Airin
Nombre de messages : 997 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: David, la fabrique du génie Lun 30 Avr - 12:57 | |
| Un livre récent sur le peintre David, tellement admiré pour son oeuvre et tellement décrié pour ses agissements.
- Le livre
Tous les Français connaissent les chefs-d'oeuvre de David : Le Serment du Jeu de paume et Le Sacre de Napoléon figurent dans leur musée imaginaire. Ces oeuvres néo-classiques font de David le grand peintre – l'artiste génial ? – de la Révolution et de l'Empire. Mais comment être à la fois un compagnon de Robespierre à la Convention et un notable à la cour de Napoléon ? Pourquoi Le Serment du Jeu de paume reste-t-il inachevé ? Et comment devenir un génie ? Au siècle des Lumières, puis durant la Révolution française, pour devenir un génie, il faut être reconnu comme tel par l'opinion publique naissante et s'engager dans le combat politique. David passe même pour un artiste prophétique : ses tableaux des années 1780 – Le Serment des Horaces, Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils – ne préfigurent-ils pas la Révolution ? Mais ce mythe du génie est aussi une construction à laquelle David et ses amis ont contribué. Ce mythe occulte ses liens avec le pouvoir royal et l'aristocratie avant 1789, ainsi que les moments sombres de son existence. A la légende dorée de David s'oppose d'ailleurs une légende noire : au service des pouvoirs successifs, il serait une girouette. La biographie historique de David doit dépasser ces légendes antagoniques pour suivre les expériences vécues par ce personnage durant une période marquée par des mutations formidables et des vicissitudes redoutables. Cet ouvrage est donc une enquête sur le parcours d'un acteur artistique et politique et sur la fabrique du génie.
- L'auteur
Samuel Guicheteau Professeur agrégé d’histoire, docteur en histoire moderne Université de Nantes, ESPE Membre titulaire du Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (Nantes), membre associé du Centre de Recherches HIstoriques de l’Ouest (Rennes 2)
Samuel Guicheteau raconte la vie du peintre Jacques-Louis David :Même s'il est plus admiré que vraiment aimé, l'homme marque indiscutablement un jalon dans l'histoire de l'art français. Il suffit de prononcer le nom de Jacques-Louis David (1748-1825) pour que par un réflexe pavlovien surgissent les images du «Sacre de Napoléon», du «Serment des Horaces» ou de «Marat mort». Leurs photographies ont longtemps rythmé les livres d'histoire quand il était question de la Révolution française puis de l'Empire.
Il a énormément été écrit sur David, avec une pointe en 1989 quand le Louvre et Versailles avaient organisé une double exposition placée sous la direction d'Antoine Schnapper et d'Arlette Sérullaz. Deux courants s'étaient alors opposés. Il y avait les tenants de l'approche classique, dont faisait partie Schnapper, et les imprécateurs. C'était l'époque où Régis Michel, dont plus personne ne parle aujourd'hui, partait dans des délires qui ne se révélaient du reste pas sans intérêt. C'était aussi celle où Thomas Crow où Yvonne Korshak surinterprétaient à qui mieux mieux afin de faire du peintre un révolutionnaire avant l'heure, truffant ses toiles d'avant 1789 de messages cachés.Un parcours louvoyant Près de trente ans ont passé. Professeur à l'Université de Nantes, Samuel Guicheteau nous offre aujourd'hui une biographie peu illustrée. Il s'agit de raconter la vie du peintre, depuis sa naissance dans une famille fort bourgeoise, apparentée à François Boucher «premier peintre du roi», jusqu'à sa mort en exil à Bruxelles. Une fin logique. En 1793, David avait voté la condamnation à mort de Louis XVI, dont il s'apprêtait pourtant à réaliser le portrait moins d'un an plus tôt. Ceci en dit long sur le parcours louvoyant de l'homme que l'auteur entend sans cesse excuser. Comme dit Guicheteau: «Le caractère très heurté de la dynamique révolutionnaire obligeait les acteurs à se repositionner souvent et rapidement.»
S'appuyant comme le veut le jeu universitaire sur quantité d'auteurs de référence, le texte reste fondamentalement sérieux. Par ailleurs long, le livre a du coup quelque chose d'empesé. De raide. De froid. Aucune vie privée, même si David a épousé deux fois la même femme, Charlotte Pécoul. Rien sur son surabondant atelier, alors qu'il a joué un rôle capital pour toute l'Europe venue étudier là les principes du néo-classicisme. Peu de chose finalement sur l’œuvre picturale, bien que chaque chapitre se voit introduit par la description d'un tableau. Compte finalement ici le seul sujet des peintures.Un livre d'Histoire C'est en fait l'Histoire, avec un grand «H», qui passionne l'auteur. Ce dernier tient un peu de l'instituteur, comme il se doit socialiste. Il suffit au lecteur de compter les pages. La moitié du volume, ou presque, se voit consacrée à la Révolution, les dernières années se voyant expédiées en deux coups de cuillère à pot. On peut comprendre cette focalisation. Elle apparaît d'ordre politique. Le livre n'en apparaît pas moins déséquilibré. Après tout, une vie n'est pas faite que de temps forts.http://www.bilan.ch/etienne-dumont/courants-dart/livresamuel-guicheteau-raconte-vie-peintre-jacques-louis-david |
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globule Administrateur
Nombre de messages : 2229 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: David, la fabrique du génie Lun 30 Avr - 12:59 | |
| Cool ! _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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sheldon12
Nombre de messages : 98 Date d'inscription : 27/10/2017
| Sujet: Re: David, la fabrique du génie Lun 30 Avr - 20:40 | |
| Qu'on dise ce qu'on veut, c'est un peintre de génie. |
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| Sujet: Re: David, la fabrique du génie | |
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