Poldark : la série romanesque qui va vous donner envie d’aller en Cornouailles
Porté par un héros ténébreux, le feuilleton historique phare de la BBC, diffusé sur RMC Story à 20h55, plonge dans les années de famine et de misère de la province britannique, à la fin du XVIIIe siècle. Le romanesque anglais à son apogée !
Darcy, Rochester, John Thornton… Le panthéon des héros ténébreux de la littérature anglaise serait incomplet sans l’impétueux Ross Poldark. La BBC ne s’y est pas trompée en lançant en 2015 une nouvelle adaptation télévisuelle des turpitudes de ce gentleman, héritier d’une terre stérile et de mines épuisées. Un homme pris en étau entre deux femmes dans les Cornouailles affamées de la fin du XVIIIe siècle. Cette grande fresque issue des douze romans de Winston Graham, déjà portée à l’écran avec un immense succès dans les années 1970, se dévorera désormais tous les vendredis sur RMC Story (ex-Numéro 23).
On aurait tort de faire la fine bouche: Poldark incarne le romanesque anglais à son apogée! Lorsque Ross Poldark revient de la guerre d’indépendance américaine, il découvre que son père est mort et ne lui a laissé que des dettes. Sa promise Elizabeth, le croyant disparu au combat, s’est fiancée à son cousin insipide. Blessé dans son orgueil et mû par l’énergie du désespoir, il s’oppose aux banquiers et se bat pour ramener la prospérité sur sa propriété. Poldark trouve une alliée imprévue en Demelza. Il recueille la paysanne, battue par son père et par ses frères, comme domestique, défiant le qu’en-dira-t-on. La souillon est tout aussi colérique, obstinée et révoltée que son protecteur. Les étincelles de la passion ne sont pas loin.
Décors naturels et somptueux, trahisons et triangles amoureux trépidants, Poldark est un mélodrame en costumes palpitant d’où surgit un douloureux portrait de l’Angleterre à l’aube de la révolution industrielle. Le souffle de la saga, qui joue sciemment la carte de la sensualité, se nourrit de l’alchimie de son duo. Révélé par la trilogie du Hobbit de Peter Jackson, l’interprète de Poldark, Aidan Turner, est devenu le fantasme d’une nation en apparaissant torse nu, dès le premier épisode, pour faucher ses champs.
Pas de respect de l’étiquetteEleanor Tomlinson, qui campe Demelza, rayonne de la même fougue. «Dans les romans, Demelza finit au second plan. Notre scénariste Debbie Horsfield a eu l’intuition que notre adaptation ne ferait sens que si elle était sur un pied d’égalité avec Poldark», glissait auFigaro la comédienne au Festival de Monte-Carlo. Les amants se rendent coup pour coup. «Demelza et Poldark ne succombent pas au coup de foudre. Entre maître et servante, leur liaison les accommode avant qu’ils ne se laissent rattraper par leurs sentiments», décrypte la Britannique, qui a dû apprendre l’accent si particulier de la région.
Habituée des fictions en costumes (The White Queen, La mort s’invite à Pemberley) et admiratrice de Kate Winslet, Eleanor Tomlinson souligne que Demelza lui a permis de sortir du moule: «Elle est moins soumise à l’étiquette que les héroïnes à corset habituelles.» Et de noter: «Dans l’imaginaire, la Grande-Bretagne et le romanesque historique vont souvent de pair. On est renvoyé à Jane Austen. Peut-être parce que nos productions sont aussi élégantes que l’on imagine les Anglais.» Pour les plus impatients qui deviendraient accros dès ce soir, sachez que Netflix héberge les quatre saisons de la série. La BBC planche, elle, sur la cinquième, annoncée, ô tristesse, comme la dernière.
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