La Maîtresse en titre, la Duchesse de Châteauroux, meurt dans des circonstances mystérieusesDécès à Paris de la duchesse de Châteauroux, favorite de Louis XVMarie-Anne de Mailly-Nesle, Mademoiselle de Monchy, marquise de La Tournelle, duchesse de Châteauroux (mars 1744), est une favorite de Louis XV (Décembre 1742 — Décembre 1744)
Portrait de Nattier en 1740 "en point du jour" Dame du Palais de la reine Marie Leszcynska de 1742 à 1744
Surintendante de la maison de la dauphine Marie-Thérèse d'Espagne (mais sa mort stoppa la promotion)
Née le 5 octobre 1717 à Paris
Parrain: Louis IV Henri de Bourbon-Condé, prince de Condé 1692-1740 Décédée le 28 décembre 1744 d'une péritonite à Paris à l'âge de 27 ans
Cette mort parut suspecte à certains qui parlèrent, sans preuves, d'empoisonnement Inhumée en la chapelle de Saint Michel dans l'église Saint Sulpice à Paris
Cinquième fille de Louis III de Mailly-Nesle,1689-1764 marquis de Nesle, et de son épouse Armande Félice de La Porte Mazarin (1691-1729) (elle-même petite-fille d'Hortense Mancini et arrière-petite-nièce de Mazarin), Marie-Anne de Mailly-Nesle épouse en 1734 le marquis Louis de La Tournelle (1708-1740)
(Très affectée par la mort de sa mère en 1729 elle est confiée avec sa soeur Hortense, aux soins de sa grand mère maternelle Mme de Mazarin)Père possible: Louis IV Henri de Bourbon-Condé, prince de Condé 1692-1740Marie-Anne de Mailly-Nesle fut marié en juin 1734 avec Jean Baptiste Louis, marquis de la Tournelle (1718-1740) fils du marquis Roger de La Tournelle et de Charlotte du Deffand.
En 1740, son époux meurt lui laissant une grande fortune en héritage (40 000 livres de rente).
La marquise se rapproche alors de sa sœur aînée Louise qui vit à la Cour.
Mariée le 19 juin 1734 avec Jean Baptiste Louis, marquis de La Tournelle 1718-1740 (sans hoirs (leur héritier est leur cousin germain, autre Jean Baptiste Louis de La Tournelle)
Relation en 1742 avec Louis XV le Bien-Aimé de Bourbon, roi de France 1710-1774
Portrait par Nattier en 1743: "la Force" Ses sœurs:
Louise-Julie de Mailly-Nesle 1710-1751
Pauline-Félicité de Mailly-Nesle 1712-1741
Diane-Adélaïde de Mailly-Nesle 1714-1769
Hortense-Félicité de Mailly-Nesle 1715-1799
Sa sœur aînée Louise Julie de Mailly-Nesle, comtesse de Mailly, avait été la maîtresse de Louis XV de 1737 à 1739. Elle fut ensuite remplacée auprès du roi par sa sœur cadette, Pauline Félicité de Mailly-Nesle, marquise de Vintimille. Mme de Vintimille mourut le 9 septembre 1741, et le roi tomba amoureux de Madame de la Tournelle.
Poussée par le maréchal de Richelieu et Mme de Tencin, Mme de la Tournelle prit par orgueil la décision de devenir maîtresse royale. Sa sœur, la comtesse de Mailly, la fit entrer au service de la dauphine le 4 octobre 1742.
La jeune femme, d’une très grande beauté, se fait bien vite remarquer par Louis XV mais affirme ne pas chercher à devenir sa maîtresse. cependant elle devient maîtresse en titre, en novembre 1742.
Concernant son caractère, M. de Luynes notes:
« Mme de la Tournelle s’est laissé séduire par la grandeur de la place qu’on lui offrait, sans avoir aucun gout pour le roi personnellement… Elle a peu d’esprit ; et comme on lui fait sentir les conséquences de ce qu’elle pourrait dire dans les circonstances présentes, elle parle extrêmement peu... Mme de La Tournelle a peu ou point d’humeur ; son caractère naturel serait assez tourné à la raillerie… Beaucoup de paresse, un bon fauteuil, se réjouir de tout, même au depens des autres, sans être méchante, c’est à peu près son portrait » D'autres soulignent néanmoins son orgueil et ses caprices.
M. d’Argenson note les conditions que met Mme de la Tournelle a céder au roi:
« elle a demandé d’avoir un bel appartement et digne de sa place; de ne point aller, comme sa sœur, dans de petits appartements souper et coucher en cachette; que le roi vînt hautement tenir sa cour dans le sien, qu’il y soupât avec la même publicité; que quand elle aurait besoin d’argent, elle pût envoyer, sur ses billets, en demander au Trésor royal; qu’au bout de l’an elle eût des lettres de duchesse vérifiées au parlement; que si elle devenait grosse, ce fut publiquement et sans se cacher, et que ses enfants fussent légitimés »Voici bien les « conditions éclatantes » dont parle M. de Luynes dans son journal.
Cédant à sa volonté, Louis XV renvoya sa sœur aînée de la cour (3 novembre 1742) et la titra duchesse de Châteauroux (20 octobre 1743).
Le roi la présenta à la cour le 24 octobre 1743 et l'on chantonnait cet air attribué à Maurepas :
"Incestueuse La Tournelle
Qui des trois êtes la plus belle
Ce tabouret tant souhaité
A de quoi vous rendre bien fière.
Votre devant, en vérité,
Sert bien votre gentil derrière."Devenue favorite en titre et soutenue par le duc de Richelieu, elle fut quelque temps toute-puissante à Versailles et usa de son influence pour entraîner la France dans la Guerre de Succession d'Autriche et persuader le Roi d'aller conquérir la gloire sur les champs de bataille en Flandre et en Alsace. Le roi cèdant à tous les caprices de sa maîtresse, celle-ci devient vite impopulaire.
Louis XV l'autorisa à la rejoindre dans les Flandres en juin 1744. En août, il tomba gravement malade à Metz. Son confesseur fit comprendre au roi que si celui ci souhaitait recevoir les derniers sacrements, il lui fallait obligatoirement se séparer de sa maîtresse. Le roi résolut de se repentir et de renvoyer sa maîtresse à Paris.
Portrait de la duchesse de Chateauroux par Robert Levrac TournièresMadame de Châteauroux dut fuir de Metz sous les huées, les jets de pierres, d’ordures et d’excréments au moment où le roi recevait les derniers sacrements. La reine arriva de Versailles. Le roi dut alors avouer ses péchés et demander pardon du scandale et du chagrin qu’il lui avait causé.
Une semaine après, il reprenait ses forces et le peuple tout entier laissait exploser sa haine envers la favorite en ces mots:
« C'est à elle que nous devons
Tous les maux que nous ressentons
Sans son crédit, sans son suffrage
Le plan de guerre eut fait naufrage.
Vous l’allez voir dans tout son jour
Et comme on mène ici la cour »Néanmoins, après son rétablissement, le Roi reprit leur liaison. La favorite exigea du roi l’exil des instigateurs de sa disgrâce. Louis XV accepta, La duchesse triomphait une nouvelle fois.
Portrait de la duchesse de Chateauroux par Jean Marc Nattier en Thalie, muse de la Comédie en 1744La place de surintendante de la maison de la Dauphine lui fut promise mais Mme de Châteauroux ne tarda pas à mourir probablement d'une péritonite. Une fièvre maligne la cloua au lit. Huit saignées au bras et une au pied eurent pour effet de lui ôter le peu de force qui lui restait. Le roi ordonna des messes mais rien n’y fit.
Au bout de sept jours d’horribles souffrances, la favorite s’éteignait à l’âge de 27 ans au sommet de sa gloire. Cette mort parut suspecte à certains qui parlèrent, sans preuves, d'empoisonnement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Anne_de_Mailly-Nesle