| | Expressions du XVIIIe | |
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Auteur | Message |
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Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
| Sujet: Expressions du XVIIIe Sam 17 Sep - 14:19 | |
| Les Amis du Boudoir pardonneront, je l'espère, la mégalomanie dont fera peut-être preuve ce sujet. Mais j'aime beaucoup les expressions du XVIIIe, à vrai dire, je rêve même de pouvoir un jour parler comme dans ce temps et ce pays-ci. Bon, en attendant et pour rester plus modeste ( ), que diriez-vous de recenser des expressions ? Je commencerai avec un détail pas très glamour mais indispensable : les lieux. Eh bien les lieux au XVIIIe, c'était les lieux d'aisance. Donc, quand on dit, les lieux d'Axel de Fersen, comme j'en ai vu passer le titre, par exemple, ça me fait toujours un peu mal. Dans un genre plus gore, on a l'expression à tombeau ouvert. En fait, cela s'est créé vers 1780 dans l'entourage du Comte d'Artois qui avait l'habitude de mener ses chevaux à toute allure. A tombeau ouvert quoi ! Pour rester dans le même registre gothique, mais le XVIIIe aimait bien se faire peur, attardons-nous sur l'expression croque-mort. Brrrrrr Contrairement à une étymologie sauvage couramment répandue, elle ne vient pas d'une pratique qui aurait consisté à croquer l'orteil pour vérifier si la personne était encore en vie. Pas du tout ! Croque-mort viendrait plutôt de croquer qui à l'époque signifiait aussi dérober, un sens qu'on retrouve dans le verbe escroquer. Vous en avez d'autres ? _________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6900 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Sam 15 Juil - 9:00 | |
| Voici une intéressante analyse d'une expression courante et couramment mal interprétée.
L’expression coller aux basques n’a rien à voir avec le Pays basque et les habitants qui le peuplent. Au XVIIIe siècle, les basques désignaient des morceaux d’étoffe, en partie basse d’un vêtement, qui descendaient jusque sous la taille. La métaphore insinue évidemment qu’une personne qui en suit une autre de trop près lui colle aux basques. http://www.sudouest.fr/2017/07/13/d-ou-vient-l-expression-coller-aux-basques-3613949-4018.php
Bien à vous
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | de La Reinta
Nombre de messages : 1436 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Dim 13 Aoû - 15:51 | |
| Bin moi je viens de lire (je sais plus où *) qu'au XVIIIe on disait pas sieste mais méridienne. Je vais replacer ça va faire très chic. Trop pas que j'viens j'vais faire une méridienne * je suis blonde _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Jeu 17 Aoû - 10:39 | |
| Je connaissais ce terme pour les pièces mais pas pour les siestes _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6900 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 2 Oct - 13:32 | |
| Pour étoffer notre petite collection, nous pouvons ajouter la charmante expression quand les poules auront des dents.
À l'origine, à la fin du XVIIIe siècle, notre expression ne fait pas exclusivement mention de dents. Non. Pour exprimer le renvoi d'une action à la saint-glinglin, il est possible de lancer un: «quand les poules pisseront!» Une manière quelque peu explicite de confier à son interlocuteur, qu'il ne sera jamais assez tôt pour vérifier l'office du gallinacé...
Quoi qu'il en soit, et malgré le style on ne peut plus fluide de cette dernière expression, ce sera la formule «quand les poules auront des dents» qui s'imposera à travers les siècles. Mais alors pourquoi a-t-on choisi de faire référence aux quenottes de notre cocotte? Eh bien... rien de plus simple, nous explique l'auteur! Comme les poules n'ont jamais eu de dents, c'est tout naturellement que l'usage décida de l'adopter. http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/
Bien à vous
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | levengeur
Nombre de messages : 747 Date d'inscription : 31/03/2014
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 2 Oct - 14:08 | |
| mais si les poules ont des dents comme vous et moi _________________ Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton
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| | | Sido Scorpion
Nombre de messages : 701 Date d'inscription : 05/08/2015
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 23 Oct - 10:32 | |
| Passons à autre chose ! Si l'expression "crier sur les toits" apparaît dans le Nouveau Testament (1), elle est devenue en vogue au Siècle des Lumières, comme l'atteste Voltaire en 1772. (2) (1) «Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour ; et ce qui vous est dit à l'oreille, prêchez-le sur les toits.» (Matthieu 10.27) (2) lettre à Mme de Saint-Julien Source Le Figaro _________________ Avais-je atteint ici ce qu'on ne recommence point ?
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40574 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Ven 17 Nov - 18:56 | |
| Incroyable! Au XVIIIe déjà, au connaissait le kif. Et même avant, à vrai dire... Orthographié «kaif» ou «kayf», le mot issu de l'arabe maghrébin «kif» désigne alors le «plaisir», la «joie» et même «la bonne chère» note le CNRTL. Encore limité aux liquides alcooliques au XVIIe siècle, le kaif ou kief (orthographié ainsi dès 1789) s'ouvrira toutefois un siècle plus tard à la consommation d'autres substances capable de provoquer un sentiment d'ivresse ou de félicité factice. Comme l'indique le Petit Robert, le kif devient dès 1853 un «état de béatitude provoqué par un mélange de tabac et de chanvre indien», du cannabis. Ou ce que les Arabes d'Égypte appelèrent également le «keif», c'est-à-dire le «haschisch».http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2017/11/16/37003-20171116ARTFIG00008-mais-d-o-vient-le-mot-kif.php On comprend mieux la filiation, du coup. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | komakoma
Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 21/12/2016
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 21 Nov - 13:12 | |
| On plaide pour l'éradication d'une expression honteuse : "Est-ce que vous proposez des services de nègre ?" À la tête d’une agence de conseil littéraire, Nelly Buffon a été confrontée à maintes reprises à cette question. Une expression raciste et choquante pour elle, d’origine antillaise, qui décide alors de lancer une pétition sur internet pour obtenir son interdiction. Pétition qui a recueilli plus de 20.000 signatures. Dans son texte, elle précise que cette expression, employée depuis le milieu du XVIIIe siècle, fait clairement référence aux anciens esclaves des colonies françaises qui travaillaient sans relâche pour la prospérité de leurs maîtres. Alors qu’auparavant, le monde littéraire utilisait "plume", "prête-plume" ou encore "écrivain à gage". https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/ne-dites-plus-negre-litteraire-mais-prete-plume-ou-ecrivain-fantome-265553 |
| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 28 Nov - 8:57 | |
| Le saviez-vous ? "Avoir la flemme", c'est aussi du XVIIIe ! L'expression vient du bas latin phlegma "humeur". Oui, car un excès de phlegme pouvait nous rendre apathiques. Vous commencez à entrevoir le truc ? Ca passe en italien avec "flemma" (lenteur, placidité) avant de s'imposer au XVIIIe sous l'orthographe "fleme". Et, depuis le XIXe, on a la flemme et on est flemmard. Sur ce, je vais me recoucher, moi. _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6900 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 11 Déc - 6:50 | |
| Voici le chemin parcouru par un petit mot aussi connu que méconnu.
CON. La plus commune des insultes du lexique français vient du latin cunnus, qui désigne dans le langage familier le sexe de la femme (on le retrouve presque tel quel dans cunniluningus). Sous ses multiples formes (connaut, connin, connasse), ce fut d’ailleurs longtemps son unique emploi, jusqu’à ce qu’à partir du XVIIIe siècle con ne prenne la valeur d’« imbécile ». La raison est obscure. Le Robert historique de la langue française avance une possible confusion avec le terme vieilli cornard (celui qui a des cornes, qui est cocu), qui a lui-même évolué en connard. http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/dimanche-des-liens-des-poupees-des-pretextes-et-des-princes/58522
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | de La Reinta
Nombre de messages : 1436 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Dim 17 Déc - 10:20 | |
| Truc de ouf !!! Au XVIIIe l'expression antan était pas classe du tout. Alors que maintenant c'est carrément trop classe _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Dim 18 Fév - 10:18 | |
| Ca n'aura échappé à personne, il y quelques jours, c'était... la Saint Valentin ! Bravo là dans le fond ! Du coup, on a eu droit (dans Le Figaro, toujours) à un appesantissement sur certains mots doux. Commençons par le bestiaire linguistique : Madame de Sévigné employait les surnoms affectueux «mon petit chat», «poussin», Balzac «mon petit lapin» et Barbey d'Aurevilly «ma petite biche». Mais d'où vient donc ce curieux bestiaire amoureux? Du bas latin cattus «chat», l'animal apparaît dès la deuxième partie du XIIe siècle sous la plume de Chrétien de Troyes. Il s'emploiera peu à peu sous diverses formes, dans le sens de femelle du chat (XIIIe), d'instrument de musique (XVIIIe) ainsi que dans des expressions telles «saut du chat» (saut exécuté par des jongleurs), «le jeu du chat perché». C'est aux environs du XVIIe siècle que le chat deviendra un terme d'affection. Et au début de ce même siècle, que la «chatte» -peut-être née de son homonymie avec le terme «chas», «trou»- désignera dans un registre vulgaire, le sexe de la femme... Faut voir les choses en face, c'est surtout le sens actuel. Qu'en est-il du «poussin»? Rien de bien compliqué. Le mot est issu du bas latin pulliceinus, «jeune poulet» qui a par la suite donné pullicinus «poussin». Le mot «biche» pour sa part pose davantage de problèmes, la linguistique hésitant encore sur ses racines. Retenons toutefois l'explication traditionnelle, qui voudrait que le petit animal dérive du latin vulgaire bistia «bête». Et quid du poulicroc ? Le mot lapin, quant à lui, est issu du mot lapereau, lui-même né du thème ibéro-roman lappa «pierre plate», note le CNRTL. L'animal aurait commencé à circuler dans les conversations grâce au commerce fluvial et plus particulièrement, à la vente des peaux de lapins. Ce dernier mot a remplacé le «conil», terme qui s'employait dès le XIIe siècle, dans des jeux de mots obscènes. Oui, voir le sens dérivé en espagnol. À noter que le lapin a longtemps imagé les conversations de nos aïeux. On le retrouvait par exemple dans les locutions «courir comme un lapin» (courir à toute vitesse), «sentir le lapin» (dégager de mauvaises odeurs), «un vrai lapin» (homme brave), etc. Tout comme on le note encore aujourd'hui dans les expressions «ne pas valoir un pet de lapin» (ne pas valoir grand-chose), «le coup du lapin» (attaquer par-derrière) et bien évidemment «chaud lapin» (un homme porté sur les plaisirs sexuels). On s'attaquera ensuite à l'incontournable coeur qui, en plus d'être un organe vital, est aussi une des appellations les plus sucrées (voir par exemple Marie-Antoinette à sa Polignac adorée, son cher coeur ) Il peut être un coquillage, un fromage, une tomate, du chou, des bottes, la couleur d'un valet dans un jeu de cartes, la partie centrale d'un tronc d'arbre et bien sûr, le siège de nos sentiments. Le cœur est -osons l'uchronie- depuis la nuit des temps, celui que l'homme et la femme convoquent pour parler de leurs grandes amours. Ne dit-on pas en effet qu'il «bat la chamade» quand on l'ouvre à celui qui nous l'a conquis? Du latin classique cor , «siège de la vie, des fonctions virales et des passions» et du grec ancien kardia, «l'entrée de l'estomac», «siège des facultés de l'âme», le cœur désigne depuis plus de deux millénaires l'organe maître de notre matérialité et spiritualité. Attesté dès le XIe siècle dans nos écrits, le cœur opérera moult transformations pour tantôt désigner «la poitrine» (XIIe), «l'estomac» (XIIIe), «une cerise» (XVIIe), sans jamais dévier toutefois de son premier sentiment. Le lecteur le retrouvera ainsi à la fois dans la Chanson de Roland (XIe) et à travers le personnage de Lancelot du Lac, au XIIIe siècle, dans le sens de «personne chérie». _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | PierrotLeFou
Nombre de messages : 101 Date d'inscription : 12/09/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 20 Fév - 14:49 | |
| Moins convaincant : fric et fricassée seraient liés. Mais non ? Oui oui ! Attesté dans les usages depuis la fin du XVIIIe siècle, le «fricot» désigne à l'origine un «ragoût» et par extension «une viande et/ou légumes grossièrement cuisinés», «un repas» ou «la cuisine que l'on fait». Il provient du verbe «fricasser», terme signifiant pour sa part «faire cuire dans leur jus, à la poêle ou à la casserole, des aliments coupés en morceaux.»
Employé dès le XVe siècle, ce dernier verbe s'utilisera tout d'abord dans les cuisines médiévales dans le sens de «faire cuire en fricassée» avant de qualifier un «gaspillage, une dépense à tort», «avoir des relations sexuelles» et de prendre, in fine, la définition qu'on lui connaît aujourd'hui. Qu'en est-il alors de ses racines? Selon le thésaurus, il serait né de la rencontre de deux verbes: «frire» (du latin frigere «faire griller, rôtir») et «casser» (du bas latin «agiter fortement»). Une hypothèse intéressante qui a été néanmoins rejetée, pour une autre supputation, précise le Trésor de la langue française.
«Le verbe a ensuite été considéré comme formé du suffixe «-asser» et à partir de la racine «fric-». Mais qu'en serait-il alors de ce dernier terme? Mystère et boule de gomme si nous choisissons de ne pas tourner en rond, en remontant encore une fois au mot «fric»... Alors arrêtons-nous au rôti de nos ancêtres les Latins! Le fric argotique dériverait ainsi de l'argent qui était nécessaire pour réaliser des festivités et permettre aux joyeux convives de se régaler lors d'une «bombance» bien ragoûtante!
Après tout, l'argent n'a pas d'odeur... http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ Bof bof _________________ Regarde je luis de paillettes
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40574 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Jeu 1 Mar - 14:34 | |
| C'est au XVIIIe qu'est apparu le mot "bretelles" dans le sens où nous l'entendons actuellement. Je vous donne l'explication du Figaro: À l'origine, indique le Trésor de la langue française, le mot «bretelle» désigne «une rêne, une bride». Emprunté à l'ancien haut allemand brittil, peut-être par l'intermédiaire de la forme brittila, l'accessoire vestimentaire s'emploie d'abord au XIIIe siècle, comme «une bande de cuir ou de tissu pour porter ou soutenir un objet».
Ce n'est que bien plus tard, au XVIIIe siècle raconte Georges Planelles dans son livre Les 1001 expressions préférées des Français , que l'objet quittera les caisses à outils de nos ancêtres pour tisser sa toile dans les ateliers de couture. On le retrouvera alors, du fait de «sa ressemblance avec la pièce de harnachement du cheval», employé comme «une pièce de vêtement masculin constituée de deux bandes souvent élastiques passant sur les épaules et croisées dans le dos, servant à soutenir le pantalon», note le CNRTL.http://www.cnrtl.fr/definition/bretelles Et si, dans la foulée, vous vous demandez d'où vient l'expression "se faire remonter les bretelles", c'est ici: http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/02/27/37003-20180227ARTFIG00006-pourquoi-se-fait-on-remonter-les-bretelles.php _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Superglu
Nombre de messages : 246 Date d'inscription : 06/11/2016
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 12 Mar - 12:24 | |
| C'est pas vraiment une expression mais une habitude qui vient du XVIIIe. Pourquoi hésite-t-on à ouvrir son parapluie à l'intérieur ?Les superstitieux le savent bien : il ne faut jamais ouvrir un parapluie quand on se trouve à l’intérieur d’un bâtiment. Une habitude dont l’origine provient de la méfiance qu’inspirait cet objet à ses débuts. Lorsqu’ils ont commencé à être utilisés, dans le courant du XVIIIe siècle à Londres, les premiers modèles étaient en effet très rudimentaires. Leurs ressorts, encore expérimentaux, pouvaient sauter à tout moment. De plus, leurs armatures étaient rigides et coupantes, si bien qu’elles pouvaient blesser le propriétaire ou les personnes proches, ou même casser des objets. En raison de ce risque d’accident, certains ont alors pris l’habitude de dire qu’ouvrir un parapluie dans la maison représentait un mauvais présage. Au fil du temps, les parapluies ont été perfectionnés, mais la croyance, elle, est restée. http://www.cnewsmatin.fr/divertissement/2018-03-09/pourquoi-hesite-t-ouvrir-son-parapluie-linterieur-776212 C'est vrai que maintenant (les Anglais surtout) on dit que - Spoiler:
ça porte malheur
_________________ Lâche qui les abandonne !
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 26 Mar - 11:50 | |
| D'où vient l'expression si visuelle "laver son linge sale en famille" ? On dit souvent que c'est Voltaire qui l'a trouvée. Bin non ! Lui, il utilisait l'expression "linge sale à blanchir" dans un contexte bien précis. C'était quand il renvoyait à Freddy II ses poèmes à corriger. Genre dire gentiment que ce n'est pas bon pour ne pas trop le vexer. Joli, donc mais encore rien à voir ! Notre sens actuel, c'est Napo I qui va le trouver (comme quoi, il n'était pas bon qu'en stratégie) Lui va sortir carrément "C'est en famille qu'on lave son linge sale." Et bim ! Bravo Napo, on y est ! L'expression parle d'elle-même mais une petite remise en contexte l'éclairera (peut-être) encore plus. Autrefois, le lavoir public était un lieu social important. On s'y retrouvait nombreux et il pouvait arriver que le travail délie les langues. Du coup, pour éviter les confidences regrettables, il valait mieux, au sens propre ( ) "laver son linge sale en famille". Sources des infos http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | flower power
Nombre de messages : 515 Date d'inscription : 09/05/2015
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 17 Avr - 9:12 | |
| Le toast c'est une expression de notre siècle... enfin du XVIIIe, notre siècle à nous, je veux dire. Mais d'où vient-elle au juste ?
Malgré ses airs anglais, le toast trouve ses racines -ou ici ses miettes- dans le pain des Français. Attesté dès le XIIIe siècle, indique le Trésor de la langue française, le mot «tostée» s'emploie pour qualifier «une tranche de pain grillée que l'on trempe généralement dans une boisson». Bien que premier dans nos villages, le mot s'exportera beaucoup mieux chez nos voisins de la Perfide Albion. Adopté dès le XVe siècle, le mot anglicisé sous la forme «toast», se répandra comme une traînée de poudre -ou de miettes encore une fois- parmi la bonne société et les campagnes. Allant jusqu'à qualifier trois siècles plus tard, le fait de lever exclusivement son verre à la «femme à la santé de qui l'on boit», c'est-à-dire, «celle que l'on toste».
Pas si british que son nom l'indique, le toast ?
Selon la légende, l'expression «porter un toast» aurait en effet connu une éclatante notoriété au début du XVIIIe siècle en Angleterre. Le Trésor de la langue française rappelle son récit, que voici: «Selon un journal de 1709 cet usage du mot serait né à la suite d'une anecdote arrivée à Bath, ville d'eaux, sous le règne de Charles II, une femme étant supposée faire le même effet que l'adjonction d'un assaisonnement dans la boisson d'un homme.» Concrètement? Lorsque les Anglais portaient un toast à une dame, leurs chopes contenaient un morceau de pain grillé. Soit, le symbole de la femme qu'ils honoraient et pouvaient manger...
La tradition bien implantée en Angleterre refranchira par la suite les côtes françaises, pour définitivement y rester. L'usage fera ainsi écrire à Antoine François Prévost dans son journal littéraire Le Pour et Contre: «Les Anglais ne choquent point le verre, et ne boivent jamais en même temps. On propose une santé. Chacun nomme à son tour celle de la personne qu'il aime. On la porte à son voisin, qui la porte ensuite au sien, et l'on boit ainsi l'un après l'autre jusqu'à la fin de la ronde. Les jeunes gens du bel air ne manquent point d'avoir toujours avec eux une longue liste de noms, qui contient ceux des plus célèbres Beautés du Pays. On les nomme Toast. Une belle Dame est sûre, sans le vouloir et sans y penser, que sa santé est bue tous les jours aux meilleures tables d'Angleterre.»
De nos jours, l'expression s'emploie, généralement, à la fin d'un discours. Après les incontournables «tchin-tchin». Mais ça, c'est une autre histoire... http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ _________________ a mortifying family tradition
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| | | Chakton
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 17 Avr - 9:16 | |
| Interesting On peut même dire que les gardes ont porté un toast à la famille royale en octobre 1789 : Vous savez, le fameux banquet qui é dégénéré. _________________ X est la force deux fois pure
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| | | de La Reinta
Nombre de messages : 1436 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Lun 23 Avr - 14:43 | |
| Trop drôle !!! Vous voyez le mot exact ? ok mais vous savez comment le prononcer ? vou êtes surs je veux direParce qu'il y en a qui disent ekzakt et d'autres ekzaça fait tout de suite plus stylé Oui et non en fait. Au XVIIIe on dit que c'est très mal de prononcer la finale. En gros si vous dites ekzakt vous êtes plouc à mort. Ne surtout pas dire ekzakt devant Marie-Antoinette. Mais ça fait des siècles qu'on en parle et qu'on ne sait plus. Si vous avez l'impression que ekza fait grave stylé c'est que vous êtes carrément has been parce qu'il n'y a plus que les vieux qui disent comme ça. Source Figaro mais c'est mieux expliqué _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6900 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 24 Avr - 6:56 | |
| Voici quelques explications sur un terme s'appliquant à une activité que la Reine Marie-Antoinette affectionnait. Pourquoi fait-on des «pique-niques» ?Le mot est attesté dès 1694 dans la locution «faire un repas à piquenique», c'est-à-dire «faire un repas en payant chacun son écot». Ce qui signifierait peu ou prou aujourd'hui «chacun apporte quelque chose à manger» ou «chacun paie sa part». Un siècle plus tard, le mot fait ses valises. On le trouve alors employé tout seul, dans l'expression «faire un pique-nique», soit «manger hors de chez soi». Et voilà où commence le nœud de notre problème!Selon le dictionnaire Littré, «le mot pique-nique avec un trait d'union est vicieux, [car] la locution n'a pour sens “piquer la nique“. Il faudrait supprimer le trait d'union, et préférer son écriture “pikenike“.» Une orthographe qui serait ainsi plus proche de l'origine de l'expression. D'après le thésaurus, «pique-nique», qui s'écrivait encore «pic-nic» au XVIIIe siècle, proviendrait en effet de l'anglais «pick nick», du verbe to pick «saisir» et nick, «point, instant».
Une origine bien différente de son voisin Le Trésor de la langue française. Ce dernier note que la locution «pique-nique» est née de la réunion de la forme verbale «pique», de «piquer» et de «nique». Une hypothèse partagée par le linguiste Claude Duneton dans son livre La Puce à l'oreille. L'auteur explique que le mot anglais «picnic» est arrivé cinquante ans après le mot français «pique-nique». Il ne peut donc pas avoir donné naissance à notre locution. Ce, comme l'affirme Le Littré.
Pour preuve de son explication, Claude Duneton rapporte la première attestation qui a été faite de la locution dans le dictionnaire de Bloch et Wartburg. On y lit: «Le pique-nique est composé du verbe piquer au sens de picorer ( “piquer les tables“ c'est “vivre en parasite“ aux XVIIe et XVIIIe siècles) et de nique “chose sans valeur, moquerie“.» Une explication qui éclaire par vases communicants la formule de «pique-assiette». «Faire un pique-nique», c'est donc littéralement picorer des petites choses.Source : http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Dim 3 Juin - 11:47 | |
| Fans de Marie-Antoinette, saviez-vous que l'expression en vrac, tellement en usage depuis que sévit la fureur du bio, provient en fait tout droit de notre cher XVIIIe ? Un terme apparu dans le courant du XVIIIe siècle, sous l’influence des commerçants hollandais. Ces derniers utilisaient en effet, à l’époque, le mot «wrac» (pouvant être traduit par «mauvais» en français) pour désigner les harengs de qualité médiocre venant d’être pêchés. Insatisfaits de cette marchandise, les commerçants ne voulaient pas perdre de temps à la trier et la ranger. Si bien qu’ils chargeaient ces poissons directement dans des tonneaux, sans même les saler ni les empaqueter. En raison des liens commerciaux avec les Pays-Bas, le terme «wrac» a été repris dans le nord de l’Hexagone et francisé en «vrac». Il a peu à peu désigné les marchandises mal rangées sur un bateau, avant de s’élargir au sens qu’on lui donne aujourd’hui. Tant pour des produits de consommation que des personnes qui nagent en pleine tristesse. http://www.cnews.fr/ |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40574 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mer 8 Aoû - 11:56 | |
| Le joli mois d'août... on y est, et il est particulièrement caniculaire. Mais au fait, faut-il dire a-ou-t, out, a-ouou ou ? C'est plus compliqué qu'il n'y paraît... Du latin augustus, en l'honneur de l'empereur Auguste à Sextilis, le mot «août», d'abord attesté sous la forme «aüst», est depuis quatre siècles, le lieu d'une bataille linguistique. Si l'on a cessé de prononcer le «a» de «août» depuis le XVIe siècle, à cause de la répugnance que le français a pour l'hiatus, écrit le grammairien Martinon dans Comment on prononce le français (1913), on a malheureusement continué d'écrire août avec un a. Causant entre autres revendications orthographiques - La Fontaine et Madame de Sévigné écriront «oût» et «out» pour évacuer la diction «a-ou» (qui reviendra chez Sainte-Beuve et Victor Hugo)- des dissensions dans la prononciation de la terminaison du huitième mois de l'année.
Au XVIIIe siècle, par exemple, c'est la guerre dans les dictionnaires. Si, en 1768, «aou a le son d'ou» et doit être prononcé en un «oû» long, vingt ans après, les thésaurus et auteurs à l'instar de Voltaire lui préfèrent la prononciation «aoûte». Impossible d'enterrer la hache linguistique entre les Anciens et les Modernes. Mais qu'importe! En 1851, «beaucoup de gens à Paris, et presque tous les provinciaux prononcent a-oût», peut-on lire dans Le Littré. Faute de bon usage, les usages se sont donné le leur. Et si les linguistes préconiseront une nouvelle fois la prononciation «aou» en 1878 - jusqu'en 1968 dans Le Petit Robert et Le Petit Larousse- ces derniers devront reconnaître que la rue prononce plus souvent «aoute».
Est-ce à dire que l'on prononce davantage «aou» dans les villes académiques, où l'on se veut respectueux du bon usage? Non pas. Car ainsi que le démontre Mathieu Avanzi dans son livre Atlas du français de nos régions (Armand Colin), la prononciation du mot «août» n'est pas tant une affaire de région que d'âge. Si «ou» est donc encore partiellement présente dans l'Aube, le Cantal, la Charente, l'ouest de la Corse et une partie de la Belgique, elle est en train de disparaître.
Dans un graphique en abscisse l'année de naissance (de 1930 à 2000) et en ordonnée le pourcentage, l'auteur montre que «plus on est âgé, plus la tendance veut que l'on ne prononce pas la consonne finale». À l'inverse, écrit-il l'auteur, «plus on est jeune et plus on aura tendance à la prononcer».http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ Ah ben... si même au XVIIIe, y z'étaient pas d'accord entre eux... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Mar 25 Sep - 10:36 | |
| Et non, handicap ça voulait pas dire la même chose au XVIIIe. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mot «handicap» a pour origine un jeu. Et plus précisément le «hand-in-cap» («la main dans le chapeau»), qui se pratiquait au Moyen Age en Angleterre. Il consistait à s’échanger des objets, sous le contrôle d’un arbitre. Si la transaction n’était pas équitable, de l’argent était ajouté. Pour conclure leur accord, les deux joueurs plaçaient leur main dans un chapeau, avant de les retirer ouvertes pour signifier une entente, ou fermées dans le cas contraire. A partir du XVIIIe siècle, ce terme a été repris dans le domaine hippique. Un «handicap» était alors placé – sous la forme d’un poids – sur les chevaux ayant les cotes les plus élevées, pour égaliser les chances. Ce mot a fini par s’appliquer à un état de faiblesse ou une infirmité, et a été repris en français au XIXe siècle, même s’il a gardé son sens originel dans certains sports. https://www.cnews.fr/ _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | Noche de Varennes
Nombre de messages : 285 Date d'inscription : 25/09/2018
| Sujet: Re: Expressions du XVIIIe Dim 21 Oct - 19:39 | |
| Et bien ! On utilisait déjà le mot "thug" au XVIIIe. Le thug, ou son ancêtre le thag, remonte au XVIIIe siècle, raconte Aurore Vincenti dans son livre Les mots du bitume (Le Robert). Il désignait en hindi le «menteur», le «malfrat». Sans doute issu du sanskrit sthagayati, «dissimuler», le thug fut dans ses premiers temps en Inde, «une secte active de voleurs et d'assassins qui tuaient leurs victimes, souvent des voyageurs, en les étranglant». Carrément incroyable ! |
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