Les religieuses carmélites de Compiègne

J'aimerais parler des seize religieuses carmélites de Compiègne, victimes de la fureur révolutionnaire, guillotinées pour leur fidélité au Roi et à Dieu, dont s'est inspiré Bernanos pour son" dialogue de Carmélites " et aussi un auteur allemand (une dame je crois) pour le récit "La dernière à l'échafaud".Je crois que madame Campan en parle dans ses mémoires, mais ne les ayant plus, je ne peux pas vérifier.Si quelqu'un peut le faire pour moi.....

Vous croyez que Mme Campan parle des carmélites ? Je ne sais plus au juste. Ce que je me rappelle, c'est le très beau film qui a été tiré du roman de Bernanos, la fin surtout, la dernière petite soeur qui sort de la foule et marche en chantant vers la guillotine ...

Merci pour ce renseignement, comte ! L'opéra de Poulenc suit l'oeuvre de Gertrud von Le Fort, en effet. L'action se situe sous la révolution. Voici ce qu'en dit Wiki :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dialogues_des_carm%C3%A9lites

Je ne connaissais pas Gertrud von Le Fort mais, moi qui ai décidé de me mettre à l'allemand, vous me donnez là une bonne idée, comte !
http://roseaudor.free.fr/article.php3?id_article=85

Il semble que Le Fort et Bernanos ait chacun pris prétexte de l'histoire pour introduire leurs préoccupations particulières. Le Fort dénonce le nazisme à travers les excès de la terreur, Bernanos, très malade, est surtout intéressé par la religion.

L'oeuvre elle-même repose sur une histoire vécue et rapportée par une survivante :

L'histoire des carmélites de Compiègne fut d'abord racontée par l'une d'entre elles, Mère Marie de l'Incarnation de Dieu, qui survécut à la terreur et mourut en 1836. La publication de sa Relation aboutit à la béatification des nonnes en 1906.
http://www.lamediatheque.be/travers_sons/op_pou01.htm

Merci, Pim, pour vos réponses comme toujours passionnantes ! Je pense que le comte d'Artois sera comblé.
... L'une d'entre elles a donc survécu ...

Notre amie Elena Maria Vidal insiste sur les connexions existant entre la maison de France et l'ordre du Carmel :

According to Madame Campan, Madame Louise as a nun was deeply involved in church affairs; she was always petitioning her nephew's wife, so that Marie-Antoinette called her: "the most intriguing little Carmelite in the kingdom." It was at the request of Madame Louise, however, that Marie-Antoinette granted a dowry to a poor, pious girl named Mademoiselle Lidoine, so that she could enter the Carmel of Compiègne. Mademoiselle Lidoine became the Mother Prioress of the heroic Martyrs of Compiègne, who like Marie-Antoinette, died on the guillotine during the French Revolution.
http://teaattrianon.blogspot.com/2007/11/marie-antoinette-and-carmelite-order.html

Ben, je cherchais la référence précise à Madame Campan qui intéresserait le comte, et je ne l'ai pas trouvée...  

Voici cependant un article passionnant sur le sujet, très précis, très fouillé, citant en témoignages des lettres de ces religieuses.
http://missel.free.fr/Sanctoral/07/17.php

Ma chère Pim, je savais que vous m'aideriez, merci. Vous me dites ne pas trouver trace de ces carmélites dans les mémoires de madame Campan, je pense pourtant ne pas avoir rêver, je suis un peu fantasque mais quand même, alors où ai-je bien pu lire cela?
En effet il y a le beau film du révérend père Bruckberger et de Philippe Agostini de 1959 avec Jeanne Moreau en mère Marie de l'Incarnation  , Madeleine Renaud en mère Prieure?  Adila Vali en mère Thérèse de Saint Augustin et Pascale Audret en Blanche de La Force. Superbe.
  Mai 1789 , Blanche de la Force prend le voile au Carmel de Compiègne. Sentant la mort approcher, la mère Prieure, soucieuse de protéger la jeune fille, lui confie ses craintes pour l'avenir du couvent. En 1794 , la Terreur est instaurée et les sœurs reçoivent l'ordre de mettre un terme à leur vie communautaire.Elles refusent.

N'est-ce pas ! Quelle distribution prestigieuse !!!

Je viens de lire l'article passionnant en effet, que Pim nous a trouvé, c'est exactement le scénario du film de 1959 ,en fait c'est la religieuse qui propose le sacrifice en holocauste qui échappe à la mort, le rôle est interprété par Jeanne Moreau ,magistrale!!.et donc c'est elle la survivante dont notre chère Pim nous parle.
Je sais en tous les cas que j'ai lu cela dans des mémoires d' un proche de notre Reine.. et cela m'énerve de ne pas me souvenir

Citation :

N'est-ce pas !   Quelle distribution prestigieuse !!!

   Vous l'avez dit, ce film m'avait marqué ,petit, je voulais le voir, m'intéressant déjà à la Reine et son époque, mais étant interdit de télévision le soir, j'ai dû attendre le lendemain pour que mon grand frère me le raconte, et j'en ai été  frustré..Alors quand je l'ai vu  
Il y a eu aussi un très beau téléfilm avec la merveilleuse Madeleine Robinson dans le rôle tenu par Adila Vali  dans le film et Nicole Courcel dans celui tenu par Jeanne Moreau.J'aimerais le trouver en D V D.

A vrai dire, cher ami, je n'ai pas cherché dans les mémoires de cette bonne Henriette non plus... Je me suis bornée à croiser des mots sur un moteur de recherche.

Les mémoires de Madame Campan sont consultables et téléchargeables via "Gallica".

Ce n'est pas grave Pim, vous faites déjà beaucoup il y donc un espoir que cette bonne Campan (qui a quand même servie sous l'Empire ) en parle. A propos ,lorsque la Duchesse d'Angoulême la retrouva sous la Restautation, elle lui demanda froidement "Que faisiez-vous sous l'Empire? " ,la Campan fut gênée de lui répondre qu'elle avait ouvert une école où furent éduquées (si cela était possible) les sœurs de l'usurpateur.

Le film est visible ici:

http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-20780225-6.html#anchorComment

Ces Carmélites ont vraiment existé, elles ont été canonisées. Je ne comprends pas pourquoi on en voulait à ces saintes femmes! Quel mal faisaient-elles ?

Le clergé en général n'était pas à la fête en ces temps-là

C'est bien pourquoi la misère du peuple s'est accrue : certainement, il y avait des abus graves dans le haut clergé.

Mais les œuvres caritatives et d'éducation étaient en quasi totalité dévolues aux religieux : quand on les a eu chassés ou tués, on ne les a remplacées par RIEN.

De même, vouloir remplacer Dieu par un vague Être Suprême, et priver le peuple de ses processions, fêtes Dieu, voire les ridiculiser en des processions blasphématoires, quelle idiotie! C'était bon pour les bourgeois cyniques mais désastreux pour le peuple.

Et les prêtres assermentés ont été perçus à juste titre comme une honte pour la religion.

A la base je pense qu'il fallait faire effectivement le ménage au sein du clergé, dont les dérives étaient conséquentes, mais comme à leurs habitudes les révolutionnaires n'ont pas su s'arrêter

Suivant ses grands principes égalitaires, l'Assemblée Constituante prive le clergé de son caractère particulier et fait main basse sur sa colossale fortune sous prétexte de renflouer les finances . Dès novembre 1789 , les biens du clergé deviennent biens nationaux .
En février 1790 , ce sont plusieurs ordres religieux qui sont purement et simplement supprimés, le clergé passant pour un ramassis de fainéants qui passent leur temps à prier ...
Puis de mai à juillet ce sont les interminables discussions qui débouchent finalement sur le vote de la Constitution civile du clergé défendue (entre autres ) par l'abbé Grégoire .
Le nombre d'évêchés est ramené à un par départements, soit 83 .
Archevêques, évêques et curés doivent être élus par les citoyens et prêter serment de fidélité à la nation, au Roi, à la Constitution .

Merci pour ces précisions!

Séparer l'Église de l'État a été une excellente chose...sauf que l'Être suprême a presque comblé le trou...

Citation :

Suivant ses grands principes égalitaires, l'Assemblée Constituante prive le clergé de son caractère particulier et fait main basse sur sa colossale fortune sous prétexte de renflouer les finances . Dès novembre 1789 ,  les biens du clergé deviennent biens nationaux .

Mesure poussée par Talleyrand...

Ah ! Talleyrand ! Vous parlez d'une vedette !!!!! Il traversera tous les régimes sans y laisser une plume , le sacripant !!!

C'est qu'il n'a que des écailles...le serpent !  

C'est curieux que n'ait pas de sujet une pareille figure de cette fin XVIIIème !