Louis XVI et les animaux

Je vois que l'une des deux grandes passions de Louis XVI (avec la bouffe ), à savoir la chasse, ne faisait pas office de sujet, rattrapons donc ce manque
Louis XVI tient cette passion de Louis XV, qui lui aussi chassait beaucoup. Selon plusieurs biographes, c'était une manière pour lui de se dépenser, et tout comme Marie-Antoinette aimait aller à Trianon pour fuir les fastes de Versailles, lui allait chasser pour oublier les soucis du royaume

Mais, selon le Prince de Ligne, Louis XVI était limite dangereux lors des chasses:

"Louis XVI était extrêmement imprudent à la chasse. J'ai entendu siffler une de ses balles à mon oreille à la mort du cerf, mais un jour il tua, en se retournant, une perdrix entre la reine et moi, à un de ses tirés où il me prenait souvent avec lui pour causer, car il n'y avait que ses deux frères qui tiraient."

Je crois que Louis XVI a continué à chasser quand il était aux Tuileries, au bois de Boulogne, mais une fois au Temple c'était terminé :s:

Tiens ! J'ignorais qu'il était dangereux... Par contre, j'ai déjà lu des descriptions qui questionneraient sur une certaine cruauté... Loulou aimait, paraît-il, découper de ses mains les cerfs qu'il avaient abattus.

Ah bon, il chassait aux Tuileries ? Même après 1790 ?

Je croyais qu'il n'y prenait plus aucun plaisir étant donné sa situation, et qu'il ne faisait plus que jouer au billard avec la Reine. Il me semblait aussi qu'il préférait de toute façon rester à l'intérieur du château, alors que La Fayette l'encourageait plutôt à sortir chasser pour ne pas qu'il aie trop l'air d'un Roi prisonnier.
Vous en savez plus à ce sujet ?

Il me semble être resté enfermé aussi, si bien que sur la route de Montmédy, Madame de Tourzel rapporte ces propos de Louis XVI:"Quand j'aurai le cul en sel, vous me verrez comme jamais vous ne m'avez vu..."
Métamorphose morale qui n'aura pas lieu, on le sait...

Bien à vous.

Ben il me semble vraiment qu'il a continué à chasser un peu au Bois de Boulogne, bien moins qu'à Versailles c'est certain, quand il était aux Tuileries...mais je ne sais plus où je l'ai lu

Je ne sais pas trop non plus, Chou. Ce qui est sûr, c'est qu'il faisait des promenades à cheval dans le parc de Saint Cloud pendant l'été 90. Ce qui est certain aussi c'est qu'après Varennes, tout a été fini et bien fini.

Ca me rappelle une petite anecdote sur Louis XVI à la chasse : un jour que le Comte de Provence avait tiré un superbe faisan, ce fut Louis XVI qui trouva le premier l'animal mort. Furieux de ne pas avoir abattu lui-même une aussi belle pièce, le Roi arracha les plus belles plumes du faisan, pour diminuer sa valeur.

Comme quoi notre cher Louis XVI pouvait parfois se montrer mauvais joueur...

Oui... Un étrange caractère, pas toujours facile à vivre, qui se retrouve chez Félix et Lever.

Ah les relations entre frères....

D'après Marie-Antoinette dans une de ses lettres, alors qu'elle était encore Dauphine, elle a déjà eu besoin de séparer les deux frères se bagarrant à cause d'un objet cassé par l'un je crois

Oui, oui, un vase très précieux... elle a même failli se prendre un coup, si je ne m'abuse.

Exact, elle s'est interposée entre eux et le drame a failli avoir lieu

Le vase appartenait à Provence, si je me souviens bien... mais corrigez-moi si je me trompe. Et Louis l'a cassé sans le faire exprès.

C'est aussi ce qu'il me semble

Dans le Journal d'une Reine de Madame Lever , à la date du 2 novembre 1789, l'auteur fait dire à la Reine :
"Le Roi a voulu aller à la chasse , mais il ne lui a pas été permis de le faire.Il devrait prévenir Monsieur de La Fayette plusieurs jours à l'avance afin qu'on pût apprêter un corps de quatre mille hommes pour l'escorter et le défendre!"

Ce nombre d'hommes de défense me paraît bien excessif !
Si ce fait est avéré, cela signifierait donc que Monsieur Blondinet fut vraiment tôt un geôlier pour la Famille Royale...

Bien à vous.

C'est vrai que 4000 hommes, ça fait tout de suite bataillon ! Mais il serait illusoire de supposer une once d'humour à la Marie Antoinette de ce journal fictif. Madame Lever doit donc avoir trouvé cette information quelque part.

C'est embêtant, hein, qu'elle ne cite pas ses sources ?! Tu as vu, à propos, dans une des lettres apocryphes que tu postes, il est question d'érysipèle au visage. C'est peut-être là qu'Evelyne Lever avait puisé ce détail bizarre.

Oui là 4000 c'est abusé

pimprenelle a écrit:

C'est embêtant, hein, qu'elle ne cite pas ses sources ?! Tu as vu, à propos, dans une des lettres apocryphes que tu postes, il est question d'érysipèle au visage. C'est peut-être là qu'Evelyne Lever avait puisé ce détail bizarre.

Mince alors...ça m'a échappé : je recherche à dater chaque lettre et identifier à qui elle est destinée et en perds des détails que je relis ici...grâce à toi

Bien à vous.

Dans l'ouvrage d'Henri Carré: Jeux, Sport et Divertissements des Rois de France, éditions Gallimard, 1937, on y apprend des choses surprenantes sur Louis XVI. Il avait une haine viscérale pour les animaux de compagnie, voici ce qui est écrit:
"A la différence de ses prédécesseurs, Louis XVI n'aimait ni les animaux de luxe, ni les bêtes d'appartement.
Un jour qu'il se promenait aux Tuileries sur la terrasse des Feuillants, conte le général Thiébaut dans ses Mémoires, le roi aperçut un petit épagneul qu'accompagnait une dame. Et le chien étant venu japper dans ses jambes, il lui cassa les reins d'un jonc énorme qu'il tenait à la main.
Une autre fois, il assomma à coups de marteau le chat de la comtesse de Maurepas: trait de cruauté inattendu chez un prince qui ne passait pas pour méchant.
Le jeune fils de Louis XVI, le dauphin montra plus de cœur que son père. En digne représentant de cette lignée de rois qui avait tant aimé les bêtes, il affectionnait et choyait son chien Mouffet, qui tenait si fidèlement compagnie à l'infortuné petit prince dans sa prison du Temple."

En effet ça n'est pas à son honneur

Je savais qu'il s'adonnait à la chasse aux chats sur les toits de Versailles, mais je ne savais pas qu'il s'adonnait aussi à la sanction physique sur les chiens

Oh ! ça me paraît difficile à croire ! C'est tellement abject !
Quels sont les témoins ? Qui raconte ?

Apparement d'après le général Thiébaut, dans ses Mémoires

Alexandra K. a écrit:

Apparement d'après le général Thiébaut, dans ses Mémoires

Présentation drôlement hagiographique ...................

Le général-baron Thiébault a conçu ses Mémoires à la manière de Jean-Jacques ; il fait ingénument sa confession. Pour lui, la franchise est la véritable dignité de l'homme, la grande vertu de l'écrivain, l'honneur suprême du soldat. Si parfois son souvenir l'entraîne à des aveux devant lesquels hésiteraient des consciences moins généreuses ou trop mesquines, il ne se dérobe pas. Il a connu les faiblesses physiques et les détresses morales ; tous y sont soumis, les plus illustres comme les plus humbles d'entre les hommes, et c'est par là qu'ils nous intéressent, car c'est par là qu'ils nous ressemblent ; mais ce n'est pas ainsi que d'ordinaire ils se présentent à nous dans les Mémoires qu'ils écrivent ou dans les biographies qu'on leur consacre. A les lire, presque tous nos contemporains seraient gens d'honneur et de génie. Rien n'est insipide, rien n'est décevant comme le défilé des personnages tous parés d'égales vertus, et quand sous une plume impartiale nous rencontrons la vérité, nous devons la saluer avec bonheur.
Or c'est la qualité maîtresse qu'on reconnaîtra, j'en suis sûr, au baron Thiébault. Dédaigneux des fausses interprétations ou des sots jugements, à la façon des naïfs il se montre sincère et l'indépendance qu'il s'impose pour se juger lui-même, il la maintient pour juger les autres.
Esprit aimable, il s'est complu dans la société des hommes, dans l'adoration des femmes. Tels qu'il les a connus il s'applique à les peindre ; il nous les rend avec leur empreinte originelle, n'amoindrit pas les plus hautes personnalités, réhausse d'intérêt les plus petites. Dans la revue qu'il en passe, il sait mettre en scène des types et non des marionnettes.

En même temps vu le sort que Louis XVI réservait aux animaux lors de ses chasses, et vu la méticulosité avec laquelle il répertoriait ses victimes dans ses notes, cette info n'est pas forcément absurde...mais bon il est vrai que ça demanderait vérification dans d'autres sources

Si tout cela est vrai, Pim a raison, Loulou était caractériel .

Oui, un faux calme, un caractériel trop timide pour savoir exprimer ses ressentiments de manières régulières si bien que lorsque ça explose, c'est une vraie éruption !

Bien à vous.