Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Fabre d'Eglantine

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 20:37

Je vois ça! Very Happy
Et pour moi il est très agréable d'en apprendre autant après une journée de travail.
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 22:14

« Namur marque une étape peu reluisante dans la vie de Fabre d’Eglantine. Arrivé à Namur fin décembre 1776 , il a déjà commencé dès les premiers jours de janvier 1777, le siège d’une jeune personne de la troupe , Catherine Deresmond, âgée de 15 ans à peine. Il est vrai que Catherine a de qui tenir : la mère s’est laissée séduire et enlever au même âge par un saltimbanque de foire, devenu acteur par la suite et il faut ajouter que le lien sacré du mariage ne gênait pas plus la femme que le mari. Evidemment , issue de tels parents, la jeune fille ne pouvait guère se montrer farouche.

Tous ces comédiens vivaient dans une promiscuité très propice aux ébats amoureux , prenant en commun leurs repas chez un restaurateur de la ville avec les officiers de la garnison. Fabre n’était pas là depuis 15 jours , que déjà Catherine lui appartenait . C’était un nouveau mariage en perspective . Mais les parents ne l’entendirent pas ainsi. Le fils d’un commerçant aisé de la ville se sentait aussi attiré par les grâces de la jeune actrice, incontestablement , il paraissait un meilleur parti. Toutes les avances de Fabre furent rejetées, elles ne servirent au contraire qu’à déterminer une surveillance plus étroite autour de Catherine . Notre Don Juan en devint enragé. Jamais il n’avait rencontré pareille résistance. La force était nécessaire. Il décida d’employer les grands moyens. Il écrivit à Catherine une lettre , assez incompréhensible de sa part et assez peu habile, sinon qu’il pensait peut-être , par ses révélations dépourvues de pudeur, entraîner le consentement des parents , auxquels il ne ménageait pas les insultes : « O ma chère amie, ma bien aimée, disait-il, ta mère est la plus dangereuse femme que je connaisse pour toi. Oui , elle te perdra , te vendra , te livrera, et tout ainsi qu’une esclave , tu perdras ta beauté et ta santé, ton talent, ta poitrine et les espérances de ton amant, sans retirer d’autre fruit à ton déshonneur et de dépendre davantage de tes persécuteurs…

« Tout chez toi , ajoutait-il , exceptes-en ton frère Baptiste, est indigne de vivre avec toi. Catin ( c’était la bonne ) te trompe ; sois-en sûre ; ton frère aîné François est un gueux à qui je voue une haine décidée parce que je déteste les sournois et les cœurs doubles. Ne te fie pas à ces gens là, confie-toi cependant à Baptiste, il a des sentiments, tu en as aussi, mais si tu n’y prends pas garde , tu les perdras… »
Et il terminait par des déclarations déplacées d’un amour véhément.

La mère s’empara de la lettre , ce fut un beau charivari. Le résultat fut tout le contraire de ce qu’il en attendait, on le tint à l’écart de plus en plus et on redoubla de surveillance autour de Catherine. Alors , il décida de recourir à la violence . Un jour de réception chez les Deresmond , à laquelle il n’avait pas été invité , il résolut de forcer l’entrée de la maison . Il se présenta à la porte armé d’un sabre et d’un pistolet ; la mère le reçut avec un bâton , les choses auraient pu mal tourner si le directeur de la troupe, le prenant par les épaules , ne l’avait lancé à la rue.

Que faire après pareil scandale ? Ce qui était très conforme à son caractère : se rétracter , s’aplatir en plates excuses , et tenter d’obtenir par la douceur et l’hypocrisie ce qu’il n’avait pu réaliser par la violence. Toutes ses extravagances furent placées sur le compte d’un amour excessif allant jusqu’à la folie. Il avouait aussi s’être stupidement trompé par d’odieuses calomnies dont l’informateur était son concurrent à la main de Catherine. Enfin, il n’oubliait pas de brosser de lui le tableau le plus avantageux dans une lettre qu’il écrivit à Madame Deresmond. "
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 22:46

« Madame Desremond n’était pas femme à s’en laisser compter par un novice de théâtre. Elle était beaucoup moins sensible aux belles phrases qu’aux écus sonnants. Aussi Fabre ne reçut aucune réponse. La surveillance redoubla même pour empêcher Catherine de le rencontrer . Fabre en fut réduit à continuer , par les ruses les plus machiévaliques sa correspondance amoureuse. Puis comme rien n’avançait selon son objectif , il enleva Catherine. Fabre monta le coup avec un officier avec qui il avait lié connaissance chez le traiteur où ils prenaient leurs repas.

La mère obtint du mayeur que l’on surveillât les portes de la ville. De plus , elle déposa plainte contre le lieutenant complice du ravisseur. En même temps, elle promettait une récompense sérieuse à qui pourrait la mettre sur la trace des fuyards. Un domestique alléché par cette promesse lui indiqua la demeure du lieutenant , mais Fabre réussit à s’échapper et trompant toute surveillance , à sortir de la ville avec sa belle. Mme Deresmond ne se lassa pas , les amants furent filés de gîte en gîte et arrêtés , alors qu’ils se croyaient en toute sécurité dans un petit village du pays de Liège. Ils furent ramenés à Namur où le magistrat intruisit le procès en rapt et séduction de mineure. Fabre se défendit de son mieux. Non content de rejeter la raison de son acte sur l’opiniâtreté des parents à lui refuser la main de leur fille , il révéla sur la famille et sur la servante des détails de mœurs abominables dont Catherine lui aurait affirmé la véracité. Il rappela que Monsieur Deresmond avait aussi enlevé sa future épouse âgée de 15 ans , lui-même étant de vingt années son aîné. Il déclara que le père avait tenté d’abuser de sa fille , que la mère avec le consentement de son époux était la maîtresse du directeur Hébert. C’était pour arracher Catherine à ce milieu dépravé qu’il l’avait enlevée. Le juge ne se laissa pax prendre à pareil cynisme. Le 20 mars, il condamnait Fabre d’Eglantine « selon droit et justice et en conformité des ordonnances « . C’était la pendaison . Le 22 mars , il écartait toute circonstance atténuante et requérait que toute la rigueur des lois s’appesantit sur le coupable. «


Un vrai personnage de théâtre ce Fabre ! Il est impayable ! Quel Vaudeville !
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 23:41

Le procès de Fabre d'Eglantine devant le magistrat de Namur en 1777 de FROIDCOURT (Georges de)
Liège, Protin et Vuidar, 1941, 145 p
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Juin - 23:43

http://pagesperso-orange.fr/limoux/rue21.htm -
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 7:57

" Cependant , quatre de ses amis adressèrent une supplique à Charles de Lorraine. Le prince Charles se laissa fléchir à condition que le coupable paie les frais du procès et quitte les états de Sa Majesté sans pouvoir jamais y rentrer.
Mais on n'attendit pas que Fabre, alors insolvable, se fût acquitté de sa dette . On le rendit à la liberté et finalement , le gouvernement fut obligé de la prendre à sa charge par un arrêté en date du 31 août 1777. "
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 8:13

« Aussitôt, Fabre quitta cette cité si peu hospitalière aux amoureux.
Un auteur a voulu qu’il se soit marié avec Catherine Deresmond, il n’en fut rien.
Après un court passage au Luxembourg, il arrive à Paris sans ressources. Il ne lui reste que son habitude de tourner des vers, elle va lui permettre de végéter. Il se perfectionne dans la romance et la chanson.

Ses parents morts, il avait rapidement englouti tout ce qui provenait de leur héritage et abandonné ses droits sur la maison paternelle ; ne possédant plus que sa plume, il essaie d’en tirer ce qu’il peut. Buffon, paraît-il , lui envoya dix louis . Cela lui permit de ne pas mourir de faim mais Buffon ne renouvela pas ses prodigalités.
Vers la fin de l’année, Fabre s’engagea de nouveau dans une troupe de comédiens qui donnait scéances à Strasbourg. Il y noua rapidement une nouvelle intrigue. Cette fois, elle aboutit au mariage. En 1778 , Fabre épouse demoiselle Nicole Godin. "
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 8:27

"Le début du mariage fut cependant calme et heureux, une véritable lune de miel. Elle se passa à Strasbourg et à Maëstricht où tous deux venaient d’obtenir un engagement. C’est à Maëstricht qu’il rencontra et parut sur la scène avec Dorfeuille qui , à côté de lui , devait tenir une place dans la Révolution. "

Antoine Dorfeuille

http://ch.revues.org › Numéros › 42-2 › Articles

Article intitulé" Les tribulations patriotiques d'un missionnaire jacobin, Philippe-Antoine Dorfeuille" de Philippe Bourdin
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 13:02

« En même temps,Fabre donnait des consultations juridiques , car il se disait avocat et tenait-nous l’avons constaté par son acte de mariage-beaucoup à ce titre. Eternel mystificateur, il reprenait aussi le pinceau. Fabre connaissait alors le bonheur , sa femme était sur le point de lui donner un fils. Tout en faisant des vers, en mettant sur pied un opéra et en peignant une fresque au théâtre de Maëstricht, Fabre coulait des jours heureux. Avec quelques amis, il faisait bonne chère. Roussel D’Epinal nous indique qu’à son départ de Maëstricht, Fabre passa par Thionville . N’y ayant trouvé aucun emploi, il gagna Sedan où il s’installa d’abord comme peintre en miniature . Il n’eut aucun succès et revint au théâtre. Depuis longtemps , il désirait diriger par lui-même une troupe et réussit à en former une. Mal lui en prit , il n’aboutit qu’à se charger de dettes. Une créancière , qui s’était laissée séduire par sa faconde et ses belles manières , porta plainte , et il fut jeté en prison. Il arriva cependant à s’en tirer et gagna son procès. Comme il était sans argent, il essaya pour s’en procurer de s’improviser ingénieur.
Ayant remarqué le mauvais état des routes lors de ses promenades autour de la ville, il adressa un long mémoire au fonctionnaire chargé de leur entretien, s’offrant à en diriger la réfection et donnant à ce sujet des conseils. Il ne reçut point de réponse.


Il regagna les Pays Bas. Nous le retrouvons à Liège en 1780, engagé dans la troupe de Clairville dont il avait déjà été le collaborateur, un des plus connus parmi les entrepreneurs de théâtre du temps. Mais selon le témoignage d’un contemporain, « sa mauvaise tête et son inexactitude lui avaient attiré la disgrâce de son directeur. Il ajoute qu’il avait été chassé du théâtre avec défense d’y reparaître, fût-ce même comme simple spectateur. Le magistrat de la ville ne fut pas plus tendre. Fabre avait réussi , grâce à l’avocat Henkart , à collaborer à la rédaction du journal entre Meuse et Escaut , y inséra d’abord quelques œuvres littéraires , puis il aborda la politique et plaida pour l’ouverture du canal de l’Escaut, ce qui amena l'interdiction du journal par le gouvernement."
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 13:22

"De nouveau , il se retrouve à bout de ressources . C’est alors qu’il intervient à Liège. En effet, la ville de Liège , fière du succès d’un de ses enfants , le compositeur Grétry , avait résolu de lui ériger un buste sur l’avant-scène du théâtre. L’inauguration se fit le 23 septembre 1780. La cérémonie comportait deux opéras du maître et le couronnement de son buste. C’est ici qu’intervient Fabre et , selon ses dires, que se plaça son incomparable succès. Fabre d’Eglantine s’élance alors sur la scène en repoussant ceux qui le retenaient, pour y déclamer un poème de 180 vers qu’il avait improvisé en 8 heures : il passait en revue toutes les œuvres de Grétry. On le reconnaît, on veut l’entendre. Il donne lecture avec feu de son poème, c’est un tonnerre d’applaudissements. Le succès fut si éclatant et si unanime que les vœux du peuple et l’ordre du magistrat le réintègrent en triomphe dans la troupe d’où l’on avait expulsé et que la ville lui fit don de 5 louis.

La troupe de Liège dont il faisait partie , allait donner des représentations à Spa, ville d’eau bien connue des Belges. Gustave III , roi de Suède , faisait un séjour dans cette station que le prince de Ligne appelait « le café de l’Europe ». C’était pour notre comédien famélique une occasion merveilleuse , il n’eut garde de la laisser échapper. En l’honneur du roi, il composa un éloge dithyrambique . Sa Majesté le manda dans sa loge pour lui prodiguer félicitations et remerciements. Sans doute , ces éloges furent suivies de quelques gratifications financières. Mis en appétit, Fabre ne s’arrêta plus . Il continue en faisant l’eloge du prince évêque de Liège.


L’année théâtrale terminée, Fabre , malgré tous ses succès, quitta Liège et les Pays Bas. Il faut remarquer , en effet, que jamais Fabre d’Eglantine , ne reste deux années de suite dans la même troupe. Cela tenait assurément à son humeur inconstante, à son caractère difficile et prétentieux, peut-être aussi à la nécessité de fuir les créanciers, car partout où il passait, il laissait des dettes criardes. A Liège , il dut abandonner une partie de sa garde-robe entre les mains du Lombard. Il y laissa aussi son fils à la garde d’un ami ; les sentiments paternels ne furent jamais plus développés chez lui que ceux de la fidélité matrimoniale. »
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 14:05

"Il avait signé pour sa femme et lui un engagement au théâtre d’Arras, où ils devaient recevoir 4200 francs plus les recettes de deux demi-représentations. Un de ses plus brillants succès dans la capitale de l’Artois fut remporté dans La Partie de chasse de Henri IV , de Collé. Sa femme y tenait le rôle de la fausse Magie mais malgré cela, elle fut vite laissée sans rôle et se contenta de jouer au tric-trac.

Le directeur du théâtre faisant de mauvaises affaires , Fabre prit la direction de la troupe. On jouait un mois à Arras, un mois à Douai. Malgré les fatigues ( il s’en plaint amèrement ), il termina la saison au dimanche des rameaux. Cette année fut assez calme , sa fonction l’occupait davantage ; d’ailleurs, il fut encore amené à divers déplacements à Cambrai pour remplacer un certain Casimir, directeur ordinaire.

Puis bientôt, il partit pour Genève. La salle des spectacles de Genève avait été détruite par un incendie, la troupe donnait ses représentations au théâtre provisoire de Chatelaine. Le talent de Fabre fut, paraît-il , apprécié des Genevois qui affectionnaient particulièrement le naturel de son jeu.

De Genève, Fabre rayonne dans les environs. Il va jouer à Lyon, à Dijon…et, entre temps, il s’occupe de journalisme. Il voult reprendre à Genève la direction d’une troupe ; il emprunta à son frère , connu sous le nom de Fabre-Fonds , dont il devait faire plus tard un général de l’armée républicaine. On vendit même pour se procurer des ressources , l’argenterie du malheureux. Fabre ne réussit pas , tout fut vain et englouti.

Nous le retrouvons donc simple acteur l’année suivante à Lyon où il se lia avec Collot d’Herbois , futur membre du Comité de salut public, qui devait revenir en ce lieu faire régner la terreur là où il essayait de distraire et de faire rire. Le public lyonnais était difficile, Fabre ne connut que les sifflets.

La véritable cause de ses déboires à Lyon semble avoir été principalement son caractère impossible qui le portait à jeter partout où il se trouvait des germes de discorde. Il éprouvait une maligne jouissance à mettre deux personnes aux prises et l’on sait que rien n’est plus facile dans les troupes de comédiens. Jaloux, orgueilleux et présomptueux , ils ne vivent généralement que dans les querelles et le désordre. Fabre était dans son élément.
Toujours , cependant, il finissait par être découvert et conspué. C’est surtout à Lyon qu’il encourut le mépris de ses confrères.

Malgré ses insuccès à Lyon, il réussit à obtenir la direction du théâtre de Nîmes, qui lui fut confiée par décision du Conseil de la ville le 11 mars 1785. L’amour-propre et la susceptibilité de Fabre ne furent pas mis à l’épreuve à Nîmes. On apprécia l’intelligence avec laquelle il remplit les différents rôles.

Mais les dettes s’ajoutant aux dettes, il est obligé de renoncer à cette direction qui lui attire tant de gloire. Il en est réduit à vendre sa plume à l’inventeur d’un produit pharmaceutique pour qui il rédige des observations sur l’efficacité du produit. Mais cela ne lui fournit pas le pain nécessaire. Il est complètement à bout du rouleau. Mais les dettes criardes le forcèrent à fuir Nîmes , gagner Avignon et reprendre la scène dans les rôles tragiques et comiques. Ses créanciers l’y poursuivirent et il dut chercher refuge pour leur échapper , au collège des doctrinaires de la ville. Ses anciens collègues l’accueillirent charitablement, oublieux de sa situation de défroqué. Ils fermèrent les yeux sur son métier de comédien formellement condamné par les lois de l’église. Fabre passa dans cette calme retraite les derniers mois de l’année 1786 et peut-être les premiers de 1787. Pour payer son hospitalité , il rendit quelques services , donna des leçons de diction aux élèves, passant aussi son temps à rimer et à préparer des pièces de théâtre. Au début de 1787 , il résolut de se rendre à Paris . La capitale , pensait-il, allait lui offrir la fortune que la province lui avait si obstinément refusée. «

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 14:23

« Pour toute richesse , Fabre d’Eglantine possédait à son arrivée dans la capitale le manuscrit d’une comédie qui devait être un four complet. Il était alors dans sa 37e année et restait à peu près ignoré. Certes, il s’était essayé en divers genres mais la gloire théâtrale lui demeurait inconnue. Dans les œuvres de Fabre, on y retrouve ce goût récuurent pour la nature.

Intelligent , souple d’esprit, aux aptitudes très variées, il est aussi violent, rusé, intrigant et ombrageux. Sa prétention excessive rend son commerce pénible. Sa seule raison d’être est le plaisir, la jouissance qu’il pousuit sans scrupules . Il ne trouve de complaisance que pour les femmes qu’il séduit. Cependant , il n’hésite pas à se poser en moraliste sévère. C’est un mécontent qui se croit méconnu et dont on ne sait pas reconnaître la valeur supérieure. Son malheur est dû , il faut bien l’avouer , à ses nombreux écarts de conduite. "
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juin - 14:55

Il se logea à ses débuts dans la capitale « rue du Foin Saint Jacques, à l’hôtel Chaumont , qui n’était pas l’hôtel de l’opulence. Quelque temps après , sa femme arriva de la province où elle jouait aussi la comédie, alors ils demeurèrent l’un près de l’autre près de la Barrière Saint Laurent. Pour vivre, Fabre devint secrétaire d’un homme de lettres besogneux, très connu dans les milieux littéraires de l’époque : le marquis de Ximenès. Situation peu reluisante certes mais elle le servit cependant car si le marquis payait chichement, il l’introduisait dans ses nombreuses relations et Fabre sut toujours tirer parti de ses fréquentations. Grâce à l’appui de Ximenès, le théâtre Italien accepta son œuvre qui fut représentée le 21 septembre 1787. Cette pièce fut un four , tout comme la suivante d’ailleurs. Ce qui fait que Fabre devint jaloux d’un auteur à succès : Collin d’Harleville.
Puis Fabre ne manque pas de sacrifier à l’esprit du jour qui est d’attaquer la royauté et l’Eglise.

Trois échecs , un demi-succès , tel est le bilan de deux années de théâtre à Paris pour Fabre d’Eglantine. Il s’est fait connaître certes, mais plutôt en mal qu’en bien. Quant à ses finances , elles sont catastrophiques. Il est poursuivi par des créanciers qui le tenaillent de tous côtés et rien ne peut mieux donner un exact aperçu de sa lamentable situation que l’acte dressé au nom du roi , qu’il avait cependant malmené dans ses écrits : « Sa Majesté voulant donner au sieur Fabre d’Eglantine le moyen de vaquer à ses affaires , lui a accordé sauf-conduit de sa personne pendant ( six mois ) durant lesquels Sa Majesté fait défense à ses créanciers d’exercer sur lui aucune contrainte ; à tous huissiers, sergents ou autres, de l’arrêter ou inquiéter ; et à tous les concierges ou geôliers des prisons de l’y recevoir , à peine de désobéissance , d’interdiction de leurs charges, et de tous dépens, dommages et intérêts ; et si , au préjudice des dites défenses ( il à était emprisonné, veut Sa Majesté ( qu’il ) soit sur le champ élargi ; quoi faisant, tous concierges et geôliers en demeureront bien et valablement quittes et déchargés. Veut aussi Sa Majesté que le présent sauf-conduit ne puisse avoir d’effet qu’après avoir été signé au bureau des Gardes du commerce.

Donné à Versailles le 22 février 1789

« Louis »

La signification au bureau des Gardes du Commerce était faite en marge , à la date du 26 février et signée Lelong.
En 1789, à l’aube de la Révolution, menacé , poursuivi, Fabre doit sa liberté à la protection de Louis XVI !"
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 12:21

« La capitale n’est donc pas plus clémente à Fabre d’Eglantine que la province. Ses prodigalités avec les femmes et sa vie de bohème l’ont mis sur la paille. Perdu de dettes, sur le point d’être saisi, il échappe difficilement à ses créanciers, évite de justesse la Bastille. Rien ne lui a réussi. Ses pièces sont tombées à plat. Aussi, la Révolution est-elle pour lui une aubaine inespérée : « Il s’y lance , écrit Roussel , son biographe , comme dans un champ où il pourra moissoner à son aise. »
Sa vie de cabotin malheureux le pousse à tout tenter, à tout oser. Pour lui, le monde n’est qu’un vaste théâtre où il essaye de forcer les applaudissements. Il est prêt à devenir sans vergogne , le spécimen du politicien véreux dans toute son horreur. "


Très vite , Fabre d'Eglantine entra en contact avec le club des cordeliers. Autour de Danton, figure dominante et imposante se trouvent des " belles brochettes" de chefs révolutionnaires. En voici le portait : "

Aux côtes de Danton se trouve Marat, le révolutionnaire international. Marat habitait la rue des Cordeliers , dans l’ancien hôtel de Cahors , un appartement loué 450 francs par an au nom de sa maîtresse Simone Evrard.
On trouve aussi Chaumette à peine sorti des bancs de l’école. ; le républicain Robert , belge d’origine , qui venait d’épouser une autre journaliste, Melle de Kéralio ; Hébert , le futur père Duchesne, l’imprimeur Momoro, époux de la jolie femme qui deviendra un jour la déesse de la raison et qui périra avec Lucile ; le louche et cynique allemand Cloots , ennemi de toutes les religions. La plupart , en somme , de ceux qui visaient à la conquête du pouvoir pour s'enrichir venaient d'instinct se serrer autour de DAnton. Tous ces rufians de la politique espéraient rencontrer auprès de lui ou de la complicité ou de l'indulgence. Besogneux, ardent, avide de plaisir et de gloire, brouillé avec la délicatesse et en même temps cordial, généreux par excès et dévoué à ses amis, Danton était destiné par ses défauts à devenirle roi de la Bohême révolutionnaire."

Autre témoignage sur Danton , c'est celui de Levasseur de la SArthe : " Il serait absurde de penser qu'un tel homme n'était pas dévoué à la révolution ; nous l'aimions tous comme tribun mais nous ne pouvions l'estimer comme homme."

Je ne pensais pas que DAnton avait un tel ascendant sur les autres mais qui se ressemble s'assemble. Pas de doute, Fabre d'Eglantine a frappé à la bonne porte.
Mais peut-on dire pour autant que tous les révolutionnaires étaient des rufians avec ce côté vie de bohême ?
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 12:31

J'aime beaucoup cette phrase à propos de Danton : " Il serait absurde de penser qu'un tel homme n'était pas dévoué à la révolution ; nous l'aimions tous comme tribun mais nous ne pouvions l'estimer comme homme.".
On peut dire la même chose de Robespierre, bien sûr pas du tout bohème. Excellent politicien, aux discours parfaits mais à la personnalité effrayante.
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 12:35

Louis Jacob a aussi cette autre phrase effrayante : " La plupart des individus qui se groupaient autour de DAnton étaient des ambitieux avides qui espéraient se servir de la Révolution pour acquérir de la fortune et du pouvoir."

Alors les révolutionnaires, tous des frustrés ? Où sont passés les idéalistes ?
Et que dire de Danton ? Peut-on dire de lui que c'est le suprême Chef des révolutionnaires, le roi des révolutionnaires?
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 12:42

Le problème c'est que malheureusement les idéalistes existaient aussi : Robespierre, Saint-Just. Mais à un point tel qu'à la limite, il valait mieux des véreux.
Ceux qui sont persuadés de détenir la Vérité Vraie sont hyper dangereux et c'était le cas de Robespierre. Et tous ceux qui sortaient, ne serait-ce que d'un orteil de l'orthodoxie fixée par lui, le seul à en être capable, devait être éliminé en tant que monstre du corps social. Quand on a la gangrène, on coupe. Logique implacable.
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 12:51

olivia a écrit:
J'aime beaucoup cette phrase à propos de Danton : " Il serait absurde de penser qu'un tel homme n'était pas dévoué à la révolution ; nous l'aimions tous comme tribun mais nous ne pouvions l'estimer comme homme.".
On peut dire la même chose de Robespierre, bien sûr pas du tout bohème. Excellent politicien, aux discours parfaits mais à la personnalité effrayante.

Après fin 1792, précisions-le Wink

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 13:15

Fabre et Desmoulins rejoignent les rangs des cordeliers.
"Fabre fut successivement secrétaire , vice-président et même président de l’Assemblée. Il put observer, choisir son groupe, s’orienter selon ses tendances intimes. Il rejoignit les rangs de Camille Desmoulins, Danton, Lengendre, c'est-à-dire le parti des hommes d’action. "

Il profita de sa situation politique en s’en servant d’un marchepied pour s’introduire partout, ses manuscrits à la main dans le monde du tthéâtre. Il travaille ses relations , construit son réseau. IL fait valoir sa force , qui est celle d’avoir une plume pour mettre à la disposition de la République.

Alors les révolutionnaires , tous des opportunistes ? Des carrièristes ?
Ce serait aujourd'hui, Fabre aurait sa page fesse de bouc !

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 13:26

Bien sûr qu'il y avait des opportunistes et des carrieristes, c'est normal car on leur donnait leur chance brutalement Wink
Mais c'est là encore le lot de beaucoup d'hommes politiques, les ministres sous la monarchie n'étaient pas différents!

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 13:34

Les ministres oui, pas les rois! Fabre d'Eglantine - Page 2 244157
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Juin - 13:55

ça reste à prouver Fabre d'Eglantine - Page 2 244157

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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Juin - 13:36

Fabre a été mêlé à deux affaires extrêment peu connues si ce n'est que la seconde est la suite logique de la première. Ces deux affaires ont servi d'escalier social à Fabre d'Eglantine.

Voici le première affaire que j'intitulerais " L'affaire Marat". Marat, dans les derniers mois de 1789 , s'en était violemment pris à Bailly ainsi qu'à La Fayette . IL leur reprochait leur luxe et leur faste. Puis il change d'adversaire et cette fois-ci , c'est Necker qui se retrouve dans le colimateur de Marat. De fait, Marat s'avéra être l'un des plus cruels ennemis de Necker. Dès lors , les accusations les plus horribles sur Necker fusent dans l'Ami du Peuple. Pour couronner le tout, Marat s'en prend à un un fonctionnaire nommé joly, vulgaire indicateur et provocateur, il fut décrété de prise de corps pour calomnie à l’égard d’un agent de l’autorité.
Dès lors , Marat se place sous la protection du club des Cordeliers. Mais il n'en continue pas moins ses attaques contre Necker. Necker va réagir.


"Le 19 janvier , Marat annonce un véritable réquisitoire contre le ministre accaparateur , c’est : « La dénonciation de Necker » qui lui impute le crime de lèse-nation et de lèse-majesté et se termine par cette apostrophe : « Je vous traduis devant la Nation comme un ennemi public, il faut vous laver complètement ou encourir les suites de sa juste indignation ». La mesure était comple , les limites dépassées ; il fallait à tout prix empêcher le folliculaire de vomir ses invectives. A la suite d’une manière de conseil de guerre tenu le 21, l’arrestation , coûte que coûte , fut décidée. Le 22 au matin, toute une armée , sous les ordres du major général Plainville, accompagnée d’un conseiller et de deux huissiers au Châtelet, arrive à l’Ancienne comédie faire le siège de la demeure et de l’imprimerie de Marat. Ce fut une véritable comédie. Les conservateurs de la liberté interviennent, le district fut mobilisé, Fabre d’Eglantine , vice –président est au fauteuil …on décide d’envoyer une délégation à l’Assemblée constituante…D’un coup de gueule, Danton arrange tout …Mais Marat pendant ce temps déménage ses papiers compromettants et s’esquisse habilement. Le tour est joué , la police bafouée , Necker en est pour ses frais….L’Ami du Peuple est en fuite. "

Ainsi Necker fut tourné en ridicule par Marat et par le Club des Cordeliers qui se serrèrent les coudes autour de Marat. Nul doute que celui-ci devait être franc-maçon.

C'est étonnant cette critique d'un suisse sur un suisse ( Marat sur Neker ) et d'un franc-maçon sur un autre !

Mais la deuxième affaire allait éclater !
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Juin - 14:05

La deuxième affaire, je l'intitule l'affaire Danton. Elle éclata cinq semaines après l'affaire Marat. Voici ce qu'en disent les révolutions de Paris de 1790 : " « Nous apprenons dans le moment que M . D’Anton , ancien président du district des Cordeliers , mandataire provisoire de la ville , et le seul d’entre eux qui soit député à l’archevêché pour le plan municipal, est décrété de prise de corps par le Châtelet , pour les discours qu’il a tenus le jour où M. De La Fayette envoya une armée pour arrêter le sieur Marat… ». Tout au contraire , Danton ce jour là , avait fait preuve d’une prévoyance inaccoutumée , loin d’appeler à la violence , il avait prôné la prudence. "

Danton ne se laissa pas abattre ni démonter. Il prit sa plume et écrivit un pamphlet sur un mode ironique et humouristique. Son pamphlet , d'ailleurs, s'intitulait : "« Grande motion sur le Grand forfait du Grand M. Danton , perpétré dans le Grand district des Grands Cordeliers sur les Grandes suites d’icelui. «
Danton remporta la partie . Il sut mettre les rieurs de son côté. Le tout Paris se passionna pour cette affaire et Danton y gagna une renommée extraordinaire.
Sur les conseils de Fabre d'Eglantine , il se décida à porter l'affaire en judiciaire.

Voici ce qu'en furent les suites : ". Ainsi , les Cordeliers portèrent le différend devant la Constituante.40 districts appuyèrent l’appel des Cordeliers.
L’Assemblée cependant hésita à se reconnaître « des droits de souverain « assez puissants pour casser ainsi un arrêt de justice, elle se contenta simplement de prononcer l’ajournement définitif. C’était un blâme direct au Châtelet et le triomphe complet de Danton. Il sortait grandi de cette affaire qui consacrait sa renommée parisienne et lui conférait presque l’auréole du martyr. Fabre de son côté avait bien travaillé , secondé merveilleusement le premier , et il n’était pas homme à se laisser oublier. "


Ainsi Necker , bien involontairement , fut à l'origine de l'ascension de Danton et de Fabre d'Eglantine , soit ses ennemis au même titre que Marat. Curieux , non ?
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MessageSujet: Re: Fabre d'Eglantine   Fabre d'Eglantine - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Juin - 14:41

"Mis en vedette par son rôle aux Cordeliers, Fabre d’Eglantine obtint la récompense due à ses services . Le 19 septembre 1790 mourait un des plus brillants journalistes de la jeune révolution : Elisée Loustallot , principal rédacteur des Révolutions de Paris. . On avair répandu le bruit , écrit Fréron que « cet écrivain patriote et courageux avait été empoisonné ». C’était une erreur, Fréron le reconnaît . Loustallot était malade , miné par une fièvre putride. Bref, les meilleurs soins étaient restés sans effet. Les Jacobins portèrent son deuil 3 jours et Camille Desmoulins prononça son éloge à leur tribune.

Pour remplacer ce lutteur de taille, Prudhomme , propriétaire-directeur des Révolutions de Paris , appela Fabre d’Eglantine, auquel il adjoignit Chaumette et l’athée Sylvain Maréchal.
Que fit Fabre d’Eglantine aux Révolutions de Paris ? Combien de temps y resta t-il ? Il est assez difficile de le préciser d’une façon exacte. Prudhomme , en effet, ne voulait aucun article signé, ses collaborateurs devaient rester anonymes, seul son nom figurait au journal. Il est fort probable que Fabre ne fit que passer. Cependant , toute l’opinion contemporaine lui attribua un article d’une violence sans pareille et qui fit sensation. Fabre le renia mais il n’est pas à un reniement près . Toute sa vie d’ailleurs en témoigne et déjà son père lui reprochait la fourberie de son caractère. Cet article s’intitule « Tyrannicides » et est imprimé dans le N° 74 des Révolutions de Paris. Voici en substance ce que dit cet article : « Il doit se former incessamment une nouvelle association de patriotes , dont les sublimes fonctions seront d’assassiner les rois ou tyrans, les reines, les princes et aristocrates de toute espèce. En attendant que le bureau soit établi , chez le membre le plus féroce de l’Assemblée nationale, le sieur Prudhomme recevra les soumissions de zélés pour la chose publique en son bureau , rue des marais ; et chaque candidat sera muni de toutes les armes convenables avant de se présenter , sa ceinture sera garnie de pistolets et de poignards , bien affilés ; on lui délivrera , s’il est jugé digne de l’agrégation , un brevet en bonnes formes , signé Fabre d’Eglantine , ex-médecin, ex-moine, ex-comédien dérestable, ex-directeur de spectacle, banqueroutier, ex-poète comique et ex-honnête homme … »

L’article , de fait , lance un appel direct au meurtre. Après avoir fait une allusion à la reine, qu’il accuse de pousser à la guerre et qu’il n’hésite pas dans ce cas à vouer au glaive vengeur, Fabre fait une volte-face et prend le roi sous sa puissante garde : « Citoyens ! Terminait Fabre , un bruit sourd se répand. On se dit à l’oreille qu’il existe une faction qui porte le délire aristocratique jusqu’à méditer un attentat sur les jours de Louis XVI . Citoyens ! Redoublez de vigilance autour de sa personne. Ce monarque est du très petit nombre de ceux qui réconcilieraient un Brutus avec la royauté. Un roi qui laisse asseoir à côté de lui sur le trône la liberté nationale mérite tout l’attachement à la nation. Le repos du peuple tient à l’existence d’un tel roi. « Fabre ira plus loin en 1792 quand il offrira ses services à la Cour , moyennant finances , finances très élevées. "

C’est incroyable un tel retournement de vestes !Et le pouvoir de la presse est grand à cette époque. C'est presque lever une armée de massacreurs !
Est-ce que véritablement on peut dire que le pouvoir de la presse est né à cette époque, que c'est la révolution qui a fait la presse et que sans celle-ci, la presse n'existerait pas ?
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