Louis XVI et les animaux

Il me semble que nous avions déjà évoqué cela , mais je ne sais plus dans quel sujet

En effet Louis XVI n'a jamais eu d'animal de compagnie particulier , si on le compare à Louis XV qui aimait autant les chiens que les chats , et qui possédait une collection de poules rares qui logeaient sur les terrasses du château .

Des poules rares?

Attention, j'ai lu des choses sur Louis XV et les animaux qui ne sont pas très tendres. Jeune, il s'est montré assez cruel envers les animaux. J'ai lu cela dans Maurice Lever, Louis XV libertin malgré lui. Je vous retrouverai le passage plus tard.

C'est peut être des cas isolés... Je ne le vois pas faire cela pour le "plaisir", C'est sûrement la colère... Pauvres bêtes...

La SPA aurait gueulé

C'est vrai que cette violence est quand même surprenante de sa part ! c'est pour cela que je vous en parle car franchement c'est curieux (surtout quel contraste avec Marie-Antoinette et sa passion pour les animaux !)

Bah, Marie-Antoinette elle même a écrit très tôt qu'elle et son mari était opposés dans le style et les loisirs
Il est vrai que Louis XVI était très pacifiste avec les hommes et les femmes, donc qu'il soit violent avec les animaux reste étrange. Cependant il semble avéré qu'il ne faisait pas que du bien aux chats sur les toits de Versailles, car plusieurs sources en parlent je crois, donc à partir de là, le reste n'est pas incohérent

Madame de Chimay a écrit:

Attention, j'ai lu des choses sur Louis XV et les animaux qui ne sont pas très tendres. Jeune, il s'est montré assez cruel envers les animaux. J'ai lu cela dans Maurice Lever, Louis XV libertin malgré lui. Je vous retrouverai le passage plus tard.

Le comportement de Louis XV envers les animaux semble en effet ambivalent. J'ai souvenir aussi d'avoir lu qu'il appréciait énormément les chats. Un soir il découvrit que des courtisans de son entourage avaient enivré son chat pour le faire "danser", ce qui le mit dans une très grande colère.

Une autre anecdote en revanche confirme son goût pour la chasse. Il aurait apprivoisé un petit faon au point que celui-ci venait régulièrement lui manger dans les mains. Puis, un jour il l'aurait relâché et lui aurait tiré dessus

Charmant

Il faudra que je vous retrouve le passage mais pour cela, je dois remettre la main sur ce livre et avec la chaleur, je me sens complètement sans forces pour avoir l'énergie de " remuer " ma bibliothèque...

Pour l'anecdote du chat de Louis XV : il s'agissait d'un gros persan blanc . Certains courtisans ne l'avaient pas enivré , mais avait tamponné de l'eau-de-vie pure sur ses pattes ( les coussinets ) et le chat se mit alors à gigoter dans tous les sens , brûlé par les picotements .

Pour les poules rares Chou , je parle de vraies volailles ( je ne m'en sortirai pas ) des Indes , et non de celles qu'il logeait au deuxième étage ....

Il s'agissait de variétés exotiques amenées par les explorateurs et marchandes .

Quant à Louis XVI , les témoignages sur son peu d'intérêt pour las animaux de compagnie sont nombreux .

Contrairement à Louis XIV et Louis XV qui chassait par tradition et par goût d'un loisir aristocratique , Louis XVI chassait vraiment par passion du sport et de la tuerie des animaux qu'il pourchassait .

A la chasse Louis XV passait plus de temps dans les nombreux et confortables relais de chasse bâtis pour lui par Gabriel qu'à cheval sur les sentiers des forêts : d'ailleurs Saint-Hubert se transforma au fil du temps en un très beau château .Louis XVI le fera en partie démolir , jugeant qu'un relai de chasse se devait d'être modeste et petit .

Le fameux journal de Louis XVI mentionne surtout ses parties de chasse , leur lieu , la durée et bien sur le nombre de victimes .

Il s'adonnait à la chasse d'une manière passionnée .On dirait aujourd'hui qu'il tirait sur tout ce qu'il bouge !

Et en effet il n'eut jamais d'animal de compagnie particulier : même dans son chenil , il n'avait pas de chiens de chasse préférés , comme Louis XIV et Louis XV .

Il considérait sa meute comme un instrument naturel à sa chasse .

C'est singulier comme comportement et cela peut en dire long sur son caractère...
La religion catholique dit bien que la cruauté à l'égard des animaux est un péché !

Oui cela renforce la complexité de sa personnalité !

Certes et à mon avis, il faut se pencher sur l'enfance de Louis XVI, comment il a été élevé et éduqué !
L'enfant explique souvent l'homme...

Madame Sophie a écrit:

Pour les poules rares Chou , je parle de vraies volailles ( je ne m'en sortirai pas ) des Indes , et non de celles qu'il logeait au deuxième étage ....

Il s'agissait de variétés exotiques amenées par les explorateurs et marchandes .

Ah non mais j'avais bien aussi en tête des volailles là C'est juste que je ne voyais pas quelles pouvaient être les origines de ces poules rares
Mais vous avez répondu

Madame de Chimay a écrit:

C'est singulier comme comportement et cela peut en dire long sur son caractère...
La religion catholique dit bien que la cruauté à l'égard des animaux est un péché !

Les écrits religieux ne sont là que pour être contredits par les actes, de tout temps

La pratique de la chasse du moins pour Louis XV et Louis XVI répond aussi je pense à une volonté de s'isoler, pour fuir un moment le protocole imposé par la vie à la Cour.

Alexandra K. a écrit:

Dans l'ouvrage d'Henri Carré: Jeux, Sport et Divertissements des Rois de France, éditions Gallimard, 1937, on y apprend des choses surprenantes sur Louis XVI. Il avait une haine viscérale pour les animaux de compagnie, voici ce qui est écrit:
"A la différence de ses prédécesseurs, Louis XVI n'aimait ni les animaux de luxe, ni les bêtes d'appartement.
Un jour qu'il se promenait aux Tuileries sur la terrasse des Feuillants, conte le général Thiébaut dans ses Mémoires, le roi aperçut un petit épagneul qu'accompagnait une dame. Et le chien étant venu japper dans ses jambes, il lui cassa les reins d'un jonc énorme qu'il tenait à la main.
Une autre fois, il assomma à coups de marteau le chat de la comtesse de Maurepas: trait de cruauté inattendu chez un prince qui ne passait pas pour méchant.
Le jeune fils de Louis XVI, le dauphin montra plus de cœur que son père. En digne représentant de cette lignée de rois qui avait tant aimé les bêtes, il affectionnait et choyait son chien Mouffet, qui tenait si fidèlement compagnie à l'infortuné petit prince dans sa prison du Temple."

Merci pour cette source rare, Alexandra.

Oups ! Qu'en penser ? Surtout quand on sait que Marie Antoinette adorait les chiens, et que son mari avait donc de fortes chances d'en fréquenter quotidiennement... ?

L'épisode du chat de Madame de Maurepas est connu, mais les auteurs rapportent en général que ce fut un accident et que Loulou en fut désolé. En revanche, je n'ai jamais rien lu sur cet acte de cruauté gratuite envers un épagneul.

On dirait en fait un rapport à charge. L'auteur se montre-t-il objectif envers Louis XVI dans d'autres endroits de son livre ?

En fait l'ouvrage parle de tout roi et reine de France, donc sur Louis XVI mis à part dans son chapitre sur la chasse, où on apprend qu'il excelle à la chasse à tir et tient minutieusement un carnet. Et sur les animaux de compagnie.
Après plus rien de précis.
En revanche il y'a tout un chapitre sur Marie-Antoinette et son théâtre, sa musique et ses jeux d'argent...Cependant l'auteur y écrit que la reine était une piètre actrice. Selon Galard de Montjoie: " la reine remplissait assez gauchement les rôles qu'elle adoptait, quelqu'un osa dire: Il faut convenir que c'est royalement mal joué."

Alexandra K. a écrit:

En revanche il y'a tout un chapitre sur Marie-Antoinette et son théâtre, sa musique et ses jeux d'argent...Cependant l'auteur y écrit que la reine était une piètre actrice. Selon Galard de Montjoie: " la reine remplissait assez gauchement les rôles qu'elle adoptait, quelqu'un osa dire: Il faut convenir que c'est royalement mal joué."

Bien que nous aimions grandement notre reine , il faut bien avouer que cet auteur a probablement raison sur ce point

Sur un plan de la cour des cerfs des années 1730 que j'ai pu voir , on distingue nettement un "poulailler " installé sur les terrasses du château , non loin de la terrasse de treillage du jeune roi et de sa salle à manger d'été .

La reine Marie Lezczinska aura elle des volières luxueuses autour de la cour de la reine ( ou de Monseigneur ) agrémentées de treillages aussi , sur lesquels grimpaient un nombre impressionnant de plantes . Ces volières abritaient entre autre des pigeons d'ornement , des colombes , mais aussi des perruches et perroquets

Madame Sophie a écrit:

Bien que nous aimions grandement notre reine , il faut bien avouer que cet auteur a probablement raison sur ce point

Ben...c'est ce qu'on en a lu...mais en as-tu été plus témoin qu'aucun autre de ce Boudoir?
Je ne suis pas certain que l'on puisse être aussi affirmatif que ça...

Bien à vous.

C'est certain que c'est à recouper avec d'autres auteurs !

J'ai tout de même bien plus souvent lu que son jeu était moyen

Chou d'amour a écrit:

J'ai tout de même bien plus souvent lu que son jeu était moyen

N'est-ce pas toujours le même avis ,justement, qu'on lit et relit?

Bien à vous.

Peut-être, je ne m'en souviens pas, mais si Marie-Antoinette avait ébloui les spectateurs par son jeu les avis contraires auraient été bien plus nombreux

Pour le rapport de LOUIS XVI avec la chasse, je pense que c'était pour lui un défouloir, un exutoire. N'oublions pas deux éléments importants : il est grand et vraiment robuste, et il est très replié, renfermé sur lui-même. Tout ce qu'il prend sur lui, tout ce qui est "retenu" en lui, qu'il n'exprime pas, il faut bien que "ça sorte" à un moment. La chasse lui permet de s'extérioriser et également de fatiguer un corps doté d'une grande énergie. C'est aussi un moyen de fuir une vie de cour qu'il n'aime pas. A la chasse, il oublie, il se saoule de fatigue, il est pleinement lui-même. Quand il sera enfermé aux TUILERIES, il sera littéralement malade de ne plus avoir cet exercice.
Pour son comportement envers les animaux, je ne me fierais pas à son côté "doux et calme"... Comme tous ceux qui refoulent trop souvent leurs sentiments, il y a un moment où il faut que ça sorte. Ne pouvant s'en prendre aux humains, il a fort bien pu passer ses nerfs sur un animal (ce qui ne l'excuse pas pour autant).