Bonjour,
Contrairement à l'idée couramment admise, Maximilien Robespierre n'était pas un monstre froid préconisant une société d'hommes. Il demandait au contraire de laisser une plus grande place aux femmes.
Son propos est remarquable, il s’agit de ce qu’il appelle « sa profession de foi ». Constatant la rareté des femmes dans les sociétés savantes, il qualifie cette situation de « honteuse », de « scandale d’un siècle éclairé » et attribue la cause de cette rareté aux préjugés, qu’il faut combattre par les Lumières, et se révèle partager les positions des cartésiens, comme Poulain de la Barre. Robespierre réaffirme, en effet, le principe de l’égalité entre les deux sexes, doués tous deux des mêmes facultés, et précise que des différences de sexe ne doivent pas devenir le prétexte d’une domination de l’un par l’autre.
Robespierre ajoute qu’offrir aux femmes des places de « membres honoraires » dans les sociétés savantes est insuffisant, précisément parce qu’elles ne sont jamais là, et il propose de leur ouvrir la possibilité d’être des « membres ordinaires » qui participeraient physiquement et intellectuellement à la production du savoir et aux débats : « Ce n’est pas seulement par leurs lumières que les femmes contribueraient au progrès des lettres et à la gloire des sociétés savantes, c’est surtout par leur présence ».
Ce n'est pas seulement au nom de la raison et de principes intellectuels que Robespierre préconise une plus grande mixité. Il aspire à la délicate érotisation des rapports sociaux si typique de l'esthétique baroque, la galanterie du XVIIIème siècle.
Nous voici donc bien éloignés de l'image que l'Histoire a figée de Maximilien Robespierre.
Je vous renvoie à l'intégralité de l'article, très bien construit et étayé de nombreux renvois aux sources.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-femmes-dans-l-espace-public-la-157854
madame antoine
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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)