Maison militaire du roi de France Maison du Roi
(Militaire)
La maison militaire du roi de France est le nom donné à la partie militaire de la maison du roi dans la France d'Ancien Régime.
Elle rassemblait un grand nombre d'unités, tant de cavalerie que d'infanterie, servant autant de garde personnelle au souverain que de troupes d'élites lors des conflits.
Le terme même de "maison militaire" n'apparait qu'en 1671
La maison militaire était, comme le reste de la maison du roi, sous l'autorité du secrétaire d'État à la Maison du Roi, mais elle dépendait pour son budget de l'ordinaire des guerres contrôlé par le secrétaire d'État à la Guerre.
La maison du roi contenait des unités composées majoritairement de gentilshommes, comme les gardes du corps et les mousquetaires, et des unités tirées de l'élite de l'armée, composées de roturiers.
Il était toutefois pratiquement impossible à un roturier de parvenir au grade d'officier dans la maison du roi.
Louis XIV transforme la maison militaire en un corps d'élite, chargé non seulement de la protection de la personne du souverain, mais également des attaques les plus difficiles.
On connait notamment l'action des mousquetaires à Maastricht en 1673, où d'Artagnan trouve la mort, celle des gardes du corps à Leuze en 1691 et celle des gardes françaises à Steinkerque en 1692.
Le nombre de troupes de la maison du roi fut augmenté de manière très importante lors du règne du roi-Soleil.
Dignités militaires
Sous l'Ancien Régime, l'ensemble des forces militaires était placées, au delà des commandants d'unités, sous l'autorités d'une série de hauts dignitaires. Jusqu'à la disparition de la charge en 1627, ceux-ci étaient eux-mêmes placés sous l'autorité du Connétable, puis, à compter de cette date, sous celle directe du Roi. |
Connétable de France Le Connétable de France a la supervision sur l'ensemble de l'armée du Roi et sur les Maréchaux.
Il porte derrière son blason deux mains sortant d'une nuée et tenant chacune une épée haute.Maréchal de France
Amiral de France
Vice-Amiral de France
Général des Galères de France
Colonel Général de l'Infanterie
Colonel Général de la Cavalerie
Colonel Général des Dragons Le Colonel Général des Dragons a la supervision sur l'ensemble des régiments de dragons.
Il porte derrière son écu dix étendards (cinq de chaque côté) semés de France.Colonel des Gardes-Françaises
Colonel Général des Suisses et des Grisons Le Colonel Général des Suisses et des Grisons a la supervision sur les Régiments de Gardes-Suisses de la Maison du Roi.
Il place en sautoir derrière son écu six drapeaux blancs ou à la livrée de son titulaire.Grand Maître des Arbalétriers
Grand Maître de l'Artillerie Le Grand Maître de l'Artillerie a la supervision sur toute l'artillerie, tant pour sa fabrication que son approvisionnement.
Il soutient son blason de deux canons addossés sur leur affut au naturel.
En 1755, la charge de Grand Maître de l'Artillerie est supprimée.
Historique
La première unité des gardes du corps est la garde écossaise créée par le roi Charles VII vers 1423.
Cette unité est composée de soldats écossais portant le titre d’archers du corps du roi.
Le terme d'archer désigne à l'époque un cavalier légèrement armé, à la différence des gens d'armes ou cavaliers cuirassés.
Louis XI adjoignit à cette garde deux compagnies d'archers français.
Une quatrième compagnie est créée par François Ier en 1515.
Dès cette époque, la compagnie écossaise compte plus de Français que d'Écossais.
Elle avait le pas sur les trois autres, en raison de son ancienneté et les commandait en toutes occasions.
Elle comprenait à cet effet un état-major général, et c’était son capitaine qui marchait à la tête des quatre compagnies dans toutes les réunions, soit en temps de paix, soit en temps de guerre.
Les quatre compagnies de gardes du corps, ce terme supplantant au XVIe siècle celui d'archer du corps, n'ont toutefois aucun lien entre elles.
Elles sont dirigées par des capitaines différents, souvent de haut rang.
La compagnie écossaise est ainsi souvent commandée par des membres de la famille royale d'Écosse, les compagnies françaises par des maréchaux de France.
En 1664, Louis XIV dote les gardes du corps d'un état-major commun.
Les gardes du corps sont supprimés en 1791.
Nombre d'entre eux participent à la contre-révolution.
Le corps est rétabli en 1814, mais définitivement supprimé en 1830.
Organisation
Le nombre de gardes du corps augmente entre le règne de François Ier et celui de Louis XIV de 400 à 1 600 hommes.
Au XVIIIe siècle, l'effectif se stabilise autour de 1 500 hommes.
L’ordonnance du 8 janvier 1737, qui fut observée jusqu’à la fin, composa chaque compagnie de six brigades à cinquante cinq gardes chacune, se formant en deux escadrons de cent soixante cinq gardes, de sorte que l’effectif total de la compagnie montait à trois cent trente gardes, y compris douze brigadiers, douze sous-brigadiers, six porte-étendards, six trompettes et un timbalier.
L’ensemble des quatre compagnies donnait donc une force de 1320 cavaliers.
Insignes
Les gardes portent un habit bleu sur une veste, des culottes et des bas rouges.
Cet uniforme leur vaut le surnom de Maison bleue du roi.
Ils sont en effet l'un des seuls corps de la maison militaire du roi de France à porter le bleu comme couleur principale.
Les gardes du corps du roi ont d'abord pour devise Erit haec quoque cognita monstris (On les reconnaîtra, eux aussi, à leurs actions d'éclat), puis au temps du roi Louis XIV, Nec pluribus impar (Il n'est pas inégal à plusieurs (le soleil))
Sur leurs épées, on peut lire l'inscription : Vive le Roy.
Privilèges
Les gardes du roi occupent le premier rang de la Maison militaire du roi, devant les chevau-légers et les gendarmes de la garde.Elle comprend divers corps créés au fil des années, dont : Les gardes du corps quatre compagnies indépendantes jusqu’en 1674, lorsqu’elles sont dotées d'un état-major commun.
Les gardes du corps sont surnommés la Maison bleue, de la couleur de leur uniforme, distincte du rouge des autres corps
Fonctions
Avec les Cent-Suisses, les gardes du corps veillent sur le roi à l'intérieur de son palais.
Ils assurent la garde des portes du palais la nuit.
Dans un déplacement ou une bataille, ils se tiennent à la droite du souverain.
les Cent-Suisses
(1497-1792)
En 1497, le roi Charles VIII créait la compagnie des Cent-Suisses de la garde.
Il s'agissait de la première unité suisse permanente au service d'un souverain étranger, corps de parade plutôt que militaire.
Quand les mercenaires Suisses apprennent que le roi Charles VIII prépare une expédition contre Naples, ils se précipitent en masse pour être recrutés.
À la fin de l'année 1494, ils sont présents par milliers à Rome, de passage, avec l'armée française qui occupera Naples au mois de février suivant.
En 1495, le roi a sa vie sauvée grâce à la fermeté inébranlable de ses fantassins suisses.
En 1496, le roi Charles VIII crée les Cent-Suisses, la Compagnie des Cent Gardes Suisses du corps du Roi1.
Cette première unité suisse permanente au service d'un souverain étranger, fait partie de la maison militaire du roi de France.
Charles VIII a l'ambition d'avoir une garde nombreuse, mais malgré leurs beaux habillements et leurs enseignes peintes à l’or fin, les Cent-Suisses sont surtout là pour gagner les batailles.
Ils sont hallebardiers, archers, arbalétriers, se servent de mousquetons et montent, protègent le roi et la famille royale2
Les Cent-Suisses comptent 127 hommes.
Louis de Menthon en est le premier commandant en 1496, avec le titre de capitaine surintendant3
Il faisait partie de la maison militaire du roi.
Le corps est supprimé en 1792 par l'Assemblée nationale, rétabli en 1814 par Louis XVIII et subsiste jusqu'en 1830.
Les Cent-Suisses servirent de modèle à la création en 1579 d'une unité comparable au service de la Savoie puis du royaume de Piémont-Sardaigne, dissoute en 1798.
On trouvait encore des Cent-Suisses en Toscane, en Autriche (1745]), ou en Brandebourg (1696-1713)
La Garde suisse pontificale, créée en 1506, fait partie de cette tradition.
La devise inscrite sur la croix blanche : ea est fiducia gentis (telle est la fidélité de cette Nation)
Il existe une "Marche des Cents-Suisses" que nous devons à Charles-Henri Bovet (1943- )
De par leur place près du roi, l'accès aux compagnies de gardes du corps est un privilège envié.
Jusqu'au règne de Louis XIV, les places de gardes du corps sont vendues par les capitaines des quatre compagnies.
Le roi-soleil met fin à ce privilège en 1664.
Il s'attache à faire des gardes du corps une troupe d'élite en y intégrant les meilleurs éléments des régiments de cavalerie de ligne.
Les gardes restent en majorité des nobles, car ils sont recrutés parmi les officiers.
En effet, le rang de garde du corps équivaut à celui de lieutenant de cavalerie, celui de brigadier à celui de capitaine.
Les promotions dans les gardes sont fondées sur un critère méritocratique.
Quartiers
A Versailles, les gardes du corps du roi sont logés entre la rue de l'Orangerie et l'avenue de Sceaux.
Ils ont également des garnisons à l'extérieur de Versailles.
Organisation
La garde était commandée par un capitaine suisse avec deux lieutenants sous ses ordres (un Suisse et un Français)
Lors du sacre, le capitaine et ses officiers étaient vêtus de satin blanc avec de la toile d'argent dans les entaillures, les soldats portaient des casques de velours.
La milice jouissait des mêmes privilèges que les sujets nés dans le royaume, dont l'exemption d'imposition pour le garde et sa famille, même en cas de décès4
Lors des parades, la milice avec 100 hommes se présentait comme suit :
- le capitaine
- les deux lieutenants
- le premier sergent
- quatre trabans (hallebardiers) pour la défense du capitaine
- les caporaux
- les anspessades (grade inférieur au caporal)
- les tambours
- les mousquetaires
- deux trabans pour la défense de l'enseigne
- deux tambours
- l'enseigne
- les piquiers
- les mousquetaires de la seconde marche
- les sous-lieutenants à la fin de la compagnie
- des sergents sur les côtés
Dignités de la Maison du Roi
Sous l'Ancien Régime la Maison civile du Roi était dirigée le Grand Maître de France. Celui-ci avait sous ses ordres un certain nombre d'officiers (au sens de titulaire d'un office), souvent de très haute noblesse, inte rvenant chacun dans un domaine bien précis. |
Grand Maître de France Le Grand Maître de France avait la supervision sur toute la Maison du Roi.
Il plaçait en sautoir derrière son blason deux bâtons de vermeil fleurdelissés, sommés d'une couronne royale.Grand Chambellan de France
Grand Ecuyer de France Le Grand Ecuyer de France a la supervision et l'administration de l'ensemble de l'Ecurie du Roi. Placé sous les ordres du Connétable, il sera directement rattaché au Roi après la disparition de celui-ci. Au départ office subalterne, ce n'est qu'à partir du XVème siècle qu'il commence à gagner un réel prestige. C'est environ à cette même époque que le nom "Grand Ecuyer" vient remplacer celui de "Maître de l'Ecurie".
Il porte de chaque côté de son écu une épée d'or, avec fourreau et baudrier semé de France.Grand Tranchant de France
Grand Bouteiller de France
Grand Panetier de France
Grand Veneur de France
Grand Fauconnier de France Le Grand Aumonier de France avait pour charge d'assurer le Service Divin de France dans la Chapelle du Roi.
Il avait rang d'Evêque et était de droit Commandeur des Ordres du Roi.
Sous son blason pendait un livre à la couverture d'azur, chargée des armes de France et arborait par ailleurs une couronne ducale
Le Grand Fauconnier de France avait la supervision sur toute la Fauconnerie du Roi, depuis l'élevage des oiseaux à l'organisation des chasses.
Il plaçait en support de son blason deux leurres semés de FranceGrand Louvetier de France
Grand Prévôt de France
Grand Maréchal des Logis de France
Grand Aumonier de France
Grand Maître des Cérémonies de France
Capitaine des Gardes du Corps
Capitaine Colonel des Cent-Suisses
Capitaine Colonel des Gardes de la Porte