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 20 janvier 1793: Les lendemains du jugement

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yann sinclair

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MessageSujet: 20 janvier 1793: Les lendemains du jugement   20 janvier 1793: Les lendemains du jugement Icon_minitimeDim 20 Jan - 19:21

Dimanche 20 janvier 1793
St Fabien & St Sébastien, martyrs

20‑21 janvier 1793: les lendemains du jugement



Les séances des 20‑21 janvier 1793, moins fondamentales, sont consacrées à l’application du décret. Des courriers extraordinaires sont envoyés après l’exécution de Louis Capet aux départements et aux armées pour informer et rassurer, étouffer les rumeurs de complots et de massacres à Paris.

Conclusion sur le jugement: un tournant dans la vie de la Convention et la Révolution



Le jugement de Louis XVI a eu des conséquences importantes, tant sur la vie de la Convention, que sur la Révolution et ses principes mêmes.



Au sein de la Convention, le jugement est au cœur de la lutte entre Girondins et Montagnards. Il enregistre le recul de la Gironde et la montée de l’influence montagnarde. Si la Gironde est affaiblie, c’est parce qu’elle a fait preuve d’inconsistance politique et morale dans ses choix, face à une Montagne beaucoup plus soudée. Le procès du roi représente une étape fondatrice dans la construction de l’identité montagnarde : tous les Montagnards sont régicides. La Plaine adopte des positions variables mais se laisse globalement gagner par l’influence montagnarde. Chronologiquement, la question de la culpabilité isole tout d’abord un tout petit groupe de Conventionnels. La question de l’appel au peuple marque ensuite une étape dans la rétraction de l’influence girondine. Enfin, la question de la sentence et du sursis préfigure le triomphe de la Montagne à l’été 1793.



Au‑delà des recompositions du paysage politique, des questions de fond sont posées aux Conventionnels. Sur un plan politique, le jugement soulève la question de l’impossible contrôle du processus révolutionnaire. En réclamant l’appel au peuple, en hésitant à se prononcer sur la mort, les Girondins espèrent sauver le roi et terminer la Révolution. En revanche, si les Montagnards se montrent sévères, c’est parce qu’à leurs yeux « si le roi est innocent, le peuple est coupable » (Saint‑Just). Sur un plan juridique, l’appel au peuple pose le problème de la représentation populaire : la Convention, émanation de la nation depuis les élections de septembre 1792, est‑elle suffisamment représentative de la volonté populaire, ou bien faut‑il faire de nouveau appel au peuple pour trancher la grave question du sort du roi déchu ? A travers la lutte entre Girondins et Montagnards, c’est aussi la fracture entre la Convention et la Commune, entre Paris et les départements qui se joue. La dénonciation des « factions » et la peur de la guerre civile émaillent les débats, témoignant des inquiétudes concernant l’unité de la nation. Au fil des débats s’esquissent aussi le thème de l’inviolabilité du roi et la question de l’égalité devant la loi : le roi est‑il inviolable ou bien soumis aux lois comme tout citoyen ?



Au-delà de la mort du roi, c’est la question de la fin de la royauté, de la sacralité monarchique qui est posée. Si certains Conventionnels sont, comme Michelet, opposés à la mort, c’est parce qu’ils entendent « tuer la monarchie en épargnant le roi » (Michelet). En effet, les Conventionnels ont toujours en mémoire l’exemple anglais : « le sang de Charles» a fait revivre la royauté », rappelle Brissot.



Si ce procès n’est pas sans antécédents, il est toutefois sans précédent. Affrontements entre Girondins et Montagnards, représentation de la nation, « désenchantement » de la monarchie, abolition de la peine de mort : tel est le faisceau d’enjeux qui fait l’originalité et le caractère historique de ce procès. Les hommes de la Convention ont eu conscience, par le jugement qu’ils ont rendu au cours de ces débats des 14‑21 janvier 1793, d’être placés sous le regard de la postérité, d’imprimer leur marque propre et irréversible à l’histoire de la Révolution, de la France et, au‑delà, des autres peuples d’Europe et du monde.

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