Je souhaite revenir sur les portraits de Drouais (certains déjà présentés ici) et quelques déclinaisons.
Attention, c'est un peu compliqué.
J'espère ne pas trop embrouiller les esprits...
Tout se concentre autour des années 71/74, et les sources se contredisent parfois...
Le premier portrait serait donc celui-ci, présenté par Drouais au salon de 1771
Il colle assez bien avec cet autre (qui signale grosso-modo le même âge du modèle).
Pourtant, on retrouvera des similitudes avec les portraits plutôt postérieurs, vous le verrez par la suite.
Drouais exécute apparemment deux autres portraits par la suite.
Impossible de mettre la main dessus pour l'instant.
En 1772, Drouais reçoit commande d'un portrait de Marie-Antoinette destiné à Louis XV.
L'oeuvre est présentée au Salon l'année suivante.
C'est celui que nous connaissons de la jeune dauphine sous les traits de Hébé.
Il était destiné à être le pendant de celui de la comtesse de Provence en Diane.
On demande ensuite à Drouais de composer une version en pied (1773-74).
Il nous fait penser au portrait d'Hauzinger commandé par l'impératrice Marie-Thérèse, en 1770.
On retrouve le noeud en diamant, le même style de corsage agrémenté du petit portrait en médaillon de Louis XVI, les bracelets en 3 rangs de perles, portés aux deux poignets (également présents sur le portrait en Hébé).
A partir de ce portrait, Drouais (ou son atelier) en déclinera d'autres, plus petits, destinés à être offerts ou commandés.
C'est le cas de celui-ci :
Grâce à ce portrait, les ateliers de la manufacture des Gobelins, sous la direction artistique de Pierre François Cozette, déclinent en les tissant ces deux autres représentations.
La première sera offerte par le duc de Penthièvre à la princesse de Lamballe :
Une autre toile, où Marie-Antoinette est moins parée
serait attribuée aussi à Drouais (ou à sa suite).
C'est celle avec laquelle Chou inaugure ce sujet.
Nous retrouvons le petit ruban en pointe qu'elle porte sur les premiers portraits des années 1771.
Nous sommes probablement en 1773.
A partir de ces portraits, c'est un déchainement de gravures ou estampes, qui copient ou mixent les particularités de chacun (la tête de l'un avec le buste de l'autre, avec ou sans bijoux, avec ou sans la même coiffe etc.).
En voici quelques-unes :
Ici nous sommes au moins en 1774, et ce type de portrait continue d'être plus ou moins décliné :
Je vous livre ici un portrait tout à fait fantaisiste, en tous points !
Il illustre néanmoins les mêmes sources d'inspiration ici de Drouais, ou encore de Ducreux (voir la pause de sa main semblant tenir un bâton, je vous renvoie à ce sujet :
https://maria-antonia.forumactif.com/ducreux-f50/portrait-de-1769-t73.htm).Du reste, Ducreux, Drouais, même combat !! On les confond !
Les dates d'exécution penchent plutôt en faveur de Ducreux si l'on compare l'inspiration de l'un sur l'autre.
A la même époque, Duplessis s'essayait aussi de représenter le visage de la dauphine.
On retrouve la même inspiration. Nous connaissons bien les portraits que j'évoque.
Perso, je n'aime pas du tout...
1772
Et 1773
En dépit de tous ces essais, Marie-Antoinette se plaignait à sa mère en 1773, elle lui écrit : il est bien vrai que les peintres n'ont pas encore attrapé ma ressemblance. Ben il faut arrêter la pause en demi-profil, tête tournée !