalgie. On n’y rêve pas de restauration. On s’y promène dans le passé comme par l’effet d’un sortilège. Ce passé nous est un présent, aussi proche et aussi dangereux. On en sort raffermi, bien décidé à tout céder à la compassion, et rien à l’aveuglement, aux grands mots, aux postures. Il n’y a pas ces jours-ci de leçon plus utile. http://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/La-Reine-et-nous-par-Francois-Sureau-2016-09-13-1200788601
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40591 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Dim 18 Sep - 20:16 | |
| HISTOIRE • MARIE-ANTOINETTE : PROCÈS D'UN PROCÈSC'est un des procès politiques les plus célèbres de l'Histoire. Marie-Antoinette, internée après la prise des Tuileries, le 10 août 1792, emprisonnée au Temple avec Louis XVI et ses enfants, restée avec ces derniers et sa belle-soeur Madame Elisabeth après l'exécution du roi, séparée de son fils Louis XVII le 3 juillet 1793, la reine, donc, est transférée à la Conciergerie le 2 août suivant en vue de comparaître devant le Tribunal extraordinaire. Après deux mois d'enfermement, dans des conditions d'isolement et d'humiliation qu'on n'impose pas aux grands assassins, la souveraine, malade, amaigrie et prématurément vieillie, subit un premier interrogatoire, le 12 octobre, puis passe devant le Tribunal entre le 14 octobre, de 8 heures du matin à 11 heures du soir, et le 15 octobre, de 8 heures du matin à l'aube de la nuit suivante. Condamnée à mort, elle sera décapitée le 16 octobre 1793 à midi.
Quel crime avait-elle commis ? Dossier vide, absence de preuves, accusations fausses, juges partiaux, réquisitoire attendu, défense inutile, verdict écrit d'avance : tel fut le procès de Marie-Antoinette. Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas de relater une nouvelle fois cet épisode honteux. En bon chercheur, le spécialiste des XVIIIe et XIXe siècles, biographe de Talleyrand et de Fouché, est allé dans les archives pour consulter les pièces originales du procès, comme pour fouiller, ce qui n'avait jamais été fait, la biographie des jurés. Son enquête va jusqu'à reconstituer la topographie des lieux, aujourd'hui occupés par la Ière chambre du tribunal de grande instance de la cour d'appel de Paris. Le récit, remarquablement écrit, se lit d'un trait. Moins de trois jours auront été nécessaires pour conduire à l'échafaud une femme dont le seul tort était d'être archiduchesse d'Autriche, reine de France, veuve d'un roi sacrifié, mère d'un roi potentiel.
En conclusion, l'auteur s'adonne à une belle méditation sur cette figure tragique qui, toute sa vie, avait cherché à échapper à son destin, puis avait décidé, enfin, de le rejoindre : « Elle a été reine, elle a fait son métier de reine, elle en a été grandie et elle en est morte. » Un livre à la fois personnel et d'une rigueur historique totale : saluons cette réussite.<-- par Jean Sévillia http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/09/17/histoire-marie-antoinette-proces-d-un-proces-5849081.html Voilà qui donne vraiment envie de lire ce livre. Je l'ai mais il est 2e dans ma pile, parce que je suis pour le moment plongée dans le superbe Marie Antoinette, Daughter of the Caesars d'Elena Maria Vidal. https://maria-antonia.forumactif.com/t6559-marie-antoinette-daughter-of-the-caesars-biographie-de-marie-antoinette-par-elena-maria-vidal?highlight=caesarsUn régal! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | dwarf planet
Nombre de messages : 33 Date d'inscription : 11/07/2015
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Jeu 29 Sep - 17:30 | |
| Rendez-vous avec Emmanuel de Waresquiel, le vendredi 7 octobre, à 18 heures, en l'église Sainte-Marie-Madeleine de Loubens ! http://www.sudouest.fr/2016/09/29/marie-antoinette-au-menu-des-rencontres-historiques-2517048-2485.php |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Sam 8 Oct - 13:53 | |
| Voici la référence d'un article également enthousiaste au sujet de ce livre. http://www.minute-hebdo.fr/tout-minute/actualites/925-marie-antoinette-pour-toujours Beaucoup de gens ont évoqué Marie-Antoinette et ses derniers instants, mais, d’Alexandre Dumas à Stephan Zweig, ce sont plutôt des hommes de lettres, touchés par ce destin unique. Les derniers jours de Marie-Antoinette n’avaient jamais été radiographiés par un spécialiste de la science historique comme en témoignent les cartons intacts de la Bibliothèque nationale. Le résultat vaut la peine que s’est donné l’historien ! Surtout lorsque cet historien sait lui-même manier la plume comme un authentique écrivain, ménageant ses effets et citant tantôt Shakespeare tantôt Anouilh (pour Antigone bien sûr).
C’est que la destinée de Marie-Antoinette est tragique, au sens le plus fort de ce terme, non pas seulement parce qu’elle finit mal mais parce que toute sa vie semble reposer sur des malentendus successifs et sur une sorte de tropisme du malheur. On pense au mot étonnant de Pierre Sipriot, son dernier biographe : « Cette femme qui n’a pas connu un seul jour de vrai bonheur a fait de la gaieté un mode de vie, par bienséance » ; oui : par éducation. Tout comme c’est par éducation qu’au moment de sa mort, elle s’excusera auprès du bourreau parce qu’elle lui a écrasé le pied : « Pardon Monsieur le bourreau. » Waresquiel d’ailleurs ne croit pas à cette histoire, sur laquelle il passe en quelques lignes ; c’est dommage. Il y a des anecdotes qui sont parfois plus vraies que la réalité, même et surtout quand elles sont fausses. Si non è vero è bene trovato : si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé. Ne souhaitant pas déflorer le contenu du livre et ainsi gâcher la découverte pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, je prends sur moi de présenter le reste en lecture cachée. Vous y trouverez notamment une intéressante analyse du point de vue de Mr Waresquiel sur la relation entre la Reine Marie-Antoinette et le Comte de Fersen. - Spoiler:
La reine, élevée de manière irréprochable, à la cour de Vienne se voit reprocher par son ennemi personnel Hébert, l’homme du « Père Duchesne », ce journaliste d’extrême gauche qui ponctue ses phrases de « Foutre ! » retentissants, d’être une lesbienne et une pédophile initiant à Priape ses propres enfants. On ne peut pas imaginer contraste plus insoutenable entre les fantasmes des hommes et la réalité d’une femme, qui, selon Waresquiel, fut tout au respect de soi-même dans une sorte de courage du désespoir qui ne la quitta jamais et se haussait sans phrase en une inusable politesse.
Marie-Antoinette de Lorraine est née à Vienne le 2 novembre 1755, jour des morts, lendemain du tremblement de terre de Lisbonne qui jeta la consternation dans toute l’Europe. Mauvais présage. En 1770, elle traverse le Rhin, épousant le dauphin Louis de France, un gros garçon, un taiseux comme disent les Belges, qui n’aura toute sa vie que deux passions : la mécanique et la chasse. Sa femme ? Il mettra longtemps à découvrir qu’il l’aime. Elle attendra huit ans avant d’avoir enfin un premier enfant : une fille. Plus tard, le premier dauphin meurt de la tuberculose : elle fait chaque jour le voyage de Versailles à Marly pour le soutenir maternellement. Sa tendresse ne pourra rien faire contre la camarde qui lui prend cet enfant. Elle appellera son autre garçon « le chou d’amour ». On le lui enlèvera pour le confier au hideux cordonnier Simon. C’est lui qui apprendra à cet enfant les mots d’adultes par lesquels il dénoncera sa mère et sa tante… Ses avocats arrêtés à la sortie du procès, parce qu’ils avaient été trop éloquents
De vie affective, Marie-Antoinette n’eut pour ainsi dire pas. Elle se devait à son état de reine. Mais sa légèreté direz-vous ? Et Fersen, le bel amant suédois ? Je n’avais jamais eu l’occasion de lire ailleurs ce que Waresquiel écrit de ce couple uni par un amour platonique. On vient de déchiffrer plusieurs lettres dans lesquelles les lignes les plus compromettantes avaient été biffées. Pour lui, nous sommes dans une sorte de romantisme traditionaliste. La reine a certainement lu Rousseau, la Nouvelle Héloïse. Elle vit un amour profond. De son côté Fersen ne l’abandonnera jamais. C’est lui qui organise la fuite à Varennes ; lui encore sur lequel repose les derniers espoirs de la reine, qui n’a jamais voulu croire, jusqu’à la dernière seconde, que son destin se soit irrémédiablement refermé sur elle-même, comme d’ailleurs il devait se refermer sur au moins la moitié des juges, des jurés, sur l’accusateur public et les assesseurs, comme sur ses deux avocats (arrêtés à la sortie du procès, parce qu’ils avaient été trop éloquents). Il y a « deux mondes absolument antagoniques, irréductibles l’un à l’autre, deux mondes qui en apparence coexistent, se parlent, se touchent, mais ne s’entendent pas. Cet autisme-là conduit tout droit à la mort. La mort de Marie Antoinette et de ses amis, la mort de ses accusateurs et de ses juges. Cette communauté tragique de destin m’a fasciné. On est bien obligé d’en convenir : nous avons bâti notre république puis la démocratie sur des tas de cadavres. »
http://www.minute-hebdo.fr/tout-minute/actualites/925-marie-antoinette-pour-toujours Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Sam 8 Oct - 15:47 | |
| Il est certain que l'étude d'Emmanuel de Waresquiel figure déjà parmi les ouvrages de référence. _________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Ven 14 Oct - 9:44 | |
| Cet excellent ouvrage est commenté sur Europe1. http://www.europe1.fr/emissions/le-livre-du-jour/juger-la-reine-demmanuel-de-waresquiel-lhistoire-de-marie-antoinette-2872531
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | pilayrou
Nombre de messages : 716 Age : 63 Localisation : (Brest) Guilers Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Sam 15 Oct - 7:57 | |
| Tout ce réchauffé me laisse froid. Machine à sous. Moi qui apporte du vrai neuf, je ne suis écouté de personne. |
| | | Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Dim 6 Nov - 18:09 | |
| _________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
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| | | Ririh
Nombre de messages : 80 Date d'inscription : 29/09/2016
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 7 Nov - 16:52 | |
| Disons que la fin n'est pas ce que je préfère, dans la vie de Marie-Antoinette. Mais cet article donne envie j'avoue. On savait que le Tribunal révolutionnaire n’était qu’une parodie de justice. Que la politique y avait remplacé le droit. Et que, très rapidement, il était devenu l’antichambre de la mort. Le procès de Marie-Antoinette, relaté par Emmanuel de Waresquiel, en administre la parfaite illustration. L’auteur en décortique les ressorts avec une acuité et une limpidité qui font de cet ouvrage un remarquable livre d’Histoire, passionnant de bout en bout. Tout y est : l’atmosphère glauque du tribunal, le contexte politique, la psychologie de la reine, la sociologie des jurés et des témoins, les mécanismes de la Terreur. Certes, l’auteur s’attarde peu sur la « trahison » de Marie-Antoinette, mais les faits sont connus. L’apport de ce livre réside surtout dans un aspect négligé jusque-là : le passé des témoins et des jurés. Ils sont issus des classes moyennes ou modestes (artistes, artisans ou commerçants). Ils possèdent d’autres points communs : ils sont quasiment tous des proches de Robespierre, de Fouquier-Tinville au faîte de sa puissance ou de ses sbires. Tous ont participé à la Révolution, en intégrant des sociétés populaires ou des comités, certains en ont même profité pour s’élever socialement et s’enrichir en devenant des rouages de l’administration de la Terreur et en bénéficiant de passe-droits et de prébendes. D’autres sont indicateurs de police… « La Révolution leur permet d’accéder à des fonctions de pouvoir qu’ils n’auraient même pas rêver d’exercer sous l’Ancien Régime », écrit l’auteur qui ajoute : « Le procès de Marie-Antoinette, c’est cela aussi : la revanche de l’ennui, de la boutique, de la vie ordinaire sur l’extraordinaire, sur l’inaccessible, sur des rêves trop longtemps défendus. » De Waresquiel pointe là un des moteurs de toute révolution : la promotion due plus à l’opportunisme et à l’avidité qu’au mérite. Le procès de la reine, c’est aussi celui des fantasmes et des imageries populaires. Aux yeux du peuple, Marie-Antoinette était « l’étrangère », l’épouse « dépravée », la mère « incestueuse ». Ce sont aussi ces calomnies qui ont été « jugées » sans preuve. Marie-Antoinette était déjà condamnée avant son procès. http://www.ladepeche.fr/article/2016/11/07/2454023-marie-antoinette-condamnee-avant-d-etre-jugee.html _________________ Frechheit !
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mar 8 Nov - 8:51 | |
| Bonjour Ririh,
Je me permets de vous recommander ce livre qui analyse très profondément les divers mécanismes ayant mené à la condamnation de la Reine Marie-Antoinette.
Bien à vous
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Antoinette Capet
Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 29/02/2016
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mer 23 Nov - 10:16 | |
| On parle de cet auteur et de son livre essentiel dans tous les médias.
Spécialiste du 19e siècle, l'historien mayennais Emmanuel de Waresquiel s'est intéressé au procès de Marie-Antoinette à partir d'archives inédites. Il trace le portrait d'une femme digne d'Antigone.
Pourquoi fallait-il tuer Marie-Antoinette ? Dans son dernier ouvrage intitulé Juger la reine (Ed. Tallandier), l’historien mayennais Emmanuel de Waresquiel tente de résoudre l'énigme. Quelle menace représentait cette femme du fond de sa prison alors que la République avait été proclamée le 21 septembre 1792 et le roi exécuté le 21 janvier 1793 ? Ce procès exemplaire intervient au début de la Terreur dans un contexte politique particulier avec la lutte de factions qui ébranle la jeune République et les menaces des coalitions étrangères. Grâce à des archives inédites, les minutes du procès et la biographie des jurés, l’historien, devenu chroniqueur judiciaire, raconte les trois jours d’un procès éclair. Dans une première partie, il présente les juges et les quinze jurés, dont le Mayennais François Thoumin entreposeur de tabacs et avocat fiscal au siège de Lassay, ainsi que les témoins, tous à charge. En second partie, il éclaire la personnalité de la reine abandonnée de tous ou presque, y compris des souverains d’Europe et supportant les injures et les calomnies. http://www.lecourrierdelamayenne.fr/actualite-16939-historien-emmanuel-waresqueil-defend-reine-marie-antoinette.html _________________ J'avais des amis, l'idée d'en être séparée pour jamais et leur peine sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant.
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Jeu 1 Déc - 7:07 | |
| Une solide étude, sans parti pris. http://www.tendanceouest.com/actualite-203797-chroniqueune-condamnation.html
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Le Chevalier de la Tour
Nombre de messages : 132 Date d'inscription : 03/03/2015
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 12 Déc - 7:55 | |
| Contrairement à la majorité des participants à ce forum, je me garderai bien de conseiller ce livre. Il est honteux que l'auteur se permette de faire de la dernière Reine de France une vulgaire femme adultère. Honteux. _________________ Je me fie à vous. Je viendrai
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| | | pilayrou
Nombre de messages : 716 Age : 63 Localisation : (Brest) Guilers Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 12 Déc - 17:00 | |
| Laurent Lecointre (1742-1805). Né à Versailles (sa famille est liée avec la famille du régicide "Louvel"). Il est un riche entrepreneur. Il connait beaucoup de monde. Véritable girouette, il se fera peu à peu abandonné par Robespierre, qui le connaissait bien. Au procès de la Reine, il raconte tout ce qu'il sait : les fêtes de Trianon, les dépenses excessives etc... Il approuve la chute de Robespierre. Enfermé un temps au Mont St Michel, il finira sa vie à moitié dérangé de l'esprit. |
| | | de La Reinta
Nombre de messages : 1433 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Lun 12 Déc - 20:33 | |
| - Le Chevalier de la Tour a écrit:
- Contrairement à la majorité des participants à ce forum, je me garderai bien de conseiller ce livre. Il est honteux que l'auteur se permette de faire de la dernière Reine de France une vulgaire femme adultère. Honteux.
Ben quoi ? _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mer 14 Déc - 8:19 | |
| - Le Chevalier de la Tour a écrit:
- Contrairement à la majorité des participants à ce forum, je me garderai bien de conseiller ce livre. Il est honteux que l'auteur se permette de faire de la dernière Reine de France une vulgaire femme adultère. Honteux.
Bonjour Chevalier de la Tour, Ayant lu également l'ouvrage de Mr de Waresquiel, je ne partage pas l'opinion exprimée ci-dessus. Il m'a au contraire semblé que l'auteur aborde les relations entre la Reine de France et le Comte de Fersen avec beaucoup de mesure et de psychologie. Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40591 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Mer 14 Déc - 19:14 | |
| Oups, cher chevalier! C'est vrai que vous y allez fort... Certes, Emmanuel de Waresquiel gonfle un peu l'affaire Fersen, on peut même le surprendre en flagrant délit de romanticisme... Mais pourrait-on lui en vouloir? Après toutes les horreurs, les lourdeurs, les malheurs que son étude si minutieuse remue... oui, il peut soulager le lecteur d'imaginer que Marie Antoinette ait pu connaître ne fût-ce qu'un instant d'abandon dans les bras du beau Fersen... ... même si nous savons si bien que ce n'est pas vrai... Ce n'est pas vrai, en effet, parce que Fersen ne fut pas l'amoureux chevaleresque et pur de la carte du tendre. Et, là, Monsieur de Waresquiel commet une erreur: comment peut-il qualifier de courte liaison la relation entre le comte suédois et Eleonore Craufurd? Cette passion dura au contraire des années! Elle commença du vivant de la reine (et c'est là que ça coince, quel infidèle, ce mec!) pour se prolonger bien après son décès. Curieux, comme bourde... de la part d'un historien si sérieux, dont tout le livre montre à satiété la profondeur et la pertinence des recherches. J'avoue que je ne comprends pas. On trouve aussi la même étrange affirmation que chez Evelyn Farr: après la visite de février 1792, la correspondance des deux protagonistes se serait refroidie parce que la reine aurait appris que Fersen la trompait avec Eleonore. Quelle drôle d'idée! Comment peut-on avancer pour certitude une assertion aussi tirée par les cheveux? Mais, bon... Le truc avec Fersen n'occupe que quelques pages dans l'ouvrage d'Emmanuel de Waresquiel. On ne lui tiendra pas rigueur de ces quelques paragraphes d'égarement, qui comptent peu, j'ose le dire, au regard du magnifique livre qu'il nous offre. Car c'est une Marie Antoinette belle, digne, forte, orgueilleuse, intelligente, sensible, fine, généreuse... qu'il nous peint. Devant une si éclatante réhabilitation, ne boudons pas notre plaisir! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | cril17
Nombre de messages : 141 Date d'inscription : 15/11/2014
| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel Jeu 15 Déc - 16:41 | |
| - Le Chevalier de la Tour a écrit:
- Contrairement à la majorité des participants à ce forum, je me garderai bien de conseiller ce livre. Il est honteux que l'auteur se permette de faire de la dernière Reine de France une vulgaire femme adultère. Honteux.
Ciel ! Que lis-je ! Malgré toutes les recommandations des uns et des autres - et malgré l'insigne honneur fait à notre blog CRIL17.org qui est cité de manière très explicite dans cet ouvrage - je n'ai pas encore eu le temps d'acheter et de lire cet ouvrage, comme pris par une réserve inconsciente ! Serait-ce justifié ? |
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| Sujet: Re: Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel | |
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| | | | Juger la reine 14, 15, 16 octobre 1793 - Emmanuel De Waresquiel | |
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