La Comtesse Jeanne du Barry

le comte axel a écrit:

Juste une petite précision, je viens d'acheter une biographie chez Perrin de Jacques de Saint Victor. Si vous l'avez lue, j'aimerais bien vos retours.

Oui je l'ai lue et j'ai dû en parler dans ce sujet
J'en garde un très bon souvenir car de mémoire cette bio est assez complète et objective

Merci Chou, donc une de plus dans mes bibliothèques.

Voici une copie ou une nuance du tableau de la Comtesse par Élisabeth Vigée-Lebrun de 1781 que nous connaissons :


Bien à vous.

.... charmante !

elle est en gaulle cela devrait plaire à Chou

Exact

Je lis actuellement une biographie de la favorite par Joan Haslip, un écrivain anglais.

Le titre de cette biographie "Wages of Beauty" en dit long sur le contenu. En effet Mme Haslip dénombre la longue liste des conquêtes de la belle jeune Comtesse, conquêtes qu'elles savaient "monnayer" au plus offrant...je sais que j'ai déjà interpellé certains ici avec mes commentaires sur les origines de Mme du Barry( personne que j'affectionne). Quand on réfléchit au passé de cette jeune femme, je ne peux que penser que la réaction de la Dauphine, même partiellement téléguidée, fut logique. Avoir une prostituée à la Cour , même une qui ne racolait pas, comme favorite présentée, fut une décision choquante et regrettable de la part du Souverain.

C'était un scandale de lèse-majesté, nous sommes bien d'accord, cher Baron . C'est pourquoi il fut si difficile de trouver une marraine pour sa présentation . La presque gâteuse comtesse du Béarn s'y colla .
Mais, quoique le tapin fut l'entrée en matière de Jeanne dans la vie, son coeur était bon, son âme noble et généreuse ....

Non, moi ce qui me gêne le plus dans tout cela, c'est que la comtesse couchaillait avec d'Aiguillon en même temps qu'avec le Roi .....

Louis XVI a payé plus tard les pots cassés de toutes ces décisions-là....

Couchaillait?

C'est vrai que déjà d'avoir imposer une bourgeoise issue de la finance a scandalisé la Cour alors une prostituée de très petite naissance, c'était vraiment dur à avaler!

J'imagine qu'avec l'éducation reçue, la jeune Marie-Antoinette dans toute l'intransigeance de ses quatorze ans, poussée par des vieilles filles "respectables" et auxquelles elle devait obéir, n'a pas pu accepter d'être polie avec elle. Surtout si celle-ci joue à la première dame de la cour.
L'affaire entre leurs dames qui se disputent les places assises lors d'un spectacle montre bien qu'il s'agissait de savoir qui était la "première". La fille des Césars, jeune mariée du dauphin sans aucun crédit à la cour et encore dans sa chrysalide ou l'Aimée du roi, dans toute la splendeur de sa beauté.
La dame de la dauphine s'en est retrouvée exilée. Ce devait être très dur à accepter en terme d'amour-propre pour Marie-Antoinette.
Et les courtisans ne se sont pas gênés pour les monter encore plus l'une contre l'autre, puisque cela arrangeait leurs affaires.

Au final, l'une a mûrie, sa situation de première dame du royaume était incontestable, sans la crainte d'avoir une vraie favorite qui lui prendrait sa place (je veux dire une favorite de Louis XVI) et l'autre a eu un comportement digne lors du décès de son amant. Elles ont pu alors mieux s'accepter.
Madame du Barry a prouvé largement son sentiment royaliste, entièrement soumise à sa reine.
Les choses sont rentrées dans l'ordre naturellement.

Honte surtout à ceux que cette mini-guéguerre féminine arrangeait et qui ont en fait tout un plat.

Oui mais mon propos est que ce genre de choses laisse des traces auprès du peuple. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Cet amour-là aurait du rester un amour de boudoir ou bien de petite maison en ville. Tomber amoureux....c'est toujours difficile à gérer, mais un Roi reste un Roi avec ses responsabilités. Il a bien préparé le terrain glissant qu'a hérité son petit-fils.

baron de batz a écrit:

Couchaillait?

.... couchait .

baron de batz a écrit:

Oui mais mon propos est que ce genre de choses laisse des traces auprès du peuple. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Cet amour-là aurait du rester un amour de boudoir ou bien de petite maison en ville. Tomber amoureux....c'est toujours difficile à gérer, mais un Roi reste un Roi avec ses responsabilités. Il a bien préparé le terrain glissant qu'a hérité son petit-fils.

Vous n'avez pas tort mais je trouve personnellement qu'imposer une telle femme à la Cour est à long terme une bonne idée. Le roi daigne vivre auprès d'une fille du peuple.

Sa prostitution certes réprimable n'était alors qu'une des trop rares échappatoires pour les femmes du peuple pour s'en sortir. Alors quand on est belle comme elle...
L'éducation des filles ne leur donnait pas beaucoup de moyens. Et leurs carrières professionnelles étaient bien limitées.
A part se marier ou entrer dans les ordres, que pouvaient-elles faire ?
Les femmes savantes ou écrivaines n'étaient pas très courantes. Et même on s'en moquait!

Louis XV a quelque part, sûrement inconsciemment, ouvert Versailles à d'autres que les "bien-nés".
Dans le cadre des coucheries, c'est sûr que ça ne pouvait pas être très bien perçu.
Son confesseur Maudoux était auparavant curé du quartier Saint-Antoine. Plus "peuple", c'est difficile.
Et Marie-Antoinette a voulu éduqué ses enfants auprès de ceux du peuple.
Quant à Louis XVI, il se sentait beaucoup mieux auprès d'ouvriers et de paysans qu'avec les courtisans.

Alors ne peut-on pas envisager une certaine envie politique ?

N'oublions pas l'âge de LOUIS XV quand il rencontre Madame du BARRY : à cette époque, il n'était pas tout jeune. Peut-être a-t-il voulu s'offrir un dernier moment de bonheur dans les bras d'une très belle femme, avant de mourir ? A son âge, cette relation était sans aucun doute sa dernière, et il le savait. Du coup, il a peut-être mis de côté ses réticences pour profiter de ce dernier bonheur...

La Du Barry était une fille du peuple, oui, mais elle a reçu une éducation stricte auprès de l'institution de Sainte-Aure. Lecture, orthographe, religion, musique, dessin, danse et broderie. D'ailleurs Mme du Barry gardera le gout de la lecture, chose que ; Je suis obligé de le souligner; Marie-Antoinette n'avait pas. Maintenant elle est passée par la prostitution de luxe. D'ailleurs lorsque l'on reprend l'acte de mariage avec le frère du "Roué" cela détonne. Je l'avais posté.
Marie-Antoinette effectivement n'a jamais accepté cette "demie reine" par rapport à ses origines.
Pour notre Chère Eléonore voici la description du prince de Ligne, la future Comtesse ayant environ quinze ans : "Elle est grande, bien faite, blonde à ravir, front dégagé, beaux yeux, sourcils à l'avenant, visage ovale, avec des petits signes sur la joue pour la rendre piquante comme pas d'autres; bouche au rire leste, peau fine, poitrine à contrarier le monde, en conseillant à beaucoup de se mettre à l'abri d'une comparaison"

C'est par cette éducation (hélas trop rare pour les filles du peuple d'alors) autant que par sa beauté qu'elle a pu vivre auprès d'un roi de France.
Ce n'était pas seulement un gros libidineux.

Et puis Ligne avait bon goût !

le comte axel a écrit:

poitrine à contrarier le monde, en conseillant à beaucoup de se mettre à l'abri d'une comparaison"

                 

Mon prince de Ligne !!!  Qu'il est drôle !!!!!!!! un rien égrillard .........  bref, tellement parfait !!!!!

Un sens de la formule imbattable!

le comte axel a écrit:

D'ailleurs lorsque l'on reprend l'acte de mariage avec le "Roué" cela détonne.

...... non pas avec le Roué, mais son frère .

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