L'Impératrice Marie-Thérèse

"La vraie grandeur de Marie-Thérèse réside dans son courage indomptable et dans sa magnifique gourmandise de vivre. C’est une optimiste et une habile , à l’occasion quand elle veut faire partager sa conviction à autrui. (…)

Nombreux sont les biographes de Marie-Thérèse . La meilleure, c’est Constance Lily Morris. Son Maria Theresa , the last Conservative se lit comme un roman. On n’en dira pas autant des ouvrages aussi érudits que pesants consacrés par Alfred von Arneth à l’impératrice et à son règne . On ne découvrira rien d’original dans le livre du duc de Broglie : Marie-Thérèse impératrice, mais on trouve des détails curieux dans les dix tomes de Aus der Zeit Maria-Thérèsias , publiés à Vienne par le comte Khevenhuller . A consulter , certes, Maria-Theresia, ihr Staat und ihr Hof , de Léopold Von Ranke .

Un Belge , le comte de Villermont , publia , en 1895 , une vie de Marie-Thérèse qui ne nous apprend pas grand-chose sur cette souveraine.

Mais j’ai fureté avec plaisir et profit dans la correspondance de l’ambassadeur d’Angleterre , Sir Thomas Robinson , qui , représentant son roi à Vienne de 1730 à 1748, savait voir et juger.

Enfin, quelques mois après la mort de l’impératrice , parut à Bruxelles, en 1781 , une Histoire du règne de Marie-Thérèse par un compilateur nommé Lemaire. Son livre est précieux , car il reflète comme un miroir l’image que les Belges se faisaient de leur impératrice.

Comment la voyons-nous aujourd’hui et quelle fut l’existence de nos aïeux dans les Pays-Bas autrichiens ?

Notre livre apporte des réponses à ces questions-là. "

Source :

Marie-Thérèse , impératrice des Belges de Jo Gérard
Editions JM Collet, 1987, 309 p

Madame de Chimay a écrit:

"[i]La vraie grandeur de Marie-Thérèse réside dans son courage indomptable et dans sa magnifique gourmandise de vivre. C’est une optimiste et une habile , à l’occasion quand elle veut faire partager sa conviction à autrui. (…)

Ne retrouve-t-on pas là une personnalité que Marie-Antoinette, ainsi que certaines de ses soeurs, a hérité de sa mère? Ce courage qui fera l'admiration de tous à la révolution, et cette joie de vivre qui la poussait à faire les 400 coups quand elle était une jeune femme!

Elise

Bien d'accord avec vous !

Voici un autre trait du caractère de Marie-Thérèse :



« La plume de Marie-Thérèse court , rageuse sur le papier : « On dirait que les officiers des places de la frontière se fixent pour tâche d’accumuler excès sur excès au point d’oublier le prestige de ma souveraineté et la protection que je dois à mes sujets . Par désir de paix , j’ai fait preuve de trop de tolérance et je le sais maintenant , puisque, au lieu de s’améliorer , la situation empire. A la fin, les abus sont devenus criants , quand avec une injustice et une cruauté qui violent toutes les lois divines et n’offrent pas de parallèle dans l’histoire , un citoyen de Namur , un de mes sujets , pour un délit qui ne méritait qu’une légère amende , a été jugé , soumis à la torture , puis battu. Il m’est difficile d’exprimer le chagrin , oui, le dégoût que j’ai éprouvés en apprenant ces faits. Ma situation, mon honneur et ma conscience exigent de demander une réparation comparable à la souffrance subie par cet homme , car je ne négligerai jamais les devoirs auxquels un monarque chrétien doit toujours obéir et qu’il doit rendre à ses sujets. »



Notre impératrice est tout entière dans cette lettre qu’elle adresse au gouverneur Charles de Lorraine , son beau-frère : son sens de la justice , son indignation devant les abus de pouvoir , son souci de protéger ses sujets contre l’arbitraire.



Source :



Marie-Thérèse impératrice des Belges de Jo Gérard

JM Collet, 1987, 309 p

C'est très plaisant de voir un chef d'Etat de cette époque autant s'insurger contre les peines injustes que subissent ses sujets !

Elle avait un grand sens de la justice et était très attentive à ses sujets. Derrière cela, il y a l'idée de régner pour leur bonheur !

..... un portrait peut-être moins connu de ce grand homme de femme !
La maturité lui sied à merveille .

J'adore ce portrait ! N'est-il pas dans un de ces merveilleux cabinets chinois de Schönbrunn ?

Madame de Chimay a écrit:

Elle avait un grand sens de la justice et était très attentive à ses sujets. Derrière cela, il y a l'idée de régner pour leur bonheur !

Son "grand sens de la justice" ne l'empêchait pas de faire fouetter les prostituées ...

.......

Citation :

..... un portrait peut-être moins connu de ce grand homme de femme !  
La maturité lui sied à merveille .

Magnifique . Elle paraît déguisée pour un bal masqué, c'est peu commun comme portrait ! Si seulement il pouvait exister un portrait de Marie-Antoinette se rendant au bal ...

Citation :

Citation :

Elle avait un grand sens de la justice et était très attentive à ses sujets. Derrière cela, il y a l'idée de régner pour leur bonheur !

Son "grand sens de la justice" ne l'empêchait pas de faire fouetter les prostituées ...

J'y ai pensé après !
Sérieusement, je crois que la vertu passait à ses yeux avant tout.

C'est un portrait de Liotard ?
Flûte, je ne sais plus ! Mon énorme livre sur Schönbrunn se trouve au fond d'un carton dans une cave...

Citation :

Citation :

Elle avait un grand sens de la justice et était très attentive à ses sujets. Derrière cela, il y a l'idée de régner pour leur bonheur !

Son "grand sens de la justice" ne l'empêchait pas de faire fouetter les prostituées ...

Cela me rappelle Marguerite de Lorraine , l'arrière grand-mère d'Henri IV. Lorsque quelqu'un à ses yeux se conduisait mal dans son duché , elle le faisait paraître devant elle pour le morigéner. Puis, si la personne ne s'amendait pas, c'étaient des coups de fouet puis en dernier ressort , c'était l'expulsion hors de ses états.Mais en ce qui concerne les prostituées, elle a été à la pointe du progrès au niveau d'institutions charitables. Car disait-elle , beaucoup de femmes en étaient réduites à cet état à cause de la misère. L'instution qu'elle avait créé les recueillait , elle leur faisait apprendre un métier puis après la duchesse Marguerite de Lorraine les dotait quand elles se mariaient .

Marguerite de Lorraine était l'ancêtre du mari de Marie-Thérèse et donc de Marie-Antoinette !

olivia a écrit:

C'est un portrait de Liotard ?
Flûte, je ne sais plus ! Mon énorme livre sur Schönbrunn se trouve au fond d'un carton dans une cave...

C'est un portrait de Martin Van Meytens

J'ai pensé à Liotard car il s'est rendu célèbre pour travestir ses modèles à l'orientale.

Il y a les deux attributions, d'après mes recherches.

Pour Liotard:
Cliquez ici



Pour Van Meytens, vous devriez avoir raison puisque en tapant Marie-Thérèse au masque[/url], images Google, je suis tombée sur ce lien :
Cliquez ici


Lien posté par mes soins il y a deux ans.
C'est un scan d'une de mes bios de Marie-Thérèse qui évidemment est au fond d'un carton...

Je crois que c'est Liotard qui a fait une copie du portrait de Van Meytens car on constate quand même quelques différences entre les deux ;
celui dit de Liotard est moins détaillé (regardez la ceinture et le collier de perle par exemple)

Perséphone a écrit:

(regardez la ceinture et le collier de perle par exemple)

... ou bien le pompon sur le sein gauche.

Oui, bravo, je n'avais pas vu !

Quant à savoir de qui est l'oeuvre originale, c'est plus difficile.

Liotard est passé par la cour de Vienne, a peint le couple impérial et tous leurs enfants.
Comme je l'ai dit, il est connu pour peindre à l'orientale.
Il se contentait plutôt de dessins, de pastels... Des portraits rapides.

Est-ce que par la suite, Marie-Thérèse a pu demander une version plus élaborée à son portraitiste favori, Van Meytens, c'est possible.

Arthur saurait nous dire cela !

Merci
Connaissez-vous la date du portrait par Liotard ? On pourra voir lequel est le plus ancien.
Celui de Van Meytens date de 1744

Aucune idée pour ce portrait.

Tout ce que je sais, c'est qu'il a peint Marie-Antoinette et tous ses frères et soeurs en 1762.

Donc par déduction...

Le portrait est bien, initialement, réalisé par Van Meytens. Il est conservé au château de Schönbrunn.
Quant à l’autre, la copie, le site depuis lequel est tirée cette image se trompe peut-être d’attribution ?
Liotard (m’ouais...) ou n’importe qui d’autre, et en particulier l’atelier de Meytens.

D'autant que ce qui est curieux, Liotard lors de son séjour à Vienne, s'est contenté de simples "feuilles" pour portraiturer la famille impériale.
Rappelez-vous ceux qui ont eu la chance de visiter l'expo du Grand Palais : on voit bien qu'il n'a fait que "croquer" ses modèles.
Sa Marie-Antoinette et les autres restent à l'état d'esquisse.
Cela me rappelle Clouet.

Il faudrait savoir si la version qu'on lui attribue est sur ce modèle, facilement transportable, ou bien encadré comme un portrait digne de ce nom.
Nous savons qu'il s'était spécialisé dans les costumes à l'orientale. Donc :
_soit il a copié un portrait de l'impératrice, dans son style ;
_soit comme moi au départ (bien que j'avais posté précédemment la bonne attribution ), certains ont fait une erreur d'attribution de par ce style qui lui est connu.

Citation :

Le portrait est bien, initialement, réalisé par Van Meytens. Il est conservé au château de Schönbrunn.
Quant à l’autre, la copie, le site depuis lequel est tirée cette image se trompe peut-être d’attribution ?  
Liotard (m’ouais...) ou n’importe qui d’autre, et en particulier l’atelier de Meytens.

Je pense aussi que c'est une attribution assez douteuse...