Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Notre rapport au froid

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2 participants
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madame antoine

madame antoine


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Date d'inscription : 30/03/2014

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MessageSujet: Notre rapport au froid   Notre rapport au froid Icon_minitimeDim 10 Déc - 13:28

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

En cette période hivernale, il n'est certainement pas superflu de nous interroger sur notre rapport au froid, lequel, expliqué par l'historien et auteur Olivier Jandot, apparaît bien relatif.

Le point de départ de ce livre ?

« Ça vient de mes lectures de l’historien Lucien Febvre qui a laissé beaucoup de pistes de travail, notamment sur la vie des gens au quotidien, ces « choses très grosses dont on ne mesure jamais le poids ». J’ai discuté aussi avec mes grands-mères quand j’étais jeune. Elles me racontaient des vies marquées par le froid. C’est le monde que je décris dans le livre, où il gèle dans les habitations, qui ne prend fin que dans les années 1970 avec l’arrivée du chauffage central. Mes grands-mères lavaient pendant une heure le linge les mains dans l’eau glacée… On nous met nous dans ce monde-là, on ne tient pas dix minutes ! »

On était plus rustique à l’époque ?

« Entre les XVIe et XVIIIe siècle, on estime qu’avec 13 degrés dans une pièce, on est très bien chauffé. Un homme raconte, à l’époque de la Révolution, qu’à 19 degrés, la chaleur était telle qu’il a dû sortir sous peine de faire un malaise. Aujourd’hui, la norme dans les bâtiments recevant du public est qu’il doit faire au moins 19 degrés. Madame de Sévigné raconte qu’elle doit interrompre sa lettre car l’encre gèle au bout de sa plume ! »

Pourquoi a-t-on froid, malgré le feu ?

« La cheminée, tradition très française, est inefficace pour chauffer une pièce. En Allemagne ou en Russie on se chauffe au poêle à bois, bien plus efficace. Du coup, la recherche de chaleur explique la sociabilité de l’époque : on se tasse le soir devant le foyer pour la veillée. En Auvergne ou dans le Queyras, l’hiver, on dort dans l’étable, auprès des animaux qui dégagent une chaleur qui ne coûte rien. Entre 1550 et 1850, c’est le petit âge glaciaire, les hivers sont plus rudes. Tout s’arrête quand il fait froid : il n’y a plus d’approvisionnement parce que les rivières gèlent, les voyageurs meurent le long des chemins, les toilettes sont inutilisables, les tonneaux de vins éclatent, il n’y a plus de bois… Les paysans sont tellement obsédés par le froid qu’ils brûlent leurs propres meubles ! On coupe des doigts, des oreilles, des nez, même le membre viril… C’est épouvantable ! »

Quand les progrès arrivent-ils ?

« Ça bascule au XVIIIe s., le siècle de la douceur de vivre, celui de l’invention de la notion de bonheur. Il y a une demande sociale pour davantage de confort. On commence à utiliser le poêle. Les Français l’ont boudé : ils estimaient que pour être chauffé, il fallait le spectacle récréatif de la flamme… Les moralistes désapprouvaient par ailleurs la recherche du confort : ils estimaient que la chaleur « amollie » alors que le froid est revigorant. »

La région se distingue-t-elle ? (NB : le Nord)

« Ici, le pauvre se chauffe à la tourbe, quand le bourgeois utilise le bois, qui produit une plus belle flamme. On commence à se chauffer au charbon à la fin du XVIIIe s. À l’époque, la pénurie apporte une délinquance forestière importante. D’ailleurs, le premier article de Karl Marx, qui fut un temps journaliste, porte, vers 1838, sur le vol de bois… »
http://www.lavoixdunord.fr/276505/article/2017-12-09/olivier-jandot-remonte-la-passionnante-histoire-de-notre-rapport-au-froid

Bien à vous

madame antoine

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Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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meteor

meteor


Nombre de messages : 26
Date d'inscription : 17/04/2018

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MessageSujet: Re: Notre rapport au froid   Notre rapport au froid Icon_minitimeJeu 19 Avr - 8:49

Anecdotique à première vue, mais très intéressant. Merci Madame Antoine.

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meteor de coal
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