Une Marie-Antoinette absente?

Alexandra a écrit :

Citation :

J'ai déjà commencé lol! au début c'était ma photo du hameau, puis la chambre de la Reine à Versailles et le Belvédère ! (Ils trouvent à chaque fois!) On va y arriver!lol

Après il faut leur faire des interros "flash éclair" comme ça : pour ceux qui reconnaissent l'image, 2 points de plus au prochain devoir, et pour les autres, 2 points de moins, histoire qu'ils révisent les classiques avant chaque cours
Oui on y est presque!

le comte axel a écrit :

Citation :

Même maintenant les cours s'attachent encore aux évènements de la Révolution, de la Constitution, un peu sur Louis XVI mais rien sur Marie Antoinette. Je peux faire cette comparaison avec ma fille qui est en 4ème. Les années passent mais les clichés n'évoluent guère

Oui j'imagine, surtout quand on voit les mauvaises pubs actuelles qui pleuvent sur Marie-Antoinette :s:
Mais bon j'imagine que ta fille a des leçons particulières sur Marie-Antoinette avec un père comme toi

Pour ma part j'ai rencontré deux fois la Reine lors de ma scolarité.

La première fois en CE2 où l'on faisait un survol de l'ensemble de l'histoire de France...
Mon institutrice devait aimer l'époque puisque nous avions eu droit à la projection de diapositive de portraits des rois et reines de France... C'était la première fois que je la voyais...
J'ai eu un livre d'histoire pour Noël un an ou deux après et retrouvé Marie-Antoinette à la rose...

La seconde fois fut en 1989 mon année de 4ème et aussi celle du bicentenaire de la révolution et celle où le XVIIIème siècle est au programme... Mon prof ne s'est pas attardé sur Marie Antoinette, mais ne l'a pas accablée... J'ai lu ma première biographie de la Reine l'année suivante avec la sortie Pocket de "Chère Marie-Antoinette" de Jean Chalon...

Donc finalement l'école ne m'aura pas appris grand chose sur Marie-Antoinette mais me l'aura tout de même présentée...

Dès le CM2 mes camarades me demandaient ce qu'étaient devenus les enfants royaux après la révolution, je savais répondre pour Louis XVII, mais pour Madame Royale, je ne connaissais pas encore ce dont nous dissertons ici...j'avais encore plein de choses à découvrir...
En 4ème, j'agrémentais mes interros de Post Scriptum, au gré de l'année, pour dire de quel événement nous étions ce jour-là le bicentenaire et ça plaisait bien à mon prof ...
Mais en seconde mon prof faisait quasiment cours avec moi (pour l'Histoire : la géo, c'est une autre affaire :s:)

Bien à vous.

Je me souviens qu'en Seconde j'avais dû faire un exposé sur Louis XVI. En fait j'ai du bassiné mes congénères sur Marie-Antoinette et j'avais eu une bonne note.


Mr de Talaru

Chou d'amour a écrit:

Ah vos élèves ont de la chance

Mais c'est encourageant si Marie-Antoinette peut être, même indirectement, évoquée dans une autre matière que l'histoire. Et puis cela permet de faire d'une pierre deux coups : du français et de l'histoire

Marie Antoinette au cours de latin, ça existe aussi ! Par une comparaison avec Agrippine et le thème de l'inceste, par exemple. Quand on rencontre Brutus, en digression sur les images d'Epinal de la révolution...

Et, plus généralement, chaque fois qu'on critique les historiens de l'Antiquité, c'est l'occasion de leur rappeler à quel point un texte peut être subjectif... Suétone et Tacite, toujours à charge...

Je te fais confiance pour ça aussi Pim

Je vois que beaucoup avait déjà la fibre "histoire" dès leur scolarité
J'avoue que pour ma part je ne l'avais pas en ce temps...je vouais une indifférence remarquable à cette matière..ce qui peut expliquer d'ailleurs que j'ai si peu de souvenir de mes cours

Mon souvenir marquant en histoire, c'est le prof qui nous a expliqué les conditions de travail dans les mines lors de la révolution industrielle, ces femmes qui tiraient des chariots, ces enfants qui ne voyaient jamais la lumière... J'ai appris par la suite que mon prof avait le coeur très à gauche. Elle nous a donc donné cette matière avec une passion qui s'est communiquée.

Pour le reste, mes souvenirs de cours d'histoire s'étendent sur de longues suite de photos du Courrier de l'Unesco avec des mecs qui manient des norias et des houes, des cartes de géographie auxquelle je n'entravais que couic et une ligne du temps désolante de perplexité...

La critique historique, c'est ma prof de latin de terminale qui m'en a montré un pan magistral, lorsqu'on a traduit l'incendie de Rome par Tacite et qu'elle nous a montré qu'en réalité, aucune des accusations contre Néron ne tenait la route. Quelle frustration, alors qu'il était si séduisant de le croire coupable !

Quelle bête réaction, alors ! Tant pour un historien que pour un pédagogue !

Ah, vos souvenirs de terminale m'en font revenir d'autres : avec un autre prof d'histoire, on a analysé les tactiques de propagandes d'Hitler. Monstrueusement fascinant ! Je n'ai jamais oublié non plus ce cours hors du commun.

C'est génial, tous ces souvenirs d'anciens combattants... En fait, je n'étais que dans un petit lycée communal, mais la plupart de nos cours visaient à développer notre esprit critique. Nous y étions plus ou moins réceptives, bien sûr, suivant les jours, le temps qu'il faisait, la proximité ou non des vacances, nos peines de coeur... mais, en gros, c'était un enseignement de qualité.

Bonjour Pimprenelle,
Oui, c'est ça, en Terminale, c'était aussi Hitler pour moi. En fait, je considère que c'est Goebbels (le ministre de la propagande dès 1930) qui inventa la publicité avec ses formules de matraquage style "Deutschland über alles", "Ein Land, ein Volk, ein Führer" et "Arbeit macht frei"
---
Disons que ma génération ne rigolait pas en classe... Les profs étaient rigides, atrocement mais nous travaillions beaucoup... Nous savions beaucoup plus de choses que les jeunes actuels. Les programmes se sont rétrécis, c'est une horreur. Alors je me dépêche de leur balancer tout ce que je sais. Certains d'entre eux apprécient.
---
Vous avez eu la chance d'étudier le latin, pas moi. Mais les "modernes" de l'époque avaient des cours de "civilisation antique", enseignée par le prof de français. Passionnant.

Pensez-vous vraiment que les jeunes de maintenant apprennent moins, chère Madame de Tilly ? Ou est-ce plutôt qu'ils apprennent autrement ? Je ne sais pas, c'est une question que je me pose souvent...

Je n'étais pas une grande studieuse ni une grande attentive en classe, je dois bien l'avouer. Sans doute ce qu'on appellerait actuellement un gosse hyperactif, je m'ennuyais beaucoup, je dessinais pour m'occuper. C'est une manie qui me revient quand je suis en réunion, et j'ai eu l'occasion de me rendre compte que j'entends mieux ce qui se dit autour de moi lorsque j'ai la main occupée.

Tout ça pour dire que, pour moi, notre système d'enseignement est loin d'être la panacée, et nos élèves ont bien du mérite à nous écouter, figés qu'ils sont pendant des heures sur leurs bancs...

Je pense aussi que de nos jours on apprend non pas moins, mais autrement...on y a certainement perdu dans certains domaines, mais on y a gagné dans d'autres, heureusement

C'est justement pourquoi je pose la question... Perso, en tant que prof, je vois surtout ce qu'on a perdu. On a perdu en rigueur et en méthode. La génération zapping veut tout tout de suite et renâcle devant l'effort.

Cela dit, je faisais pas beaucoup d'efforts non plus... C'est à l'université que j'ai commencé à me donner, d'une part parce qu'il le fallait bien, d'autre part parce que les cours m'intéressaient vraiment...

Alors, dans le fond, qu'est-ce qui a changé réellement ? Madame de Tilly constate que les programmes sont moins chargés. C'est une donnée objective... Moi, je ne peux faire ce genre de constatation, parce que nos programme de latin et de grec préconisent des auteurs et des exercices, mais pas une quantité de matière.

Mais je ne peux pas dire que je vois moins de textes d'année en année, pas du tout. Donc, pour moi, en dix ans, la qualité de l'enseignement ne s'est pas dégradée, pas au point de vue de la matière engrangée.

Par contre, je remarque autre chose... il me semble que je rencontre de moins en moins d'ados prêts à refaire le monde. Pourtant, s'ils sont déjà résignés à leur âge...

Je pense que tous ces maux là ne sont pas à mettre sur les jeunes générations seules, les 2 dernières générations y sont pour quelque chose, surtout par rapport à la résignation
N'oublions pas que nous léguons aux jeunes le monde qu'on leur laisse.
Pour l'éducation c'est pareille : doit-on remettre en cause les élèves ou les profs et les autres responsables qui décident des programmes? Le débat est lancé

A ce compte-là, toutes les générations sont responsables des comportements de la dernière, qui est l'aboutissement !

C'est sûr que ce ne sont pas les enfants qui choisissent de tomber dans la machine à consommation dès leur naissance... Ils ne sont pas responsables de la société dans laquelle on les met, je suis d'accord... mais nous non plus, ne l'étions pas.

Ce que je constate, ces dernières années, c'est que les classes qui montent sont en général assez adaptées voire cyniques. Il y a quelques années, les ados que je rencontraient voulaient refaire le monde, ils avaient plein d'idées aussi utopiques que généreuses.

Mais est-ce une évolution générale ? Ou une petite poussée sur le court terme, voire localisée à mon école ? Il y a vingt ans, au tout début de ma carrière, j'ai donné cours à des gens qui trouvaient normal de polluer la Terre puisque d'autres planètes pourraient nous accueillir. Leur avenir, ils l'envisageaient dans le culte du chacun pour soi.

Bonsoir Pimprenelle et Chou d'Amour,
Echange intéressant, pas trop hors-sujet, j'espère. Il y a 20 ans, les choses allaient encore à peu près. La dégradation a commencé en fait lorsque Lionel Jospin, alors ministre de l'éducation, a décidé que 90% d'élèves d'une même classe d'âge devaient avoir le bac. La culture pour tous n'est qu'un utopie ou un voeu pieux. L'égalité n'existe pas. La Révolution de 1789 le démontre assez bien, de toute manière.
---
J'ai entendu il y a peu 2 "vieux" journalistes de la TV qui, interrogés sur les hommes politiques actuels, les jugeaient moins "cultivés" qu'avant.
---
On apprend autrement certes mais je dis aussi qu'on apprend moins. Je me permets cette réflexion car j'ai 20 ans de recul de plus que Pimprenelle par exemple. On verra la situation en 2029.

Je ne pense pas qu'on apprenne moins, quand on regarde le nombre d'heures de cours qu'ont les élèves (la France est première je crois dans ce domaine en Europe).
Par contre je pense qu'on apprend trop de trucs inutiles qui ne sont plus du tout adaptés :s:

Pim a écrit :

Citation :

Leur avenir, ils l'envisageaient dans le culte du chacun pour soi.

Oui, c'est un peu le problème des hommes en général

detilly a écrit:

Bonsoir Pimprenelle et Chou d'Amour,
Echange intéressant, pas trop hors-sujet, j'espère. Il y a 20 ans, les choses allaient encore à peu près. La dégradation a commencé en fait lorsque Lionel Jospin, alors ministre de l'éducation, a décidé que 90% d'élèves d'une même classe d'âge devaient avoir le bac. La culture pour tous n'est qu'un utopie ou un voeu pieux. L'égalité n'existe pas. La Révolution de 1789 le démontre assez bien, de toute manière.
---
J'ai entendu il y a peu 2 "vieux" journalistes de la TV qui, interrogés sur les hommes politiques actuels, les jugeaient moins "cultivés" qu'avant.
---
On apprend autrement certes mais je dis aussi qu'on apprend moins. Je me permets cette réflexion car j'ai 20 ans de recul de plus que Pimprenelle par exemple. On verra la situation en 2029.

Ne vous inquiétez pas, Madame de Tilly ! Si la conversation déborde, nous séparerons les sujets ! C'est mieux de réagir après coup que de se frustrer d'un débat intéressant...

Je pense, comme vous, que les études universitaires pour tous sont un leurre entretenu depuis trop longtemps et aussi pernicieux que ces "désirs qui nous affligent". Ce n'est pas triste, ni un constat d'échec, c'est que tout le monde n'est pas fait pour la même chose. Mais on bourre tellement le crâne des enfants, et surtout des parents, avec la nécessité de "brillantes carrières" qu'il est parfois difficile de leur ouvrir les yeux sur les faits.

Il n'est pas plus malheureux de devenir coiffeur que docteur en aéronautique. Ce qui est désolant, c'est de ne pas faire ce qu'on aime et de se retrouver plus tard coincé dans une vie qui nous étouffe.

Heureusement, on commence à se rendre compte que notre société a besoin de tous les métiers, et les pubs revalorisent les professions manuelles. Il est temps ! D'ailleurs, un être humain épanoui doit pouvoir toucher à tout... mais c'est un autre débat.

C'est Jospin qui a foutu le boxon dans l'éducation française ? Dommage, j'admire beaucoup cet homme... Mais, chez nous aussi, je dois bien admettre que la gauche nous fait beaucoup de mal, avec son nivellement par le bas.

Quand donc comprendront-ils que ce n'est pas en laissant passer tout le monde qu'on arrangera les choses ? L'enseignement, y'a pas à sortir de là, nécessite des moyens. Que ce soient des profs de cours généraux, techniques, professionnels ou du personnel d'encadrement, faut des gens, pour former les adultes de demain !

Chou d'amour a écrit:

Je ne pense pas qu'on apprenne moins, quand on regarde le nombre d'heures de cours qu'ont les élèves (la France est première je crois dans ce domaine en Europe).
Par contre je pense qu'on apprend trop de trucs inutiles qui ne sont plus du tout adaptés :s:

Je crois au contraire que l'enseignement s'est tout de même quelque peu adapté aux spécificités de la société. En histoire, on ne gobe plus des tonnes de dates sans explications. Dans mon domaine, on a enfin cessé d'enseigner le latin et le grec comme des langues parlées. A quoi cela sert-il en effet de pouvoir former une phrase parfaite en latin ? Sauf pour le fun ? Maintenant, on utilise les heures de cours à enseigner aux élèves les méthodes de compréhension des textes.

Les profs, les élèves ... les lélèves, les profs ... Des gens comme Jack Lang se fichent du monde quand ils soutiennent que l'enseignement n'a jamais été meilleur et que la preuve en est que 99% des élèves ont leur bac ....
Mais, et les parents dans tout cela ?
N'y a-til pas, à la base de cet énorme malaise, une carence éducative déplorable ?

Bonjour!

Moi je suis en première, nous avons étudié la Première Guerre Mondiale mais je me souviens avoir fait la Révolution l'année dernière, et comme mon prof parlait de Louis XVI et Marie-Antoinette, j'en ai conclu qu'il était loin d'être royaliste, au contraire. Je crois qu'il ne pouvaient pas les voir :s: !

Il semble que la génération née après 1968, déclarée irresponsable, ait fait des enfants eux-mêmes irresponsables. Les livres de Mme Dolto sur l'enfant-roi ont, à mon avis, fait beaucoup de mal.

detilly a écrit:

Il semble que la génération née après 1968, déclarée irresponsable, ait fait des enfants eux-mêmes irresponsables. Les livres de Mme Dolto sur l'enfant-roi ont, à mon avis, fait beaucoup de mal.

C'est surtout car Dolto a été mal interprétée... en fait Dolto est plus pour une responsabilisation de l'enfant... j'ai été élevé comme ça et je ne me suis jamais considéré comme enfant roi .

Monsieur de Castelnau a écrit:

C'est surtout car Dolto a été mal interprétée... en fait Dolto est plus pour une responsabilisation de l'enfant... j'ai été élevé comme ça et je ne me suis jamais considéré comme enfant roi .

C'est que vos parents savaient lire, Monsieur de Castelnau !

Madame_Royale a écrit:

Bonjour!

Moi je suis en première, nous avons étudié la Première Guerre Mondiale mais je me souviens avoir fait la Révolution l'année dernière, et comme mon prof parlait de Louis XVI et Marie-Antoinette, j'en ai conclu qu'il était loin d'être royaliste, au contraire. Je crois qu'il ne pouvaient pas les voir :s: !

Bonjour Madame_Royale ,
Eh bien, son message n'est pas passé puisque vous êtes là ! Bravo et merci à vous.