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 29 juin 1794: Louis Charles du Chaffault- Victime de la Révolution française

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yann sinclair

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MessageSujet: 29 juin 1794: Louis Charles du Chaffault- Victime de la Révolution française   29 juin 1794: Louis Charles du Chaffault- Victime de la Révolution française Icon_minitimeSam 1 Juil - 16:19

Louis Charles du Chaffault
comte du Chaffault de Besné et de Besné, seigneur de La Gastière

29 juin 1794: Louis Charles du Chaffault- Victime de la Révolution française Bustel13

Amiral

Né le 29 février 1708 à Nantes (Loire-Atlantique)
Baptisé le 1er mars 1708 à Nantes, Saint-Vincent (Loire-Atlantique)
Décédé le 29 juin 1794 à Nantes, 44 (Maison d'arrêt du Luzançay) à l'âge de 86 ans

Parents

Alexis Augustin du Chaffault, seigneur de Besné 1680-1740
Marie Boux, dame de Saint-Mars 1678-1719


Marié le 7 janvier 1732 à Montaigu (Vendée) avec Pélagie de La Roche Saint-André 1712-1789

dont
Marie Augustin 1732-1778
Pélagie Augustine 1733
Thérèse Charlotte 1736-1767
Marie Adélaïde 1742



L'Express du 27/09/2004
Fait divers
L'amiral, le trésor et le métallo
par Boris Thiolay

A qui appartiennent les louis d'or retrouvés dans l'ancien château d'un aristocrate mort sous la Révolution? A ses descendants ou aux découvreurs? Dix ans d'une guerre de Vendée judiciaire

Lorsqu'il a entendu un premier bip, Rodrigue G. ne s'est pas emballé outre mesure. Encore un clou rouillé? Une boîte de conserve? Deux mois après avoir acheté un détecteur de métaux pour prospecter les sous-bois et les champs alentour, le jeune Vendéen n'a pas encore eu la main heureuse. Mais, en cette matinée frisquette du 8 février 1993, la chance a choisi son camp.

Ce jour-là, Rodrigue, 23 ans, tourneur-fraiseur de métier, a donc demandé à ses voisins, Claude et Imelda N., l'autorisation de promener sa «poêle à frire» dans le parc de leur propriété, à La Guyonnière (Vendée). «Au bout de vingt minutes, il est venu me voir, tout excité. Il avait trouvé une pièce d'or! Je lui ai dit de la garder. Mais, quelques minutes plus tard, il est revenu: son détecteur n'arrêtait plus de crépiter!» se souvient Mme N. Armés d'une pioche, Rodrigue, son père et leurs voisins découvrent, à soixante centimètres de profondeur, des centaines de pièces empilées dans le sol. Un trésor digne d'un roman d'aventures: en tout, 1 742 louis et doubles louis d'or, frappés entre 1728 et 1789. Les heureux voisins décident de partager équitablement les 15 kilos d'or. Une moitié pour Rodrigue, découvreur du trésor, l'autre moitié pour Claude N., propriétaire du terrain. Puis, comme la loi l'exige, ils vont signaler leur trouvaille aux autorités.

«Un ouvrier métallurgiste avec un trésor, c'est plus romantique»

La belle histoire aurait pu s'arrêter là, chacun rêvant déjà à la meilleure façon de tirer parti de cette manne inespérée: 3 millions de francs environ (450 000 euros). Mais c'était compter sans le poids de l'Histoire et de la mémoire familiale, souvent traumatique, entretenue par les grandes lignées aristocratiques vendéennes depuis la Révolution. Car, depuis onze ans, la propriété du trésor de La Guyonnière est contestée aux deux découvreurs par les descendants de l'amiral Louis-Charles du Chaffault, décédé en 1794, à qui les monnaies d'or auraient pu appartenir. Deux procès, l'un en septembre 2000, l'autre le 17 septembre dernier, ont, tour à tour, attribué la propriété du magot aux héritiers de l'amiral, puis, en appel, à Rodrigue et à ses voisins. L'affaire pourrait maintenant être tranchée devant la Cour de cassation.

Quelle qu'en soit l'issue, ces deux procès méritent déjà de figurer un jour dans les annales du concours de la magistrature. Durant les audiences, pour emporter la décision, chacune des parties a convoqué à la barre l'histoire tragique des guerres de Vendée, examiné à la loupe un arbre généalogique s'étirant sur deux siècles, disserté sur les notions de trésor et de hasard et planché sur les légendes populaires qui foisonnent dans le bocage vendéen. Le tout sous la figure tutélaire de l'illustre amiral, dont l'ombre plane sur les débats.

L'affaire a débuté quelques mois après la découverte du pactole, en 1993. Au chômage, Rodrigue G. décide de vendre une partie de ses pièces. Mais une publicité annonçant cette mise aux enchères de monnaies d'or, «Un trésor de Vendée», à l'hôtel Drouot, attire l'attention d'une descendante de l'amiral du Chaffault. Elle tente, en vain, de s'opposer à la vente. Le temps de rameuter la famille et, cinq ans plus tard, ce sont 77 héritiers qui portent l'affaire en justice. Des dizaines de cousins, nièces et petits-neveux ont été débusqués par le cabinet d'études généalogiques Coutot-Roehrig, spécialiste européen en la matière. «Il nous a fallu deux ans de recherches pour retrouver individuellement les membres des huit branches de la famille», raconte Xavier Starck, correspondant à Nantes de Coutot-Roehrig, tout en dépliant un tableau généalogique long de 11,50 mètres. Le document, qui court d'un bout à l'autre de son bureau, est un véritable Bottin mondain vendéen. Les noms à particule s'y égrènent en guirlande. A ses côtés, Antoine Bergeron, 77 ans, l'un des héritiers, ravive pieusement la mémoire de son aïeul. En greffier scrupuleux, il énumère les «preuves» démontrant que le trésor trouvé à La Guyonnière est bien celui de l'amiral.

A commencer par le curriculum de l'ancêtre. Louis-Charles du Chaffault, né en 1708, possédait un château, une vingtaine de métairies et une maison de campagne au lieu-dit Meslay, à La Guyonnière. C'est dans le parc de cette demeure disparue, aujourd'hui propriété de Claude N., que les louis d'or ont été trouvés. Mais l'amiral est resté dans l'Histoire pour ses faits d'armes: il fut l'un des héros de la bataille navale qui, le 27 juillet 1778 au large de l'île d'Ouessant, vit 27 vaisseaux français mettre en déroute 30 navires anglais. Gravement blessé, il se retira sur ses terres. Pour ses bons et loyaux services, l'homme percevait 9 000 livres de pension. C'est cet argent que l'amiral aurait enterré dans sa propriété, juste avant d'être arrêté.

Car, en septembre 1793, au plus fort de la Terreur, du Chaffault, comme la quasi-totalité des nobles vendéens, fut emprisonné. Ses terres furent confisquées, revendues au titre des biens nationaux. Ses demeures pillées et brûlées. Il échappa à la guillotine, à la fusillade et aux sinistres noyades dans la Loire. Mais il mourut en captivité, en juin 1794, à 86 ans. Sans avoir pu révéler à ses proches où il avait caché son trésor. A ce propos, Antoine Bergeron brandit l'ouvrage d'un certain Dugast-Mattifeux, publié en 1888: "L'auteur y rapporte que son père croisa un jour l'amiral conduisant une carriole. Ce dernier lui a dit: «Mattifeux, j'emporte la grenouille [la fortune]!"» Pour les héritiers de Du Chaffault, qui perpétuent le souvenir du «génocide vendéen», l'affaire est entendue: l'amiral a bien évidemment caché ses louis d'or sur son propre domaine, espérant les retrouver une fois la tourmente passée. CQFD. En 2000, ce «faisceau d'indices concordants» avait suffi à emporter la décision du tribunal de La Roche-sur-Yon (Vendée). Et l'avocat des descendants, Antoine de Guerry - lui-même apparenté à du Chaffault, mais pas héritier - avait obtenu que Rodrigue G. et Claude N. soient condamnés à restituer les 1 401 pièces restantes et à rembourser 208 500 euros, le produit de la vente des 341 autres monnaies.

Durant l'audience d'appel, le 17 septembre dernier, les avocats des découvreurs ont sorti la grosse artillerie. «Comment peut-on, deux cents ans après, revendiquer la propriété d'un trésor que l'on n'a jamais cherché? s'indigne Bertrand Brécheteau, avocat de Rodrigue. Car il s'agit bien d'un trésor, tel qu'il est défini par la loi: "Toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard".» Antoine de Guerry rétorque qu'invoquer le hasard lorsqu'on utilise un détecteur de métaux est un tantinet fallacieux. Nouvel intermède, avec définition du Robert à l'appui. Dominique Ménard, avocat de Claude N., dégaine alors deux arguments imparables, l'un pour le plaisir de la rhétorique, l'autre frappé au coin du bon sens. Primo: la tradition populaire rapporte que, dans sa prison, l'amiral reçut la visite d'un soldat de l'armée révolutionnaire, venu le narguer. Tout en lui soufflant la fumée de sa pipe au visage, il aurait lâché: «Ton château est brûlé, les trésors que tu avais enfouis sont confisqués!»

Secundo, souligne Dominique Ménard, «à l'époque, tous les nobles vendéens ont enfoui leurs richesses précipitamment. Ces pièces peuvent avoir appartenu à n'importe qui». Avant de poursuivre: «Il est impossible de se proclamer héritier d'un trésor qui ne comporte aucun moyen d'identifier le propriétaire de l'époque.» C'est ce dernier point de droit qui a remporté la mise. Les louis d'or restent pour l'heure la propriété des découvreurs.

Les héritiers de l'amiral, dépités, se sentent spoliés, privés de ces «pièces d'une grande valeur sentimentale et patrimoniale»: «Devrons-nous courir les salles de vente pour les racheter et pouvoir les transmettre à nos enfants?» Antoine de Guerry va plus loin: «Pour un tribunal de la Ve République, il n'est peut-être pas politiquement correct de donner raison aux descendants d'un aristocrate vendéen qui portent des noms à rallonge, relève-t-il. Un ouvrier métallurgiste avec un trésor, c'est plus romantique.»

Au dire de son avocat, Rodrigue G. va bien. Très discret, il refuse désormais de se montrer et de raconter son histoire. Hormis l'achat de quelques appartements, rien n'a changé dans sa vie. A 34 ans, il travaille toujours à l'usine. Il continue de battre la campagne avec sa poêle à frire. Son aventure a suscité bien des vocations. Mme N., notamment, a acheté un détecteur de métaux. Son petit-fils, âgé de 6 ans, adore jouer avec. Récemment, il a trouvé une capsule de bouteille dans le parc. Il est persuadé que les chevaliers de la Table ronde y ont bu beaucoup de vin, avant d'enterrer leur trésor au pied d'un arbre.

Au Maroc, Salé, en face de Rabat, est la métropole de la piraterie; à cinquante lieues au sud de Gibraltar, c'est le point idéal d'où les Maures, chassés d'Espagne en 1610 par Pilippe III et accueillis par le roi du Maroc, assouvissent leur haine du chrétien.
Les Salétins, brigands de la mer, barrent la route qui mène du Ponant au Levant. Tout navire marchand assailli est bâtiment perdu, car les pirates n'attaquent qu'en nombre, profitent de la vitesse de leurs bateaux pour s'enfuir et se réfugient à l'abri de la barre qui ferme le chenal d'accès à leur port, franchissable seulement à la pleine mer.
Dans un port comme Salé, on compte en tous temps de 1000 à 1500 esclaves chrétiens, dont 300 à 400 français. Au XVIIè siècle, les pirates ont a ce point pullulé et montré une telle audace, que les primes d'assurance ont atteint 40% de la valeur des cargaisons.
Le 31 mai 1765, l'escadre mouille devant Salé. Elle groupe, autour du vaisseau l'Utile, portant pavillon du chef d'escadre le Commandant du Chaffault, trois frégates de Brest: la Terpsichore, la Licorne et l'Héroïne, que commande l'Amiral de Grasse; trois frégates de Toulon : la Chimère, la Gracieuse et la Pléïade; en plus deux galiotes et la barque l'Hirondelle complètent la force navale. Les corsaires sont mouillés dans les rivières, trop en amont, hélas ! pour qu'on puisse les amariner ou brûler. Mieux que par ses forts et ses canons, Salé est défendue par les hauts fonds, la barre et la houle atlantique qui bat la côte impitoyablement et devient énorme lorsque donne le suroît. Les Salétins ont d'ailleurs de grosses pièces ravitaillées par des bateaux danois ou suédois, servis par des renégats.
Le 2 juin 1765, les galiotes s'approchent de terre et font donner leurs mortiers, qui envoient leurs bombes sur la ville. Cependant, le lendemain, la mer est énorme; l'escadre dérade en filant les câbles d'ancres, par le bout sur des bouées, et croise au large. Le 9 juin, les vigies annoncent l'arrivée d'un renfort, deux chebecs de Toulon: le Caméléon et le Singe, ce dernier commandé par une fameuse recrue, "gueulard, ventripotent, chercheur de plaies et bosses, tête chaude et fin manoeuvrier": le Bailli Pierre André de Suffren.
Dûment embossées sur leurs quatre ancres, les galiotes reprennent leur position quelques jours plus tard; mais, après trois jours de tir, les plates-formes se disloquent, les mortiers de 12 pouces sont hors de service, ceux de 9 pouces ont les lumières évasées. Pire encore, une pièce de l'Héroïne éclate, tuant ou blessant quinze hommes et projetant l'Amiral de Grasse qui manque de tomber à l'eau.
Alors, le Commandant du Chaffault écrit au ministre:
- "Les fournisseurs trompent Sa Majesté par la mauvaise matière qu'ils mettent dans leurs canons; ne serait-il pas possible de remédier à cette friponnerie ?".

Treize ans plus tard, le 27 juillet 1778 aura lieu, par brise fraîche et mer houleuse, devant Ouessant, une grande bataille navale opposant l'amiral anglais Keppel au Commandant du Chaffault, dont le vaisseau La Bretagne portait la marque.
Trente vaisseaux, de part et d'autre, devaient s'affronter en une furieuse rencontre où la qualité de l'artillerie française fit merveille. De cette bataille, Keppel sortait vaincu avec onze de ses vaisseaux avariés. C'est sans conteste la revanche dont rêvait Choiseul quelques années plutôt, puisque les Anglais perdaient le contrôle de La Manche.

La bataille d'Ouessant annonçait une suite de graves défaites pour la marine Britanique: Newport, Yorktown, La Praya.
G.de Beauregard, L'Introduction en France du Cubilot à la fin du XVIIIè siècle.

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