chapelle royale du château de Versailles
Mariage de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, Duc de Chartres avec Louise Marie Adélaïde de Bourbon (Mademoiselle Penthièvre)Le père de Philippe d’Orléans avait d’abord envisagé de le marier à la princesse Cunégonde de Saxe, fille d’Auguste III de Saxe, roi de Pologne, et sœur de la Dauphine de France Marie-Josèphe, mais cette dernière insiste auprès de Louis XV pour qu’il s’oppose à ce projet, considérant que Chartres, n'étant pas Fils de France, est de trop petite naissance pour prétendre épouser une princesse du sang de la maison de Saxe.
Sur ces entrefaites meurt le jeune prince de Lamballe, héritier de la fortune des bâtards de Louis XIV.
Celui-ci a une sœur, qui par sa mort, devient, à 15 ans, la plus riche héritière de France.
Au grand dam de la cour, négligeant la bâtardise, les Orléans se ruent sur l'héritière.
L’abbé de Breteuil, chancelier de la maison d’Orléans, est donc chargé de négocier, en substitution, un mariage avec Marie-Adélaïde de Bourbon dite « Mlle de Penthièvre », petite-fille du comte de Toulouse, bâtard légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, qui amène dans la maison d’Orléans, avec encore un peu plus du sang des bâtards de Louis XIV, l’héritage fabuleux du duc de Penthièvre.
En effet, Philippe d’Orléans descend, par sa mère, d’une bâtarde légitimée de Louis XIV et de la marquise de Montespan, Louise-Françoise de Bourbon, dite Mlle de Nantes et, d’autre part, une des arrière-grands-mères paternelles de Philippe d’Orléans était également une bâtarde légitimée de Louis XIV et de la marquise de Montespan, Françoise-Marie de Bourbon (la seconde Mlle de Blois).
Le mariage a lieu à Versailles, le 5 avril 1769. La dot se monte à 6 millions de livres, dont 3 865 000 livres étaient remis sur-le-champ, sous forme d’une dotation produisant un revenu annuel de 245 000 livres. Le duc d’Orléans s’engage de son côté à loger, meubler, faire servir les époux et à leur assurer au surplus un revenu de 400 000 livres par an.
Fils aîné du duc d'Orléans, âgé de 20 ans, il est chef de la branche cadette de la famille royale.
C'est un cousin éloigné de Marie-Adélaïde, issue d'une branche illégitime.
Pour lui, ce mariage est une mésalliance.
L'union est néanmoins consacrée à Versailles le 5 avril 1769.
L'épouse est dotée par son père des duchés de Châteauvillain, d'Arc-en-Barrois et de Carignan.
Le couple aura six enfants:
une fille (morte-née le 10 octobre 1771)
Louis-Philippe (6 octobre 1773–26 août 1850), duc de Chartres, puis duc d'Orléans et roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier
Antoine-Philippe (3 juillet 1775–18 mai 1807), duc de Montpensier
Eugène-Adélaïde-Louise (23 août 1777–31 décembre 1847), dite « Mademoiselle de Chartres » (1777), « Mademoiselle d'Orléans » (1782), puis Mademoiselle (1783-1812) et Madame Adélaïde (1830)
une fille (23 août 1777-6 février 1782), dite « Mademoiselle d'Orléans »
Louis-Charles (7 octobre 1779–30 mai 1808), comte de Beaujolais.
Le mariage s'avère très tôt malheureux.
Le duc prend rapidement pour maîtresse la comtesse de Genlis, dame d'honneur de sa femme, qu'il nomme préceptrice de leurs enfants.
Pendant vingt ans, Marie-Adélaïde supporte avec naïveté puis résignation les frasques de son mari.
Elle souffre également de l'influence de Madame de Genlis sur ses enfants, qui adopteront une attitude révolutionnaire heurtant ses convictions royalistes.
Cependant, Marie-Adélaïde aurait été elle-même infidèle au point que la légitimité de son fils Louis-Philippe (futur roi des français) a été mise en doute par Victor Hugo dans "le roi s'amuse" quand il fait dire à Triboulet: « Vos mères aux laquais se sont prostituées: / Vous êtes tous bâtards »
Louis Philippe fera d'ailleurs interdire la pièce en 1832 dès le lendemain de la première