Rosalie Lamorlière

Bien que nous n'ayons pas beaucoup de documents la concernant, Rosalie Lamorlière n'est inconnue de personne !
Il semble , selon G. Lenôtre que sn histoire est assez succinte. Elle n'écrivit pas elle-même ,étant illettrée, le récit des derniers jours de Marie-Antoinette.
C'est à l'enquête de Lafont d'Aussonne que nous devons cette intéressante relation exploitée par tous les biographes de la Reine.

Bien à vous.

Native de Breteuil, en Picardie, la jeune Rosalie nous informe qu'elle" servai(t) en qualité de femme de chambre Madame Beaulieu, mère du célèbre comédien, lorsque Louis XVI fut condamné à périr sur l'échafaud.Madame Baulieu déjà infirme et souffrante manqua mourir de douleur et à tous les moments , elle s'écriait : "Peuple injuste et barbare, un jour tu verseras des larmes de desespoir sur la tombe d'un si bon Roi."
Madame Baulieu mourut peu de temps après ...Son fils alors donna de confiance la jeune Rosalie à Madame Richard, concierge du Palais.
Elle éprouvait beaucoup de répugnance à prendre du service auprès d'un concierge de prison ; mais Monsieur Beaulieu qui était bon royaliste, et qui allait défendre , en qualité d'avocat, et toujours gratuitement , les malheureux du tribunal révolutionnaire, la pria d'accepter cette place où elle trouverait l'occasion d'être utile à une foule d'honnêtes gens que la Conciergerie renfermait. "

Voilà donc comment Rosalie s'est retrouvée en place pour pouvoir accueillir l'auguste prisonnière en août 1793...

Bien à vous.

Juste une parenthèse : aujourd'hui est la fête des Rosalie!

Donc bonne fête à cette chère Rosalie qui a su si bien adoucir tant qu'elle a pu l'enfer de Marie-Antoinette à la Conciergerie par de multiples gentilles attentions

Catriona Seth nous dit que le récit de la domestique Rosalie Lamorlière est la première des notices historiques incluses par Lafont d'Aussonne dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, les Mémoires secrets et universels des malheurs et de la mort de la reine de France, publiés en 1824.

Retrouvée 29 ans après l'exécution de la prisonnière qu'elle servit, Rosalie a raconté ses souvenirs au biographe. Il s'agissait d'une jeune fille “extrêmement douce”, chargée du “manger particulier de la reine.”

En voici quelques extraits.

“Sa coiffure, depuis sont entrée à la Conciergerie, était des plus simples. Elle partageait ses cheveux sur le front, après y avoir mis un eu de poudre embaumée. Madame Harel, avec un bout de ruban blanc, les nouait avec force, et puis donnait les deux barbes de ce ruban à Madame, qui, les croisant elle-même, et les fixita sur le haut de sa tête, donnait à sa chevelure blonde la forme d'un chignon mouvant.”

“Le 2 août, pendant la nuit, quand la reine arriva du Temple, je remarquai qu'on n'avait amené avec elle aucune espèce de hardes, ni de vêtements. Le lendemain, et tous les jours suivants, cette malheureuse princesse demandait du linge, et Madame Richard, craignant de se compromettre, n'osait lui en prêter, ni lui en fournir. Enfin, le municipal Michonis, qui, dans le coeur, était honnête homme, se transporta au Temple, et le dixième jour, on apporta du donjon, un paquet, que la reine ouvrit promptement. C'étaient de belles chemises de batiste, des mouchoirs de poche, des fichus, des bas de soie ou de filoselle noirs, un déshabillé blanc pour le matin, quelques bonnets de nuit, et plusieurs bouts de ruban blanc, de largeurs inégales.”

“Le matin, en se levant, elle chaussait de petites pantoufles rabattues, et tous les deux jours, je brossais se jolis souliers noirs de prunelle, dont le talon, d'environ deux pouces, était à la Saint-Huberty.” (Note de C. Seth : “Le talon à la Saint-Huberty, du nom d'une célèbre cantatrice que Marie-Antoinette avait appréciée, correspond à peu près à ce que nous appelons un talon bobine.”

“Madame Richard me permit de prêter ma petite glace à la reine. Je ne l'offris qu'en rougissant. Ce miroir, acheté sur les quais, ne m'avait coûté que 25 sous d'assignats ! Je crois le voir encore : sa bordure était rouge, et des manières de Chinois étaient peints sur les deux côtés. La reine agréa ce miroir comme une chose d'importance, et Sa Majesté s'en est servie jusqu'au dernier jour.”

Merci pour ces très intéressants extraits. Le témoignage de Rosalie est rapporté, en effet. C'est pour cela que certains biographes l'estiment suspect, comme Zweig, par exemple.

Merci Angeblack

Rosalie est un témoin de première classe pour cette période là, et sa sensibilité est touchante. Heureusement qu'il y a son témoignage, il ramène un peu d'humanité à la Conciergerie, pour nous et plus encore pour Marie-Antoinette

Certes... mais tout n'est peut-être pas recevable dans ce témoignage, pour émouvant qu'il soit...

Oui, il est nécessaire de recouper un minimum les infos...

C'est d'autant difficile que, sur cette période de la conciergerie, ça part un peu dans tous les sens, et ça se contredit passablement. Le récit de Rosalie reste donc primordial... à condition d'être sûr qu'il n'a pas été quelque peu remanié...

Il est difficile de démêler le vrai du faux, c'est d'accord, mais ce qui est patent c'est que cette petite Rosalie, dans la mesure de ses pauvres moyens et en se cachant pour ne pas être taxée de traître à la Révolution, a fait tout son possible pour adoucir le sort de Marie-Antoinette en lui apportant, mieux qu'un bol de soupe, un peu de chaleur humaine.

Je suis d'accord avec vous. C'est pourquoi je trouve que le film "l'Autrichienne" rend très bien cette relation... qui ne reposait peut-être que sur des regards et des sourires.

Mais de simples regards et sourires peuvent être inestimables ! C'était le cas.

Oui, certainement... D'ailleurs, Rosalie n'est pas la seule à avoir montré de la compassion pour Marie Antoinette. Madame Larivière aussi. Par contre, la femme Harel qui n'était là qu'à titre d'espionne, elle pouvait pas la sentir.

Ils me semble également que Rosalie soit la seule qui ait survécu aux personnes qui ont porté de l'affection à la reine lorsqu'elle était à la Conciergerie.

Oui, c`est quand même un miracle qu`elle ait survécu
Rosalie était un baume pour notre reine.
Fleurdelys

Est ce que quelqu'un sait si un livre a été écrit sur cette charmente personne?

Je crois qu'un ouvrage est en cours d'écriture en ce moment, mais je n'en sais guère plus

J'attends moi aussi de pouvoir en savoir plus sur Rosalie!

Ah je ne savais pas je pensais à une biographie je serais ravie en effet

Nous attendons tous avec impatience

Oh, oui ! Rosalie est un personnage si attachant !

Je vous confirme que le livre est terminé et relu et nous espérons le voir apparaitre pour la fin de cette année.

J'ai eu le bonheur de lire le manuscrit , il est exact et émouvant !!!!!!
j'avais les larmes aux yeux lorsque la reine est apparue dans le texte et croyez moi je ne suis pas trop sentimentale !!!!

Ce n'est pas une biographie sèche, car malgré les recherches faites par l'auteur dans les Archives pendant des années, il est difficile de raconter la vie de ROSALIE avant et après l'épisode de la Conciergerie.
Les faits sont présentés sous la forme de roman et met en scène ROSALIE vivant sa dernière journée aux INCURABLES.... superbe rédaction faite avec coeur, mais chaque fait est prouvé par le document.

j'ai eu aussi la joie de trouver une gravure rare pour la couverture !!!!!!

Un peu de patience !!!!!! Amicalement MARIE ANTOINETTE

Ah tout ça me donne encore plus envie

je l'acheterais sans hésitation

Moi aussi !

C'est une très bonne idée que d'écrire sur un caractère aussi attachant que Rosalie ! Qu'il est doux de penser qu'au moins une personne, une humble jeune-fille, a eu à coeur de soulager les souffrances de Marie-Antoinette !