Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Georg Friedrich Haendel

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madame antoine

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MessageSujet: Georg Friedrich Haendel   Georg Friedrich Haendel Icon_minitimeJeu 19 Oct - 8:17

N'ayant pas encore de sujet initié sur Georg Friedrich Haendel, je vous propose de commencer par une entrevue avec le jeune contre-ténor français Philippe Jaroussky, qui considère ce musicien comme le plus grand dans le domaine de l’opéra de la première partie du XVIIIe siècle.

Georg Friedrich Haendel 800px-12
Haendel par Balthasar Denner (1727)

Personne ne lui arrive à la cheville, ajoute Philippe Jaroussky. Certains ont des éclairs de génie. Lui, c’est tout le temps.

Je vous engage chaudement à lire toute l'entrevue avec ce jeune spécialiste.
https://www.letemps.ch/culture/2017/10/18/philippe-jaroussky-musique-change-vie-transforme-revele

Bien à vous

madame antoine

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globule
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globule


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MessageSujet: Re: Georg Friedrich Haendel   Georg Friedrich Haendel Icon_minitimeJeu 19 Oct - 8:26

Haendel ! Oui, c'est le plus grand ! Georg Friedrich Haendel 580524


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Chakton

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MessageSujet: Re: Georg Friedrich Haendel   Georg Friedrich Haendel Icon_minitimeLun 4 Fév - 10:10

Après avoir remporté un vif succès à Rome en 1707, Il Trionfo del Tempo e del Desinganno (Le Triomphe du temps et de la désillusion), premier oratorio de Haendel, triomphe cette année à Versailles. Corelli fait place à Sébastien d’Hérin à la tête de son ensemble Les Nouveaux Caractères et quatre chanteurs chevronnés succèdent aux meilleurs castrats du pape.
Les quatre solistes, quatre personnages allégoriques -que la grippe n’a malheureusement pas épargnés ce soir- s’affrontent pour savoir à quoi mène cette vie éphémère et si, comme la beauté, elle ne fait que passer. Le Temps (Julien Dran) et la Désillusion (Raffaele Pe) s’unissent pour affronter le Plaisir (Karine Deshayes) qui entraîne la Beauté (Caroline Mutel) à mener une vie vouée aux charmes de l’instant présent.

Le premier air revient à La Beauté de Caroline Mutel. Toute de rouge vêtue, elle déplore les changements que devra subir l’éclat de sa jeunesse, d’une belle voix résonante, adoucie par un doux vibrato. Elle confie ses rêves de plaisirs dans des airs rapides et virtuoses. Cependant, sa pulsation fragile rend parfois problématique la synchronisation, notamment dans les vocalises du duo avec Le Plaisir "Il voler nel fior degl’anni". Dans une posture détendue (manquant parfois de tonicité), la voix garde sa rondeur sur toute la tessiture et fait entendre des aigus émis sans effort. Renonçant à la vanité, elle conclut l’œuvre tout en douceur avec "Tu del Ciel ministro eletto", laissant entendre une certaine fatigue vocale (certainement due à la grippe), qui accentue la fragilité de cette fin entrecoupée de silences éloquents, vers lesquels la musique retourne.

Le triomphe de cette production repose en partie sur la prestation investie de Karine Deshayes dans le rôle du Plaisir, qui se lance dans la joute avec grande autorité ("Dunque, si prendon l’armi"-Alors, prenons les armes). L’investissement est physique dans des airs virtuoses qu’elle interprète sur un tempo implacable, faisant entendre des guirlandes de vocalises très distinctes ("Un pensiero nemico di pace"-une pensée hostile à la paix). Sa voix colore le fameux air Lascia la spina (Haendel le reprend dans Rinaldo : Lascia ch’io pianga) par un jeu de voyelles plus ou moins couvertes favorisant tantôt les harmoniques graves tantôt les harmoniques plus aiguës. La variété de nuances colore également la ligne vocale et la suavité du début de l’air n’élimine pas un certain dramatisme sur les montées, qui s’achève sur un fil de voix à la limite du décrochage, rendant toute l’émotion de ces célèbres pages musicales. Elle fulmine lors de sa dernière intervention avec une véhémence qui sollicite le corps entier, entraînant à elle seule l’orchestre.

Le triomphe de Raffaele Pe n’est pas des moindres, surtout après l'annonce faite de son départ rapide en fin de concert afin de regagner Milan et le chevet de son nouveau-né hospitalisé. Le professionnalisme de cet artiste et la conviction de son interprétation de la Désillusion sont d'autant plus à saluer en raison de cette préoccupation extrême. Sa première intervention, "Se la bellezza" laisse entendre une voix riche de contre-ténor dans laquelle le registre de poitrine est fréquemment sollicité, rendant son émission corsée. Soutenu par deux flûtes à bec il affirme que le Temps n’est pas visible et que seuls ses ravages le sont dans "Crede l’uom". Cet air révèle une large palette sonore et une grande inventivité dans l’ornementation. Crede, débuté par un son droit, s’intensifie crescendo pour parvenir à un son vibrant et projeté. Dans une grande homogénéité, la voix est allégée en sonorité de tête ou enracinée, toujours ronde et ample avec une agilité à vocaliser impressionnante. S’il peut manquer parfois de présence dans les deux quatuors de l’oeuvre, il harmonise sa voix et son phrasé avec Le Temps au cours de deux duos, révélant une belle complicité.

Le triomphe du Temps est porté par la voix de ténor de Julien Dran qui, avec grande autorité, demande que les tombeaux s’ouvrent afin de montrer à la Beauté qu’y séjournent un grand nombre de ses semblables : "Urne voi, che racchiudete". Tout le sérieux du personnage transparaît dans sa voix aux graves développés, bien accrochée dans les résonateurs. Si le tempo allant de l’air "Folle, dunque tu solo presumi" (Folle, crois-tu que le temps ne passera pas pour toi) ne lui permet pas une agilité aisée, il projette « Folle » à la reprise sur un aigu assuré et puissant. S’autorisant plus de lyrisme, il marie cependant sa voix à celle de Raffaele Pe et tous deux finissent leur deuxième duo sur un unisson très délicat.

Sébastien d’Hérin virevolte entre son clavecin et la direction de l’orchestre Les Nouveaux Caractères. Sa gestique, un tant soit peu agitée, sollicite l'énergie et les contrastes mais ne parvient pas toujours à synchroniser les départs. Néanmoins, très attentif, il recale rapidement les musiciens dans sa pulsation. L’effectif instrumental réduit demande à chacun une capacité d’écoute pour les tutti et une grande virtuosité dans l’interprétation des nombreux solos accompagnant les chanteurs. Le hautbois soutient la Beauté de l’air "Una schiera di piaceri", le violon se révèle virtuose dans l’air du Plaisir "Un pensiero nemico", l’orgue interprète une sonate lors de la première partie et dialogue avec la mezzo-soprano dans "Un leggiadro giovinetto" et les deux flûtes à bec se lèvent pour "Crede l’uom" avec le contre-ténor.

Le triomphe de ce concert revient enfin à Haendel. Romain Rolland ne s’y est pas trompé : « Ce que j’entends surtout par le caractère populaire de la musique de Haendel, c’est qu’elle est vraiment conçue pour tout un peuple. Elle traduit, en un langage immédiatement accessible à tous, des sentiments que tous peuvent partager ».
https://www.olyrix.com/

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Airin

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MessageSujet: Re: Georg Friedrich Haendel   Georg Friedrich Haendel Icon_minitimeDim 14 Avr - 8:52

Haendel : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur de la Sarabande


Colérique mais généreux, stratège et ambitieux, Georg Friedrich Haendel est l’un des derniers représentants de la fastueuse et prolifique période baroque.

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Georg Friedrich Haendel 1685-1759). Copie de la peinture de Balthasar Denners.
Bologna, Civico Museo Bibliografico Musicale., ©️ Getty / Luisa Ricciarini/Leemage



Vous le pensez fantasque ? Caractériel ? Georg Friedrich Haendel est pourtant un musicien particulièrement réfléchi et stratège, qui a su imposer son nom dans le très particulier royaume d’Angleterre.

Vous l’imaginez superficiel ? A l’image des grandes divas baroques ? Haendel a surtout manifesté une capacité de travail et de concentration hors norme, donnant naissance à de nombreux chefs-d'œuvre, tant du côté de l’opéra, de l’oratorio, que de la musique instrumentale.

Voici 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Haendel, le compositeur du Messie, de Rinaldo ou encore de la célèbre Sarabande.




  • Fils de chirurgien-barbier
    Georg Friedrich Haendel naît le 23 février 1685 à Halle, en Allemagne, la même année que Jean-Sébastien Bach. Si ce dernier appartient à une grande lignée de musiciens – car à cette époque, on est généralement compositeur de père en fils – Haendel, lui, est le successeur d’un chirurgien-barbier.

    Dans la ville de Halle, Haendel-père jouit d’une excellente réputation, et du beau monde défile dans sa maison. C’est probablement grâce à ces fréquentations mondaines et variées que Haendel-fils découvre la musique, puis convainc ses parents de le laisser prendre des leçons de clavicorde.


  • Une vie en trois épisodes
    Si la vie de Haendel devait être adaptée sur grand écran, il faudrait en faire une trilogie. Le premier épisode serait celui de l’enfance et de la formation, en Allemagne. Jusque dans les années 1710, le talent de Haendel se développe à Halle, Hambourg puis Hanovre.

    Au deuxième épisode, on retrouverait notre musicien en Italie, à Rome ou à Naples, où il découvre et s’approprie les ingrédients de l’opéra baroque. Ces ingrédients, il les exporte ensuite jusqu’en Angleterre et avec Rinaldo(1711), Tamerlano, Giulio Cesare(1724)… Haendel devient le plus important musicien de la vie londonienne.

    Enfin le troisième et dernier épisode serait celui de l’apaisement, de la consécration. Naturalisé anglais, bien installé dans sa maison de Book Street, Haendel délaisse l’univers du théâtre lyrique pour une nouvelle spécialité musicale : l’oratorio.


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Portrait de Haendel par Philippe Mercier, 1720., © Getty / De Agostini

  • Claveciniste de génie
    On le sait compositeur prolifique (son célèbre Messie a par exemple été créé en une vingtaine de jours), mais on le connaît moins pour ses talents d’instrumentiste. Or Haendel est l’un des plus brillants clavecinistes et organistes de sa génération.

    Alors qu’il séjourne à Rome, dans les années 1706-1707, Haendel se livre à quelques compétitions musicales et amicales avec le compositeur Domenico Scarlatti. Pour le plus grand plaisir des seigneurs et aristocrates italiens, Scarlatti rivalise de génie au clavecin, mais Haendel remporte, lui, tous les suffrages à l’orgue.


  • Musicien stratège
    Alors que Haendel a conquis le public londonien avec ses opéras à l’italienne, il va finalement, dans les années 1730, se détourner du théâtre lyrique pour lui préférer la sobriété et la spiritualité des oratorios. Pourquoi ? Les opéras coûtent chers, trop chers, tandis que les oratorios sont joués sans mise en scène, sans décor ou costume.

    Avec l’oratorio, Haendel saisit par ailleurs l’occasion d’ (enfin !) composer en langue anglaise. Lui qui est installé en Angleterre depuis une vingtaine d’années sait combien un art made in London peut jouer en sa faveur, et faire l’unanimité auprès du public. C’est ainsi que vont naître Solomon, Joshua, Judas Maccabaeus ou encore le célébrissime Messie.


  • Le favori de la couronne
    Dès son arrivée à Londres en 1711, Haendel comprend bien qu’il aura à redoubler d’efforts pour convaincre son public. Il n’est pas anglais, il fait entendre un art à l’italienne… Et l’Angleterre du début XVIIIe vit encore dans le souvenir de son dernier grand compositeur, Henry Purcell.

    En 1713, Haendel compose un Te Deum pour la couronne d’Angleterre, Te Deum dans lequel il a savamment mélangé nouveautés musicales et références à Purcell. L’œuvre est jouée dans la cathédrale Saint-Paul, et ne manque pas de séduire la reine Anne. Désormais, il est le compositeur ‘officieux’ du royaume d’Angleterre.


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Maison de Georg Friedrich Haendel dans Brook street, à Londres., © Gallica BnF

  • Colérique
    Si l’homme du quotidien est apprécié pour son humour et sa malice, Haendel le musicien, peut se montrer d’une exigence et d’une dureté extrême. Quel que soit le rang social de ses interprètes – aristocrates ou non - mieux vaut ne pas déranger le maestro pendant ses répétitions, et bien suivre son tempo.

    On raconte ainsi que lorsqu’une chanteuse refuse d’interpréter sa partition à la lettre, il menace de la jeter par la fenêtre (avec humour, bien sûr). Lorsque ses choristes ont le malheur de chuchoter et troubler sa concentration, Haendel crie « Chorus ! » avec autorité et exaspération.


  • Bon vivant
    Haendel aime boire et manger, en témoignent les portraits ou réalisés par ses contemporains et qui ne manquent pas de représenter son (important) embonpoint. A ce propos, Haendel est le compositeur le plus portraitisé de son temps, ce qui prouve bien son immense popularité.

    Portraitisé (scultpé, même, de son vivant, par le français Louis-François Roubiliac ), Haendel laisse cependant derrière lui de nombreuses parts d’ombre, notamment concernant sa vie privée. On ne lui connaît par exemple aucune relation amoureuse, on n’a retrouvé que quelques écrits signés de sa main… La seule chose, donc, que les historiens et musicologues peuvent aujourd’hui affirmer, c’est son amour de la bonne chair et du bon vin.


  • Âme charitable
    Dans son testament, Haendel indique qu’il choisit de léguer une grande partie de sa fortune à des œuvres de bienfaisance : institutions venant en aide aux familles de musiciens, aux prisonniers, aux malades… Et ça n’est pas seulement parce qu’il n’a pas d’enfant : depuis qu’il est installé à Londres, Haendel soutient de nombreuses initiatives populaires et sociales.

    C’est à la cause des orphelins qu’il semble notamment trè attaché. Depuis sa création en 1739, il soutient le Foundling Hospital de Londres, une institution destinée à l’accueil des enfants abandonnés. Chaque année, il dirige ainsi une représentation de l’un de ses oratorios au profit de l’institution.


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Foundling Hospital de Londres, fondé en 1739 par Thomas Coram. Dessin de Louis-Philippe Boitard, © Getty

  • Paralysie partielle et temporaire
    En 1737, Haendel s’écroule en plein concert. On le dit épuisé, endetté, et à son réveil le compositeur se retrouve paralysé du côté droit du corps. Il s’enferme alors dans son logement de Book Street, loin des regards et de l’agitation.

    Seul un séjour dans son Allemagne natale, à Aix-la-Chapelle, aura finalement raison de son étrange maladie. Haendel a 52 ans et s’en retourne à Londres guéri mais fragilisé. Il aura d’autres attaques de paralysie dont il se remettra à chaque fois, jusqu’à son épuisement et sa mort en 1759.


  • Premier compositeur biographié
    Haendel meurt le 5 avril 1759, à Londres. Lui qui n’a jamais voulu se faire domestique ou humble serviteur d’un grand seigneur, comme il était d’usage pour les musiciens à l’époque, a finalement amassé une fortune considérable (et peu commune pour un artiste du XVIIIe siècle). Lui qui souhaitait être sobrement enterré à l’abbaye de Westminster fera l’objet d’obsèques publiques, rassemblant près de 3 000 admirateurs.

    Lui qui n’a pas laissé grand chose pour sa postérité (hormis ses œuvres, bien sûr), fera l’objet de la toute première biographie de l’histoire de la musique. Un an tout juste après sa mort, le révérend John Mainwaring se penche ainsi sur son histoire, son incroyable destin, et publie Memoirs of the Life of the Late Georg Friedrich Handel.




Merci à Nathalie Moller pour ce sympathique article thématique. Very Happy
https://www.francemusique.fr/
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