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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Mar 17 Fév - 7:47
Voici d'autres clichés de cette production à l'Opéra de Los Angeles.
Patricia Racette as the ghost of Marie Antoinette; edited image of a Craig Mathews photograph, courtesy of the Los Angeles Opera.
The revolutionary tribunal accuses Marie Antoinette (Patricia Racette, right) of crimes against France, which includes the charge of incest with her own son); edited image, based on a Craig Mathews photograph, courtesy of the Los Angeles Opera.
The ghost of Marie Antoinette (Patricia Racette, left) has become reconciled to her fate and declines the offer of Beaumarchais (Christopher Maltman, right) to change the course of history; edited image, based on a Chris Mathews photograph, courtesy of the Los Angeles Opera.
Il y a encore d'autres clichés sur cette page. http://www.operawarhorses.com/
madame antoine
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pimprenelle
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Sam 21 Fév - 12:04
J'espère que notre ami aura eu l'occasion d'aller voir ce spectacle, parce que cet article donne envie d'avoir un feedback en live! http://www.operamagazine.nl/buitenland/31728/monumentale-ghosts-of-versailles-in-la/
Corigliano noemt zijn werk een ‘grand opera buffa’. Het verhaal begint als alle karakters al dood zijn. Beaumarchais probeert de geest van de onthoofde Marie Antoinette op te monteren door een opera op te voeren, gebaseerd op zijn La Mère Coupable, met karakters uit zijn eerste twee Figaro-werken. Zo ontstaat een ‘opera in een opera’.
Regisseur Darko Tresnjak wist het nogal gecompliceerde verhaal duidelijk over te brengen en hielp de zangers om realistische karakters te creëren. Decorontwerper Alexander Dodge presenteerde een fabuleus beeld van Versailles en gaf het idee van de ‘opera in een opera’ goed vorm.
Kostuumontwerpster Linda Cho illustreerde de geestenwereld door de hoofden van de dansers in het zwart te wikkelen. De zangers kleedde ze in gedetailleerde, achttiende-eeuwse kostuums met zachte kleuren.
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pimprenelle
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Mer 25 Fév - 14:14
J'aime bien le titre de cet article... Antoinette of the Spirits ... http://www.afoolintheforest.com/2015/02/ghosts-of-versailles-los-angeles-opera.html
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le beau lauzun
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Ven 27 Fév - 12:58
More about this ! https://entertainmenttoday.net/news/nevent/16759/2015/02/valentine-romance-suite-ghost-of-versailles/
pimprenelle
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Sam 28 Fév - 13:50
Il faut se dépêcher, la dernière représentation a lieu... demain! http://peoplesworld.org/let-them-eat-opera-the-ghosts-of-versailles/
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chasing the dragon
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Sam 11 Avr - 10:14
J'ai vu et comme promis mon impression. Mon impression c'est que c'est du grand spectacle avec beaucoup d'émotion et moi j'ai trouvé du respect pour l'historicité. Très beaux décors et lumières. Et les costumes splendides sous les lumières. J'ai beaucoup aimé et je conseille si le skow tourne.
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pimprenelle
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Sam 11 Avr - 16:17
Merci de partager avec nous vos impression, cher Chase! Quelle chance vous avez eu de voir ce spectacle!
... et d'être à LA donc!
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chasing the dragon
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Mar 14 Avr - 15:47
Je ne le regrette pas !
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chasing the dragon
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Dim 30 Aoû - 15:43
Des photos et une information de quand ils étaient au Wolf Trap Opera :
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madame antoine
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Jeu 15 Sep - 7:24
Voici un autre instantané tiré de la production du Wolf Trap Opera.
Melinda Whittington (Marie Antoinette). Photo courtesy of Wolf Trap http://dcmetrotheaterarts.com/2015/07/14/the-ghosts-of-versailles-at-the-barns-at-wolf-trap/
madame antoine
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transgression
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Mar 15 Jan - 9:52
back to the origin
The Guilty Mother
Title page of first published edition of the play, 1794 The Guilty Mother (French: La Mère coupable) subtitled The Other Tartuffe is the third play of the Figaro trilogy by Pierre Beaumarchais;
then
As with the other Figaro plays, there are operatic versions; as with the play itself, they are not nearly as well known as those made from the two earlier plays. The first proposal to turn The Guilty Mother into an opera was by André Grétry, but the project came to nothing. Darius Milhaud's La mère coupable (1966) was the first to be completed, and Inger Wikström made an adaptation called Den Brottsliga Modern. In John Corigliano's The Ghosts of Versailles, there is a subplot in which the ghost of Beaumarchais, as an entertainment for the ghost of Marie Antoinette (with whom he is in love), conjures up a performance of the play as an opera: A Figaro for Antonia, claiming that by doing so he will change history and that Marie Antoinette will not be executed. In April 2010, the opera L'amour coupable by Thierry Pécou to a libretto by Eugène Green based on the Beaumarchais play, received its world premiere at L'Opéra de Rouen.
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Guilty_Mother
what a plot
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Chakton
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Mar 3 Sep - 9:05
Les Fantômes de Versailles seront à Versailles cet automne.
Le château de Versailles hanté par les spectres de Louis XVI, Marie-Antoinette et Beaumarchais, rejoints par les personnages inventés par le dramaturge, Figaro, Suzanne, le comte et la comtesse Almaviva… Non, ce n’est pas le pitch d’une nouvelle série télévisée, mais bien un avant-goût de l’intrigue de Ghosts of Versailles, commande du Met où cet opéra fut créé en 1991, avec une distribution qui donne le tournis (Renée Fleming, Teresa Stratas, Marilyn Horne…). Près de trente ans après, pour la création française de l’œuvre, le cast est un peu moins renversant sur le papier, mais l’adéquation entre le lieu et l’œuvre, ainsi que la qualité de la musique de John Corigliano, devraient suffire à faire tomber… non, tourner les têtes.
Laurent Bury
Il fait partie des 10 incontournables de la saison. https://www.forumopera.com/actu/10-spectacles-incontournables-de-la-saison-2019-2020
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cassos
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Ven 4 Oct - 11:53
Belle image de l'opéra qui se jouera à Versailles :
Nombre de messages : 1258 Date d'inscription : 22/10/2017
Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Dim 14 Juin - 12:06
On revient sur la première historique de cette oeuvre avec le fameux baryton Gino Quilico
extrait du site internet TickeTac.com :
« Dans ce clin d’œil au Barbier de Séville et au Mariage de Figaro, le fantôme de Marie-Antoinette est bouleversé par sa fin prématurée. Son dramaturge préféré, Beaumarchais, tente donc de l'amuser avec une nouvelle œuvre. Il produit un opéra à l'intérieur de l'opéra mettant en scène Figaro, le Conte Almaviva et Susanna, qui tentent de sauver la reine de sa décapitation dans une production enlevée et mélodieuse. »
Il s’agit donc d’un joyeux divertissement.
La première a eu lieu le 19 décembre 1991 et réunissait, entre autres, trois chanteurs canadiens, soit Gino Quilico (dans le rôle de Figaro) et les deux sopranos Teresa Stratas et Tracy Elizabeth Dahl, en plus du baryton Håkan Hagegård, de la soprano Renée Fleming, du ténor Graham Clark, et de la mezzo-soprano Marilyn Horne.
Cet historique enregistrement – initialement disponible sur cassette VHS et disque laser – existe sur DVD depuis le 21 septembre 2010. Il fait partie de la collection 40e anniversaire de James Levine, et est aussi disponible séparément. Je l’ai incidemment repéré sur Amazon.com dans les formats VHS et DVD.
Vous pouvez d’ores et déjà vous régaler, ici, d’un extrait de cet opéra où Gino démontre indéniablement, et avec panache qu’il joue aussi bien qu’il chante.
Notre émérite baryton a eu des parents exceptionnels, qui ont également été ses professeurs de chant : pour père, le célébrissime baryton Louis Quilico, surnommé Monsieur « Rigoletto », à juste titre, tellement il s’est approprié et a marqué ce rôle du bouffon dans l’opéra éponyme de Giuseppe Verdi; et pour mère, la pianiste, concertiste, accompagnatrice et coach vocale Lina (Carolina) Pizzolongo. Gino est donc la plus qu’éloquente preuve que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.
Voici, en ses propres termes, ce que m’a confié Gino à propos de son attachement spécial envers The Ghosts of Versailles :
« En septembre 1991, je chantais le rôle de Don Giovanni à San Francisco. Or, ma mère est décédée du cancer juste avant la première. Après cette série de représentations, suivie des funérailles, je suis parti à New York pour une longue période de répétitions pour The Ghosts of Versailles. C'est donc le dernier opéra que ma mère m’a appris avant sa mort. Je l’ai chanté en la portant dans mon cœur et c’est probablement l'opéra donc je suis le plus fier de toute ma carrière. »
Je rappelle que la carrière de Gino Quilico s’étale désormais sur plus de 40 ans et l’a amené à interpréter plus de 30 rôles à l’opéra sur les plus prestigieuses scènes du monde. Il a reçu de nombreuses distinctions dont un Grammy Award, en 1995, pour sa participation dans Les Troyens de Berlioz avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Auparavant, en 1993, il a eu l'insigne honneur d'être reçu Officier de l'Ordre du Canada en reconnaissance de ses réalisations et contributions au monde musical canadien. Le Monsieur peut donc légitimement s'enorgueillir d'un prestigieux parcours.
Voici ce que le famoso tenore Luciano Pavarotti déclarait en août 1990: « Gino possède un grand talent et une grande voix que viennent compléter une forte personnalité et un merveilleux talent de comédien. Il deviendra un baryton verdien et fera probablement l'une des plus belles carrières de tous les temps. Il a tout ce qu'il faut pour y parvenir et le public est fou de lui. C'est pour moi un grand plaisir que de constater cela. » Le perspicace et clairvoyant Luciano a effectivement vu juste parce que Gino a eu maintes occasions de lui donner amplement raison.
Propos partagés par Daniel Raymond https://www.atuvu.ca/fil-culturel-actualite-culturelle/Communique/le-baryton-gino-quilico-sillustre-dans-lopera-the-ghosts-of-versailles Vidéo World premiere Metropolitan Opera 1991 partagée par Gino Quilico
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Klada
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Lun 15 Juin - 12:53
Cher Chakton, il vous fera certainement plaisir, ainsi qu'à tout le Boudoir, de passer encore quelques moments en l'agréable compagnie de Gino Quilico.
Je citerai ici des propos rapportés par Le Journal de Québec. https://www.journaldequebec.com/
The Ghosts of Versailles avait été commandé pour souligner le 100e anniversaire du Met en 1983. Il a été présenté huit ans plus tard.
John Corigliano avait entendu chanter Gino Quilico et voulait lui confier le rôle de Figaro.
«Je ne suis pas fou de musique contemporaine et je n’étais pas convaincu au départ. J’ai été le rencontrer à New York et il m’a convaincu», a-t-il raconté lors d’un entretien téléphonique.
Accessible et ouvert
Les lignes de chant de Figaro sont plus classiques comparativement à celles des personnages de fantômes qui sont plus contemporaines.
«John Corigliano était ouvert à nos suggestions et même à des modifications durant la période de création. Il était accessible, gentil et adorable», a fait remarquer le baryton.
Il est extrêmement rare qu’un chanteur lyrique puisse travailler avec le compositeur d’une œuvre.
«C’est comme si j’avais été vivant à l’époque de Verdi et de Puccini et que j’avais pu travailler avec eux. Ce fut une expérience extraordinaire. On pourrait faire un livre avec la création de cette œuvre», a-t-il laissé tomber.
The Ghosts of Versailles est aussi le dernier opéra que Gino Quilico a répété avec sa mère Lina Pizzolongo, décédé d’un cancer trois mois avant la première mondiale le 19 décembre 1991.
«Elle était malade, elle sortait de son lit et se mettait au piano. Elle m’a tout enseigné du rôle de Figaro», a-t-il fait savoir.
Une cascade
Le baryton originaire de New York, qui a chanté dans plusieurs productions et autour de 150 représentations au Met, a failli se blesser lors de la dernière dans la maison d'opéra de Manhattan.
«J’étais très physique. Je chantais et je courais partout. Je me suis pris pour Superman et j’ai décidé, lors de la dernière, de faire une pirouette. Je suis tombé sur le coccyx. J’étais sur l’adrénaline et ça n’a pas trop paru. On peut être stupide, parfois, même à l’opéra», a-t-il lancé en riant.
En bonus pour mes petits amis du Boudoir, une photo du baryton avec sa mère. Gino Quilico et Lina Pizzolongo :
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano Ven 25 Juin - 13:09
Édition luxe par Château de Versailles Spectacles dans un élégant coffret CD/DVD/Blu-ray
Le première fois que le nom du compositeur aborda les rivages de nos mémoires, ce fut à l’occasion de la sortie, en 1981, du film de Ken Russell Au-delà du réel. Dix ans plus tard, à l’initiative de James Levine, le Metropolitan Opera créait son premier opéra, The Ghosts of Versailles. On imagine l’effroi du public conservateur à l’audition du langage « abstrait atonal et microtonal » (ainsi Corigliano qualifie-t-il lui-même la partition qu’il avait composée pour le film) qui couvrait également les quinze premières minutes des Fantômes de Versailles. C’était sans compter sur la sincère ambition du compositeur de questionner, au-delà du simple divertissement, son statut de compositeur contemporain. John Corigliano rappelle que l’anathème castrateur de Pierre Boulez (« tout compositeur refusant de voir la nécessité historique de l’écriture dodécaphonique est inutile ») avait traversé l’Atlantique. Fasciné comme tout un chacun par le succès au travers des siècles du Barbier de Séville, des Noces de Figaro, le compositeur écoute alors la résonance entre le monde disparu de l’aristocratie française contrainte à l’exil ou à la mort par la Révolution française de 1789 et son statut de compositeur contemporain américain lui aussi sous diktat dodécaphoniste… français ! Une révolution prophétisée par Le Mariage de Figaro dont Danton avait dit: « cette pièce a tué la noblesse » Dans le sillage de Rossini et de Mozart, Corigliano ambitionne un temps de mettre en musique La Mère coupable mais la faiblesse de ce troisième volet de la Trilogie de Beaumarchais enjoignit le compositeur et son librettiste à l’enrichir d’une seconde temporalité.
Un procédé bien commode pour ressusciter, serti dans une contemporanéité en vogue, ce soi-disant âge d’or de l’opéra. Corigliano fait donc dialoguer un réel majoritairement tonal, avec un « au-delà du réel » dodécaphonique assez impressionnant représenté par un monde de fantômes (Marie-Antoinette, Figaro et Cie) ressuscités par un Beaumarchais désireux de réécrire le cours fatal d’une Histoire qui a mis à mort une héroïne dont il est ici amoureux. On ne peut que souscrire à l’habileté du livret de William M. Hoffman (un scénario parfaitement huilé autour d’une affaire du collier revisitée), comme à l’ambition sincère de Corigliano d’allonger la liste des mélodies destinées à traverser l’histoire.
Après avoir été repris assez régulièrement, Les Fantômes de Versailles (créée au Glimmerglass Festival le… 13 juillet 2019 !) viennent hanter l’Opéra Royal de Versailles. Exactement là où furent célébrées d’autres noces que celles de Figaro : celles de Marie-Antoinette et Louis XVI. Un trouble temporel (Marie-Antoinette avait joué Rosine au Petit Trianon) qui s’ajoute à la séduction d’un spectacle qui n’exclut pas l’humour (fous-rires garantis lorsque les fantômes jouent à se tuer sans risque puisqu’ils sont morts !). La mise en scène de Jay Lesenger, sûre de ses coups de théâtre, avance sans cesse, aussi fluide que les rideaux qui séparent les deux mondes. Se distinguent principalement, au sommet d’une distribution pléthorique et parfaitement rodée qui n’appelle que les éloges, le Figaro très à l’aise de Ben Schaefer, l’accorte Suzanne de Kayla Siembieda, un couple Almaviva en tous points conformes (Joanna Latini et Brian Wallin), le Beaumarchais omniscient de Jonathan Bryan et un Chérubin ardent (à lui la plus belle mélodie, lui dont pourtant ni notice ni générique de fin, comme pour tous les rôles secondaires, ne mentionnent le nom). Mention spéciale à la Marie-Antoinette aux aigus dardés de Teresa Perrotta, au Bégearss hallucinant de Christian Sanders (le ténor semble déglutir ses notes), méchant d’anthologie aux manigances soulignées par de fafnériennes reptations au synthétiseur.
Joseph Colaneri dirige un nouvel orchestre créé spécialement pour l’occasion : l’Orchestre de l’Opéra Royal. Une prestation remarquable, faisant ressurgir tous les effets d’une partition à effets. Clins d’œil aux aînés à l’appui (Noces, Barbier, Siegfried), les numéros se succèdent (un nouveau duo Rosine/Suzanne presque aussi gracieux que Canzonetta su l’aria, le formidable air Oh the lion may roar, la beauté bernsteinienne du quatuor Look at the green here in the glade) et l’on passe vraiment un excellent moment au visionnage de la captation du spectacle.
Le doute affleure néanmoins à la simple audition des CD. Le langage de Corigliano, pour habile et sophistiqué qu’il soit, et heureusement pas aussi logorrhéique que celui des Heggie et consorts, n’est pas aussi personnel, pour s’en tenir aux compositeurs américains que celui d’un Philip Glass (ou d’un John Adams première manière). On peut aussi s’en rendre compte dans le remarquable documentaire Of Rage and Remembrance consacré à sa Symphonie n° 1 à la mémoire des victimes du sida, qui complète l’opéra. Les 2h30 des Fantômes de Versailles souffrent de déficits d’inspiration (la pénible scène du Pacha, l’Air de Samira fatigant dès la seconde audition, le final en queue de poisson du I, le chœur révolutionnaire, quelques ensembles aux lignes bavardes et brouillonnes) qui l’apparentent alors aux comédies musicales de type Les Misérables. Le premier acte laisse espérer plus que le second ne donne (même conclu par le retour de la mélodie Bernstein). Et cela ne pardonne pas. Espérons donc que le deuxième opéra de Corigliano (The Lord of Cries), dont la création est prévue en 2021, célèbre avec un génie plus soutenu d’autres noces attendues : les noces musicales du passé et du présent. https://www.resmusica.com/2021/06/21/les-fantomes-de-versailles-de-john-corigliano-cvs/
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Sujet: Re: "The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano
"The Ghosts Of Versailles", opéra de John Corigliano