Des amis de la reine - le couple Craufurd

Citation :

C'est reparti ?    

               

pimprenelle a écrit:

Vu comme ça, nous sommes d'accord. Le sentiment que la reine porte à Fersen lui permet de ne pas être jalouse de toutes ses maîtresses, parce qu'il est d'un autre ordre.

On peut l'appeler comme on veut, mais je ne pense pas qu'il puisse entrer dans la catégorie des passions, qui confinent à la possessivité et l'exclusivité. Moi, j'y vois une amitié, privilégiée, peut-être, mais une amitié qui la fait sourire des fredaines de son ami.

Décidément Pim, vous n'êtes pas à défaire de vos idées, ceci étant dit c'est bien votre droit!  Tout montre que la Reine fut amoureuse de Fersen.

Quant à Fersen, il se battait pour l'idée de la monarchie, certes, mais il n'était pas français après tout, tout cela le concernait moins directement. Je pense qu'il avait un grand respect pour l'idée de la monarchie, et également une haute estime de sa propre personne. De ce fait la personne de la Reine l'attirait par son aspect "noli mi tangere" (intouchable), style la conquête des conquêtes, mais également par le fait que cette conquête flattait son énorme amour propre. Mais tout ce mélange confus d'émotions pour Fersen ne fut pas incompatible avec ce qu'on appelle l'amour. Même si l'amour pour Fersen fut un sentiment intéressé, il ne fut pas moins vrai et réel. Je me demande s'il ne faut pas être un homme des fois pour bien comprendre Fersen....

Je ne suis pas un homme, Baron, mais je crois être nettement sur la même longueur d'ondes que vous.      Allons, allons, Pim! ces deux-là s'aimaient, ça crêve les yeux !!!!!      Que leurs sentiments et leur histoire d'amour soient des plus compliqués, je vous l'accorde, mais que le diable m'emporte si je me trompe !

Et moi j'en suis un et pourtant je vois en Fersen un libertin dévoué à la monarchie française et grand ami de la Reine de France

Citation :

Tout montre que la Reine fut amoureuse de Fersen.

Et quoi donc Baron? Je ne vois aucune différence entre le ton qu'elle emploie pour la Duchesse de Polignac et le ton qu'elle a pour lui. Je ne vois pas Fersen nommé dans son testament, je ne vois pas Fersen cité à foison dans les mémoires (notament ceux du Prince de Ligne pourtant objectif), et je vois un Fersen préférant les armes à la compagnie de la Reine

Chou d'amour a écrit:

Je ne vois aucune différence entre le ton qu'elle emploie pour la Duchesse de Polignac et le ton qu'elle a pour lui.

Yolande est une femme, Chou, c'est différent....

Vous voyez bien comme les filles peuvent être des fois tout "lovey dovey", calinou ensemble....mais cela ne les empêche pas d'être d'une sensualité toute autre au lit avec l'homme qu'elles aiment.

Citation :

Décidément Pim, vous n'êtes pas à défaire de vos idées, ceci étant dit c'est bien votre droit!  Tout montre que la Reine fut amoureuse de Fersen.

Non, baron. Tout montre que Marie Antoinette appréciait Fersen, qu'elle s'inquiétait pour lui et qu'elle lui faisait confiance... tout en sachant qu'elle devait parfois le rappeler à l'ordre, quand il tardait à se manifester aux moments cruciaux.

De paroles d'amour, il n'y en a point sous sa plume. Peut-être sont-elles sous les ratures, ou dans ce célèbre billet qui n'est pas de sa main ? Mais, dans l'autographe, désolée de vous décevoir, rien de bien sensuel...

Citation :

Quant à Fersen, il se battait pour l'idée de la monarchie, certes, mais il n'était pas français après tout, tout cela le concernait moins directement. Je pense qu'il avait un grand respect pour l'idée de la monarchie, et également une haute estime de sa propre personne. De ce fait la personne de la Reine l'attirait par son aspect "noli mi tangere" (intouchable), style la conquête des conquêtes, mais également par le fait que cette conquête flattait son énorme amour propre. Mais tout ce mélange confus d'émotions pour Fersen ne fut pas incompatible avec ce qu'on appelle l'amour. Même si l'amour pour Fersen fut un sentiment intéressé, il ne fut pas moins vrai et réel. Je me demande s'il ne faut pas être un homme des fois pour bien comprendre Fersen....

Encore une analyse qui me paraît un peu courte. Oui, Fersen était attiré par l'aspect "noli me tangere" de la reine de France. Il aimait d'ailleurs les femmes grandes, et bien parées, ce sont ces aspects là qui attirent toujours son attention.

Il ne me gêne pas que vous appeliez son sentiment pour Marie Antoinette de l'amour. Mais ce qui l'intéressait, ce qui le faisait vibrer, c'était moins la femme que le contexte : se battre, vivre une aventure pleine de rebondissements, être le sauveur... Voilà ce qui l'excitait lorsqu'il y pensait tout en partageant l'intimité de Madame Sullivan.

Etre pris pour l'amant de la reine de France ne le dérangeait pas non plus. Pas une fois il ne tentera de le démentir. Non pas parce que l'assertion était exacte, mais parce qu'elle flattait son ego. En effet, pour un homme à femmes, une reine en péril, quelle cerise sur le gâteau, n'est-ce pas ! Qu'importe si le fruit fut jamais consommé... ce qui comptait, c'était qu'on le crut dans le monde.

Et cette impression, cher baron, elle ne me vient ni de biographes, ni de mémorialistes. Elle se dégage des écrits mêmes de Fersen. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'être une femme pour le comprendre.

Citation :

Vous voyez bien comme les filles peuvent être des fois tout "lovey dovey", calinou ensemble....mais cela ne les empêche pas d'être d'une sensualité toute autre au lit avec l'homme qu'elles aiment.

Vous voyez vraiment Marie Antoinette dans un lit avec Fersen ? Votre propos devient digne d'un Messadié, baron...  

Citation :

Citation :

Je ne vois aucune différence entre le ton qu'elle emploie pour la Duchesse de Polignac et le ton qu'elle a pour lui.

Yolande est une femme, Chou, c'est différent....

Vous voyez bien comme les filles peuvent être des fois tout "lovey dovey", calinou ensemble....mais cela ne les empêche pas d'être d'une sensualité toute autre au lit avec l'homme qu'elles aiment.

Tout juste, Baron, Yolande est une femme, cela change tout.  
 Il vaudrait mieux se poser la question, est-il d'autres hommes auxquels Marie-Antoinette semble vouer autant de tendresse qu'à Fersen.
Je n'en vois pas, même si elle aime beaucoup le prince de Ligne, le comte d'Estherazy, son beau-frère Artois, le duc de Coigny et certainement quelques autres, des amis quoi !

Là, je suis d'accord avec vous... du moins, au vu des correspondances éditées. Nous pouvons lire des dizaines de lettres de Marie Antoinette à Fersen, mais pratiquement aucune à ses autres amis masculins. Il y a bien deux messages à Esterhazy, mais ils ne sont pas dans l'autographe, ce qui incite toujours à la prudence.

Rien à Ligne, qu'elle aimait pourtant beaucoup, rien à Besenval, rien à Lauzun... ça ne nous laisse pas beaucoup de points de comparaison...

Cependant, la correspondance avec Fersen s'avère décevante, pour ceux qui y cherchent des preuves d'amour. Elle est avant tout politique.

Je me suis proposée, déjà, de passer ces lettres en revue, à partir de l'édition d'Evelyne Lever et de la collection paleo. Mais j'ai tellement peu de temps à moi que je n'en suis encore qu'à l'introduction !  
https://maria-antonia.forumactif.com/ses-relations-amicales-f5/correspondance-entre-marie-antoinette-et-fersen-t857.htm?highlight=fersen

pimprenelle a écrit:

Etre pris pour l'amant de la reine de France ne le dérangeait pas non plus. Pas une fois il ne tentera de le démentir.

Allé, au moins une fois ! Episode bien connu
Alors que tout le monde remarque la tristesse de la reine pour le départ de Fersen aux Amériques, il répond à la duchesse de Fitz-James qui lui reproche de quitter sa conquête :
Si j'en avais fait une, je ne l'abandonnerais pas ; je pars libre, et malheureusement sans laisser de regrets.
Plus tard, avec les tristes coups du sort, il ne l'abandonnera pas en effet ; et laissera-t-il quelques regrets ?

Citation :

Citation :

Etre pris pour l'amant de la reine de France ne le dérangeait pas non plus. Pas une fois il ne tentera de le démentir.

Allé, au moins une fois ! Episode bien connu
Alors que tout le monde remarque la tristesse de la reine pour le départ de Fersen aux Amériques, il répond à la duchesse de Fitz-James qui lui reproche de quitter sa conquête :
Si j'en avais fait une, je ne l'abandonnerais pas ; je pars libre, et malheureusement sans laisser de regrets.
Plus tard, avec les tristes coups du sort, il ne l'abandonnera pas en effet ; et laissera-t-il quelques regrets ?

Je finirai vraiment par croire que vous êtes tous de très grands romantiques... Comment expliquer que la mort de Louis XVI a failli tuer Fersen ? Encore une conquête qu'il n'a jamais laissé tomber ?  

Que la correspondance de Marie-Antoinette soit surtout politique est bien normal: Fersen est le porte-parole de Marie-Antoinette auprès des Cours étrangères dont elle attend le secours, comme Breteuil est celui de Louis XVI . C'est elle (qui se défie tellement des "gesticulations" d'Artois ) qui supplie Fersen de faire lancer à Brunswick son fatal manifeste ... " Le temps presse" dit-elle ! Elle a la peur au ventre, ne l'oublions pas ! Fersen est sa planche de salut, croit-elle. C'est une question de vie ou de mort pour la monarchie comme pour sa famille, donc forcément elle pense plus à la politique qu'à badiner avec Fersen ...

Peut-être, mais badinait-elle avec lui avant la révolution? Pas que je sache, et elle en aurait eu le temps

pimprenelle a écrit:

Comment expliquer que la mort de Louis XVI a failli tuer Fersen ? Encore une conquête qu'il n'a jamais laissé tomber ?

Fersen est sa planche de salut, que la princesse en détresse sait rappeler à l'ordre, quand il tarde à se manifester. Je la soupçonne même de savoir jouer sur sa corde sensible... La correspondance de Marie Antoinette montre à satiété qu'elle était une grande manipulatrice, quand la situation l'exigeait. Une qualité indispensable pour qui exerce le pouvoir.

Citation :

Citation :

 Comment expliquer que la mort de Louis XVI a failli tuer Fersen ? Encore une conquête qu'il n'a jamais laissé tomber ?  

   

             

Nous allons finir par correspondre tout à fait en hiéroglyphes...  

Chou d'amour a écrit:

Peut-être, mais badinait-elle avec lui avant la révolution? Pas que je sache, et elle en aurait eu le temps  

Bien vu, Chou. En admettant que l'hypothèse de Madame Söderhjelm soit correcte, et que Marie Antoinette puisse être identifiée avec une des Joséphines apparaissant dans la correspondance de Fersen, son cahier de résumés montre qu'ils n'échangeaient que des propos légers : commentaires musicaux, partitions, notes sur des vêtements... rien de plus sensuel, apparemment...

Chou d'amour a écrit:

Peut-être, mais badinait-elle avec lui avant la révolution? Pas que je sache, et elle en aurait eu le temps

Si elle badinait avant la Révolution ???

Oh que si !
Que pensez-vous de ce message subliminal ? : "Ah! c'est une vieille connaissance ! "

Fersen revient à la Cour après des mois d'absence. Ils ne s'étaient rencontrés qu'une seule fois auparavant, et Marie-Antoinette, avec une petite phrase tout à fait convenable, lui dit clairement : "Monsieur, je ne vous ai pas oublié."

Nous en avons déjà discuté bien souvent, chère amie, et, encore une fois, je trouve cette lecture bien orientée. Qui est Fersen ? L'émissaire du roi Gustave III. Qui est Marie Antoinette ? La reine de France. La France désire renforcer ses liens avec la Suède, il convient donc de bien recevoir les ressortissants de cette nation à la cour. Or, le comte de Provence et consort ont réservé un accueil plutôt froid au fils du sénateur Fersen. La reine de France répare cet impair, avec son amabilité coutumière. Politesse de reine.

:banane taratata

Je vais finir par bouder ...

Citation :

Que pensez-vous de ce message subliminal ? : "Ah! c'est une vieille connaissance

C'est du badinage pour vous ça?
J'ai badiné souvent dans ma vie alors
Vous pensez que ce genre de phrase est plus relative à l'amour qu'à l'amitié?
Non bien sûr...d'autant plus non que s'ils ont été amoureux c'est bien après

Vous voyez, il n'y a rien de bien concret...juste des interprétations osées!

Citation :

Oh que si !
Que pensez-vous de ce message subliminal ? :   "Ah! c'est une vieille connaissance ! "

Là, Madame, vous vous avancez rapidement car en 1778, date de cette répartie de la Reine, Fersen et Marie-Antoinette ne se connaissaient quasiment pas: ils n'étaient pas même encore amis, alors ce ne peut être un argument pour ce que vous défendez  

Bien à vous.