Habsbourg et Chinoiseries

Petit crochet d'abord par les deux cabinets chinois,  rond et ovale, de part et d'autre de la petite galerie qui servait aux fêtes de famille en comité restreint,  dans l'aile médiane. Ils furent décorés, aux environs de de 1760, avec les chinoiseries les plus fines sur panneaux de laques et de toutes formes encastrés dans des lambris blancs rehaussés de luxueuses rocailles dorées et miroirs . Ils représentent des paysages, des fleurs, des oiseaux ...
De petites consoles se détachent des cadres dorés, sur lesquelles sont posés des bibelots, vases, statuettes et petits récipients de porcelaine bleue et blanches .
Marie-Thérèse affectionnait ces chinoiseries , nous allons le constater ( à profusion ) dans l'aile orientale .......
L'Impératrice utilisait les cabinets chinois, pièces de caractère intime, comme salon de société, pour jouer aux cartes par exemple.

Avant de se voir décoré de chinoiseries, le cabinet rond servait de salle de conférence .  Il renfermait la fameuse table de conspiration que l'on pouvait faire hisser de l'étage inférieur garnie de mets et boissons sans être dérangés ou épiés par des domestiques .....

Voici le cabinet chinois circulaire :



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La première pièce qui nous accueille dans l'aile orientale est le Salon Bleu chinois .  En 1806 seulement ses murs furent tendus de précieux papiers de riz chinois, remontant à la moitié du XVIII ème, acheté par Marie-Thérèse dans le feu de son enthousiasme pour les chinoiseries, puis entreposé en attendant un sort meilleur .....
Au fil des décennies, ce papier de riz du salon bleu chinois aux motifs floraux sur fond clair est le seul de toute la série à avoir résisté au temps .
Les scènes devaient donner à l'Européen un aperçu des quatre thèmes importants de la vie chinoise : l'élevage du ver à soie, la production de la soie, la culture du riz, la fabrication des porcelaines, et les plantations de thé ....

C'est dans ce salon que, le 11 Novembre 1918, eurent lieu les négociations avec Charles, le dernier empereur d'Autriche, à la suite desquelles il abdiqua.
Le lendemain, la République était proclamée et Schönbrunn cessait d'être résidence impériale .....



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...... détail :

Je connais ces salons de "réputation", et par quelques clichés trouvés sur le net.
Mais je n'avais pas ce joli détail (hop ! copié/collé), ni quelques-unes des infos que vous évoquez.

Splendide!
Vivement que je contemple ces merveilles!

Passons dans le salon Vieux Laque ...

Ses panneaux de laque, destinés à être vendus comme paravents sur le marché européen furent découpés pour être encastrés dans des lambris de noyer. Ils proviennent de la manufacture impériale de Pékin .
L'architecture de ce salon annonce la fin du rococo et la transition vers le classicisme précoce .

Marie-Thérèse fit transformer le salon Vieux Laque pour commémorer la mémoire de son cher époux, Franz Stephan, décédé brusquement .
Le tableau posthume de François de Lorraine et celui de ses fils, Joseph II et Léopold, furent tous deux réalisés par Pompéo Batoni, lors du séjour des deux frères à Rome .
Je préfèrerais des décors floraux, des oiseaux du paradis ... mais bon !



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Ahhh ! Notre boudoir...

C'est merveilleux! Même le parquet est incroyable!

Le mobilier est un poil trop rococo à mon goût mais on se laisse gagner très facilement à la beauté des lieux.

Le salon des porcelaines, réalisé en 1763 et 64 par le français Jean Pillement, servait de salle de jeux et de travail à Marie-Thérèse .
Les boiseries sculptées, laquées blanc et bleu et imitant la porcelaine, décorent jusqu'au plafond les murs de cette petite pièce .
Les lambris sont reliés entre eux par des guirlandes de fleurs et de fruits qui grimpent le long des murs et se rejoignent sous des ombrelles chinoises .

Entre les guirlandes , 213 dessins bleus représentent de charmantes scènes chinoises . Ils ont été réalisés par ... Franz Stephan et ses enfants .
C'est dire que certains sont peut-être de la main de Marie-Antoinette !!!

Moi je prendrai plutôt ce boudoir-ci ...  

Y a de quoi tomber à genoux!



Les sièges et canapé par contre

L'époustouflant Salon du Million doit son nom aux lambris en bois de rose exotique extrèmement rare, le vicatin .
A l'origine toute la décoration de cette pièce avait été conçue pour le Belvédère; Marie-Thérèse la fit transférer à Schönbrunn en 1766.
Sur ces lambris en bois précieux aux structures d'une qualité esthétique sans pareille, sont insérées des miniatures indo-persanes du XVIIème siècle serties dans de délicats cadres rocaille dorés.

Pour adapter ces miniatures ( diriez-vous chinoiseries pour de l'indo persan ?  ) aux formes des cadres, Franz Stephan et ses enfants, encore, se sont amusés à les découper et les recomposer en images cohérentes, comme une sorte de collage.
Le puzzle d'un seul cartouche se compose parfois de vingt-sept morceaux !!!
Là aussi, nous pouvons imaginer notre petite archiduchesse préférée   , tirant une grande langue, et s'appliquant à ajuster ses petits papiers !

Décidément, j'adore Schönbrunn ! 

Je reçois un choc esthétique à chacune de ces images.
J'espère qu'il y a des sels à la sortie parce que je risque de tomber en pâmoison quand je serai devant!

olivia a écrit:

Y a de quoi tomber à genoux!

..... franchement oui !!!!!!
Vous allez vous régaler !
Et vous savez quoi ? Ces photos sont de médiocres qualité ... Attendez de voir la réalité !!!!!!

Merci pour ces merveilles !!!!!! De la chinoiserie et du rococo à foison , je défaille ....  

Cela me fait énormément penser aux intérieurs du palais d'Oranienbaum près de Saint-Pétersbourg , le seul palais impérial russe à ne pas avoir été incendié et ravagé par les troupes allemandes ....

Je vous propose, maintenant, de traverser au rez-de-chaussée les merveilleux appartements Goess .

Ils forment une unité , délicieusement exotique par sa décoration, de quatre pièces qui furent habitées par Marie-Thérèse .
Leurs peintures murales nous entraînent dans des paysages lointains, inexplorés et imaginaires, où d'étranges oiseaux aquatiques s'ébattent dans une végétation tropicale . Une nature paisible se conjugue avec luxuriance et abondance .
Cependant le caractère éphémère du présent est rappelé par des arrangements de fruits ......




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Superbes photos  

Ce sont des photos du guide, Chou !

Voici un merveilleux service de porcelaine à chinoiseries, commandé par l'infortuné empereur du Mexique, Maximilien de Habsbourg .
Ce service n'a jamais traversé l'Atlantique, puisque, comme vous vous en souvenez, Maximilien, entre temps déposé par la révolution menée par Juarez, était passé par les armes . Son corps a été rapatrié et repose en famille dans la crypte des Capucins .



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Zut ! Cette dernière est floue !

C'est très beau!
Oui pauvre Maximilien et sa Charlotte qui avait complètement perdu l'esprit!
Quelle idée aussi de vouloir absolument un trône et traverser l'Atlantique pour un pays dont on ignore tout!

olivia a écrit:

C'est très beau!
Oui pauvre Maximilien et sa Charlotte qui avait complètement perdu l'esprit!
Quelle idée aussi de vouloir absolument un trône et traverser l'Atlantique pour un pays dont on ignore tout!

C'est à dire que Napoléon III a très fortement conseillé à Maximilien d'accepter ce trône lointain en lui promettant son soutien, et Charlotte a poussé à la roue .
Mais lorsque Maximilien s'est trouvé en difficulté, l'Europe , Napoléon III inclus, a fait la sourde oreille aux appels au secours de Charlotte . Elle a fini par sombrer dans la folie, de désespoir ............

Hum, ces appartements Goess...Ils ne sont pas de tout repos (pour les yeux), mais j'aime !

Moi, j'en suis folle !

Ces appartements peuvent nous évoquer certaines pièces disparues des appartements de la reine Marie Lezczinska ou de la marquise de Pompadour , peints du sol au plafond de treillages verts , fleurs et plantes diverses , oiseaux voletant , insectes .....  

Et puisque vous évoquez l'impératrice du Mexique Charlotte de Saxe-Cobourg-Gotha , princesse de Belgique, voici son beau portrait peint en 1864 par Franz Xavier Winterhalter ...



Quant à la responsabilité de Napoléon III dans tout ça il faut relativiser et étaler clairement les faits !  

C'est Charlotte , princesse très intelligente mais ambitieuse , qui voulait absolument un trône pour son falot de mari qui, lui, s'en serait bien passé !!

De plus quand les troubles sont arrivés , certes la France n'a pas bougé , mais que je sache NI l'empereur d'Autriche-Hongrie François-Joseph NI le roi des Belges Léopold n'ont envoyé de troupes ....

Napoléon III était disposé à envoyer 20 000 soldats au Mexique pour aider Maximilien , à la condition que l'Autriche-Hongrie en envoie aussi 20 000 et la Belgique 9000 ....

Avec 50 000 hommes Maximilien et l'empire du Mexique aurait été sauvé , mais il a été lâchement abandonné à son sort par sa famille autrichienne et belge     .

La pression des États-Unis ( qui ne voulaient pas d'un empire latin subordonné aux européens à leur porte et qui menaçait d'entrer en guerre contre celui-ci ) et du Royaume-Uni ( qui ne voulait pas d'une intervention belge ) a aussi été décisive...( n'oublions pas que Charlotte était à la fois la cousine de la reine Victoria et du prince Albert ...).

Je pense donc qu'il faut remettre un peu les choses à leur place , et ne pas tout mettre sur le dos de Napoléon III , qui était au contraire le SEUL souverain européen à vouloir amorcer un effort dans cette histoire ...

S'il y a donc des souverains à blâmer , ce sont plutôt l'empereur François-Joseph et le roi des Belges , voire aussi la reine Victoria ..

Ce n'est donc pas à leur honneur à eux  

Quant à la folie dans laquelle a sombré Charlotte , là aussi c'est facile de mettre ça sur le dos uniquement de ce pauvre Napoléon III....Il faudrait au contraire regarder du côté de sa très rigide et coincée famille autrichienne qui l'a forcé à accoucher en cachette et lui a retiré son enfant naturel ( qu'elle avait eu de son aide de camp....Maximilien ne l'ayant jamais touché , puisqu'attiré par la gent masculine , comme son frère cadet d'ailleurs , ce dernier interné par François-Joseph dans un château de Salzburg...où il recevait qui il voulait   ) : c'est à partir de ce moment -là qu'elle fut internée sur ordre de François-Joseph et sombra dans la folie ; ça n'a pas dû arranger les choses ...

Merci Sosso . Je ne voulais pas charger uniquement Napoléon III , mais je parlais de lui parce que la France c'est nous , d'une part, et que, d'autre part, c'est tout de même bien Napoléon qui ouvre la voie du trône du Mexique à Maximilien .
J'ignorais, dans le détail, les vicissitudes de la vie de la malheureuse Sophie ...

Mais je l'avais bien compris ainsi    Mais il vrai que dans les livres d'histoire relatant ce drame , on ne voit que ce point de vue et le rôle de la France .

Pour ce qui est de l'offre du trône oui Napoléon III l'a poussé , ainsi que Charlotte à le prendre , contre l'avis de François-Joseph . Mais ce dernier aurait pu l'aider quand même quand il en a eu besoin ....

L'impératrice Charlotte est une femme méconnue qui mérite qu'on s'interresse à elle . Son destin fut tragique et triste . Elle ne revut jamais son fils naturel , qui par ailleurs eu une belle carrière à la cour viennoise ...

Nous sommes bien d'accord ..........