Louis XV, le Bien-Aimé

olivia a écrit:

Madame de Chimay a écrit:

Quant à Louis XV, il suffit de voir comment Madame Adélaïde a su manipuler son père et lui faire annuler sa décision de l'envoyer à  Fontevraud.
Au fond, c'était un homme qui ne savait pas dire non ...

Il cède devant une fillette de six ans qui refuse qu'on l'envoie au couvent, loin de toute sa famille. Est-ce un crime ?   Au contraire, je trouve que cela rend Louis XV plus humain.

Je trouve au contraire que, dans cette circonstance dramatique, Louis XV se montre profondément injuste .
En effet, pourquoi accéder aux supplications de Madame Adélaïde, je te le demande un peu, la garder auprès de lui ( enfin, si l'on peut dire ... ) et se montrer inhumain et inflexible avec les petites Victoire, Sophie, Félicité et Louise, bazardées comme quantité négligeable par Fleury ?
Pourquoi deux poids deux mesures ? Est-ce que tout bon parent ne doit pas traiter ses enfants sur le même pied, avec équité ?

Les fillettes sont expédiées à Fontevrault , prison de luxe, pour douze interminables années !!!  Quelle abomination !!!!!
Jamais Louis XV ni Marie Lescynska n'émettront le plus petit désir de faire le voyage jusqu'à l'abbaye royale pour aller voir comment elles sont installées, ou seulement même les embrasser ... jamais, en douze ans !   Rien à cirer !

Ils ne se déplaceront pas même lorsque mourra la petite Madame Félicité ( qui n'en aura connu aucune ) . Quelle sécheresse de coeur tout de même !  
En somme, la reine pondait mais ne couvait pas .

Gloire à Marie-Antoinette qui savait aimer, elle !

Je suis comme toi, je trouve le traitement envers ces pauvres fillettes inhumain.

Mais justement, l'aînée, la seule qui pouvait s'exprimer, a réussi à faire céder son père. Louis XV ne sembla pas avoir marqué la moindre peine devant le départ de ses filles. Mais il a suffi qu'une réagisse pour qu'il la garde auprès de lui.
Gageons que si les quatre autres (Madame Victoire désormais l'aînée des cadettes atteint à peine ses cinq ans, Madame Louise que quelques mois) avaient pu faire de même, Louis XV aurait peut-être marqué un peu plus de sentiments. Il y réussit avec la seule qui apparaît aux yeux de personnes du XVIIIème siècle comme une réelle personne. Qui démontre une personnalité. Les autres ne sont rien du tout...

Encore à cette époque, un enfant en bas-âge n'avait strictement aucun intérêt, pas mieux considéré qu'un animal. Regarde toutes ces familles, jusqu'aux plus humbles artisans qui envoient leurs nouveaux-nés en nourrice et ne les récupèrent qu'aux environ de leur quatre ans. A un moment où ces êtres à peine considérés comme tels entrent enfin dans la catégorie "êtres humains".
Jusqu'à trois-quatre ans, voire plus, on se contrefichait du décès de l'enfant.
C'est cruel mais c'était bien la réalité de l'époque.

Heureusement, il y eut toujours des exceptions mais l'intérêt porté aux bébés n'apparaît justement que dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Alors, il est à la mode d'allaiter, de démailloter ces "créatures informes"... Evolution qui justement me fait en partie à ce point aimer le règne de Louis XVI.

Preuve supplémentaire : les enfants n'étaient pas baptisés avant plusieurs années. Donc pas de prénoms. Louis XVI et Marie-Antoinette seront les premiers à faire baptiser leurs enfants dès la naissance. Ah, non, exception : madame Elisabeth est bien la première Fille de France à connaître cette évolution. Car déjà la génération du dauphin et de Marie-Josèphe seront des parents pleinement attentifs à l'éducation de leurs enfants.
Les frères et soeurs de Louis XVI seront les premiers enfants à ne pas connaître le fouet !


Devant ce troupeau de filles sans intérêt, à peine distingable par un numéro, Louis XV a été père pour l'une d'elles. C'est déjà ça...

Demain, il y aura 267 ans que

Les Français, sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, battent une coalition anglo-austro-hollandaise, dans le Hainaut belge, près de Tournai à Fontenoy.

La bataille, décisive quant à l'issue de la guerre de la Succession d'Autriche, se déroule en présence - fait rarissime - du roi Louis XV et de son fils, le Dauphin (15 ans), futur père de Louis XVI.

« Messieurs les Maîtres, assurez vos chapeaux et nouez vos rubans de queue…..Nous avons l’honneur de charger »

« Garde, toi qui charge lors du bivouac, souviens-toi de Fontenoy »

Qui pourra jamais dire combien de batailles se sont déroulées dans le Hainaut et le Nord de la France ?
Il y eut aussi Malplaquet !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Malplaquet

bataille de Fontenoy

https://www.youtube.com/watch?v=0Q61rm1IaXI

J'ai vu cet après-midi dans une librairie assez généraliste une bio peu épaisse sur Louis XV. Il existe semble-t-il une nouvelle collection centrée sur des personnages historiques, tels que Rousseau et d'autres, pas forcément du XVIIIème siècle. Enfin, à Figeac, c'est récent. Peut-être que cette série date déjà de plusieurs années !
L'auteur du livre consacré à Louis XV est un certain Père Machin-chouette, je n'ai pas noté le nom. Enfin un prêtre qui a aussi écrit sur Argenson, comte ou marquis, je n'ai pas retenu l'info non plus. A vrai dire j'étais occupée ailleurs. J'étais partie pour trouver un manga, vraiment rien à voir... Mais je ne peux pas m'empêcher de faire un tour dans le rayon Histoire.

Quelqu'un a-t-il lu cette biographie ? Vaut-elle le coup ?
Merci !

L'auteur est un dominicain et dans les ordres religieux , ils ont une solide réputation d'intellectuels . Donc à priori , vous pouvez lire sans restriction...
Je parlais du livre sur Louis XV.

Oui, un auteur dominicain est un gage de sérieux intellectuel.

Je voudrais savoir quelque chose de plus personnelle,( sur Louis XV) par exemple; sa couleur préférée?, le parfum préféré, s'il avait une façon particulière d'avancer ou des autres anedoctes.La personne c'est aussi importante que le roi!
Merci d'avance!

Sa couleur préférée est le violet.

En matière culinaire, il semble que le bien-aimé ne rechignait pas à cuisiner, avec un goût prononcé pour les omelettes et les asperges. La légende veut qu'il faisait lui-même son café, dans une pièce réservée à cette usage.
Pour sa démarche, Louis XV avait semble-t-il de l'allure, de la "classe", aidé par sa beauté et une majesté certaine. On retrouve un peu de celà chez son petit-fils le comte d'Artois dans ses jeunes années, en plus léger et désinvolte.

Louis XVI n'avait-il pas un léger dandinement dans son allure ?

olivia a écrit:

Sinon, le saviez-vous ? La propre grand-mère de Marie-Antoinette a signé le contrat de mariage de ses parents ! Des Poisson !!!
A charge de revanche, madame de Pompadour est l'élément capital à l'arrivée de Marie-Antoinette en France.

Je ne savais pas qu'elle avait signé leur contrat de mariage
Comment cela se fait-t-il ?

Oui Dommage qu'elle soit morte avant de voir accomplir ce qu'elle avait souhaité

Perséphone a écrit:

olivia a écrit:

Sinon, le saviez-vous ? La propre grand-mère de Marie-Antoinette a signé le contrat de mariage de ses parents ! Des Poisson !!!
A charge de revanche, madame de Pompadour est l'élément capital à l'arrivée de Marie-Antoinette en France.

Je ne savais pas qu'elle avait signé leur contrat de mariage
Comment cela se fait-t-il ?

Je ne l'ai appris que ce matin !
Pourquoi ? Son frère le Régent a aussi posé sa signature. La raison est évidente : Poisson est un des employés préférés des frères Pâris, les plus grands financiers du royaume. Le Régent avait besoin d'eux... Ce qui j'avoue n'explique pas plus la présence de Charlotte. Peut-être que la Lorraine en était également la débitrice...

Citation :

Le roi signait les contrats de mariage en signe de son agrément . Après la sienne, il y avait une foultitude de signatures à simple titre de témoins .
 Aujourd'hui chacun des conjoints a un témoin, un seul, il en allait autrement fin XVIIIème . C' était ainsi; c'était l'usage .  

Tu avoueras tout de même qu'une duchesse de Lorraine en signataire d'une alliance de Poisson est assez singulière !

Plutôt début XVIIIe, non ?
Peut-être se trouvait-elle là, et comme il fallait plusieurs témoins, elle a apposé sa signature !

J'ignorais que la duchesse de LOrraine s'était rendue à Paris durant la Régence. En général, les princesses une fois mariées restent dans les terres de leurs époux. Il y a certes des exceptions, mais bien rares. La fille de LOuis XV avait l'excuse d'être mal pourvue.
D'autant que la Palatine fera son dernier voyage à l'occasion du sacre du jeune Louis XV pour revoir sa fille. Mais REims est moins loin que Paris. Elle mourra les jours suivants...

Ah oui, c'est vrai !
Je crois qu'elle était enceinte à cette époque là non ?
Mais alors, comment aurait-elle put signer ? A part quelqu'un signant pour elle peut-être ?

Je suis sur Wiki pour en savoir plus sur cette princesse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Charlotte_d'Orl%C3%A9ans

J'apprends ainsi qu'il y eut un précédent au scandale du mariage de Marie-Antoinette quand Louis XV accorda aux princesses lorraines le droit de danser avant les duchesses. Il en alla de même sous Louis XIV quand il maria sa nièce au duc de Lorraine.

Le contrat de mariage des Poisson est signé le 6 octobre 1718. La duchesse aura bien un enfant mort-né cette année.

Comme sa belle-fille, elle aura seize grossesses ! Mais pas toutes à terme.

Cette famille de Lorraine est à étudier de près !

Peut-être qu'après cette naissance suivie d'un décès, la duchesse a voulu rejoindre sa famille à Paris. Elle avait l'air très proche de sa mère. Ah, la Palatine, comment ne pas l'aimer !
Et j'aime aussi beaucoup Monsieur et le Régent...
Comme quoi, tous les Orléans ne sont pas à jeter par la fenêtre.


De toute façon, la mère du papa de Marie-Antoinette ne peut qu'être bien. Elle avait l'air d'être une sacrée femme. Elle a de qui tenir !


Je crois que la "rupture" entre la branche aînée et les Orléans peut être datée lors du refus de Louis XV pour le mariage plus qu'escompté par tous, dont les principaux bénéficiaires réellement amoureux, c'est-à-dire entre madame Henriette et le duc de Chartres. Après cet affront...
Je crois que Fleury a vraiment mal calculé son coup. Décidément, entre Fontevrault et ça... La pauvre princesse du coup mourra jeune et le prince tombera dans la débauche la plus effrénée. Et sera mal marié. Je vois mal le fils de la douce Henriette devenir le monstre que sera Philippe-Egalité.

Désolée je suis très bavarde ce soir : est-ce qu'il faut scinder ? Mettre ces derniers messages chez madame de Pompadour ? Chez les Orléans ? Chez les Lorraine ?

Bien sûr que tous les Orléans ne sont pas à jeter par la fenêtre ! Il y a des hommes et des femmes de talent dans cette lignée, c'est évident !

Il faudrait lire la vie de Fleury ! Décidément , il en a fait des conneries celui-là !

Sous prétexte de servir la France , il a mis combien d'argent dans sa poche ? Parce qu'à ma souvenance , l'époux d'Aimée de Coigny , issu de la lignée de la famille de Fleury , n'était pas un petit pauvre !

Je pense que si Louis XV avait eu plusieurs fils viables, il aurait très certainement autorisé ce mariage entre Madame Henriette et le Duc de Chartres, d'autant plus qu'elle était sa fille préférée.
Malheureusement à l'époque le dauphin est l'unique héritier mâle de la branche aînée des Bourbons et qui plus est il est marié à Marie Thérèse d'Espagne et sans enfant.
Or Philippe V, en cas de mort de Louis XV et du dauphin se serait bien vu récupérer le trône de France aux dépens de la Maison d'Orléans. Fleury en voyant Madame Henriette convoler avec le Duc de Chartres craignait sans doute des reproches côté espagnol...

Est-ce que cela n'était pas plutôt Adélaïde, la fille préférée de Louis XV ?  

Henriette et le duc de Chartres avaient une inclination réciproque si profonde qu'elle réussit même à toucher Louis XV et qu'il songea, en effet, un instant, à autoriser cette union .
Mais la politique reprit ses droits .  Henriette avait déjà failli épouser le fils aîné de Victor-Amédée, électeur de Bavière , et aussi Charles VI ...  ces mariages avaient capotés dans l'oeuf et cette autre alliance avec un Orléans aurait dangereusement rapproché la branche cadette du trône .
On verrait par là que le roi songe plutôt à substituer la branche d'Orléans au dauphin que la branche d'Espagne .  ( Argenson )

Le petit-fils du Régent épousa Louise-Henriette de Bourbon-Conti  ( celle du buisson d'épines !                  ) qui donnera naissance au futur Egalité .
A l'issue de la cérémonie, Henriette aurait glissé au marié :
--- Soyez heureux, votre bonheur me donnera la force de vivre ...

Citation :

Est-ce que cela n'était pas plutôt Adélaïde, la fille préférée de Louis XV ?  

Après la mort d'Henriette peut-être. De son vivant je ne sais pas