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| Biographie de l'impératrice Eugénie | |
| | Auteur | Message |
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le beau lauzun
Nombre de messages : 831 Date d'inscription : 04/09/2014
| Sujet: Biographie de l'impératrice Eugénie Jeu 16 Nov - 11:04 | |
| Parution très attendue ! Raphael Dargent vient de publier une nouvelle biographie historique. En librairie depuis le 10 novembre, celle-ci est consacrée à l'impératrice Eugénie et renouvelle le portrait de la dernière souveraine des Français. L'impératrice Eugénie. L'obsession de l'honneur, éd. Belin, 616p., 24, 50 €. http://www.raphael-dargent.fr/2017/11/une-nouvelle-biographie-en-librairie.html |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Biographie de l'impératrice Eugénie Ven 16 Fév - 10:17 | |
| Voici un intéressant commentaire sur cette biographie.
EUGÉNIE, UNE «COCOTTE» LOIN D’ÊTRE SOTTE
Riche en confidences et témoignages, cette biographie rend justice à l’impératrice vilipendée et révèle une femme audacieuse et attentive.
Alors que l’historiographie a réévalué, il y a quelques années, l’action de Napoléon III, cette biographie à la forme agréablement classique s’applique à dégager son épouse de la légende noire qui lui attribua la responsabilité de tous les maux de l’Empire, des excès de la fête impériale au conflit franco-prussien, en passant par le désastreux projet mexicain. Il convenait donc de cerner la personnalité d’Eugénie et de mesurer son influence quotidienne et son pouvoir de régente, en l’absence de l’empereur. Pour cela, Raphaël Dargent s’appuie sur ses confidences, sur ses courriers, à sa sœur surtout, et sur les témoignages, laudatifs ou critiques, de son entourage politique ou mondain.
Premier constat : rien ne prédestinait à pareil destin la fille d’un simple colonel espagnol, certes reconnu pour son héroïsme, partisan de Joseph Bonaparte et défenseur des idées libérales. Le décès de son frère aîné élève celui-ci au rang de comte de Montijo, lui offre un siège aux Cortès et une fortune considérable. Paris procure à ses deux filles l’éducation qui convient à leur rang, encadrée par son ami Prosper Mérimée qui, à sa mort en 1839, devient pour elles un père de substitution. A ces indéniables atouts matériels, s’ajoute la grande beauté d’Eugénie ; c’est elle qui attire Napoléon. Le mariage n’associant pas deux couronnes, Victor Hugo ironise sur l’union d’«un aigle» et d’une «cocotte». Presse et caricaturistes ne sont pas en reste : la mariée est une «catin» qui fait entrer «le crime et la prostitution […] sous la nef de l’édifice sacré». Si tous les opposants au régime n’approuvent pas ces procédés, tous dénoncent l’alliance de deux parvenus. A cette accusation majeure et incessante s’adjoignent des remarques sur le tempérament impulsif de l’impératrice, son manque de retenue, sa frivolité, ses toilettes tapageuses, son goût du luxe qu’illustrent les «Séries de Compiègne», ces temps de villégiature et de fêtes que d’aucuns prétendent orgiaques.
L’auteur s’applique à démêler le vrai du faux, soulignant les analogies entre Marie-Antoinette et Eugénie, fascinée du reste par la reine mais vilipendée comme elle et soupçonnée d’adultère, quand les infidélités de son époux sont notoires et humiliantes. L’étude la dépeint soucieuse de ses responsabilités, audacieuse dans sa défense des droits des femmes, au fait de la politique intérieure et extérieure, indissociable de la grandeur nationale, de l’honneur et de la foi catholique, très attentive donc à la question romaine comme à la puissance autrichienne. Mais au final, piètre diplomate : préserver l’honneur, incarné par son père, loué par Stendhal au temps de sa jeunesse, l’aveugle souvent, au point de préférer la mort à la défaite ou de vivre la fuite hors du royaume comme une désertion. Veuve et mère inconsolable jusqu’à sa mort en 1920, elle porte un regard lucide sur le vieux monde et désespéré sur sa vie : à la question «Qu’auriez-vous aimé être ?», elle répondait : «Inconnue et heureuse.»
Yannick Ripa http://next.liberation.fr/livres/2018/02/14/eugenie-une-cocotte-loin-d-etre-sotte_1629774
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: Biographie de l'impératrice Eugénie Dim 2 Sep - 12:13 | |
| Toujours sur cette biographie :
Raphaël Dargent est un historien précieux. Parce qu’il continue de croire que l’Histoire est un objet littéraire : il a du style et, dans toutes les biographies qu’il a signées, s’échine à le prouver. Ensuite, parce qu’il ne verse jamais dans l’anachronisme. À cet égard, son Catherine de Médicis était éloquent : en plus d’un épouvantable massacre, il osait voir dans la Saint-Barthélemy un acte politique qui, à l’aune des fureurs de l’époque, pouvait se justifier. Il l’analysait froidement, sans tomber dans le manichéisme que nombre de ses confrères adoptent dans un subtil mélange de paresse et d’idéologie.
Il est revenu récemment avec un Eugénie. L’oubli auquel elle semblait vouée est injuste, dit-il. En effet, du temps de Sedan et jusqu’à la fin du siècle, la figure de l’Espagnole avait cristallisé la haine des ennemis du régime. Pour ces derniers, elle était une nouvelle Marie-Antoinette, obsédée par ses toilettes quand le peuple – celui, bon, qui votait à gauche – manquait de pain et ne jouissait pas de la liberté de la presse.
Il ne s’agit certes pas d’une hagiographie. Dargent n’est pas tendre avec son sujet. Quoique « très grande, très blanche, prodigieusement belle, avec les cheveux qu’aimait Le Titien », c’est encore une femme bornée et, plus grave, de tête. Issue d’une noble famille, elle a eu pour éducateurs – excusez du peu – Mérimée et Stendhal. Elle grandit dans le culte du Corse intrépide ; sa rencontre avec le neveu, en 1849, n’est pas le fruit du hasard. Dargent raconte abondamment les fastes du mariage et de la fête impériale. La princesse Mathilde, Plon-Plon et, avec eux, tous les rieurs et les mécontents méprisent celle que, dans les faubourgs et les salons, on peint en cocotte, quand ce n’est pas en grenouille de bénitier. Il est vrai que, flanquée de la radieuse Pauline de Metternich, elle fait parfois de Saint-Cloud un Petit Trianon. En 1856, elle donne un héritier à son étrange mari. La mission est accomplie ; c’est le début des problèmes. Lunatique, Napoléon III multiplie alors les erreurs. Les guerres de Crimée et d’Italie, victorieuses, ont plongé l’Europe dans l’angoisse ; la libéralisation du régime permet aux républicains, ultra-minoritaires, de faire de l’agit-prop ; les triomphaux plébiscites n’endiguent pas les forces désireuses d’instaurer une démocratie de synthèse. Jamais, de Marengo à Reichshoffen, les Bonaparte ne parvinrent à intégrer la famille des rois. Aucun Austerlitz ne pouvait effacer leur obscur lignage ; pour durer, il leur fallait vaincre, toujours.
La faute, capitale, d’Eugénie fut de promouvoir l’expédition du Mexique, cette lubie qui isola la France sur le plan diplomatique, coûta fort cher et révéla au monde l’impréparation de notre armée. L’impératrice était courageuse ; sa correspondance dévoile un caractère racé ; mais devait-elle siéger au Conseil privé ? Son influence y fut globalement néfaste. Quand vint l’heure décisive, en 1870, elle ne fit guère mieux que Marie-Louise ; en empêchant le retour de l’empereur à Paris après le désastre aux frontières, elle précipita même la chute du régime. « Plutôt mourir que de vivre déshonoré » était sa devise : fors l’honneur, tout était perdu. Eugénie n’est pas pour rien dans cette issue.
Dargent, qui connaît parfaitement la période, brosse un brillant portrait de l’impératrice. Et si l’on sort de cette lecture sans l’admirer davantage, on s’incline devant son patriotisme. http://www.bvoltaire.fr/ |
| | | Airin
Nombre de messages : 1005 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: Biographie de l'impératrice Eugénie Ven 13 Mar - 8:41 | |
| Un nouveau livre est sorti sur l'impératrice Eugénie, avec un regard nouveau. - Et si l’impératrice Eugénie n’était pas seulement l’épouse de Napoléon III mais aussi sa conseillère ? Et si cette première dame, dont on a vanté le raffinement, était d’abord une redoutable stratège politique ? Et si la dernière de nos souveraines était, en fait, une de nos plus illustres femmes d’État ?
C’est ce portrait inattendu que dessine ici le jeune historien Maxime Michelet. De son mariage avec le nouvel empereur des Français, événement de premier plan, à l’organisation de sa fonction où son charme, sa bonté et son intelligence en firent une des plus fascinantes têtes couronnées d’Europe, en passant par ses années de régence, où elle dévoila un caractère de fer et une droiture sans égale, ce livre restitue la vie de la dernière impératrice au plus près de la construction politique du Second Empire.
Une fresque historique entre luxe et charité, politique et mondanités, guerres, triomphes et défaites.
Maxime Michelet consacre ses recherches à la Deuxième République et au Second Empire. Il est président du Comité d’organisation du Centenaire de l’impératrice Eugénie. Il signe ici son premier livre.
Maxime Michelet tente de sortir l’épouse de Napoléon III de son image de femme frivole et bigote, en insistant sur le poids politique que lui conféra l’Empereur. L'impératrice Eugénie (photo non datée). Photo United Archives. Leemage- D’où vient ce soudain engouement pour l’impératrice Eugénie, dès avant le centenaire de son décès, le 11 juillet prochain ? Deux ans après la publication de la biographie de Raphaël Dargent (l’Impératrice Eugénie, l’obsession de l’honneur, Belin), Maxime Michelet a, en effet, jugé utile de revenir sur ce personnage controversé. Il anticipe sans doute sur la commémoration des 150 ans du conflit franco-prussien, laquelle ne manquera pas de poser la question de la responsabilité de l’épouse de Napoléon III dans le déclenchement des hostilités.
Union L’auteur montre la nécessité de cette nouvelle étude en décryptant, durant une cinquantaine de pages passionnantes, le processus qui, du Second Empire jusqu’à nos jours, a inscrit la figure d’Eugénie dans «l’opprobre ou l’oubli». Ses détracteurs mettent l’accent sur sa frivolité qui animerait «la fête impériale» ou sur sa bigoterie qui influencerait la politique romaine française ; leur manque d’objectivité se nourrit de la misogynie ambiante, celle des contemporains, hostiles à l’Empire, comme celle, longtemps, des historiens. Cette instrumentalisation qui se focalise sur la personnalité d’Eugénie néglige sa véritable «vie politique» et les attentes en ce domaine de l’empereur, et ce, dès son choix de la prendre pour épouse, alors qu’elle n’est que fille d’un simple colonel espagnol.
Même s’il proclame avoir suivi les inclinations de son cœur, son union permet, estime l’auteur, d’impulser «une dynamique dynastique propre à son avènement». Elle est suggérée dans le discours impérial du 22 janvier 1853, véritable «manifeste, politique et international, sur la nature et l’essence de la monarchie impériale restaurée». Il s’agit à la fois de «renouer avec le modèle européen des monarchies traditionnelles» et de rompre avec leurs traditions.
A constater l’accueil enthousiaste du peuple, subjugué par la grande beauté de l’épousée et conquis par son âme charitable, comme l’atteste le don de son collier à des bonnes œuvres, il semble que la finalité de cette union ait échappé au plus grand nombre. Du reste, l’admiration que voue Eugénie à Marie-Antoinette, ici longuement rappelée, laisse planer le doute sur sa lucidité dans le rôle symbolique qui lui était imputé. Peut-elle vraiment sortir de celui-ci et de la fonction représentative de femme d’empereur ? Toute la question traverse l’ouvrage : l’historien traque le moindre signe qui ferait d’Eugénie une «souveraine». Le mot est employé, quand bien même il est une coquille vide dans une France qui, s’appuyant sur une lecture erronée de la loi salique du Ve siècle, exclut les femmes du pouvoir, ne leur accordant que la régence, en tant que mère, durant la minorité d’un roi. Par trois fois, en raison de l’absence de l’empereur appelé sur des terrains extérieurs, Eugénie l’exerce, elle se montre alors respectueuse des décisions du Conseil.
«Sacre» On cherchera en vain à lui attribuer de grandes décisions ; mais si son agentivité semble de fait bien limitée, l’important est ailleurs. A la suite de l’émotion provoquée par l’attentat d’Orsini le 14 janvier 1858, un décret, décision de l’Empereur, le mois suivant, confirme la régence de l’impératrice, en cas de décès de celui-ci. Michelet y voit un équivalent d’«une cérémonie de sacre». Il considère que «Napoléon III dépose lui-même sur le front de son épouse la couronne de souveraine». Pareille affirmation ne manquera pas d’interpeller les historiens, tout comme l’analyse des décisions de la régente après la défaite de Sedan. Alors que le souverain est captif, Eugénie ne tente rien pour sauver le régime, par crainte, estime l’historien, d’une guerre civile. In fine, loin de clore le débat, cet ouvrage le relance.
Yannick Ripa https://www.liberation.fr/
_________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6902 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: Biographie de l'impératrice Eugénie Lun 4 Mai - 9:27 | |
| Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette, J'ai à coeur d'insister également sur cette biographie de l'Impératrice Eugénie. RÉSUMÉLa première des premières dames de France à avoir exercé un rôle politique fut l'épouse de Napoléon III. La grande biographie d'une femme qui plutôt que d'être potiche voulut le pouvoir.
Et si l'impératrice Eugénie n'était pas seulement l'épouse de Napoléon III mais aussi sa conseillère ? Et si cette première dame, dont on a vanté le raffinement, était d'abord une redoutable stratège politique ? Et si la dernière de nos souveraines était, en fait, une de nos plus illustres femmes d'État ? C'est ce portrait inattendu que dessine ici le jeune historien Maxime Michelet. De son mariage avec le nouvel empereur des Français, événement de premier plan, à l'organisation de sa fonction où son charme, sa bonté et son intelligence en firent une des plus fascinantes têtes couronnées d'Europe, en passant par ses années de régence, où elle dévoila un caractère de fer et une droiture sans égale, ce livre restitue la vie de la dernière impératrice au plus près de la construction politique du Second Empire. Une fresque historique entre luxe et charité, politique et mondanités, guerres, triomphes et défaites.Nous y ajouterons le complément d'informations que voici. Elle fut la dernière souveraine de France et régna presque 18 ans en tant qu’épouse de l’empereur Napoléon III. Connue sous le nom d’Eugénie de Montijo même si ce n’était pas son réel patronyme, l’impératrice (1826-1920) fut une réelle femme d’Etat, qui assura même la régence de l’empire.
D’une beauté qui fascina, d’une grande causerie, aimant les Arts, façonnant une autre manière d’aborder la majesté, mais très consciente de son devoir, Eugénie a laissé des traces dans l’Histoire de France même si après la chute de l’Empire, on a eu tendance à la cantonner à un rôle d’intrigante ou de folle dépensière pour ses tenues.
L’ouvrage "L’impératrice Eugénie. Une vie politique" sous la plume de Maxime Michelet remet l’impératrice dans son contexte. L’ouvrage est d’autant plus intéressant qu’il examine la vie de l’épouse de Napoléon III dans sa ligne du temps, sachant que 50 ans de sa vie furent en exil.https://www.dhnet.be/ Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2236 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: Biographie de l'impératrice Eugénie Lun 26 Juin - 23:59 | |
| _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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