Biname
Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 29/12/2016
| Sujet: Quand le château de Versailles était désert Mar 12 Jan - 12:29 | |
| C'est à un étrange voyage dans le temps que nous sommes conviés. - « Il n’y a presque plus rien dans le château, les murs sont nus, il reste juste quelques miroirs, tapisseries et tableaux. Dans le parc, j’ai pu traverser le Grand canal à pied. » C’est avec ces mots que l’écrivain anglais Richard Twiss décrit sa visite d’un château de Versailles désert, en 1792.
Fermé depuis novembre, le château aux 2 300 pièces connaît l’une des pires années de son histoire avec à peine un million de visiteurs en 2020, soit 75 % de moins que la normale. Une mise à l’arrêt soudaine que le lieu a déjà connu pendant la Révolution française.
Tout commence en octobre 1789. Sous la pression des parisiens qui réclament du pain, Louis XVI doit quitter son château et s’installer à Paris. Les courtisans le suivent et les centaines de domestiques et employés du château en profitent pour préparer un éventuel retour du roi. « Il y a eu un entretien intensif des lieux durant plusieurs mois, explique Alexandre Maral, conservateur général du patrimoine au château de Versailles. La galerie des Glaces a pu être repeinte. »
Les curieux viennent voir le rhinocéros de la ménagerie
Quand l’été arrive, en 1790, Louis XVI met la main à la poche pour faire travailler des ouvriers au chômage. Ils commencent à rénover le Grand canal dans le parc. Le château déserté par la cour attire les curieux. « Les appartements et la chapelle sont grandioses, écrit un voyageur anglais sans être dupe. Il y a encore 300 chevaux dans les écuries, ils sont bien traités mais rarement utilisés. » Des visites guidées plus ou moins sérieuses du palais sont mises en place par d’anciens employés. On vient aussi observer les animaux de la ménagerie, dont un rhinocéros vieux de 23 ans.
Les années passent et la France, en guerre contre le reste de l’Europe, n’a plus les moyens de payer les gardes et concierges. En 1792, ils ne sont plus que quelques-uns pour veiller sur le parc et le château qui commencent à se détériorer. « Il n’y a pas eu de vandalisme mais des vols de plombs ou de cuivre », explique Jean-François Solnon, professeur émérite à l’Université de Besançon, auteur de livres sur le château. Couronnes ou fleurs de lys, les autorités font détruire tous les symboles de la royauté sur les bâtiments et œuvres d’art.
« Passer la charrue sur le palais des rois »
À Paris, les députés se demandent quoi faire de cet imposant souvenir de la monarchie. L’un d’entre eux propose de « passer la charrue sur le palais des rois », un autre « d’afficher la maison à vendre ou à louer ». La toute jeune République française choisit finalement d’en faire un établissement public en 1793. « Ce qui est remarquable, c’est que dans un moment antimonarchique, les députés n’ont pas voulu détruire Versailles, analyse Alexandre Maral. Ils l’ont considéré comme un bien national. »
Et le mobilier ? « Les objets les plus précieux ont été mis en lieu sûr, indique Jean-François Solnon. Une autre partie a servi à meubler le palais des Tuileries, à Paris, où vivait Louis XVI. Le reste a été vendu aux enchères, notamment à des acheteurs anglais. » En 1796, le château retrouve enfin une fonction officielle en devenant un musée dédié aux arts.
Que reste-t-il de cette période aujourd’hui ? À Versailles, les fleurs de lys partiellement détruites de la Chapelle royale sont la seule trace des années révolutionnaires. À Paris, le transfert de la collection de plantes rares et des animaux du parc du château de Versailles a permis d’enrichir le jardin des Plantes et de créer sa ménagerie.
Thibaut CHÉREAU. Ouest-France https://larochesuryon.maville.com/info/
_________________ Après moi les mouches
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pilayrou
Nombre de messages : 705 Age : 63 Localisation : (Brest) Guilers Date d'inscription : 22/12/2014
| Sujet: Re: Quand le château de Versailles était désert Mar 12 Jan - 16:02 | |
| Quantité de commerçants ont du fermer boutique. Ainsi, Jean-Pierre Louvel, marchand au Marché Notre-Dame, s'est retrouvé commissaire à l'estimation des Biens Nationaux (avec Gamain, l'homme à l'Armoire de fer), puis homme de confiance de Mme Belleville, jardinière en chef à Trianon (elle entretint un moment le parc avec ses deniers).
Durant les évènements des 5 et 6 octobre, ma Municipalité et les "gros bonnets" de la ville n'eurent qu'une préoccupation : trouver du pain pour éviter des débordements de la part de la foule. _________________ "Je sais le fils de Louis XVI vivant ! Et je verrai pendu ce scélérat de corse !" Barras. Consulat.
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