Maison militaire
La Maison militaire du roi de France comprend l'ensemble des troupes d'élite de l'armée royale.
Elle existe depuis au moins le XVIe siècle, mais n'est organisée que par Louis XIV en 1671.
Elle est dirigée par le secrétaire d'État à la Maison du roi et le secrétaire d'État à la guerre.
Loin de n'être que des troupes de cérémonie, les régiments de la Maison du roi, à l'instar de la Garde impériale de Napoléon Ier, ont participé à toutes les campagnes, d'abord en tant que garde personnelle du roi.
Ainsi, en 1567, lors de la surprise de Meaux, la famille royale ne doit qu'aux Cent-Suisses d'échapper à la capture par les troupes protestantes du prince de Condé.
Cette troupe d’élite joue un rôle décisif dans certaines batailles.
Le 10 août 1792, les gardes suisses se font massacrer pour protéger Louis XVI et sa famille.
Sur le champ de bataille, rassemblée autour du porte-cornette blanche, elle sert de garde rapprochée au roi.
En l'absence du roi, elle combat quand même : c'est la seule armée permanente du royaume, avec la cavalerie d'ordonnance, les six « Vieux » et les six « Petits-Vieux »
La Maison militaire remplit plusieurs fonctions5:
- garder la personne du Roi et assurer la sécurité de la Cour,
- troupe permanente, elle est une troupe d'élite, qui a servi au cours des guerres,
- assurer la formation des officiers.
Les troupes composant la Maison militaire 6 se répartissent suivant la couleur dominante de leurs uniformes entre :
- la Maison bleue : les gardes du corps,
- la Maison rouge : gendarmes, chevau-légers, mousquetaires ou grenadiers à cheval.
Ces différentes troupes se sont constituées au cours de l'histoire de la monarchie.
Les premières troupes de gardes du corps assurant la protection du Roi ont été constituées majoritairement de troupes faites de mercenaires étrangers, supposés moins sensibles aux intrigues de la Cour :
- d'abord une compagnie écossaise à laquelle s'est adjoint progressivement trois compagnies françaises d'une centaine d'archers (les arcs ont été rapidement remplacés par d'autres armes),
- les deux cents gentilhommes à bec de corbin (nom de la hallebarde à bec de corbin qu'ils portaient à l'origine)
- les Cent-Suisses
- les gentilhommes de la Cornette du Roi, appelée Cornette blanche, existant uniquement en temps de guerre, placés sous le commandement direct du roi.
- En 1563 est venu s'ajouter le régiment des Gardes-Françaises en regroupant huit enseignes des anciennes bandes de Picardie et de Piémont. En 1635, ce régiment avait atteint sa taille maximale avec 9 000 hommes en 30 compagnies.
- le régiment des chevau-légers de la garde du roi, créé par Henri IV en mai 1593,
- le régiment des gendarmes de la garde du roi, créé par Henri IV, d'abord pour le Dauphin en 1609, puis par ordonnance du 11 juillet 1611,
- le régiment des Gardes suisses, formé par Gaspard Gallati en 1616,
- les deux compagnies de mousquetaires :
- la compagnie des mousquetaires du Roi, crée en 1622, dissoute en 1646 et reformée en 1657. Appelés mousquetaires gris. C'était la compagnie de d'Artagnan.
- la compagnie des mousquetaires noirs, constituée à l'origine par Richelieu pour être sa garde personnelle, avant d'être celle de Mazarin qui la céda au roi en 1660.
- le corps de la gendarmerie d'ordonnance en 1660. Mais ce corps a subi de nombreuses modifications. Il regroupait des compagnies de gendarmes et de chevau-légers. Les gendarmes écossais avaient été placés à la tête du corps.
- la compagnie des grenadiers à cheval, crée en 1676.
Jusqu'à la création de casernes, en 1764, les six bataillons de Gardes françaises et le premier bataillon de Gardes suisses étaient souvent logés chez l'habitant à Paris et les trois autres bataillons de Gardes suisses en banlieue. Les troupes logées à Paris perturbaient souvent l'ordre public et les soldats arrondissaient leurs soldes par des trafics ou de menus travaux.
Certaines troupes de la Maison militaire du roi firent l'objet de critiques de la part de l'armée, après 1750, quand elle ne participa plus aux combats. Certaines de ces troupes paraissaient inutiles. Pour faire des économies, les deux compagnies de mousquetaires et les grenadiers à cheval ont été supprimés par le comte de Saint-Germain. Il diminua aussi les autres corps de la Maison militaire. La gendarmerie d'ordonnance a été supprimée en 1788.