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 La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ?

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madame antoine

madame antoine


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MessageSujet: La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ?   La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ? Icon_minitimeMar 2 Fév - 9:08

Bonjour à Tous Les Amis du Boudoir,

C'est dans le cadre d'un ouvrage sur le thème général de La Fin des Empires, sous la Direction de Patrice Gueniffey et Thierry Lentz, qu'est publié cet intéressant article ayant trait plus particulièrement à la Révolution Française et l'Empire.

Quand l'empire de Napoléon sonnait la fin du rêve révolutionnaire français

La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ? Napole10

Je vous copie la partie concernant la Révolution et l'action de Napoléon Bonaparte.

Pendant plusieurs années – dès les premières victoires révolutionnaires en fait –, les « vieilles monarchies » se satisfirent de la domination française qui leur permettait d’avancer leurs propres pions et soutenait leurs intérêts. Partout, la proclamation de la fin de la féodalité permettait aux pouvoirs centraux d’affirmer leur mainmise sur la société, tandis que des marchandages territoriaux quasi permanents permettaient de calmer certains appétits et de pousser chacun à se placer sous les ailes de l’Aigle : la Bavière, le Wurtemberg ou la Saxe y gagnèrent quelques centaines de milliers d’âmes, l’Espagne crut jusqu’en 1808 pouvoir s’appuyer sur la France pour reprendre en main ses colonies sud-américaines, la Suisse y gagna la protection de son grand voisin, l’Italie du Nord put se croire indépendante, etc. S’il y eut bien des résistances – comme l’insurrection espagnole ou la naissance d’un contre-projet allemand –, elles furent précédées ou même concomitantes de collaborations et d’alliances aussi sincères que le permet la diplomatie. De son côté, la France tenta de profiter des divergences croisées entre les puissances pour arriver à ses fins, sous forme d’agrandissements de territoire, d’imposition à tous d’un modèle « français » d’administration et des rapports sociaux, au travers de l’invention du siècle, le Code civil. On négocia aussi beaucoup, et pas seulement dans le domaine militaire : les traités de commerce, de subsides, d’échanges territoriaux furent légion. Même si Clausewitz ne l’a pas dit ainsi, la guerre était bien une continuation de la diplomatie, même avec un guerrier de la trempe de Napoléon.

Pendant ses quinze ans de règne, tout ne se résuma donc pas en Europe à être pour ou contre Napoléon, comme continue à vouloir le faire croire une partie de l’historiographie, majoritairement anglo-saxonne. La diplomatie traditionnelle fut d’autant moins dépassée que la géopolitique ne fut pas bouleversée par la Révolution et l’Empire. De 1800 à 1815, les États enclavés le restèrent, les îles continuèrent à être au milieu de la mer, le rêve d’un territoire « parfait » continua à être caressé par les monarques, leurs convoitises sur les ressources naturelles ou le contrôle des grandes voies de communication perdurèrent. De même, on n’oubliera pas la permanence des ambitions, des craintes ou des alliances coutumières et familiales entre souverains. Ambition : de la France de pousser ses frontières jusqu’à ses limites naturelles puis au-delà ; de l’Angleterre de limiter l’influence des grandes puissances sur le continent ; de la Russie d’accéder à la Méditerranée ou à l’occident de l’Europe ; de l’Autriche, de l’Angleterre et de la France de l’en empêcher, etc. Alliances : des États d’Allemagne du Nord avec la Prusse ; de la « tierce » Allemagne avec la France ; des Pays-Bas avec l’Angleterre ; et même celle, objective, de la France et de l’Angleterre – pourtant en guerre permanente – avec l’Empire ottoman pour empêcher la mainmise russe. Et dans la volée de mariages princiers que connut l’Europe, une union avec un Bonaparte ou un Beauharnais devint très courue.

Et l’idéologie ? On entend dire parfois que la vie internationale aurait été bouleversée par la Révolution dont Napoléon était l’héritier et l’exportateur. Sans la nier, il faut modérer cette affirmation qui a deux inconvénients. D’une part, elle ferait considérer comme acquis que les révolutionnaires n’avaient pour visée stratégique que la « libération » des peuples et aucune ambition hégémonique. D’autre part, elle ferait passer les conséquences des conquêtes napoléoniennes – fin de la féodalité, égalité, défense de la propriété – pour leur cause : l’histoire de la diplomatie révolutionnaire ne se résume pas aux principes et à la générosité proclamés, pas plus qu’à l’inverse le règne impérial ne saurait se réduire à des conquêtes et à la recherche d’une brutale hégémonie. En d’autres termes, derrière la générosité des principes – droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, indépendance et sûreté des nations –, les révolutionnaires pratiquèrent avant Napoléon une politique d’invasions et d’annexions, au nom d’un autre principe, celui des limites naturelles, qui fut étendu à l’au-delà des Alpes au début du Directoire.

À partir de 1806, fondé sur des textes présentés au Sénat à la fin mars, vint le temps de l’Empire français et de ses cercles concentriques. Le premier était bâti sur les deux sens que l’on peut donner, en français, au terme « empire ». Il était à la fois « domination » (l’empire des Français sur le continent) et « institution » (l’Empire français). Dans la seconde acception, on notera que les pays « réunis » – on ne disait pas « annexés » – furent français à part entière, avec leurs administrations préfectorales, leurs contributions et leur conscription, d’une part, l’égalité, la non-confessionnalité de l’État et le Code, d’autre part. On sera même surpris d’apprendre que la langue française n’y était pas absolument obligatoire, en dehors de l’administration. Cet espace fut organisé en plusieurs niveaux de dépendance à l’égard du centre dans le but de créer une civilisation propre. L’unité et l’indivisibilité, l’autorité et la centralisation étendues au niveau international, en quelque sorte. Pour réussir dans ces domaines, il aurait bien sûr fallu du temps. Napoléon n’en eut pas, pas plus qu’il n’eut jamais le moindre droit à l’erreur : « La France connaît mal ma position […], confiait-il un jour à Chaptal. Cinq ou six familles se partagent les trônes de l’Europe, et elles voient avec douleur qu’un Corse est venu s’asseoir sur l’un d’eux. Je ne puis m’y maintenir que par la force ; je ne puis les accoutumer à me regarder comme leur égal qu’en les tenant sous le joug ; mon empire est détruit, si je cesse d’être redoutable. Je ne puis donc rien laisser entreprendre sans le réprimer. Je ne puis permettre qu’on me menace sans frapper.

Ce qui serait indifférent pour un roi de vieille race est très sérieux pour moi […]. Au-dedans, ma position ne ressemble en rien à celle des anciens souverains. Ils peuvent vivre avec indolence dans leurs châteaux ; ils peuvent se livrer sans pudeur à tous les écarts d’une vie déréglée ; personne ne conteste leurs droits de légitimité […]. Quant à moi, tout est différent : il n’y a pas de général qui ne se croie les mêmes droits au trône que moi. Il n’y a pas d’homme influent qui ne croie m’avoir tracé ma marche au 18 Brumaire. Je suis donc obligé d’être très sévère vis-à- vis de ces hommes-là. Si je me familiarisais avec eux, ils partageraient bientôt ma puissance et le Trésor public. Ils ne m’aiment point, mais ils me craignent, et cela me suffit […]. Au-dedans et au-dehors, je ne règne que par la crainte que j’inspire. »


L'extrait d'article provient de cette page.
http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-empire-napoleon-sonne-fin-reve-francais-fin-empires-patrice-gueniffey-thierry-lentz-editions-perrin-2564895.html

Si l'ouvrage lui-même vous intéresse vous trouverez les informations pratiques ici.
http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Daps&field-keywords=La+fin+des+Empires+perrin+Thierry+LENTZ+Patrice+GUENIFFEY&tag=a0660-21

Bien à vous

madame antoine

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pilayrou

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MessageSujet: Re: La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ?   La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ? Icon_minitimeMar 2 Fév - 18:25

Pourquoi donc Louis XVIII n'est-il pas monté sur le Trône après le Directoire ? Cela aurait épargné au Monde entier le chaos; ce chaos qui emmena Hitler et Staline au pouvoir.
Bonaparte a perdu. On ne salue pas les perdants (mauvais perdants).
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Chou d'amour
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MessageSujet: Re: La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ?   La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ? Icon_minitimeJeu 4 Fév - 19:17

Pour répondre à votre question, je dirais que les Bourbon de l'époque n'étaient plus conscients des événements. Le comte de Chambord en a fait les frais alors qu'il a refusé le trône pour une banale question de couleur de drapeau, et donc d'honneur. Ils se sont fait doubler par des personnes motivées et intelligentes, par Napoléon entre autres... Very Happy

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MessageSujet: Re: La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ?   La Révolution française: comment est-on passé du Jacobinisme à l'Empire ? Icon_minitime

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