Victoire Armande , Princesse de Guéménée

Madame de Guéménée fut la première gouvernante des enfants de Marie Antoinette. Elle tenait un salon où la reine se plaisait beaucoup et où l'on jouait gros. Le sérieux Joseph II le qualifiera sans ambages de "tripot". Enjouée et excentrique, Madame de Guéménée se livrait aussi à d'insolites transports : elle conversait avec les esprits par l'intermédiaire de ses chiens.

La faillite retentissante de son mari et le scandale qu'elle entraîna la contraignirent à démissionner de sa charge en 1782.



Si j'en juge par l'âge de la petite Madame Royale, cette gravure pourrait bien être la première représentation de Madame de Guéménée qui me tombe sous les yeux...

Citation :

Madame de Guéménée se livrait aussi à d'insolites transports : elle conversait avec les esprits par l'intermédiaire de ses chiens.

C'est vrai? J'adore! J'imagine le concert pendant ces soirées...le sérieux Joseph II ne devait que très moyennement cautionner cela

La faillite du mari de Madame de Guéménée a vraiment fait un scandale dans le milieu...car ça a surpris un peu tout le monde...une famille si importante qui se ruine...il faut avouer que ça choque

Qui peut donc être la femme sur le portrait derrière Guéménée? Et le buste? J'avoue hésiter...

A mon avis, c'est un portrait de l'auguste mère...

Et un buste du Louis-Auguste père...

Bien à vous.

Victoire-Armande-Josèphe de Rohan , Princesse de Guéménée (1743-1807) est fille du Maréchal de Soubise et de la princesse de Carignan (elle est donc parente de la Princesse de
Lamballe )
Epouse du grand chambellan de France, elle est nommée gouvernante des Enfants de France, à la suite de sa tante, bien que les qualités essentielles du poste lui manquent selon Mercy.
Elle élève des chiens avec lesquels elle dit entrer dans une sorte de communion spirituelle.
D'après la Baronne d'Oberkirch :
"Elle passait pour une entêtée et en même temps sans caractère, la pire espèce des entêtés.
Elle était passionnée , sans douceur et sans égalité."
La Princesse mène grand train_sa maison est un véritable tripot selon Joseph II_ et a une liaison ouverte avec le Prince de Coigny.
Son mari, dont elle vit séparée, est compromis, en 1783, dans une faillite colossale qui ruine petites gens et courtisans.
Elle soit démissionner de sa charge. Elle est remplacée par Madame de Polignac.

Bien à vous.

Je ne savais pas que Louis-Auguste Brun avait portraituré la Princesse de Guéméné :


Bien à vous.

La légende est un peu ambigüe... Et si c'était Elisabeth...

Veux-tu dire que le portrait pourrait représenter Madame Elisabeth, ou bien que l'artiste pourrait être Elisabeth Vigée-Lebrun ?

Mais non ! Je trouve que c'est encore une de ces légendes ambigües... Pour moi, il n'est pas clair si le portrait représente Madame de Guéménée ou Madame Elisabeth.

Connaît-on les causes exactes de la faillite des Guéméné? Car selon Paul Del Pérugia, les dettes accumulées par Madame de Guéméné lors de ses participations aux jeux d'argent serait en très grande partie une cause de la faillite du couple... :s:
Mais j'ai quand même du mal à croire qu'elle ait pu jouer autant d'argent...

En effet, c'est un peu le genre d'arguments du type "les dépenses de Marie Antoinette ont causé la révolution française". Je n'ai encore jamais lu que la faillite des Guéméné pouvait provenir des seules dettes de jeu de la gouvernante !

Voici ce qu'en dit wiki :

À la veille de la Révolution française, Henri-Louis-Marie de Rohan-Guéméné duc de Montbazon, l'ainé de cette branche réalise une colossale faillite qui ruina bien des gens en 1782 mais qui fut épongée, en partie par le cardinal de Strasbourg Louis René Édouard de Rohan qui sera en 1785 victime de l'escroquerie de l'affaire du collier de la reine.

Oui j'avoue rester sceptique

Surtout que j'avais aussi toujours lu que c'était son mari à la base qui avait fait faillite...il ne jouait pas aux jeux d'argent lui aussi quand -même?

Oui, c'est ça, une faillite qui avait même entraîné la chute de nombreux petits épargnants.

Oui ça a fait un véritable scandale selon les biographes, un scandale qu'une famille aussi riche fasse faillite sans avoir anticipé :s:

D'après Catriona Seth, à l'article "Guéménée, Victoire Armande Josèphe de Rohan", "Son mari, dont elle vit séparée, est compromis, en 1783, dans une faillite colossale qui ruine petites gens et courtisans".

Quant à Antonia Fraser, elle donne une version détaillée de l'affaire (cf. pp 285-287 de l'édition de poche)

L'annonce de la banque-route aussi inattendue qu'horrifiante qui frappa une famille aristocratique à l'automne 1782 l'inquiéta particulièrement parce qu'elle touchait la gouvernante de ses enfants, la princesse de Guéméné, si heureuse l'année précédente de parader avec le dauphin nouveau-né devant les courtisans enthousiastes.
L'époux de cette dame, le prince de Rohan-Guéméné (tel était son titre complet), donna par la suite de sa déconfiture une explication destinée à susciter la compassion: le responsable était, dit-il, un notaire, le sieur Marchand, dont la façon ingénieuse de lui procurer des rentes avait été la cause du problème. «J'ai été trompé et j'ai trompé tout le monde. Je rends justice à Monsieur Marchand qui a été entraîné par le désir de nous donner une grande existence », déclara-t-il. Pour assurer des revenus au prince et à la princesse, cet homme avait en réalité incité toutes sortes de gens à placer leurs économies dans la rente à constituer en leur offrant, pour les appâter, des taux d'intérêts démesurés. À la fin, il n'avait pas pu payer les sommes dues, ou plutôt le prince de Guéméné ne l'avait pas pu. Ce fut ce dernier qui fit faillite (le montant de la dette s'élevait à trente-trois millions de livres), mais ce fut Marchand qui alla en prison - où il était peut-être mieux qu'en liberté, harcelé par des créanciers.

Une petite remarque en passant : pourquoi les Rohan Guéménée auraient-ils eu besoin des apports de ce sieur Marchand ? N'étaient-ils pas déjà immensément riches ?

Madame Fraser continue ses explications :

Les Rohan-Guéméné étaient très en vogue et il fut difficile au premier abord de croire leur brillant avenir en ruine. Le prince, âgé de trente-deux ans en 1782, était le neveu de la comtesse de Marsan, l'ancienne gouvernante des enfants royaux, et il était apparenté au cardinal de Rohan. Sa femme était issue d'une autre branche de la famille, les Rohan-Soubise, dont le chef, son père, était maréchal de France et avait été un intime de Louis XV. Leur couple était très représentatif de l'époque. Lui était beau et courtois, avait été l'amant avéré de la charmante Madame Dillon, morte peu de temps auparavant de tuberculose à tout juste trente ans. Elle était, de son côté, amusante, intelligente et quelque peu excentrique: l'amour qu'elle portait aux chiens la conduisait par exemple à croire que ces animaux la mettaient en rapport avec les esprits.
Ils avaient tous deux largement bénéficié de la faveur royale. Au moment du couronnement, sept ans plus tôt, Marie-Antoinette avait elle-même négocié l'accession du prince au poste de grand chambellan. Le duc de Bouillon, son oncle maternel, qui occupait ces fonctions, aurait préféré les conserver jusqu'à sa mort et ne permettre à son neveu de lui succéder qu'alors. Mais Guéméné avait eu gain de cause et il avait reçu confirmation de son éminence lorsque la famille royale tout entière avait signé le contrat de mariage de son fils, le duc de Montbazon, ainsi que celui de sa fille Joséphine, qui, en vraie Rohan, avait épousé un cousin, le prince Charles de Rohan-Rochefort.
Quant à la princesse, il sembla un temps que la catastrophe ne lui ferait pas perdre sa place, pour la simple raison que, comme toutes les personnes titulaires de charges officielles à Versailles, la gouvernante des enfants du roi était inamovible. Il était cependant impensable à l'époque - comme à toutes les époques - qu'un poste de confiance et d'autorité soit occupé par quelqu'un dont la réputation avait été aussi salie, même si les rumeurs concernant son incompétence en fait d'administration étaient fausses. Dans son cas, la démission était la seule solution possible, et cette démission fut l'objet de délicates négociations. La princesse de Guéméné renonça finalement à son poste un an jour pour jour après la naissance du dauphin, moment de son plus grand triomphe. Le roi se montra aussi correct et généreux qu'il le put envers elle et envers son mari, et Marie-Antoinette fit de même en dépit des conseils de Mercy et de Vermond qui lui recommandaient d'éviter d'être mêlée à une si déplorable affaire. La reine fit en sorte que la princesse reçoive une énorme pension, et le roi acheta la propriété que les Guéméné possédaient à Montreuil pour l'offrir à Madame Elisabeth. Le prince fut lui aussi récompensé lorsqu'il quitta ses fonctions de grand chambellan, lesquelles furent rendues à son oncle, le duc de Bouillon.

Enfin, les répercussions de ce scandale pesèrent longtemps sur la cour :

La famille Rohan serra les rangs et fit des efforts désespérés pour rembourser les dettes de l'un des siens, mais toute cette affaire eut des effets fâcheux qui ne manqueraient pas d'avoir des répercussions plus tard. Le cardinal avait eu une très utile alliée en la personne de la gouvernante des enfants du roi à laquelle il était apparenté à la fois par le sang et par des liens matrimoniaux ; lorsqu'elle perdit son poste, le sentiment d'exclusion qu'il ressentait s'intensifia. Les autres courtisans accueillirent quant à eux avec une joie sardonique la chute des Rohan, que leur arrogance et leurs préten-tions extravagantes concernant l'indépendance de la principauté sur laquelle ils régnaient rendaient impopulaires. Un membre de cette famille ayant, dit-on, déclaré un jour: "Seul un roi ou un Rohan peut faire une telle banqueroute", s'était entendu répondre: "J'espère que c'est le dernier acte de souveraineté de la maison de Rohan." La tache que toute l'affaire laissa sur leur nom fut longue à s'effacer. Lorsque le vieux duc de Bouillon mourut enfin, six ans plus tard, Louis XVI était encore animé de sentiments assez vifs pour refuser de confier le poste de grand chambellan au fils de Guéméné.

Merci Pim!

Oui Antonia Fraser confirme ce grand scandale, cette faillite inattendue qui a touché du coup plusieurs personnes :s:

Je crois que c'est aussi l'effet de surprise qui a joué, à savoir que les Guéméné ont attendu le dernier moment pour l'annoncer... :s:

Il me semble surtout que c'était une affaire louche, et ce dès le départ. Le roi et la reine on fait tout ce qu'ils pouvaient pour atténuer le scandale, et Monsieur de Guéméné a fait courir une version en sa faveur... il n'empêche... Ca ressemble à une famille richissime qui trempe dans un drôle de bain pour acquérir encore plus de richesses. Eux, ils s'en sont encore sortis, grâce à la faveur royale dont ils jouissaient... mais les petits épargnants ?

Les petits épargnants ont quant à eux sombrés avec je crois....d'où le gros scandale... :s:

C’est toudi les p’tits qu’on s’potch, comme on dit chez moi...

Hein?

http://wa.wikipedia.org/wiki/Mot%C3%AE:spotch%C3%AE

C'est quoi cette langue? Du flamand?