madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: L'Ogre Bourbon Mar 29 Aoû - 11:07 | |
| Dans Les Cahiers de Science et Vie est paru un très intéressant article qui s'attache à la Fonction de Bouche et à ses implications. Si Louis XIV a la réputation d'avoir toujours su faire bonne chère, sa goinfrerie était aussi affaire de politique et de prestige. Pour l'ogre bourbon, la table était un instrument de domination symbolique chargé de soumettre sa noblesse et de faire rayonner le génie français.Du 7 au 13 mai de l'an de grâce 1664, le jeune Louis, 26 ans à peine, voulut donner à la reine et à sa Cour le plaisir de fêtes extravagantes dans les jardins de Versailles. Défilés équestres, représentations théâtrales, courses de chevaux, feux d'artifices... Au soir du premier jour, alors que les 600 invités sont encore tout ébaubis par ce tourbillon de splendeurs, de grandes tables agencées en demi-cercle se couvrent comme par magie de plats et d'argenterie à la lueur des flambeaux. La collation, servie par 48 valets, "passe tout ce qu'on pourrait écrire, tant par l'abondance que par la délicatesse de toutes choses qui y furent servies", s'enflamme un chroniqueur dont le récit circule bientôt dans toutes les cours d'Europe. Car le monarque a déjà compris que la table, à l'instar de l'architecture, de la littérature ou de la musique, était non seulement un art, mais aussi un outil de propagande capable d'asseoir son pouvoir et de contribuer au rayonnement de la France. Tout au long de son règne, la gastronomie royale est envisagée comme un instrument de domination symbolique, notamment pour domestiquer une noblesse frondeuse. Mais c'est à Versailles, où le roi s'installe à partir de 1682, qu'elle devient le point culminant du rituel monarchique. Au point de se confondre avec lui.Une mise en scène du roi et de l'EtatSa Majesté n'a pas pris l'affaire à la légère. Parmi tous les départements de sa Maison, celui de la Bouche du Roi mobilise le personnel le plus nombreux : plus de 500 officiers y servent par trimestre, ainsi que 160 garçons répartis entre cuisine et service. Une véritable division, organisée selon une rigueur toute militaire en sept offices pour mettre en place les 200 repas servis quotidiennement aux hôtes du souverain. Trois fois par semaine, un conseil, composé des premiers maîtres d'hôtel, de gentilshommes servants et de divers contrôleurs, échafaude les menus et vérifie les dépenses. Il n'empêche : alors qu'Henri IV consacrait 500 000 livres par an à sa provende, son petit-fils en engloutit plus de deux millions !...https://www.science-et-vie.com/article/louis-xiv-un-ogre-a-table-9297 Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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