Lundi 14 janvier 1526 St Hilaire, évêque-docteur François 1er promet... et ne tient pasLe 14 janvier 1526, le roi de France François 1er, en captivité à Madrid depuis sa capture à Pavie, conclut la paix avec son vainqueur, l'empereur Charles Quint.
La France menacée de démembrement
Après la victoire écrasante de ses troupes à Pavie, Charles Quint, roi d'Espagne et empereur germanique, et son lieutenant général, le connétable Charles de Bourbon, avaient un moment cultivé le projet de démembrer la France.
Mais ils en avaient été retenus par la méfiance grandissante à leur égard du roi d'Angleterre Henri VIII et des autres souverains européens.
Louise de Savoie Née le 11 septembre 1476 au château de Pont-d'Ain
Décédée le 22 septembre 1531, Grez-sur-Loing au château de Beauregard
D'abord interné dans une citadelle lombarde, le roi de France se voit proposer un traité léonin qu'il refuse net.
Comme les négociations deviennent plus âpres, l'illustre prisonnier est transféré à Madrid.
Il dépérit puis retrouve la santé grâce à la visite de sœur, l'énergique et aimante Marguerite d'Angoulême
(dont un petit-fils sera le roi Henri IV)Pendant ce temps, sa mère, l'énergique Louise de Savoie, gouverne le royaume en qualité de régente.
Non sans mal, elle doit faire face aux ressentiments de la population.
Elle négocie par ailleurs à prix d'or la neutralité du roi Henri VIII et un assouplissement des conditions de paix.
François 1er renonce à toute prétention sur l'Italie en échange de sa libération et d'une rançon que s'occupe de réunir un homme d'affaires de Toulouse, Pierre de Berny, marchand de pastel.
Il s'engage aussi à ne plus revendiquer l'Artois, la Flandre et la Bourgogne.
En gage de sa bonne foi, il remet en otage à l'empereur ses deux garçons aînés, tout juste âgés de 9 et 7 ans: le Dauphin François, qui mourra dans l'adolescence, et Henri, futur Henri II.
Les deux enfants se morfondront plusieurs années dans une forteresse, au fin fond de l'Espagne...
Ce que valent les promesses...
En attendant, le roi François 1er savoure la liberté retrouvée.
Le 17 mars 1526, après treize mois de captivité, il est accueilli à Bordeaux par sa mère Louise de Savoie, qui a assuré la régence du royaume.
Anne de Pisseleu (1508-1580)
dessin vers 1540 (musée Condé, Chantilly)Dans le cortège de la reine mère figure une demoiselle d'honneur de 18 ans, belle et candide, Anne de PisseleuElle console immédiatement le roi de ses malheurs et devient la nouvelle favorite en titre.
Elle le demeurera jusqu'à la mort du roi.
Le roi reprend les rênes du pouvoir et oublie illico les promesses faites à Madrid.
Il relance même la guerre contre Charles Quint.
La tante de l'empereur, Marguerite d'Autriche, et la mère du roi, Louise de Savoie, négocient enfin une paix de compromis à Cambrai trois ans plus tard, la «paix des Dames».
La violation de ses engagements par le roi de France montre que, pour les monarques de la Renaissance, la raison d'État prime désormais sur la morale chrétienne.
L'honneur des chevaliers n'est plus ce qu'il était...
Dans la foulée, François 1er ne craint pas de conclure contre Charles Quint une alliance impie avec les protestants allemands.
Il s'allie même avec le sultan Soliman le Magnifique et utilise les services du corsaire Barberousse, suite à de premiers contacts avec les Ottomans au lendemain de la bataille de Pavie.