Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne

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pimprenelle

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MessageSujet: Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne   Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne Icon_minitimeJeu 8 Juin - 13:06

Exposition à ne pas rater qui se tiendra galerie des Gobelins jusqu'au 24 septembre: Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne. Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne 454943

Sièges en société. Du Roi-Soleil à Marianne 88100710

Quel meuble, mieux que le siège, peut symboliser la position de celui qui l'occupe ? Complice de confidences ou de relations hiérarchisées, il est au cœur de nombreuses situations sociales, de la plus intime à la plus ostentatoire. Objet à la fois domestique et symbolique, il est également le fruit d'une diversité de métiers : tapissier, menuisier, doreur, sculpteur… Dans la galerie des Gobelins, le Mobilier national, héritier du Garde-Meuble de la Couronne, met à l'honneur 300 des 1 500 sièges qui composent sa collection, l'une des plus riches du monde, offrant un panorama complet du siège du Grand Siècle à nos jours, dans une mise en scène pleine de surprises.

Dans la nef de la galerie des Gobelins, baignée d'une demi-pénombre bleutée, le visiteur s'étonne : chaises et fauteuils s'offrent à lui dans leur nudité. Présentés en fût, c'est-à-dire dépourvus de leur garniture, ils dévoilent leur délicate ossature en bois, subtilement éclairée. Une esthétique inattendue se révèle, des paysages de feuilles et d'ornements apparaissent, le siège est devenu sculpture. Et un objet architectural, aussi. Ici, des fauteuils Louis XV, dont les formes souples et arrondies ont permis une meilleure répartition des forces et de faire disparaître l'entretoise. Là, des fauteuils Louis XVI, dont les pieds droits, cannelés, rappelant les colonnes antiques comme le goût néoclassique l'imposait, fragilisent la stabilité, obligeant au retour de l'entretoise. Simple à utiliser, le siège est techniquement très sophistiqué ; il est un concentré d'architecture.


Au XVIIe siècle, le meuble, c'était le textile

En contrepoint de la relative austérité dégagée par la présentation en fûts s'affichent sur les murs de splendides tapisseries de la tenture de L'Histoire du roi de Le Brun relatant les événements glorieux du début du règne de Louis XIV. Qu'il s'agisse du mariage de ce dernier avec Marie-Thérèse d'Autriche en 1660 ou d'une audience du représentant du pape avec le souverain, on est frappé par la profusion et la richesse des textiles qui recouvraient alors sièges ou tables. Pieds et bras des fauteuils disparaissent sous des tissus cousus tout autour. « Au XVIIe siècle, le meuble, ce n'était pas la table ou le siège, mais le textile, qui envahissait tout et était marqueur d'apparat », décrypte Christiane Naffah-Bayle, directrice des collections au Mobilier national. La structure du meuble n'était qu'un support qu'on ne voyait pas.

Comment présenter trois centaines de sièges sans lasser le visiteur ? La réponse ne pouvait qu'être apportée par le décorateur Jacques Garcia, un amoureux des sièges, qui signe ici une scénographie pleine de surprises. Les sièges ne sont pas par terre, comme c'est fonctionnellement l'usage, mais placés à hauteur de vue sur des podiums, voire très en hauteur. Ils sont montrés comme des œuvres d'art.

« La plupart des expositions, et a fortiori celles d'arts décoratifs, partent de l'intelligible, la présentation est didactique. Ici, nous sommes dans une approche sensible et esthétique, confie Hervé Barbaret, directeur du Mobilier national. Les conditions ont été créées pour que le visiteur regarde autrement. Cette approche, très novatrice, peut dérouter. » Styles et époques sont mélangés, les descriptifs des objets ne sont pas toujours au rendez-vous, il faut se laisser aller à la déambulation.


Confrontations cruelles

Dans l'escalier d'honneur, les sièges partent à l'assaut d'une des deux volées de marches. Pour montrer qu'à la fin du XVIIIe éclot une typologie des sièges qui ne cessera de se démultiplier jusqu'à aujourd'hui encore, Jacques Garcia a fait grimper une série de sièges dont aucun n'est traditionnel : fauteuil à oreilles, bergère gondole, chaise de piano, chauffeuse, fauteuil de toilette, chaise d'enfant… Dans la salle qui s'ouvre en haut des degrés, le visiteur est cueilli par le vrac d'une réserve tel qu'il se présente dans celles du Mobilier national. Sur des racks prélevés dans les réserves mêmes du Mobilier s'encastrent des caisses qui accueillent les sièges. C'est ainsi qu'ils sont rangés dans les réserves, à ceci près que le décorateur en a retiré le conditionnement intérieur, de la mousse qui les maintient en place.

On passe d'une forme à l'autre, d'une histoire à l'autre, dans des confrontations parfois cruelles. Ces deux fauteuils dorés destinés à Louis XVI et Marie-Antoinette côtoient des chaises en acajou au stylisme incroyablement moderne sur lesquelles ont pris place les membres du Comité de salut public. Entre eux, un fil conducteur : ils sont l'œuvre du même ébéniste, Georges Jacob.

Le Mobilier national meuble les lieux de pouvoir : résidences présidentielles, bureaux des ministres et de leur directeur de cabinet, lieux de réception, quelques ambassades ou préfectures. À l'Élysée, tous les sièges sont d'exception, hormis le fauteuil du président – « il y passe de longues heures, l'ergonomie et le fonctionnel doivent primer », confie Hervé Barbaret. On s'assoit sur ces objets de prestige. Le Mobilier a une vocation de conservation mais aussi d'usage, ses trésors sont utilisés. « Nos objets vivent, poursuit le directeur. Et s'ils peuvent vieillir, ils ne meurent jamais. » Quand ils commencent à s'abîmer, ils sont transférés dans des ateliers où les restaurateurs, perpétuant des gestes pluri-centenaires, leur redonnent leur capacité d'usage. Les dépositaires, heureusement, sont assez disciplinés, bien sûr il y a des boissons renversées. « C'est la vie, commente Hervé Barbaret. Nous faisons quand même attention de ne pas mettre n'importe quel meuble dans une salle à manger. »


Trônes

Dans la dernière salle, sous le toit d'une tente de campagne de Napoléon, Jacques Garcia a disposé sièges surprenants ou prestigieux, comme ce fauteuil de parade créé pour le roi de Rome par Bellangé en 1814. Il est issu d'une paire dont l'autre moitié est utilisée aujourd'hui comme trône par le roi du Maroc. Prêté par la France à l'Empire chérifien au début du protectorat, ce second exemplaire, regarni de velours rouge, a servi aux grand-père et père du monarque et est visible sur son site internet. Pourrait-il revenir un jour dans nos contrées ? Le Mobilier n'ose pas le lui réclamer.
Sur une autre estrade, tournant le dos à un trône de l'Empereur ainsi qu'à un prie-Dieu sur lequel Napoléon III s'est agenouillé et dont l'accoudoir est brodé d'un Pater Noster, un fauteuil tout en sobriété, conçu par Christophe Pillet en 2000. Il est l'héritier républicain des trônes royaux et impériaux. Chaque 14 juillet, installé au centre de la tribune présidentielle, place de la Concorde, à l'occasion du défilé militaire, il se distingue par la hauteur de son dossier. Y prend place le président de la République, qui, alors, symbolise le pouvoir de l'État dans une position assise. Lors de sa visite à la galerie des Gobelins à la fin du mois d'avril, le siège a arraché cette exclamation à François Hollande : « Mais c'est mon fauteuil ! »


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Siège en hêtre, bois sculpté et doré, de Jean-Baptiste Sené, 1787.
Pieds tournés à cannelures torses, dossier carré à colonnettes détachées surmontées d’une pomme de pin.
Marie-Antoinette s’y est assise. Ce fauteuil est l’un des quatre qui meublaient son grand cabinet au château de Saint-Cloud.
©️Mobilier national

http://www.lepoint.fr/culture/sieges-en-societe-quand-l-assise-se-fait-symbole-06-06-2017-2133117_3.php

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