| La séparation avec son fils | |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: La séparation avec son fils Dim 10 Aoû - 15:53 | |
| Nous n'avions pas encore de sujet consacré à l'un des épisodes les plus durs qu'a dû subir Marie-Antoinette, lorsque les révolutionnaires sont venus au Temple pour lui arracher son fils. L'un des seuls moment, si ce n'est pas le seul, où Marie-Antoinette a craqué devant ses ennemis, où elle s'est laissée aller, mais ce qu'on peut aisément comprendre... Dans "Les princes du malheur", Philippe Delorme rapporte ces paroles qu'elle aurait prononcé à Louis-Charles juste avant de le laisser entre les mains des révolutionnaires : "Mon enfant, nous allons nous quittez. Souvenez-vous de vos devoirs quand je ne serai plus auprès de vous pour vous les rappeler. N'oubliez jamais le bon Dieu qui vous éprouve, ni votre mère qui vous aime. Soyez sage, patient et honnête, et votre père vous bénira du haut du ciel."C'est la première fois que je lis ces paroles Quelqu'un les aurait-il lues dans un autre ouvrage? _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 0:09 | |
| Si vous aviez des livres sur Louis XVII sans vous l`aurez déjà entendu parler. Fleurdelys |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 2:41 | |
| Mais pourquoi si peu de biographes de Marie-Antoinette le rapportent? :s: C'est peut-être Madame Royale qui rapporte ça dans ses mémoires non? _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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pimprenelle
Nombre de messages : 40582 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 11:08 | |
| Non, ce n'est pas Madame Royale qui rapporte ces paroles. Voici le récit qu'elle fait de la séparation d'avec son frère :
Ce 3 de juillet, à 10 heures du soir, on nous lut un décret de la convention qui portoit que mon frère seroit séparé de ma mère et mis dans l'appartement le plus sûr de la tour.
A peine mon frère l'eut entendu qu'il jetta les hauts cris et se jetta dans les bras de ma mère, demandant de n'en être pas séparée.
Ma mère fut saisie aussi de ce cruel ordre et ne voulut pas donner mon frère, et défendit le lit où il étoit contre les municipaux.
Ceux-ci vouloient l'avoir, menaçoit d'employer la violence et de faire monter la garde pour l'emmener de force.
Une heure se passa en pourparlers, en injures et en menace des municipaux, en défense et en pleurs de nous tous. Enfin ma mère consentit à rendre son fils ; nous le levâmes, et après qu'il fut habillé, ma mère le remit dans les mains des municipaux en le baignant de ses pleurs, comme si elle eût prévu dans l'avenir qu'elle ne le reverroit plus.
Ce pauvre petit nous embrassa tous bien tendrement, et il sortit en pleurs avec ses gens.
Ma mère chargea les municipaux qui s'en alloient de demander instamment au conseil général de voir son fils, ne fûssent qu'aux repas ; ils s'en chargèrent.
Ma mère se croyoit au comble du malheur par la séparation de son fils ; elle le croyoit cependant entre les mains d'un homme instruit et honnête ; sa désolation augmenta quand elle sut que c'étoit Simon, cordonnier, qu'elle avoit connu municipal, qui étoit chargé de la personne de son malheureux enfant.
Ma mère redemanda plusieurs fois de le voir sans pouvoir l'obtenir ; mon frère, de son côté, pleura deux jours entiers sans pouvoir se consoler et demanda de nous voir.
Les municipaux ne restèrent plus chez ma mère ; nous fûmes jour et nuit enfermés sous verroux ; les gardes ne venoient que trois fois par jour pour apporter les repas et faire la visite des barreaux de fer des fenêtres pour voir si ils étoient en ordre.
Nous montions souvent sur la Tour. Mon frère y montoit tous les jours, et le seul plaisir de ma mère étoit de le voir passer de loin par une petite fenêtre ; elle y restoit des heures pour guetter l'instant de voir cet enfant si chéri.
Ma mère n'en savoit des nouvelles que très peu par des municipaux et par Tison, qui descendoit les jours de blanchissage, voyoit Simon, et là en savoit des nouvelles.
Tison tâcha de réparer sa conduite ; il se conduisit mieux, dit à ma mère quelques nouvelles, mais peu.
Simon maltraitoit très fort mon frère de ce qu'il pleuroit d'être séparé de nous ; cet enfant, saisi, n'osa plus verser de larmes.
La convention, — sous un faux bruit qui couroit qu'on avoit vu mon frère sur le boulevard, la garde grognoit de ne pas le voir et disoit qu'il n'étoit plus au Temple, — la convention le fit descendre au jardin pour qu'on le voye.
Mon frère se plaignit d'être séparé de ma mère et demanda à voir la loi qui l'ordonnoit.
Les membres étant montés chez ma mère, elle leur porta plainte de la cruauté qu'on avoit eue de lui ôter son fils ; ils répondirent que c'étoit des mesures qu'ils avoient cru nécessaires de prendre. http://penelope.uchicago.edu/angouleme/angouleme_2.html _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:03 | |
| Ah merci Pim, je ne me lasse pas de lire Marie-Thérèse T'as vu? Elle aussi utilise les termes "pauvre petit" pour évoquer son frère, comme Marie-Antoinette avait habitude de faire _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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pimprenelle
Nombre de messages : 40582 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:10 | |
| C'était courant, à l'époque, comme le souligne Philippe Delorme dans son dernier livre. "Pauvre" était un terme affectueux plus qu'autre chose. C'est un accent qu'on trouve encore dans les récits de la Comtesse de Ségur. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:15 | |
| C'est une fréquence qui atténue d'ailleurs ce qualificatif attribué à Louis XVI... Si Marie-Thérèse l'emploie ainsi, c'est qu'elle a dû beaucoup entendre sa mère parler de son frère en ces termes ... Bien à vous. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:19 | |
| - fleurdelys a écrit:
- Si vous aviez des livres sur Louis XVII sans vous l`aurez déjà entendu parler.
Fleurdelys Fleur de Lys a raison, c'est dans la biographie de Louis XVII par Alcide de Beauchesne -et dans Eckard aussi, je pense. Mais c'est étrange, il n'y avait pas déjà un autre sujet sur cette phrase, ailleurs sur le forum ? |
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pimprenelle
Nombre de messages : 40582 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:20 | |
| - Majesté a écrit:
- C'est une fréquence qui atténue d'ailleurs ce qualificatif attribué à Louis XVI...
Si Marie-Thérèse l'emploie ainsi, c'est qu'elle a dû beaucoup entendre sa mère parler de son frère en ces termes ...
Bien à vous. Oui, oui. "Le pauvre homme", c'est presque "le cher homme", avec une nuance d'affection et de protection en plus. Là où Marie Thérèse avait des raisons de s'offusquer, c'est que c'est bien familier, c'est vrai. Pas royal pour un sou ! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 12 Aoû - 12:32 | |
| Oui et puis il y avait un contexte un peu différent avec Louis XVI, même si Marie-Antoinette n'était en rien péjorative Petit Normand a écrit : - Citation :
- Mais c'est étrange, il n'y avait pas déjà un autre sujet sur cette phrase, ailleurs sur le forum ?
Ah oui? ça ne me dit rien... :s: _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Ven 29 Aoû - 11:29 | |
| Bonjour, Je suis un peu hors-sujet, désolée. J'ai lu récemment le roman de Françoise Chandernagor, La Chambre, remarquable à tous égards. Il s'agit de la vision subjective mais probable de l'enfermement de Louis XVII. J'ai dû attendre 50 pages pour "m'apercevoir" qu'il s'agissait bien de lui. Le début du roman ressemble assez à une description style goulag, très russe. Et bien sûr, l'auteur ne le nomme jamais. |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Ven 29 Aoû - 16:19 | |
| Je ne connais pas cet ouvrage...mais de quel enfermement s'agit-il? Celui du Temple qui reste sûr et certain ou un enfermement plus tôt, une fois sous la tutelle de Simon? _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Ven 29 Aoû - 18:18 | |
| J'ai, moi aussi, bien aimé ce bouquin. Le style de l'auteur rend très bien l'ambiance lourde, étouffante, oppressante de l'enfermement. Je ne comprends pas votre question Chou ? |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Ven 29 Aoû - 18:39 | |
| Heu oui j'ia relu detilly et je me rends compte que j'avais mal lu Je croyais que le "probable" portait sur l'enfermement alors qu'il était relatif à la vision subjective, au temps pour moi _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Sam 30 Aoû - 13:35 | |
| Je crois que cet ouvrage est l'un des rares, certes sous la forme romanesque, à proposer une vision du quotidien physique mais aussi mental imposé par le régime au Dauphin... une lente destruction de sa personnalité par l'enfermement , la solitude, le manque de soins qui rappelle tous les ghettos et les camps de toutes les époques, ce qui rend l'épopée de Louis XVII hors du temps et très contemporaine en même temps puisque'on peut le comparer à beaucoup de victimes de toutes les dictatures ; une espèce de porte-parole pour tous les innocents du monde ... un très grand livre qui peut faire mal autant aux survivantistes qu'aux fanatiques de la Révo. ILnous rend l'enfant très humain ( et non pas seulement symbole politique ou historique) et nous remplit de compassion... |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Sam 30 Aoû - 13:39 | |
| pour plus de renseignements sur cet ouvrage
http://www.chandernagor.com/lachambre/pres.htm |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Dim 31 Aoû - 0:40 | |
| Merci Cécile _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Dim 31 Aoû - 9:18 | |
| Bonjour, J'ai parcouru le forum sur Louis XVII et j'ai voté pour son décès le 8 juin 95. Je vois que c'est l'opinion de la majorité des votants. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Dim 3 Mai - 17:33 | |
| Pauvre Louis-Charles. En tout cas, ils sont vraiment inhumains ; séparer un enfant de sa famille pour le forcer à signer une reconnaissance d'inceste contre sa propre mère! Simon a battu Louis-Charles et l'a fait boire pour le faire signer. Le malheureux était tellement ivre qu'il a complètement zappé le "a" de Capet, se faisant appeler Louis Capet par Simon. |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Dim 3 Mai - 17:34 | |
| Il se faisait même appeler "Capet" tout court _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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pimprenelle
Nombre de messages : 40582 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Lun 4 Mai - 9:12 | |
| Dans quel état se trouvait le jeune garçon pour avoir porté de telles accusations contre sa mère ? C'est une question qui embarrasse encore les historiens. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 5 Mai - 20:06 | |
| Je dirais aussi que ça embarrasse la République en général _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Sam 14 Aoû - 21:43 | |
| La scène de la séparation du dauphin et de la Reine est l'une des plus horribles de l'histoire de Marie Antoinette. C'est l'un des rares passages de l'histoire de sa vie qu'il m'arrive de sauter dans un livre tellement je le trouve pénible. Après la séparation d'avec son fils, (je ne sais plus dans quel ouvrage j'avais lu ça), Marie Antoinette avait repéré, dans une porte ou dans un mur, une fente où une faille permettant de voir une partie de l'escalier en colimaçon de la tour. La pauvre femme passa des heures à guetter à travers cette fente le moment où son enfant passait dans l'escalier pour l'apercevoir. Mais je ne sais pas si cela est vrai, car je ne me souviens plus où je l'avais lu. Lorsqu'elle quitte la tour du temple pour être emmenée à la Conciergerie, elle se cogne la tête contre le linteau de la porte. (cette porte, que l'on peut encore voir aujourd'hui au rez de chaussée du donjon de Vincennes). Lorsqu'un garde lui demande si elle s'est fait mal, elle répond "Rien à présent ne peut plus me faire de mal". Ceux qui ont prit la décision de la séparer de son fils dans le but évident de l'atteindre au moral ne l'ont sûrement pas emporter au paradis. Et ses ennemis étaient plus abjects encore qu'on ne peut l'imaginer. Le jour du 16 octobre 1793, tandis que Marie Antoinette traversait Paris pour aller vers son destin, les sans culottes, munis d'un décret de la Convention, forcèrent les portes de la basilique de Saint Denis et pénétrèrent dans le caveau des dépouilles royales. Ils profanèrent le tombeau du premier Dauphin, mort au château de Meudon en 1789 et retirèrent le cadavre de son cercueil pour le jeter dans une fosse commune. |
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Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 17 Aoû - 19:52 | |
| Oui la Révolution aurait pu se passer de cet épisode là en effet, un épisode trop souvent mis de côté _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
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Invité Invité
| Sujet: Re: La séparation avec son fils Mar 17 Aoû - 20:32 | |
| c'est tellement plus facile pour la république de ne montrer de la révolution que les côtés "grandioses".
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| Sujet: Re: La séparation avec son fils | |
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