Le XVIIIe siècle et l'expression des sentiments

On le voit dans les correspondances, les mémoires, les pièces, les opéras, les tableaux, le XVIIIe ne pratiquait pas la malsaine pudeur des sentiments que nous préconisons de nos jours. On pouvait, on devait même se laisser aller, emporter, dévorer par les émotions. Les femmes rosissaient. Les hommes fondaient en larmes. Et tout ce beau monde s'aimait à la folie.

Le plus frappant pour nous, toutefois, ce sont sans doute les torrents de larmes que versait notre cher XVIIIe.

• Le regard sur les larmes n'a pas toujours été négatif. Alors qu'au XVIIIe siècle, on l'allait voir des comédies larmoyantes, et c'était l'usage de pleurer en public, au XIXe siècle, les pleurs "s'intimisent" et se féminisent. On dévalorise les larmes, et on les relie aux liquides corporels, à l'urine, au lait maternel.

Intégralité de l'étude : https://www.franceinter.fr/vie-quotidienne/pourquoi-est-on-gene-par-les-larmes-d-autrui

Ah, chère Airin, c'est que la seconde moitié ( pour dater de façon un peu rigide cette époque) du XVIII ème siècle, est le début du Romantisme, "le pré-romantisme".....
Toutes les émotions bouillonnent au sein d'une société encore cependant corsetée sévèrement par les lois, les castes sociales, les préjugés......
Mais ce "couvercle" saute souvent soulevé par la vapeur des sentiments.....Bons ou mauvais......

Perversité, hypocrisie, haine viscérale, conflits entre les bons et les méchants, épreuves infligées aux coeurs purs.....Exaltation devant le Beau, le Bon, les âmes d'élite, on construit des réquisitoires passionnés pour la Justice fut-elle immanente.....

Et aussi, frémissements devant les Mystères, les étranges manifestations observées dans les ruines, prémonitions, voire hantises caractérisées, le XVIII ème n'en finit plus de manifester qu'il est sensible !!!!
On bat de l'éventail, on trempe son mouchoir de larmes amères, on recueille des rubans, des mèches de cheveux, des fleurs séchées, on embrasse les traces de pas de l'être aimé, on se jette à ses genoux, on le serre sur son coeur, on vénère sa mémoire, on s'abîme de douleur en son absence, et au pied de son tombeau si elle est éternelle......

C'est sûr, ça vibre.......


Cependant, on peut aussi s'interroger sur la durée, le laps de temps de ces manifestations émotionnelles qui devaient épuiser assez vite leurs sujets......

Chère Aglae, je vous remercie pour ces informations qui viennent étoffer mon petit sujet.

Vous êtes à merveille, mesdames, vous remplissez mon coeur de joie.